Grèce : résultats des élections

Dans le monde...

Message par Jean-Claude » 09 Mai 2012, 14:37

Merci!
Oui, c'est un peu injuste de le citer comme ça, car ça laisse croire qu'il appelle à un pouvoir militaire. En fait il dit que la logique du système entraîne inévitablement là, ce qui est tout de même très différent.
C'est vraiment un article très important à lire sur des tas de domaine. J'ai l'impression qu'on en a très peu parlé dans les médias.
Jean-Claude
 
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Message par canardos » 09 Mai 2012, 16:06

mais c'est exactement ce que l'ensemble de son interview laisse apparaitre...que la démocratie c'est bon seulement quand il y a quelques miettes à distribuer mais que quand il faut vraiment faire payer une crise majeure au peuple il n'y a rien de tel que les mitrailleuses...

depuis que Rocard a sa carrière politique derrière lui, il se la joue oracle de la bourgeoisie et dit tout haut ce que les autres dirigeants bourgeois disent tout bas...

manifestement, il se verrait bien bien "chien sanglant" comme le ministre social democrate Noske se désignait lui même pour se vanter de son rôle dans le massacre des spartakistes.
canardos
 
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Message par Jean-Claude » 09 Mai 2012, 17:17

a écrit :mais c'est exactement ce que l'ensemble de son interview laisse apparaitre...que la démocratie c'est bon seulement quand il y a quelques miettes à distribuer mais que quand il faut vraiment faire payer une crise majeure au peuple il n'y a rien de tel que les mitrailleuses...


Non, ce n'est pas juste: à la question d'après il dit justement qu'il ne faut pas leur faire payer la dette car sinon il n'y aura d'autre solution que les mitrailleuses.

C'est vrai qu'il parle ainsi dans l'article parce qu'il n'a plus rien à perdre, mais c'est tout de même très intéressant, et souvent juste. Quand par exemple il explique que les capitalismes financiers et industriels sont totalement intriqués... bref que l'anticapitalisme financier au profit du bon capitalisme industriel c'est une escroquerie, c'est au fond "l'anticapitalisme des imbéciles." Et ça c'est bien de le dire en ce moment.
Jean-Claude
 
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Message par Sinoue » 09 Mai 2012, 17:40

J'ai deux questions. Je ne comprend pas comment procéderaient ceux qui, comme Rocard, souhaitent absolument séparer les banques de dépôts des banques d'investissement.

J'ai l'impression qu'aujourd'hui ces sommes sont totalement imbriquées, a quel endroit délimiterions-nous la frontière entre les deux?

D'où vient l'argent qui sert aux banques à spéculer? C'est le dépôt des entreprises?

Mais alors les banques d'investissement ne seraient plus tout à fait des banques, mais juste des réserves.

Les conditions d'emprunt des banques réservées aux petites gens ne deviendraient-elles pas plus difficiles? Quel organisme aurait-il intérêt à gérer ce type d'institution qui rapporterait sans doute peu d'argent? Cela nécessiterait une nationalisation de ce type d'établissement, pour faire en sorte qu'ils soient totalement indépendants des banques des "grands"?
Sinoue
 
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Message par canardos » 09 Mai 2012, 18:25

(Jean-Claude @ mercredi 9 mai 2012 à 18:17 a écrit :
a écrit :mais c'est exactement ce que l'ensemble de son interview laisse apparaitre...que la démocratie c'est bon seulement quand il y a quelques miettes à distribuer mais que quand il faut vraiment faire payer une crise majeure au peuple il n'y a rien de tel que les mitrailleuses...


Non, ce n'est pas juste: à la question d'après il dit justement qu'il ne faut pas leur faire payer la dette car sinon il n'y aura d'autre solution que les mitrailleuses.

C'est vrai qu'il parle ainsi dans l'article parce qu'il n'a plus rien à perdre, mais c'est tout de même très intéressant, et souvent juste. Quand par exemple il explique que les capitalismes financiers et industriels sont totalement intriqués... bref que l'anticapitalisme financier au profit du bon capitalisme industriel c'est une escroquerie, c'est au fond "l'anticapitalisme des imbéciles." Et ça c'est bien de le dire en ce moment.
c'est vrai il est pour un effacement partiel de la dette...pour éviter de devoir recourir aux mitrailleuses mais il pose quand même les mitrailleuses comme dernier recours si on ne le fait pas..
canardos
 
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Message par Harpo » 09 Mai 2012, 20:04

Je comprends les propos de Rocard comme ceci :

Il faut effacer une partie de la dette sinon il y aura un coup d'état militaire.
Il ne dit pas qu'il le souhaite mais que c'est inévitable.

Malheureusement, compte-tenu des forces en présence :

Une armée très puissante, un budget militaire énorme, pour un petit pays (armée préparée de longue date à un éventuel conflit avec la Turquie), qui n'a subi aucune épuration sérieuse après la chute du régime des colonels et qui reste le recours ultime de la bourgeoisie.

Une opposition de la population, opposition qui s'est accrue rapidement ces dernières semaines au point de balayer les deux plus grands partis complètement discrédités, mais aucun parti ouvrier conséquent et assez puissant pour prendre le pouvoir et faire basculer l'armée ou du moins gagner sa neutralité.

Le risque de coup d'état militaire est bien réel. Pour Rocard, il est inévitable si la dette n'est pas effacée. La seule chose, essentielle, qu'il ne dit pas parce que cela n'entre pas dans son mode de pensée, c'est que dans une telle crise, le prolétariat grec, face à ce danger mortel peut relever la tête et passer d'une opposition électorale et pacifique à une lutte réelle et gagner à sa cause la petite bourgeoisie. Tout ceci n'est possible que s'il existe ne serait-ce qu'un embryon d'un parti réellement communiste prêt à assumer sa tache historique. Si ce noyau militant existe, Il peut se développer très rapidement dans une telle période et prendre de vitesse les militaires et leurs donneurs d'ordre, les capitalistes.
Hélas, j'ai bien peur que ce noyau n'existe pas ou qu'il soit bien trop petit pour se développer assez vite. La classe ouvrière de Grèce risque bien d'être écrasée sans combattre...
Notre tâche, ici et ailleurs, c'est d'expliquer que la construction d'un parti révolutionnaire, léniniste, est indispensable si l'on ne veut pas se retrouver dans une telle situation dans un avenir peut-être proche.
Harpo
 
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Message par Jean-Claude » 09 Mai 2012, 22:37

a écrit :La seule chose, essentielle, qu'il ne dit pas parce que cela n'entre pas dans son mode de pensée, c'est que dans une telle crise, le prolétariat grec, face à ce danger mortel peut relever la tête et passer d'une opposition électorale et pacifique à une lutte réelle et gagner à sa cause la petite bourgeoisie.


Bien sûr qu'il ne le dit pas. Rocard n'est ni révolutionnaire ni communiste. Je crois que tout le monde l'avait compris, et d'ailleurs il n'a jamais prétendu l'être.
De là à en faire un boucher massacreur...
Jean-Claude
 
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Message par Gaby » 09 Mai 2012, 22:43

(Jean-Claude @ mercredi 9 mai 2012 à 23:37 a écrit :
a écrit :La seule chose, essentielle, qu'il ne dit pas parce que cela n'entre pas dans son mode de pensée, c'est que dans une telle crise, le prolétariat grec, face à ce danger mortel peut relever la tête et passer d'une opposition électorale et pacifique à une lutte réelle et gagner à sa cause la petite bourgeoisie.


Bien sûr qu'il ne le dit pas. Rocard n'est ni révolutionnaire ni communiste. Je crois que tout le monde l'avait compris, et d'ailleurs il n'a jamais prétendu l'être.
De là à en faire un boucher massacreur...
Oui, c'est ce que dit Harpo...
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Message par Jean-Claude » 09 Mai 2012, 22:55

Je voulais juste souligner l’honnêteté et l'intérêt de ce papier... ce n'est pas si fréquent.

Pour revenir au sujet, c'est quand même étonnant que les médias ne parlent que de ce groupuscule d'arriérés mentaux, et presque pas de l'événement marquant, c'est à dire le surgissement d'une opposition de gauche.

Tout se passe comme si on voulait convaincre les grecs que pour marquer leur opposition à la politique imposée par l’Europe, le plus efficace était de rejoindre les nazis.
Jean-Claude
 
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Message par Matrok » 10 Mai 2012, 00:03

Sur ce que dit Rocard, je pense aussi comme Harpo...

Pour revenir au sujet, il semble que l'article du Diplo posté par luc prédisait assez justement Ce qui vient de se passer :

(AFP @ 9 mai 2012, 21h30 a écrit :En Grèce, les radicaux de gauche renoncent à former un gouvernement

Alexis Tsipras, dirigeant du parti grec de la Gauche radicale Syriza, a annoncé mercredi soir qu’il renonçait à former un gouvernement de coalition, n'étant pas parvenu à trouver une majorité «pour un gouvernement de gauche» opposé à l’austérité.

«Nous ne pouvons pas réaliser notre rêve d’un gouvernement de gauche (...), on n’a pas la majorité. Demain (jeudi) je vais rendre le mandat confié par le président de la République et nous allons continuer de participer aux procédures prévues par la constitution», a affirmé M. Tsipras devant son groupe parlementaire, après avoir rencontré tous les chefs de parti grecs.

Alexis Tsipras, dont le parti a créé la surprise aux élections de dimanche en obtenant la deuxième place avec 16,7% des voix, essaie depuis mardi de former un gouvernement, après que le chef du parti conservateur Antonis Samaras, arrivé en tête du scrutin, eut échoué dans cette tâche délicate lundi.

Mardi, M. Tsipras s’est vu confier par le président de la République Carolos Papoulias un «mandat exploratoire» pour former un gouvernement, comme le stipule la constitution.

En vue de créer une alliance à «gauche», il a rencontré des dirigeants des partis de gauche: les communistes du KKE? qui ont refusé toute coopération avec le Syriza, ainsi que la Gauche démocratique et d’autres petits partis de gauche comme les Ecolos-Verts qui n’ont pas pu atteindre le seuil de 3% pour entrer au parlement.

Mercredi, M. Tsipras a rencontré le chef du parti socialiste Evangélos Vénizélos, rétrogradé troisième parti du pays après le scrutin de dimanche, et M. Samaras. Il les a accusés tous les deux «de dresser des faux pièges» et de parler «le langage du joueur de cartes».

«On ne peut pas à la fois soutenir un gouvernement anti-austérité et le mémorandum (accord signé avec les créanciers de la Grèce, UE et FMI, sur les mesures d’austérité en échange des prêts) ou les politiques d’Angela Merkel», a dit M. Tsipras.

«Le verdict posé par le peuple grec lors des élections va contre les politiques de rigueur et c’est une occasion historique pour les rejeter», a-t-il ajouté.

Après l'échec du dirigeant de la Gauche radicale à former un gouvernement, le tour revient à M. Vénizélos, qui doit recevoir jeudi le mandat pour tenter lui aussi cette tâche, qui parait impossible vu les divergences entre les partis grecs.
Matrok
 
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