Sur le modèle de ce qu'avait fait Sokal aux Etats-Unis, deux de ses anciens étudiants viennent de piéger la revue construite autour du Maître en y faisant publier un article bidon sur tout ce que l'Autolib à Paris dit de fondamental sur notre civilisation.
Ils ont ensuite révélé la supercherie dans cet article un peu long, mais souvent très intéressant, qui montre très bien comment on peut raconter n'importe quoi et faire passer la pilule sans problème si on y met les formes :
http://f.hypotheses.org/wp-content/blog ... s-2015.pdf
Pour donner envie, sachez que leur article-canular s'appelle "« Automobilités postmodernes : quand l’Autolib’ fait
sensation à Paris »" et en voici l'abstract [le résumé initial qui précise ce que l'on va raconter]
Le présent article vise à mettre au jour les soubassements imaginaires d’un objet
socio-technique urbain contemporain : l’Autolib’. Sur la base d’une enquête de terrain
approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante, nous
montrons que la petite voiture de location d’apparence anodine, mise en place à Paris en
2011, se révèle être un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit
le passage d’une épistémè “moderne” à une épistémè “postmoderne”. À travers l’examen de
l’esthétique du véhicule (que l’on caractérise comme poly-identificatoire), comme de ses
caractéristiques et fonctionnalités les plus saillantes (la voiture électrique connectée illustre
le topos contemporain de “l’enracinement dynamique”), nous mettons au jour les diverses
modalités socio-anthropologiques qui permettent d’envisager l’objet “Autolib’” comme le
produit/producteur, parmi d’autres choses, d’un nouveau “bassin sémantique”.
Bonne rigolade !