To psy or not to psy

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par logan » 15 Fév 2012, 13:17

Pour redevenir un peu sérieux, dans son livre "le dossier freud", Borsch-Jacobsen fait une observation intéressante sur les pontes de la psychanalyse :

Ils acceptent le débat avec des philosophes
Ils censurent ou agressent tous ceux qui de retracer l'histoire de la psychanalyse et/ou tentent de témoigner de leur vécu de la "thérapie".

La censure du film "Le Mur" en est encore un exemple frappant.

Blablater sur des concepts fumeux sortis du chapeau génial de Freud ne les effraient pas.
Ce qui les terrorise par contre, c'est l'exhumation de correspondances des psychanalystes et des témoignages des patients.

Freud a d'ailleurs reconnu avoir détruit systématiquement sa correspondance en 1895 et 1907. Bien curieux reflexe pour un Darwin du cerveau duquel on s'attend à ce qu'il souhaite faire profiter l'humanité de sa scrupuleuse méthode de recherche. (c'est Freud lui meme qui compare ses travaux à ceux de Darwin et Copernic à plusieurs reprises et durant de nombreuses années dans des conférences publiques. Encore une fois, Freud prétendait écrire la Science avec un grand S)

Mais les correspondances conservées permettent aujourd'hui aux historiens d'établir la falsification consciente de toutes les guérisons proclamées en public par Freud (la correspondance Freud - Fliess principalement.)
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Message par artza » 15 Fév 2012, 13:54

J'ai vu récemment le film Dangerous method.

"Ils" sont quand même arrivés à quelques résultats avec cette jeune femme apparament fort mal barrée.
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Message par canardos » 15 Fév 2012, 14:22

Au cinema la psychanalyse est efficace ... surtout quand le réalisateur est bon... au cinéma on rencontre aussi des dragons et des dinosaures, des sorcières et des morts vivants..le tout comme les guérisons freudiennes réalisé avec truquage...

et puis la relation de Sabina Spielrein avec Jung n'avait qu'un lointain rapport avec une analyse...c'était plutôt "un divan pour deux".

enfin dans la réalité ça a très mal tourné puisqu'elle est devenue ensuite psychanalyste... :rofl:
canardos
 
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Message par canardos » 15 Fév 2012, 23:56

un des grands danger de la cure psychanalytique c'est la création de faux souvenirs. une psychologue américaine Elizabeth Loftus a beaucoup travaillé sur cette question des faux souvenirs implantés à la suite de psychothérapies.

Elizabeth Loftus est Professeur de Psychologie à l'Université d' Irvine en Californie aux Etats-Unis, ses travaux de recherche sur la mémoire font autorité, elle a écrit plusieurs ouvrages sur le Syndrome des Faux Souvenirs et témoigné dans de nombreux procès contre des thérapeutes déviants. Une personnalité de renommée internationale sur le sujet. Elizabeth Loftus a reçu de nombreuses distinctions. En 2002, elle occupait le 58e rang, et le 1er rang en tant que femme, d’une liste des plus éminents psychologues du XXe siècle établie par la «Review of General Psychology». Plusieurs de ses ouvrages sont traduits en français, notamment «La mémoire» (1992) et «Le syndrome des faux souvenirs» (1998), en collaboration avec Katherine Ketcham.

dans sciences et pseudosciences:

a écrit :

Les faux souvenirs : « le travail de ma vie »

Un entretien avec Elizabeth Loftus

À la suite de sa conférence sur les illusions de la mémoire, Elizabeth Loftus a répondu à des questions de Brigitte Axelrad.


B.A. Quel est le but ultime que vous voudriez atteindre par vos recherches ?

Elizabeth Loftus. Ce qui m’intéresse, c’est d’apprendre tout ce qu’il y a à savoir au sujet des faux souvenirs et comment les gens en viennent à croire en des choses qui ne sont jamais arrivées. Ceci a vraiment été le travail de ma vie. Il arrive aussi que j’applique cette connaissance scientifique à des cas réels dans lesquels les gens ont peut-être développé des faux souvenirs. Ainsi il y a un côté pratique aussi bien qu’un côté théorique.

B.A. : Que répondez-vous aux gens qui disent que ce n’est pas éthique de manipuler le cerveau des individus à des fins de recherche, même si ces manipulations concernent des évènements de la vie courante comme les comportements alimentaires ou, par exemple, prendre dans ses bras Bugs Bunny à Disneyland ?

E.L. : Toutes nos expériences passent par un processus de contrôle rigoureux qui fait partie maintenant des procédures de la plupart des universités. Nous ne voudrions jamais faire du tort à quelqu’un en connaissance de cause, et, à notre connaissance, la plupart de nos sujets d’expérience (cobayes) ont, s’ils ont ressenti quelque chose, été fascinés par le procédé (ou indifférents) – mais pas contrariés par celui-ci. Des centaines de chercheurs pendant ce siècle se sont engagés dans une recherche qui comporte soit un tout petit peu, soit même beaucoup de tromperie… et plusieurs de ces études ont donné de précieux enseignements à la psychologie et aux sciences humaines.

B.A. Selon vous, pourquoi certains psychothérapeutes implantent-ils des faux souvenirs chez leurs patients ? Sont-ils malveillants ou de bonne foi ?

E.L. : Certains thérapeutes n’ont qu’une seule théorie concernant la cause des problèmes de leurs patients. Ils croient que la racine se trouve dans des souvenirs enterrés de traumatismes de nature sexuelle. Et ils creusent pour les retrouver, ou en renforce chaque relent (« whiff »)… Ceci est une partie du problème.

B.A. : Pensez-vous que retrouver de vrais ou de faux souvenirs pourrait aider les patients à guérir ?

E.L. : J’aimerais voir la plus petite preuve scientifique crédible que déterrer des souvenirs refoulés soi-disant enterrés aide réellement les gens à aller mieux.

B.A. : Comment être sûr que ces souvenirs sont vrais ou faux ? Quels indices peuvent aider à faire la différence entre vrais et faux souvenirs ?

E.L. : Sans corroboration indépendante, vous ne pouvez pas faire la différence. Les faux souvenirs, comme les vrais peuvent comporter les mêmes détails et être exprimés avec confiance et émotion.

B.A. : Quels thérapeutes sont les plus dangereux : ceux qui sont indifférents à cette question des faux souvenirs mais qui aident leurs patients à retrouver des souvenirs, ou bien ceux qui utilisent la thérapie de la mémoire retrouvée mais prétendent que tous les souvenirs qu’eux font retrouver à leurs patients sont vrais ?

E.L. : Ce qui fait problème est de presser, même de façon insensible, les patients pour qu’ils retrouvent des souvenirs enterrés et ensuite de renforcer chaque récit de souvenir (s’il est sexuellement désagréable) comme s’il était vrai. Un autre problème est de dire aux patients qu’ils doivent le faire pour guérir de leur problème. Un autre problème encore est d’encourager les patients à agir sur la base de ces souvenirs infondés.

B.A. : Que pensez-vous de l’influence de Freud et du freudisme aussi bien que du lacanisme sur les thérapies de la mémoire retrouvée ?

E.L. : Désolée, je n’ai pas de réponse à cette question.

B.A. : Pensez-vous que le refoulement existe et si oui peut-il refouler des souvenirs d’abus sexuels dans l’enfance ?

E.L. : Je pense que les gens peuvent ne pas penser à des choses depuis longtemps et en avoir des rappels. Ceci est l’oubli et le souvenir ordinaires. Mais je n’ai pas vu de preuve d’un quelconque processus qui irait au-delà.

B.A.  : Selon vous, quels seraient les meilleurs arguments pour convaincre des gens (juges, avocats, médecins, journalistes, l’opinion publique) que les thérapies de la mémoire retrouvée sont inadéquates et dangereuses pour les patients et leur famille ?

E.L. : Ils devraient lire le livre de Richard McNally Remembering Trauma.

B.A.  : Quand pensez-vous que le syndrome des faux souvenirs disparaîtra et quels facteurs pourraient y aider ?

E.L.  : Malheureusement, d’autres “lubies” prendront probablement sa place. Nous pouvons seulement espérer qu’elles ne blesseront pas autant de personnes et de familles et ne détruiront pas autant d’existences.


canardos
 
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Message par Wapi » 16 Fév 2012, 07:05

(canardos @ mercredi 15 février 2012 à 22:56 a écrit : Une personnalité de renommée internationale sur le sujet. Elizabeth Loftus a reçu de nombreuses distinctions. En 2002, elle occupait le 58e rang, et le 1er rang en tant que femme, d’une liste des plus éminents psychologues du XXe siècle établie par la «Review of General Psychology».

Bon ben , celle là, avec son 58 ème rang mondial, elle peut aller se rhabiller, moi j'ai trouvé un des "quatre meilleurs psychothérapeutes américains du siècle" !

Et puis lui il n'est pas psychanalyste, ce n'est pas un charlatan . Ce type a tout simplement élevé la couplologie au rang d'une science, grâce aux mathématiques !

Ce type est capable de vous prédire la date de votre rupture grâce à la science !!!!

Défense de rire et défense de pleurer :

a écrit :
"Docteur Love", le mathématicien qui soigne le couple

LE MONDE MAGAZINE | 14.02.12 | 07h16

A l'occasion de la sortie du webdocumentaire Amour 2.0 sur Francetv.fr, mardi 14 février 2012, Le Monde.fr vous propose de découvrir la "méthode Gottman", du nom de ce professeur américain dont les équations cherchent à percer le mystère des couples. Cet article a initialement paru dans "Le Monde magazine" et été enrichi d'extraits du webdocumentaire.


Et si, un méchant coup du sort lui faisant perdre fortune et réputation, John Gottman en était réduit à chasser le pigeon avec ces marabouts qui pratiquent les formes les plus étranges de la thérapie conjugale ? Imaginons ce sexagénaire fragile, chassé de son laboratoire de l'université de l'Etat de Washington, à Seattle, expulsé de sa maison de l'île d'Orcas, un vaste cocon de beaux bois patinés et d'étoffes pudiquement hors de prix. Le voilà dans la rue, barbe à la Freud impeccablement taillée, gros yeux de hibou sage, forçant d'un sourire des passants maussades à prendre un de ses petits billets où il aura résumé sa carrière et ses talents.
Professeur John Mordechai Gottman. Authentique savant américain. Lit l'avenir du couple dans la sueur des mains, le plissement des lèvres et le roulement des yeux. Prédit la date du divorce, même pour les couples heureux. 95 % de réussite. Exorcise le mensonge dans le mariage. Dévoile les vraies pensées de l'être aimé. Comprend tout. Explique tout. Trois minutes suffisent. Envié par ses concurrents. Résultats garantis. Moins cher qu'un divorce raté.

Mais quarante ans de labeur acharné ont placé l'illustre docteur Gottman à l'abri des revers de fortune. Ses confrères et concurrents l'ont panthéonisé parmi les quatre meilleurs psychothérapeutes américains du siècle. Les trois autres étaient déjà morts quand on les a distingués. Gottman, lui, est un dieu bien vivant. Il a reçu l'hommage avec humour et modestie, ses marques de fabrique.

Pourtant, le zèle de ses adorateurs lui fait parfois perdre la tête. Dans ses moments-là, il se compare à Isaac Newton. En donnant une base mathématique à la science, l'imprévisible Anglais a permis l'essor de la physique moderne. De ses intuitions géniales est née notre capacité à appréhender l'univers. Gottman entend refonder la psychologie autour des outils et des raisonnements mathématiques. Newton a expliqué le phénomène de l'attraction universelle, Gottman élucide par le calcul les mystères de la répulsion conjugale. Il a défini les équations de la fission des atomes crochus et posé les bases d'une théorie générale du chaos amoureux.

La révolution gottmanienne a commencé au début des années 1970. L'Amérique est alors une grande pucelle que les réalisateurs de Deep Throat, Behind the Green Doors et The Devil in Miss Jones déniaisent en lui montrant toutes les variantes imaginables de l'acte d'amour. Mais pour John Gottman, rejeton brillant d'une stricte famille juive orthodoxe, il n'est pas question de se jeter à corps perdu dans la révolution sexuelle. Il s'est déjà fait assez remarquer en se déclarant objecteur de conscience pendant la guerre du Vietnam.

Mais l'amour l'obsède autant que les maths qu'il étudie au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Amant inconstant, il ne peut se résoudre à choisir entre le vertige de l'abstraction mathématique et l'étude méthodique - on peut dire talmudique - des lois de l'attachement d'un être à un autre. Gottman choisira la solution du libertin, celle du ménage à trois. De l'amour, dans sa déclinaison conjugale, il décide de faire un objet d'étude dont il exposera la complexe mécanique par de subtiles équations. Son ambition est de créer un modèle mathématique universel de la désintégration du noyau amoureux.

Ses premiers pas dans l'exploration du fait conjugal lui apprennent que les conjoints sont les moins aptes à donner des informations justes sur l'état de leur union. Le jeune chercheur trouve une solution à ce problème en se rapprochant du psychologue Paul Ekman. Celui-ci étudie l'expression des émotions sur le visage humain depuis le début des années 1960.

Selon Ekman, la colère, le mépris, le contentement, l'envie provoquent une contraction des muscles faciaux identique chez un chasseur de rennes lapon ou un physicien nucléaire indien. L'affichage des émotions sur le visage n'a rien de culturel, affirme Ekman. Il s'agit d'un mouvement inné totalement incontrôlable qui exprime la réalité pure des émotions et des intentions d'un individu.

BIENVENUE AU "LOVE LAB"

Ce moment de sincérité absolue est très fugitif. Il ne s'écoule qu'une fraction de seconde avant que le mécanisme d'expression des émotions ne soit de nouveau contrôlé par celui qui les ressent. Selon Ekman, il n'y aurait sur terre qu'une cinquantaine d'individus disposant naturellement du don de saisir ces "micro-expressions".

John Gottman ne fait pas partie de ces êtres d'exception. Pendant vingt ans, il a dû regarder, image par image, les centaines de bandes vidéo sur lesquelles il avait enregistré les conversations de couples pour apprendre à lire sur les visages. Le scientifique n'a rien changé à ses méthodes d'investigation depuis les années 1970, même s'il dispose d'infiniment plus de moyens depuis que les médias ont fait de lui le fascinant "docteur Love". Il travaille au Relationship Research Institute situé sur le campus de l'université de Washington.

Le "Love Lab" n'est qu'un alignement de bureaux anonymes bourrés d'équipements électroniques. La routine des expériences n'a rien de spectaculaire. Deux conjoints sont assis face-à-face dans des fauteuils truffés de senseurs et de détecteurs de mouvements. D'autres capteurs sont fixés sur la poitrine, le lobe des oreilles, les doigts des deux cobayes. Leurs visages sont cadrés très serré dans l'objectif des caméras du laboratoire. Sur un signe de Gottman, ils commencent à discuter d'un aspect de leur vie de couple. Ce qu'ils vont se dire ne présente que peu d'intérêt pour l'expérience. Les couples peuvent parler de leur chien, d'un ami encombrant ou de l'addiction du mari aux films pornographiques, cela n'influera pas vraiment sur les résultats obtenus. Pour Gottman, seules sont véritablement significatives les micro-expressions que les cobayes affichent involontairement sur leurs visages.

A la fin de l'entretien de quinze minutes, chaque seconde de l'enregistrement est codée selon une grille d'analyse à vingt entrées qui correspondent à toutes les émotions - dégoût, mépris, tendresse, colère, enthousiasme, indifférence... - que des conjoints peuvent ressentir pendant une conversation.

Une fois le décryptage achevé, la prestation du couple s'exprime en une suite de 1 800 chiffres qui donne aux chercheurs du Love Lab une image très précise de l'état de la relation conjugale et de son évolution. Ce premier résultat est complété par les informations physiologiques qui sont également recueillies pendant l'entretien. L'ensemble de ces données est rassemblé dans une équation aussi complexe que celle que les météorologues utilisent pour établir leurs prévisions.

John Gottman affirme que ses calculs lui permettent de prédire si un couple va se séparer et à quelle date se fera la rupture, bien avant que ne se forment les premières turbulences. Le taux de réussite de ses prévisions, faites sur les 3000 couples qui sont passés au Love Lab ces vingt dernières années, varie de 90 à 95 %. Le docteur Sybil Carrere, la plus proche collaboratrice de John Gottman, affirme qu'il suffirait aux techniciens du Love Lab de fractionner une conversation de trois minutes en données chiffrées pour identifier celui des deux conjoints qui provoquera la rupture et prédire la date de la séparation.

La méthode est désormais parfaitement rodée. Elle pourrait bientôt être exploitée sur tout le territoire américain. Dans quelques années, les couples se rendront peut-être au Love Lab le plus proche de chez eux pour une prise de sentiments. En une heure, ils pourraient mesurer leur indice d'estime mutuelle ou de frustration aussi sûrement qu'un taux de cholestérol.

Gottman n'est pas un charlatan. Il a refait ses calculs, amélioré sa méthode pendant vingt-cinq ans avant de se faire connaître. Docteur Love surgit dans le paysage médiatique au milieu des années 1990 alors que les Etats-Unis connaissent un taux de divorces exceptionnel. C'est également l'époque où la télé-réalité donne de la vie en couple une image effrayante. L'autre, celui ou celle avec qui l'on partage ses jours et ses nuits, est présenté comme un ennemi par nature qui ne peut survivre psychiquement qu'en provoquant la perte de son conjoint. L'animateur Jerry Springer fait exploser les records d'audience de son show en exhibant des désespérés qui vivent les formes d'union les plus grotesques, les plus obscènes. Des millions d'Américains voient dans le divorce leur seule chance de salut. Face à cette vague de désamour pour la vie à deux, les thérapeutes conjugaux sont dépassés. En 1995, une enquête révèle que les couples américains ne leur font plus confiance.

C'est dans ce contexte que Gottman choisit de se faire connaître en publiant un article dans The Journal of Marriage and Family. Il y explique son approche mathématique du divorce et révèle que les projections qu'il a faites plusieurs années auparavant sur des couples de nouveaux mariés se sont avérées à 83 %. Depuis, Gottman est un invité permanent de tous les plateaux de télévision.

LE POISON DU MÉPRIS

Dans un pays où les gens ne semblent plus savoir comment vivre à deux, il est devenu la référence absolue en matière de gestion de la relation conjugale. Du haut de l'Olympe où les médias l'ont hissé, Gottman ne rate jamais une occasion d'égratigner les psychothérapeutes auxquels il reproche de faire perdre beaucoup de temps à leurs clients. Selon lui, il ne sert à rien d'imposer de nombreuses séances de thérapie à un couple pour déterminer à quel moment le délicat mécanisme de leur vie commune s'est enrayé. Les gens qui sont sur le point de divorcer n'ont pas besoin de revivre leur histoire, ce qu'ils veulent, c'est savoir s'il y a un espoir de sauver leur mariage. Confronté quotidiennement à cette attente, Gottman ne fait pas de sentiment. La compassion fausse ses équations.

Il n'apaise pas. Dans son Love Lab, Gottman analyse objectivement des échantillons de vie à deux pour en déterminer l'ADN conjugal. Il revendique une attitude eugéniste. Pour lui, tous les mariages ne méritent pas d'être sauvés. Dès que la violence physique ou psychologique est identifiée dans les gènes d'une relation, le couple doit se séparer. Quand la ligne rouge de la brutalité n'a pas encore été franchie, il suffit, pour savoir si une union qui suffoque va survivre, de mesurer son taux d'empoisonnement au mépris, au déni, à la critique et au repli défensif systématiques.

Parmi les vingt attitudes et émotions que Gottman peut identifier au Love Lab, seuls ces quatre toxiques sont mortels pour une relation conjugale. Gottman accorde une place particulière au mépris. Il affirme qu'aussitôt qu'il repère une certaine façon de lever les yeux au ciel par lequel un conjoint exprime instinctivement un grave défaut d'estime pour celui ou celle qui partage sa vie, il sait qu'un mariage est condamné. Le mépris est un mal incurable, même traité dès l'apparition des premiers symptômes. C'est un sentiment particulièrement destructeur car il annihile le désir des couples à défendre des intérêts communs quand surgissent des problèmes sérieux.

Il n'y a pas d'union sans problème, martèle Gottman à chacune de ses apparitions à la télévision. La plupart de ces difficultés - 69 % selon ses calculs - ne seront jamais résolues aussi longtemps que le couple durera. Ce qui fait la différence entre les couples qui restent unis et ceux qui se séparent, c'est la solidité du front qu'ils opposent aux difficultés récurrentes de la vie.

Pour tenir, il faut que les conjoints soient moins amants qu'amis. Le résultat ultime de tous les calculs du docteur Love est là. L'amitié, qu'il définit comme un mélange de respect, d'estime et d'humour cimentés d'intimité, est l'énergie conjugale la plus sûre. L'amour n'est qu'une condition nécessaire, mais certainement pas suffisante pour vivre heureux, longtemps. Et ensemble. CQFD.





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Message par canardos » 16 Fév 2012, 09:14

wapi, je remarque simplement que tu ne dis rien face au risque de faux souvenirs entrainé par une analyse longue évoqué par cette chercheuse, elizabeth loftus...


c'est ce qui s'appelle botter en touche au rugby...
canardos
 
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Message par Wapi » 16 Fév 2012, 18:08

Ah pour les faux souvenirs, il n'y a pas besoin d'être en analyse pour en inventer, rassure-toi . C'est connu depuis Thucydide, et puis tous les flics et les juges le savent aussi très très bien.

Une célèbre étude le montre : si sur une série de photos de leur enfance qu'on montre à des adultes, on en trafique une où on met la personne dans un décor où elle n'a jamais mis les pieds, eh bien elle va de bonne foi inventer une histoire autour de ce lieu. Si elle ne s'en rappelle pas la première fois, elle peut demander à son entourage, qui l'aidera à fabriquer un souvenir, toujours de bonne foi bien entendu.


Ceci étant dit, passons à un sujet plus universel et plus passionnant, la science de l'Amour, autrement nommée "couplologie".

Tu nous a expliqué en long, en large et en travers que les TCC étaient "efficaces pour résoudre les problèmes de couple", sur la base d'études scientifiques comme tu les aime aveuglément. :wub:

Mais ... d'un coup je ne comprends plus rien. Dans l'article que je viens de poster sur le scientifique qui a modélisé mathématiquement la relation amoureuse, il est dit que selon une étude tout pareillement scientifique :

a écrit :Des millions d'Américains voient dans le divorce leur seule chance de salut. Face à cette vague de désamour pour la vie à deux, les thérapeutes conjugaux sont dépassés. En 1995, une enquête révèle que les couples américains ne leur font plus confiance.


Précisons que ces thérapeutes conjugaux américain n'emploient pas la psychanalyse, fort heureusement confinée et mise en quarantaine dans l'hexagone pour le bien de l'Humanité, mais les TCC.

Comment, selon une étude scientifique, des gens peuvent-ils ne pas faire confiance à 95% à une démarche pourtant couronnée de succès et validée par des études scientifiques ?



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Message par canardos » 16 Fév 2012, 19:01

je ne connais absolument john Gottman, et ça a l'air effectivement assez farfelu...en fait ça à l'air d’être une machine à faire du fric avec les gogos...bref un concurrent pour la psychanalyse qui n'a même pas le monopole de la charlatanerie...

par contre ça me parait nettement comment dirais je de mauvaise foi d'assimiler les TCC à ça..elles contrairement à la psychanalyse, elles donnent des résultats mesurables notamment pour la schizophrénie, l"'autisme et les TOC... tu continues de botter en touche et de pratiquer l'amalgame...
canardos
 
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Message par Blondin » 16 Fév 2012, 20:14

Si Lacan ne vous est pas accessible, comme à moi d'ailleurs, je peux néanmoins affirmer pour connaitre des gens l'ayant bien étudié, que ce qu'il dit est intelligible si l'on a les clés pour comprendre. Dans l'université de Rennes par exemple, il est étudié sérieusement en psychanalyse, et l'écriture de Lacan laisse du champs à l'interprétation personnelle.

Après évidemment la psychanalyse n'est pas une science, seule les scientistes font semblant d'y croire. C'est une thérapie utile pour certains, pas pour tous. Et sa réussite n'est pas plus évaluable que celle du communisme aujourd'hui. C'est d'ailleurs peut etre pourquoi Karl Popper dans son discours épistémologique en faisait une non science, car "non falsifiable", ce qu'il tenta de démontrer aussi du marxisme.

Aujourd'hui le discours de la science prédomine toujours, dans le social (place de l'économie et de ses vérités mathématiques) comme dans le discours de rationalisation où il faut tout mesurer/contrôler (évaluation des profs, des élèves avec les "compétences", diagnostics psychiatriques a l'aide de case résumant soi disant le psychisme...) discours si fort aujourd'hui.

La psychanalyse n'est pas plus une science que l'histoire, est-ce pour autant inutile si certains y trouvent leur compte?
Pour bien des défenseurs de la psychanalyse, celle-ci n'est pas la formule magique adaptée à tout malade. Pour certains il faut mieux des théories comportementales, peut etre de l'hypnose, pour d'autre la psychanalyse est une véritable ouverture pour apprendre à vivre avec ses souffrances.

Alors faut-il anihiler la psychanalyse car elle ne serait pas suffisamment scientifique? Elle n'épouserait pas les memes criteres de ce qu'on appelle la science? Seule les vérités observables sont dignes d'exister? Peut-on observer l'esprit? Non? Et donc gagne-t-on à n'en rien dire et a se contenter des neurosciences qui nous montre que ca s'allume ici et là dans le cerveau? ...
Blondin
 
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Message par redspirit » 17 Fév 2012, 14:02

Merci Blondin pour ton message.

Je ne comprends rien à la tonalité des messages sur ce forum au sujet de la psychanalyse. J'ai effectivement l'impression qu'elle est évaluée à l'aune de critères qu'elle ne prétend pas nécessairement remplir. Et que le bébé est jeté avec l'eau du bain.

Démontrer la non-scientificité de la psychanalyse à partir de citations hors contextes, ou de pratiques de psychanalystes endoctrinés ou douteux (scientistes) me semble en passant un procédé non moins douteux. Il serait tellement aisé alors de démontrer que le marxisme n'est pas une science à partir de n'importe quels écrits de groupuscule gauchiste, ou même à partir de citations tronquées de Lénine ou Engels.

redspirit
 
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