a écrit :
Le docteur Denis Fauconnier qui avait très tôt dénoncé les conséquences des retombées radioactives sur la population de la Corse, signalait qu'il y avait eu après 1986 dans l'île une augmentation de 117 % des consultations pour des pathologies thyroïdiennes.
Sur son blog, Huet fait lui le point d'ensemble sur les enquêtes menées sur cette question, et estime que précisément pour les raisons pour lesquelles on peut dire que Tchernobyl a provoqué une hausse des cancers de la tyrhoïde chez les enfants ukrainiens [cancers pour la plupart soignés, mais c'est une autre histoire), on ne peut pas dire qu'il y a un lien quelconque entre la catastrophe et la hausse des cancers de la tyrhoïde en France (qui a commencé en 1982... sans doute une anticipation de la catastrophe nucléaire). On ne le peut pas, et même pas vraiment en Corse, où la question se poserait pourtant le plus ( c'est là où les dépôts radioactifs ont été les plus élevés) :
a écrit :
On voit donc que si cette contamination a pu provoquer des cancers de la thyroïde chez les personnes âgées de moins de 18 ans en 1986, on les verrait dans l'Est de la France et en Corse de manière assez nette relativement au reste de la France. Les études menées en Corse ne montrent qu'une incidence un peu plus élevée chez les hommes adultes que dans d'autres départements, qui reste inexpliquée. En Corse, 128 cas incidents de cancer de la thyroïde ont été observés entre 1998 et 2001, soit 32 cas par an en moyenne, dont 13 étaient âgés de moins de 15 ans en 1986.
► Mais l'affaire n'est pas close. Car si l'effet n'a pas été observé, ce n'est pas seulement parce qu'il aurait pu ne pas exister, mais surtout parce qu'il n'aurait pu être que très petit relativement au nombre de cas attendus hors Tchernobyl. Ainsi, une étude théorique faisait l'hypothèse d'une relation linéaire sans seuil entre dose reçue et cancer (une hypothèse qui maximise le risque au delà du plausible), calcule que l'excès de cancer pour les 0-15 ans au moment de l'accident de toute la zone la plus touchée (bande Est de la France et Corse, voir carte ci-dessus) serait entre 7 et 55 sur 899 cas attendus sans rapport avec Tchernobyl... sauf que ce dernier chiffre est à plus ou moins 60, soit plus que le maximum possible de cas dû à Tchernobyl. Impossible donc de "voir", puisque la précision du regard est inférieure au détail que l'on recherche.
Voir
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2...tchernobyl.html