Bonjour,
A l'heure où certains regardent les émissions religieuses, je tombe sur cette émission sur Public Sénat.
Le point de vue des enfants de leaders et militants révolutionnaires. LInhart, Krivine, Kriegel, Pénimou (prénom Mao !) , Castro et Arène (oui parfois, c'est papa et maman qui étaient à fond) et tant d'autres que je ne connais pas.
Inutile de vous dire que les enfants ne sont pas ravis, et en garde un sale souvenir d'un parent abandonique ! Et je les comprends.
Mais si ça peut les rassurer, mon père était assez haut gradé de la gendarmerie, et... il me manquait grave, disparaissait des semaines entières pour le boulot.
Sauf que dans mon cas, la société le voit comme un bon papa qui travaillait dur pour ramener la pitance à sa famille, tandis que des révolutionnaires étaient bénévoles et le faisaient par passion, par conviction, par flamme.
C'est possible que ça soit en replay. J'ai vraiment aimé entendre ces adultes qui font la part entre ce qu'ils ont aimé ou non dans leur enfance, sans langue de bois.
extraits :
Emmanuelle PIGNOT : Mes parents n'étaient pas anarchistes, ils étaient très durs. J'ai l'impression que je ne pouvais pas regarder un western à la télé sans avoir droit à la leçon sur les américains qui ont décimé les indiens.
Une femme dont j'ai oublié le nom : La révolution ne pouvait pas attendre ! Mais nous, on passait notre vie à les attendre.
Un homme explique que ses parents sont partis vivre en Chine, avec lui. Il a été éduqué comme un enfant chinois. Quand il est rentré, il était subjugué par la richesse en France. Conclusion de l'enfant "A Honk Kong, c'est pas encore libéré, alors il y a des jouets."
Une femme dont la mère était MLF : Je fantasmais sur les poupées Barbie ! Je n'y avais pas le droit. (et moi d'ajouter : moi non plus, pour des raisons opposées : ma mère était catho tradi, les poupées doivent être des bébés, on t'apprend à materner, pas à séduire.)
Une femme MLF qui parle devant son fils des hommes violeurs et de l'émasculation. Il n'en a pas dormi pendant des nuits. Et d'ajouter "Est-ce que mon homosexualité trouve ici son fondement ? C'est possible. Mais je suis heureux aujourd'hui, heureux comme je suis."
Fille Linhart : A un moment, on est allés vivre dans une communauté. Tous les enfants vivaient peu ou pas vêtus, difficiles à dissocier. J'ai appris plus tard que l'idée, c'était que les enfants soient élevés en communauté, pour briser la famille nucléaire, on voulait gommer "père" et "mère". Et elle d'ajouter : ni moi ni les autres enfants n'avaient pourtant aucun doute sur qui était leur papa ou leur maman.
Une femme : on n'avait pas le droit de lire les Martine, on n'avait pas le droit de voir les films de Claude sautet, cinéma bourgeois, l'argent n'avait pas de valeur.
Bon vous aurez compris : les enfants sont TRADI ! Un côté d'eux était flatté que l'on s'adresse à eux comme des adultes, un côté d'eux trouvait ça menaçant puisqu'on leur dénie le droit d'être enfant. Ils s'accordent tous à dire que c'était d'une grande violence.