Langue et marxisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par canardos » 03 Avr 2012, 10:04

Avant de répondre plus sur le fond sur la théorie de Chomsky et sa macromutation unique qui aurait recablé le cerveau humain en une seule fois il faut noter qu'un des principaux arguments de Chomsky est fondé sur la récursivité, c'est-à-dire la possibilité d'enchâsser une proposition à l'intérieur d'une autre proposition ("la personne qui chantait hier avait une belle voix"), qui pourrait être la seule composante spécifiquement humaine du langage.

or l’étude récente de la langue des indiens paraha du bassin amazonien a montré que cette langue ne connaissait pas la récursivité alors que selon Chomsky elle devrait être universelle puisque cablée dans notre patrimoine biologique. Et ensuite depuis les années 1990 et l'introduction par Chomsky de ce qu'il a appelé "le programme minimaliste", Chomsky lui même a montré que l'existence d'une grammaire permettant la récursivité n'est nullement indispensable l'addition de fusions de mots permettant la manipulation de cette notion sans grammaire ni syntaxe spécifique.

je renvoie au livre de Derek Bikerton qui explique en détail comment on peut construire une phrase récursive par simple addition de mots fusionnés sans grammaire ou syntaxe spécifique (pages 258 à 267).

la récursivité, les clics et les consommes pré nasales sont des spécificités que nous octroient la biologie, mais comme dit Derek Bikerton la biologie ne nous oblige pas à nous en servir, il n'y a pas une force irrépressible dans nos gènes qui nous oblige à nous en servir, à preuve les indiens piraha..

alors pourquoi une grammaire et une syntaxe incorporant la récursivité est-elle quasiment généralisée dans les langues humaines? tout simplement parce qu'elle est plus efficace que l’enchâssement de mots fusionnés, et que les langues aussi font l'objet d'un sélection et d'un évolution, pas une sélection naturelle mais une sélection culturelle.
canardos
 
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Message par canardos » 05 Avr 2012, 22:04

l’hypothèse de Chomsky sur une seule macromutation qui aurait recablé le cerveau humain il y a 60000ans ne tient pas pour toutes une séries de raisons.

La première c'est que en deux millions d'années l'homme a développé un ensemble de technologies qui sont difficiles à imaginer sans l'existence d'un protolangage relativement évolué.

le feu est maitrisé depuis près d'un million d'années par Homo Erectus. les Néandertaliens sont séparés de sapiens depuis environ 500000 ans et ils enterraient leurs morts. comment imaginer un tel comportement sans langage? or la macromutation chomskienne qui aurait réorganisé le cerveau est censé être plus récente, 50.000 à 100.000 ans, elle serait même très postérieure à l'apparition d'homo sapiens qui date de 200.000 ans. Si on suit Chomsky les néandertaliens auraient donc été privés d'un vrai langage syntaxique...toutes les données archéologiques et paléontologiques vont à l'encontre de cette thèse.

la deuxième c'est qu'un tel recablage par une seule macromutation est d'une improbabilité qui relève presque de l’impossibilité alors qu'une croissance progressive et différenciée des zones du cerveau correspondant au traitement de l'abstraction et au langage peut s'expliquer par une suite de mutations relativement mineures et toutes favorables donc retenues par la sélection naturelle.

la troisième c'est que les neurosciences nous démontrent que toutes ces zones cérébrales existent déjà chez les grands singes en moins développées et qu'elles ont pu servir de substrat à des fonctions langagières par simple exaptation par rapport à leurs fonctions antérieures. Aucun recablage du cerveau humain qui entrainerait une organisation différente des tâches par rapport au cerveau des autres grands singes n'a été constaté.

la quatrième c'est que l’étude des grands singes et de leurs possibilité cognitives a montré que dans un environnement adéquat, si ils sont élevés par des humains, ils ont des capacités potentielles pour maitriser les éléments de base d'un protolangage avec une syntaxe simplifiée, meme si dans leur milieu naturel ils n'exploitent pas ces potentialités car elles ne correspondent pas à leurs besoins.

on peut donc raisonnablement en inférer que dans un environnement différent, la savane arborée avec des forets galerie les australopithèques qui n'avaient pas un cerveau plus gros que les chimpanzés actuels ont pu néanmoins développer un protolangage qui dans cet environnement leur permettait de communiquer les informations nécessaires pour leur nouveau mode de vie, par exemple la direction et la distance d'une charogne distante de plusieurs kilomètres. Un langage, même très simple, même embryonnaire, aurait alors représenté un avantage évolutif aboutissant à la sélection des australopithèques les plus aptes à l'utiliser.

et, la, on arrive à un processus totalement dialectique, tout en étant strictement darwinien, qui ne peut que nous intéresser en tant que marxistes.

pour le présenter je dois évoquer une théorie, la théorie de la construction de niches, un théorie qui comme le dit derek bikerton
a écrit :peut expliquer à la fois les cascades de changements rapides qui ont donné naissance à la théorie des équilibres ponctués, et à l'émergence, de temps à autre, de changements qui paraissent au départ des innovations totales (le langage en est l'un des nombreux exemples).


la suite au prochain post pour voir comment le langage a autant façonné notre cerveau que l'inverse et comment on a pu en arriver en un laps de temps finalement très court d'un protolangage tres simple en partie gestuel à un langage élaboré syntaxique.
canardos
 
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Message par shadoko » 06 Avr 2012, 08:35

a écrit :
Si on suit Chomsky les néandertaliens auraient donc été privés d'un vrai langage syntaxique...toutes les données archéologiques et paléontologiques vont à l'encontre de cette thèse.

Il s'agit de quelles données, là?
shadoko
 
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Message par canardos » 06 Avr 2012, 09:00

par exemple la découverte récente de foyers prouvant l'utilisation du feu il y a 1 millions d'années ou la découverte de sépultures chez un groupe humain, les Neandertals qui n'a pas eu cette fameuse macromutation puisque leur ancêtre commun avec les sapiens remonte à des centaines de milliers d'années, comme le prouve l'analyse philogénétique de leur ADN. Comment un concept fondé autant sur les symboles qu'une sépulture pourrait-il être apparu sans langage capable de manier concepts et symboles?

au niveau paléontologique, si le langage n'existe que depuis 50000 ans à 100000 ans il faudrait expliquer pourquoi le cerveau des hommes à constamment augmenté de taille depuis 3 millions d'années. Un gros cerveau c'est un sacré handicap en soi. la proportion d'oxygène que reçoit le cerveau des sapiens est de 25% pour 75% pour le reste du corps alors que sa masse représente 2% de tout le corps. Et en plus cela suppose que les petits sont plus immatures et incapables d'avoir la moindre autonomie pendant de longues années.

cela suppose donc une alimentation beaucoup plus riche et difficile à se procurer. Il fallait bien que cette augmentation de la taille du cerveau soit compensée par des avantages importants, par exemple la capacité de communiquer pour les chasses, pour les migrations, pour la protection et l’éducation des petits...bref l'explication de la croissance du cerveau ne peut être du moins en grande partie que l'utilisation du langage.

l’hypothèse de Chomsky selon laquelle le langage serait apparu d'un seul coup dans un groupe d'humains au gros cerveau marche sur la tête. c'est l'avantage procuré par l'utilisation d'un langage de plus en plus complexe qui explique la croissance de la taille de notre cerveau et pas l'inverse
canardos
 
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Message par shadoko » 06 Avr 2012, 09:21

Ce sont tout de même des arguments qui, bien que plausibles, sont assez indirects. Sur la taille du cerveau, on pourrait également imaginer que l'aptitude à de nombreuses activités (hors langage) demande un plus gros cerveau.

a écrit :
l’hypothèse de Chomsky selon laquelle le langage serait apparu d'un seul coup dans un groupe d'humains au gros cerveau marche sur la tête.

Note que pour marcher sur la tête, il vaut mieux avoir un gros cerveau.


N.B. Je discute pour discuter les arguments, mais pas parce que je crois à la thèse de Chomsky, que je n'ai pas été lire dans le détail.
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Message par canardos » 06 Avr 2012, 18:14

justement, on retrouve la même question, quelle preuves directes à l'appui d'une hypothèse, que pour les sciences sociales.

on peut démontrer selon des critères satisfaisants pour Popper que la théorie darwinienne de l’évolution s'applique à des organismes actuels mais quand il s'agit de que des processus évolutifs passés ne peut procéder que par des preuves ou des réfutations indirectes.

le caractère historique de l'évolution empêchera toujours la vérification complète d'une hypothèse sur un processus évolutif déjà terminé. à moins d'inventer une machine à remonter le temps... les critères de Popper ne sont pas adaptés à cette discipline.


Par exemple pour l’évolution du langage aucune étude en neurosciences n'a mis en évidence un quelconque recablage du cerveau entre l'homme et les grands singes actuels. En génétique j'assistais hier à une conférence d'un spécialiste en génétique des populations qui expliquait que le chimpanzé et l'homme ont 99% de matériel génétique commun, aucune étude n'avait pu faire apparaitre qu'un des gènes spécifiques à l'homme lui conférait un quelconque avantage évolutif.

mais ce n'est pas une réfutation absolue, le câblage de notre cerveau et l'ensemble des processus mentaux liés au langage sont loin d’être bien connus. Et le fait que contrairement à des annonces sensationnelles faites plusieurs fois il n'existe aucun gène spécifique du langage n'exclut pas qu'une modification du réglage de l'intervention de centaines de gènes différents ait apporté une telle modification qualitative de notre fonctionnement cérébral.

mais il y a quand même une raison qui peut nous faire considérer l’hypothèse de Chomsky comme hautement improbable, c'est le principe du rasoir d'Occam. pour ceux qui ne connaissent pas je le rappelle.
wikipedia:

a écrit :
Le rasoir d’Occam ou rasoir d’Ockham est un principe de raisonnement que l'on attribue au frère franciscain et philosophe Guillaume d'Ockham (XIVe siècle), mais qui était connu et formulé avant lui :

    « Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité. » (« pluralitas non est ponenda sine necessitate »).

L'énoncé « Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem », littéralement « Les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui est nécessaire », est une variante souvent attribuée à Guillaume d'Ockham sans cependant qu'il y en ait trace dans ses écrits.

Une formulation plus moderne est que « les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables ». C'est un des principes fondamentaux de la science.



résumons, Chomsky considère que puisque tous les homo sapiens possèdent de façon innée la potentialité d'utiliser un langage syntaxique, l'apparition d'une telle potentialité suppose le développement de liaisons entre de nombreuses zones cérébrales séparées, un remaniement important du fonctionnement cérébral. Il estime que les mutations nécessaires n'ont pu être apportés successivement et faire l'objet d'un sélection naturelle, car prises une par une, ces mutations n'auraient pas apporté d'avantage évolutif.

donc pour lui l'ensemble de ces mutations doivent être apparues simultanément en une seule fois et ne sont pas le résultat d'un processus darwinien progressif.

outre le fait qu'aucune preuve expérimentale de ce recablage n'existe, Chomsky pour éliminer une hypothèse qu'il estime improbable, en introduit une encore bien plus improbable une macromutation mettant en cause toute l'organisation du cerveau et des centaines de gènes,

le moins qu'on puisse dire c'est que son raisonnement ne respecte pas le principe du rasoir d’Occam.

et en plus Chomsky reprend exactement contre les scénarios darwiniens l'argument dit de "la complexité irréductible" des tenants créationnistes de l’intelligent design.

ceux ci explique par exemple que le flagelle de la bactérie l’œil humain ou le mécanisme défensif du scarabée bombardier sont trop complexes pour pouvoir s'expliquer par une suite de mutations car aucune d'entre elle prise séparément n'aurait entrainé le moindre avantage évolutif.

du coup les créationnistes font intervenir Dieu dans le processus et Chomsky qui est athée fait simplement intervenir une seule macromutation.

les biologistes ont déjà répondu aux tenants de l'intelligent design sur l’œil humain le flagelle de la bactérie ou le scarabée bombardier en proposant des scénarios cohérents et réalistes pour l'évolution de ces organes.
mais pour l'apparition du langage, de nombreux linguistes ont eux aussi émis des scénarios évolutifs bien plus probables.

je reviendrai dessus dans un autre post avec la théorie de la construction de niches
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Message par shadoko » 06 Avr 2012, 18:29

Je ne suis pas sûr que ton dernier message en dise vraiment plus que les précédents. Je ne cherchais pas une sorte de critère popperien ni un exposé sur le rasoir...

Je suppose par exemple, que quand tu dis:
(canardos a écrit :
un tel recablage par une seule macromutation est d'une improbabilité qui relève presque de l’impossibilité alors qu'une croissance progressive et différenciée des zones du cerveau correspondant au traitement de l'abstraction et au langage peut s'expliquer par une suite de mutations relativement mineures et toutes favorables donc retenues par la sélection naturelle.

Chomsky ne serait pas d'accord. J'ai dans une case brumeuse de mon cerveau le souvenir d'un argument de sa part sur certains types de syntaxe récursive. Tu n'aurais pas par hasard un lien vers un texte de Chomsky où il explique vraiment sa position, que j'aille jeter un oeil?
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Message par canardos » 06 Avr 2012, 18:39

oui c'est la recursivité. j'en ai parlé un peu plus haut. Derek bikerton consacre un chapitre entier de son livre à présentation et la critique de cette theorie de la recursivité et rappelle que chomsky a revisé dans les années 90 sa position sur le sujet.

sans compter que le langage des indiens piraha n'utilise pas d'element syntaxique pour produire un raisonnement récursif ce qui a provoqué une vraie tempete chez les linguistes

mais tu as raison je vais chercher des textes de Chomsky sur le sujet.
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Message par canardos » 07 Avr 2012, 11:55

voila des références d'ouvrages où Chomsky s'appuie sur la récursivité pour estimer que la capacité d'utiliser un langage syntaxique n'a pu apparaitre qu'en une seule fois et n'est pas le résultat d'un processus darwinien de sélection naturelle d’aptitudes mentales.

Chomsky, N. (1975). Réflexions sur le langage. Paris : Flammarion, ed. 1981.
Chomsky, N. (1995). The minimalist program. Cambridge (Ma) : MIT Press.

et surtout: (Hauser, Chomsky & Fitch 2002)

voila aussi les references d'un article de Piatelli qui va dans le meme sens

Piattelli-Palmarini 1989-8

et voila en piece jointe un article où un linguiste jean louis Dessales critique l’hypothèse chomskienne et défend un modèle évolutif darwinien.


à noter que Dessalle a écrit plusieurs livres sur le sujet

a écrit :

Aux origines du langage
Une histoire naturelle de la parole
Jean-Louis Dessalles


Résumé

La capacité de langage est souvent présentée comme l’aboutissement inévitable d’une évolution qui va de l’amibe à l’homme. En acquerrant les prédispositions nécessaires à l’usage de la parole, notre espèce aurait simplement franchi une étape supplémentaire.

Pourtant, ce comportement auquel nous consacrons une part significative de notre temps éveillé est, par bien des aspects, différent de la communication animale. En reliant la structure de chaque composante du langage (phonologie, syntaxe, sémantique, pragmatique) à ses possibles fonctions, l’auteur révèle un paradoxe : pourquoi les être humains cherchent-ils inlassablement à fournir des informations à leurs congénères ? Le comportement langagier semble faire exception à la théorie darwinienne, qui prévoit que les organismes se préoccupent avant tout de leur propre survie.

Pour résoudre ce paradoxe, l’auteur nous demande de remonter aux origines du langage. Il en vient à l’idée que l’émergence de notre manière de communiquer est liée au mode d’organisation particulier des groupes humains. Les premières formes de langage seraient apparues, chez les hominidés, comme un moyen pour les individus de se choisir afin de former des coalitions. Ainsi, loin de résulter d’une tendance évolutive générale, l’apparition du langage serait une conséquence de l’organisation sociale singulière de notre espèce.



et avec pascal pick

a écrit :


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Les origines du langage

Auteur : Jean-Louis Dessalles, Pascal Picq, Bernard Victorri
Collection : Le collège de la cité n°21
broché, 192 pages (100 x 160) Prix : 8,60 €
ISBN/EAN : 2746502666 / 9782746502666

Comment le langage est-il apparu ? Certes pas parce qu'il fallait que l'on parle… L’éthologie, la paléoanthropologie, la linguistique… servent ici de guides précieux dans une véritable enquête qui nous mène sur les traces des premiers humains. Existe-t-il des méthodes qui nous permettraient de reconstituer une éventuelle “ langue mère ” ? Comment un “ protolangage ” se serait-il complexifié pour d’atteindre l’immense sophistication de nos langues actuelles ? Le langage, universel dans notre espèce et exception dans le règne animal, constituerait-il une anomalie de l’évolution ? Les rôles joués par le langage et l’avantage évolutif qu’ils induisent seraient une des clés permettant de répondre à ces questions.

Jean-Louis Dessalles est enseignant chercheur en intelligence artificielle et sciences cognitives à l’Ecole nationale supérieure des télécommunications ; Pascal Picq, paléo-anthropologue, est maître de conférence au Collège de France ; Bernard Victorri est directeur de recherche au CNRS, laboratoire Lattice (Langues, textes, traitements informatiques, cognition)-ENS.



Dessalles préface également l'ouvrage de Derek Bikerton "la langue d'Adam" dont j'ai parlé plus haut.

voila l'article de Dessalles, bonne lecture pour les courageux.j'essayerai aussi de scanner le chapitre 9 du livre de Derek Bikerton "Le défi de Chomsky"





Dessalles_Du_protolangage_au_langage___mod_le_d__une_transition.doc
canardos
 
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Message par shadoko » 07 Avr 2012, 12:17

Merci pour toutes ces références.

Si ça intéresse quelqu'un, je viens de voir que le papier de Hauser, Chomsky et Fitch est en ligne ici:

http://www.chomsky.info/articles/20021122.pdf
shadoko
 
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