(Martinique 1ère a écrit :Arthaud : "Je souhaite m’adresser aux travailleurs"
Nathalie Arthaud dans son bureau à Pantin
Par Philippe TRIAY
Candidate de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud a accepté de présenter son programme au micro de La1ere.fr.Nathalie Arthaud, 41 ans, est porte-parole de Lutte ouvrière (LO, parti trotskyste membre de l’Union communiste internationale), depuis décembre 2008. A la fin de l’année 2010, cette professeur d’économie et gestion dans un lycée de Seine Saint-Denis a été désignée candidate de son parti à l’élection présidentielle.
Nathalie Arthaud avoue n’être jamais allé en Outre-mer - mais « ça lui plairait beaucoup », précise-t-elle - et aucun déplacement outre-mer n’est pour l’instant prévu dans son programme. « Cependant ma campagne sera relayée, en particulier par Combat ouvrier en Guadeloupe et en Martinique, et par la branche de Lutte ouvrière à la Réunion » affirme-t-elle. Nous avons rencontré la candidate de LO dans son bureau à Pantin en Seine Saint-Denis.
En tant que candidate à la présidentielle, qu’est ce que vous souhaitez dire aux électeurs des Outre-mer ?
Nathalie Arthaud : En Outre-mer comme ici dans l’Hexagone, c’est aux travailleurs que je souhaite m’adresser. Les travailleurs de l’Outre-mer ont les mêmes problèmes que ceux d’ici, en pire. Les salaires sont plus bas, les prix sont ô combien plus élevés, et le chômage est un fléau encore plus répandu. Si je devais parler de spécificités de l’Outre-mer, ce sont des conditions de vie et une exploitation encore plus dures pour les travailleurs. Pour moi c’est le même programme et les mêmes mesures vitales qu’il faut appliquer.
La mesure qui prendra le plus d’importance sera la mesure d’indexation sur les prix des salaires, des pensions de retraites et des allocations en général, car beaucoup de gens doivent se contenter par exemple du RSA pour vivre, ou d’allocations adultes handicapés, etc. C’est un combat très important qui était déjà l’un des objectifs principaux des mouvements de grève menés en Guadeloupe, en Martinique et récemment à Mayotte.
Si vous étiez en situation de responsabilité, conserveriez-vous un ministère de l’Outre-mer ?
Nathalie Arthaud : Un ministère pour faire quoi ? S’il s’agit d’être le relais des demandes patronales et de faire la politique sur mesure que les riches et les capitalistes d’Outre-mer veulent, à savoir accéder à leurs demandes d’exonération, d’aides et de subventions, là je ne vois pas trop. Moi je milite pour que ce soient les travailleurs eux-mêmes qui s’expriment et se battent pour leurs intérêts. Je suis convaincue que ce n’est pas un ministère dont la tâche est de servir les affaires de l’élite dirigeante qui peut changer quelque chose. L’essentiel est la politique que l’on mène, et cette politique-là on ne peut l’attendre du pouvoir d’aucun ministre.
Pensez-vous que vous allez avoir les 500 parrainages d’élus nécessaires pour être officiellement candidate, et combien de promesses avez-vous obtenues jusqu’à présent ?
Nathalie Arthaud : Nous avons commencé cette recherche de parrainages assez tôt, et quand on compare aux autres campagnes nous avançons au même rythme. C’est difficile, il faut contacter de nombreux élus, mais nous sommes en bonne voie. Nous rencontrons par exemple des maires de petites communes qui sont attachés au pluralisme et qui ont à cœur d’assurer que l’on soit présent. Certains sont des parrains fidèles qui avaient parrainé Arlette Laguiller auparavant.
Nous gardons le chiffre des parrainages pour nous, car ce sont des engagements moraux, et souvent oraux, qui dépendent du contact que l’on a. C’est notre façon de nous organiser. Mais nous avons été présents à toutes les élections, et il n’y aura pas de problème notable car Lutte ouvrière est bien identifiée. Pour autant je ne trouve pas ce système de parrainage démocratique. Il serait plus démocratique de demander un parrainage des électeurs eux-mêmes, un certain nombre par région ou par département par exemple, de façon à vérifier qu’il s’agit d’un courant politique qui existe et qui a des relais. Cela permettrait d’échapper aux pressions réelles des appareils politiques.
AUDIO : Nathalie Arthaud évoque les principaux points de son programmePropos recueillis par Philippe Triay
philippe.triay@francetv.fr