intermittents dans une SSII, c'est le bonheur

Message par zejarda » 03 Sep 2003, 13:39

CITATION
Le Syntec Informatique voit les informaticiens en intermittents
Jean Mounet (photo), président du Syntec Informatique, la fédération des sociétés de services françaises, affirme, dans un entretien accordé à notre confrère "Les Echos" daté du 2 septembre vouloir "mieux coller aux contraintes des projets et aux sauts de conjoncture" en ce qui concerne la gestion du temps de travail et des effectifs des SSII.
Dans un "document de position" - une note préparatoire que "Le Monde Informatique" a pu se procurer - redigé par la chambre patronale, il est surtout question pour l'organisation de retrouver des marges de manœuvre après la mise en œuvre des 35 heures mais également d'infléchir certaines réglementations légales ayant trait aux licenciements.
Au programme (que le Syntec souhaite négocier avec les syndicats dans les mois à venir), mainmise de l'employeur sur le compte épargne temps afin de gérer au mieux les périodes d'intercontrat, développement des CDD à condition de pouvoir dépasser la limite légale des 18 mois, assouplissement des procédures de licenciement et... mise en place de contrats de chantier. Déjà appliqués à l'ingénierie, ces derniers permettraient de lier dans le temps embauche d'informaticiens et réalisation d'un projet particulier à l'issue duquel le salarié pourrait être licencié s'il n'est pas réemployable immédiatement. La porte ouverte à la création d'un statut d'intermittent de l'informatique.
En terme d'agenda, le Syntec Informatique prévoit de présenter aux syndicats et au gouvernement "d'ici deux à trois mois" une "plate-forme" de négociation concernant l'emploi dans les sociétés informatiques en France.
Un secteur pour lequel Jean Mounet s'est également dit raisonnablement optimiste pour les mois à venir. L'activité devrait reculer en 2003 mais pas au-delà de ce qui était prévu (-3%) ; 2004 sera marquée par le retour à une croissance lente ; et tous les espoirs semblent permis pour 2005…
[/quote]

du renfort pour la lutte des intermittents
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par faupatronim » 03 Sep 2003, 16:41

Voir ce qu'en disent des informaticiens eux-même sur ce forum

Ben les patrons sont tranquilles...
faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00

Message par Dolmancé » 08 Oct 2003, 11:01

Voir ce qu'en disent des informaticiens eux-même sur ce forum

Ben les patrons sont tranquilles...


Vous vous attendiez à quoi dans un secteur jeune (avec une majorité de la génération qui voit avec méfiance voire haine tout regroupement à caractère politique à force d'avoir été trahie), qui vit en autarcie dans les entreprises (travaillant souvent dans des sites différents et dédiés) et qui n'a jamais interressé les syndicats ?
Dolmancé
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Oct 2003, 12:23

Message par faupatronim » 08 Oct 2003, 11:07

CITATION (Dolmancé @ mercredi 8 octobre 2003, 13:01)
Vous vous attendiez à quoi dans un secteur jeune (avec une majorité de la génération qui voit avec méfiance voire haine tout regroupement à caractère politique à force d'avoir été trahie), qui vit en autarcie dans les entreprises (travaillant souvent dans des sites différents et dédiés) et qui n'a jamais interressé les syndicats ?[/quote]
Perso je ne m'attendais à rien de mieux. C'est une constatation plus que de l'étonnement.

faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00

Message par pelon » 08 Oct 2003, 11:25

[b]CITATION[/b] (Dolmancé @ mercredi 8 octobre 2003, 12:01)
[i]Voir ce qu'en disent des informaticiens eux-même sur ce forum

Ben les patrons sont tranquilles... [/i]

Vous vous attendiez à quoi dans un secteur jeune (avec une majorité de la génération qui voit avec méfiance voire haine tout regroupement à caractère politique à force d'avoir été trahie), qui vit en autarcie dans les entreprises (travaillant souvent dans des sites différents et dédiés) et qui n'a jamais interressé les syndicats ?[/quote]
Oui, ce n'est pas étonnant. Ce sont des boites sans tradition puisqu'elles sont nées avec l'informatique. Même pas l'équivalent d'autres secteurs où les techniques ont changé mais dans une industrie qui existait avant. Même dans ces dernières boîtes on ne peut pas dire que les jeunes se précipitent pour militer dans les syndicats alors dans les autres.
Dans les SSII, les contrats éparpillent les salariés qui ne restent pas toujours très longtemps au même endroit. Dans les grosses boîtes où sont abrités des SSII les syndicats ne font pas un gros effort (euphémisme) pour lutter contre les salariés qui voient les prestataires comme des "mercenaires" qui viennent leur prendre leur boulot.
Enfin, s'il y eut des périodes fastes où une partie des prestataires pouvaient se défendre individuellement (choix de contrat, discussion sur son salaire) la crise en a mis un paquet en inter-contrat avec pour conséquence le licenciement quand cela dure trop.
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par Dolmancé » 08 Oct 2003, 14:50

[i]Oui, ce n'est pas étonnant. Ce sont des boites sans tradition puisqu'elles sont nées avec l'informatique. Même pas l'équivalent d'autres secteurs où les techniques ont changé mais dans une industrie qui existait avant. Même dans ces dernières boîtes on ne peut pas dire que les jeunes se précipitent pour militer dans les syndicats alors dans les autres.[/i]

Les jeunes n'ont aucune connaissance du milieu syndical, j'ai déjà discuté avec quelqu'un qui pensait que la CGC était la section cadre de la CGT, pour dire... Le rôle du syndicat dans l'entreprise se confond avec l'image médiatique : beaucoup ont une image du syndicat comme étant une bande de vieux staliniens en mal de révolutions, préférant voir la boite couler du fait de la concurrence (et donc tout le monde au chomage) plutot que de toucher aux zakissossio, le syndiqué à une image d'individualiste qui pense qu'à sa gueule et pas aux autres.

De toute façon la dispersion aux 4 coins de la France empèche toutes possibilités de réunion, les gens au sein de l'entreprise ne se connaissent même pas de vue...

La nouvelle idée de la vie professionnelle c'est qu'il faut se réaliser dans son travail (bref s'éclater au boulot) donc parler salaire ou conditions de travail c'est passer pour un arriviste qui ferait mieux de changer de métier ou de créer sa propre boîte. De plus l'insécurité du travail (coté entreprise) pousse les gens à rester "pour se faire de l'expérience" en s'imaginant changer d'entreprise dès qu'ils auront un profil adapté. Pas la peine de se battre pour des droits si c'est pour les exercer moins d'un an.

Les cols blancs sont des privilégiés. Ils ne touchent pas le smic, bossent dans des bureaux, bref les conditions de travail sont loin d'être celles de Germinal. Là aussi on a une humilité mal placé qui fera dire que les syndicats c'est pour les ouvriers en usine et autres "vrais exploités".

Dernier détail, l'illégalité de cette branche. Au début la sous traitance informatique restait dans le cadre de la loi, maintenant les missions se rapprochent plus de l'intérim et tombe donc très souvent dans le délit de marchandage. Et ça c'est fermeture de la boîte et tout le monde au chomage, donc attirer l'attention de la loi dans ces conditions devient un peu risqué...

En conclusion si personne ne vient les chercher, ils ne viendront pas, donc le syntec aurait tort de se gêner.
Dolmancé
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Oct 2003, 12:23

Message par zejarda » 08 Oct 2003, 16:38

Je me rapelle que dans la région toulousaine, pour les 35h en 99, il y a eu plusieures SSII en greve et des manifs de l'ensemble des SSII ressemblant vers les 1500 personnes, ce qui est vraiment bien.
En ce moment des discussions ont lieu sur les projets du Syntec dans différentes SSII de Toulouse.

Malgres le peu de syndiqué, on peut avoir les mêmes surprises qu'en 1999.
Ce qui est sur c'est que le syntec (et fillon en embuscade) regardera de près nos capacités à se mobiliser et à réagir.
En tout cas il faut travailler a ça ;)
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par Dolmancé » 09 Oct 2003, 11:51

Malgres le peu de syndiqué, on peut avoir les mêmes surprises qu'en 1999.

Disons pour voir le coté positif des choses, l'info est connu de beaucoup de monde et la vaste majorité est convaincu d'agir (bon évidemment le problème c'est que c'est pas possible de faire bouger quelqu'un rien qu'en le convaincant à 100% qu'il faut qu'il se bouge...)
D'ailleurs à mon avis le peu de syndiqué est plus signe d'une méfiance (méconnaissance, peur ?) envers les appareils syndicaux traditionnels et le secteur est plus marqué par le désir d'indépendance que d'un réel individualisme (enfin c'est ce que j'en ressens des différents conflits qui ont et ont eu lieu au sein de ma boite)

D'autant plus que les motifs de grogne sont nombreux dans ce secteur genre :

- entreprises qui ne remplissent pas leur devoir de formation (préférant laisser les salariés se former "chez le client" ou pendant ses temps libre)

- la montée du offshore (l'informatique suit la même évolution que le textile et en plus rapide)
(exemple parmis tant d'autres
http://www.netika.com/fr/SoluOutsourcing.htm )

- l'utilisation par les grandes entreprises des salariés de SSII comme des intérimaires sans avoir les contraintes et les avantages pour le travailleur qui sont normalement associés à ce statut (prime de précarité, interdiction de garder les salariés trop longtemps au risque d'être obligé de les embaucher etc...), ce qui en plus est interdit par la loi. (mais qui nécessite une visite de l'inspection du travail pour être sanctionné)

- l'explosion du chomage (ça commence peu à peu à passer dans les esprits que faire 70h par semaine c'est voler le boulot d'un chomeur)

je n'étais pas au courant de mouvements en 99... Plus d'infos, c'est possible ?

Ce qui est sur c'est que le syntec (et fillon en embuscade) regardera de près nos capacités à se mobiliser et à réagir.
En tout cas il faut travailler a ça


Avantage : un mouvement dans ce secteur le fait perdre plus de clientèle électorale que chez les fonctionnaires et les profs qui ne votent pratiquement pas à droite.

Sinon je viens de me rendre compte que je n'ai jamais vu une ssii licencier des intercontrats, soit elles mettent un terme à la période d'essai soit elles font jouer la clause de mobilité en faisant voyager le salarié aux 4 coins de la France jusqu'à ce qu'il craque, soit c'est le harcélement moral et au pire il reste toujours le moyen de payer le salarié pour qu'il démissionne "de lui même".
Dolmancé
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Oct 2003, 12:23

Message par zejarda » 23 Nov 2003, 21:41

CITATION (Dolmancé @ jeudi 9 octobre 2003, 12:51)
Sinon je viens de me rendre compte que je n'ai jamais vu une ssii licencier des intercontrats, soit elles mettent un terme à la période d'essai soit elles font jouer la clause de mobilité en faisant voyager le salarié aux 4 coins de la France jusqu'à ce qu'il craque, soit c'est le harcélement moral et au pire il reste toujours le moyen de payer le salarié pour qu'il démissionne "de lui même".[/quote]
A toulouse, dans ma SSII, depuis le debut de l'année, il y a eu plus de 50 licenciements/demissions (avec a un moment plus de 50 intercontrats)
Les motifs des licenciement etaient en mjorité : refus de mission. Lorsqu'on te propose une mission a Paris, pour 18 mois, et que tu dois donner ta réponse dans la semaine, c'est dur. La plupart du temps ces missions etaient des missions bidons, crées juste dans le but de licencier.
Cela arrive, et risque d'arriver de plus en plus, si la crise continue, et si on ne réagit pas.
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par stef » 23 Nov 2003, 21:45

C'est pas que chez CS mais un peu partout. Chez SEMA (avalé par ATOS), on estime qu'au moins 200 personnes doivent dégager...
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50


Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité