A l'heure ou on ne cesse de vanter les prouesses de l'économie chinoise menaçant l'équilibre économique du monde et poussant les ouvriers des vieux capitalistes vers la misère voilà un livre qui nous parle de la classe ouvrière chinoise.
Han Dongfang l'auteur, ancien ouvrier des chemins de fer n'est pas un inconnu des médias occidentaux.
Porte-voix en main début juin 89 il proclame sur la place Tienanmen au milieu des milliers d'étudiants qui l'occupent la Fédération autonome des travailleurs de Chine.
L'armée tire. C'est un bain de sang. En fuite, recherché par la police H. D finira par se rendre aux autorités.
Emprisonné pendant deux ans il sera libéré pour raisons de santé. Il sera autorisé à partir pour les Etats-Unis pour y être soigné.
Interdit de séjour en Chine il s'établit à Hong-Kong où il met en place un réseau autour du China Labour Bulletin et de son émission sur radio Free Asia.
Le bouquin est intéressant à plus d'un titre, l'enfance et l'adolescence entre le village et Pékin sous le régime de Mao. Les ambitions déçues de sa mère pour son fils.
La vie de la classe ouvrière chinoise dans sa diversité et les bouleversements qui l'ont frappé, ses luttes aussi.
La description des conditions de travail des mineurs de charbon, 20 000 morts par an d'après H. D.
H. D développe longuement sa conception du syndicalisme. Se méfier comme de la peste de la politique et de toute idéologie. Les travailleurs ne doivent se préoccuper que de leurs conditions de travail, de leur salaire pour leur grand bien et celui de leurs employeurs et du pays.
Information, discussion, dialogue et législation sociales voilà les seules voies de salut.
Seulement voilà allez savoir pourquoi patrons et gouvernants sont le plus souvent sourds et les travailleurs pas toujours patients.
Solidaire et porte-voix de ces luttes H. D n'en continue pas moins inlassablement à prêcher pour son rêve d'harmonie entre l'exploiteur et l'exploité.
Un discours qui ne peut que plaire aux chantres du conservatisme social.
Il n'empêche que H. D sème et que la récolte pourrait-être bien différente de celle espérer par le jardinier.
Mon combat pour les ouvriers chinois (17,95 euro, édit: Michel Laffont).