Que conseiller à un lecteur "débutant" ?

Message par shadoko » 09 Jan 2012, 10:30

("Groza" a écrit :
Jan VALTIN est devenu un dirigeant de l'internationale et y a vécue la dégénérescence stalinienne !

Vraiment, un dirigeant? Je n'ai pas ce souvenir du tout de la lecture du livre.
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Message par Groza » 09 Jan 2012, 10:45

Je crois qu'il avait des responsabilités dans l'organisation de l'internationale des marins et dockers. Non ? Peut être pas dirigeant mais grosses responsabilités tout de même !

Et je crois qu'il a évolué très vite : dès 1924 il avait ces responsabilités.

J'essairai de jeter un coup d'oeil au bouquin ce soir pour vérifier.

Anecdote du livre dont je me souviens : lorsqu'il arrive en camp de concentration, les communistes l'ont vite mis à l'abri car les nazis ne l'avait pas identifié et ne savait pas qui il était dans l'organisation. C'était quelqu'un d'important me semble-t-il.
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Message par Groza » 09 Jan 2012, 11:55

Sur le site de france culture :

a écrit :Sans patrie ni frontières

.La vie de Jan Valtin se conjugue étroitement avec l'incendie révolutionnaire qui s'est propagé dans la monde entier au cours des années vingt et trente. Né en 1904, spartakiste à seize ans, responsable communiste à Hambourg et syndicaliste "dur", Valtin parle plus de dix langues. Mousse, marin, puis capitaine, il est l'un des meilleurs agents du Komintern, alors très offensif. Figure de l'ombre et du secret, il appartient à cette avant-garde "rouge" qui tentait sans relâche de mener les masses ouvrières sur le chemin de l'insurrection armée. Obéissant, malgré ses doutes, aux consignes de son Parti, Valtin finira comme ses camarades par admettre que l'ennemi principal, en Allemagne, est d'abord la social-démocratie. Entre mille révélations passionnantes, ce livre dévoile aussi tout ce que l'accession de Hitler au pouvoir doit aux stratégies dictées par Moscou. Mais la Gestapo arrêtera Valtin en 1933 et l'enverra, comme des milliers de communistes et de socialistes, dans les premiers camps de concentration. Après des années de tortures, il échappe à l'enfer en faisant mine de jouer l'agent double au sein de son organisation. Bientôt pourchassé par les tueurs de la Guépéou comme par ceux de la Gestapo, il s'exile aux Etats-Unis et, sans rien renier de ses combats antérieurs, rédige d'un trait ce livre témoignage à couper le souffle.
-4e de couverture- (date de publication : janvier 1997)

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Message par Groza » 09 Jan 2012, 11:55

Et sur Wiki :

a écrit :Après avoir adhéré au Parti communiste à dix-huit ans, il est envoyé à l'école du parti en URSS. Repéré par le Komintern, il effectue des missions dans le monde entier et devient un des principaux responsables de l'organisation maritime communiste qui l'enverra à Hambourg, au Havre, à Anvers, à Shanghaï...

Il déserta l'URSS en 1938 et en 1940, il écrivit son autobiographie intitulée Sans patrie ni frontières, qui connut un grand écho. Il écrivit en outre plusieurs romans.

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Message par Ottokar » 09 Jan 2012, 11:56

Disons que c'est un cadre d'un certain niveau, pas un dirigeant de premier plan.

Le livre doit être manié avec des pincettes, à cause du personnage et de la date d'écriture. Jan Valtin est un jeune révolutionnaire au départ, qui après un passage un peu obscur en prison, devient un fonctionnaire de l'Internationale stalinisée et en accepte tous les tournants de la fin des années 20 et des années 30 et leur cortège d'horreurs. Il se transforme alors en aventurier plus que révolutionnaire, agent de services russes plus que syndicaliste.

La date où il écrit n'est pas neutre. Resté en Allemagne malgré le nazisme, pris par les nazis, il arrive à leur faire croire qu'il se retourne et qu'il est prêt à devenir agent double... et une fois libéré, retourne vers les russes. Mais ceux-ci le lâchent, désignant sa femme aux nazis alors que celle-ci était restée en otage en Allemagne. Sa famille déportée, Valtin se réfugie aux USA pour ne pas être exécuté lui-même par les tueurs staliniens.

Plein de détails surprenants font que l'ouvrage ressemble à une confession à la CIA : des noms et des adresses précises données sans utilité, etc.

C'est donc un témoignage intéressant, un reflet de ce qu'ont été ces militants, leurs qualités, la raison de leur engagement, leur dégénérescence aussi, comme celle du mouvement stalinien, pas vraiment l'exemple d'une biographie d'un révolutionnaire qu'on lit, qu'on admire sans réserve et qu'on rêverait d'imiter.
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Message par artza » 09 Jan 2012, 13:46

Si on lit Sans patrie ni frontières ou l'Orchestre rouge c'est un peu la même chose en plus soft, il faut impérativement lire le contre-poison, Mémoires d'un révolutionnaire de Victor Serge et pour une deuxième couche Souvenirs d'un juif révolutionnaire d'Hersch Mendel.
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Message par Ottokar » 09 Jan 2012, 16:06

Bien d'accord, à la différence qu'au moins l'Orchestre Rouge se présente davantage comme un récit d'espionnage, avec des communistes, au profit de l'Union soviétique engagée dans la lutte contre le nazisme, mais fondamentalement c'est de l'espionnage. Le livre de Valtin se présente davantage comme la biographie d'un révolutionnaire.

Victor Serge, c'est en effet autre chose, même s'il est un peu désabusé et que cela se sent, surtout vers la fin.
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Message par jeug » 09 Jan 2012, 17:01

(artza @ lundi 9 janvier 2012 à 13:46 a écrit :il faut impérativement lire le contre-poison, Mémoires d'un révolutionnaire de Victor Serge
(Ottokar a écrit :Victor Serge, c'est en effet autre chose

Pourriez-vous svp, si ça n'est pas trop demander, être un tout petit peu plus explicite ? Juste un tout petit chouilla ?
Histoire de partager.
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Message par artza » 09 Jan 2012, 17:33

(jeug @ lundi 9 janvier 2012 à 17:01 a écrit :
(artza @ lundi  9 janvier 2012 à 13:46 a écrit :il faut impérativement lire le contre-poison, Mémoires d'un révolutionnaire de Victor Serge
(Ottokar a écrit :Victor Serge, c'est en effet autre chose

Pourriez-vous svp, si ça n'est pas trop demander, être un tout petit peu plus explicite ? Juste un tout petit chouilla ?
Histoire de partager.

Rapidement, Valtin n'est pas regardant sur le choix des moyens pour arriver à ses fins.

Victor Serge à l'inverse est soucieux de mettre en conformité le but et les moyens, pour lui l'action est soumise à une morale, révolutionnaire et de classe certes, mais une morale.
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Message par shadoko » 09 Jan 2012, 18:46

En lisant le bouquin de Valtin, on a l'impression d'être en présence d'un exécutant qui n'a pas de réflexion politique bien poussée. C'est peut-être un choix de narration, mais ça laisse un goût amer: un type de cette trempe et avec ce courage au service de Staline et ses sbires, c'est malheureusement du gâchis, voire pire. On est également horrifié de ce qu'on lui a fait subir, malgré son dévouement à cette cause dévoyée.
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