Re: Edito LO du 18 février 2019 a écrit :Combattre le capitalisme, une nécessité matérielle et politique
Après l’agression antisémite dont Finkielkraut a été victime, une partie de la caste politique et médiatique instruit un procès à charge contre les gilets jaunes. Oubliées les revendications légitimes de hausse du pouvoir d’achat ! Oubliée la demande de justice sociale et du rétablissement de l’ISF ! Le mouvement est ravalé à une « horde » complotiste, haineuse et violente.
Tout travailleur conscient rejette la saloperie antisémite comme toutes les autres formes de racisme. Les crapules qui profitent de ce mouvement populaire pour parader rappellent les pires moments de l’histoire où les Juifs, les Tziganes et les militants ouvriers antifascistes étaient menés aux camps d’extermination.
Les antisémites, comme les xénophobes et les racistes, qu’ils viennent de l’extrême droite ou des milieux intégristes religieux, préparent une société barbare dont les travailleurs seraient les principales victimes. Mais l’antisémitisme n’a pas été inventé par les gilets jaunes !
S’il y a des responsables à pointer du doigt, il faut les chercher du côté de ces dirigeants politiques qui manifesteront peut-être mardi 19 février pour le dénoncer. En accusant les immigrés de tous les maux et en nous renvoyant en permanence à notre identité nationale, ils alimentent le climat délétère sur lequel peut aussi fleurir l’antisémitisme. Alors, que ces gens-là fassent la leçon aux gilets jaunes est révoltant !
Il y a trois mois, plusieurs centaines de milliers de femmes et d’hommes ont revêtu le gilet jaune pour exprimer une colère sociale. Chaque semaine, des dizaines de milliers d’entre eux continuent de se mobiliser. Pas seulement dans les manifestations du samedi, mais aussi sur des ronds-points et dans des petites villes où les caméras de télévision ne trouvent rien de croustillant car il n’y est question que de fins de mois difficiles et de galères de boulot.
Les mille et une injustices quotidiennes subies par les travailleurs et les plus pauvres, parmi lesquelles le mépris social si souvent teinté de racisme, n’intéressent pas du tout le gouvernement. Ce dernier a organisé le grand débat pour noyer les revendications sociales dans un tas d’autres problèmes et pour laisser pourrir le mouvement.
Mais c’est toute la situation économique, sociale et politique qui est en train de pourrir !
Le gouvernement essaye de faire croire à la sortie du chômage de masse parce que le taux de chômage aurait baissé et que des entreprises n’arrivent pas à recruter. Mais les suppressions d’emplois continuent dans toutes les grandes entreprises. L’État-patron lui-même refuse d’embaucher dans les hôpitaux, l’éducation et tous les autres services utiles à la population. Et des milliers de personnes attendent désespérément une formation à Pôle emploi.
En réalité, la crise économique s’approfondit. Les injustices et les inégalités explosent parce que la classe capitaliste est de plus en plus rapace et aveuglée par la recherche du profit. Et toute l’économie est gangrenée par la finance.
Emploi, salaire, retraite, logement, garde des enfants, déserts médicaux, transports publics, prise en charge des handicapés ou des personnes âgées dépendantes… le gouvernement est incapable d’apporter la moindre solution à des problèmes élémentaires et quotidiens.
Il est également incapable d’enrayer les catastrophes climatiques et humanitaires qui menacent la société. Et il l’est tout autant pour contrer la montée des idées réactionnaires et le délitement moral de la société qui sont alimentés par le repli sur soi, la misère et la marginalisation sociale. Cela a de graves conséquences car les forces politiques les plus réactionnaires prêtes à s’appuyer sur les pires préjugés sont à la manœuvre avec l’ambition de prendre la place de partis politiques discrédités.
Si elles parviennent au pouvoir, ces forces se porteront au secours de l’ordre bourgeois et en commençant à s’en prendre aux immigrés, avant d’attaquer l’ensemble du monde du travail.
Pour les travailleurs, lutter pour leurs intérêts matériels ne peut suffire. Il faut aussi lutter contre le système capitaliste, porteur de bien d’autres menaces. Lever le drapeau de l’émancipation sociale, c’est-à-dire d’une société débarrassée de la dictature du grand capital, doit être leur perspective.
Tous les jours, des travailleurs sont amenés à se défendre contre le grand patronat. Il faut que leur combat devienne collectif, le combat de la classe ouvrière contre la classe capitaliste. L’aboutissement doit en être le renversement de ce système capitaliste qui empoisonne la société.
Dans ma lointaine jeunesse j'ai eu la naïveté de penser que le racisme, entre autre l'antisémitisme comme la religion et d'abord la catholique du moins en France allaient régulièrement décliner jusqu'à une quasi disparition.
Ce point de vue n'était pas isolé, il était alimenté de fait par tous les discours officiels et par ceux de la gauche y compris le PC.
Tout travailleur conscient rejette la saloperie antisémite comme toutes les autres de forme de racisme
Comment combattre le capitalisme en suscitant la division des exploités en juifs, musulmans, noirs, arabes, chinois, français, allemands... Poser la question c'est y répondre?
Et ça marche dans les deux sens qui ne combat pas le capitalisme ne peut combattre efficacement le(s) racisme(s).
Plus d'un siècle d'antiracisme "républicain" a montré son impuissance sans parler de l'hypocrisie de beaucoup de ses ténors politiciens, "penseurs" ou religieux.
Cet édito pointe la responsabilité "des intégrismes religieux".
Cette formulation m'a été reproché par un travailleur qui y voyait une façon de ne pas nommer explicitement l'intégrisme musulman, par démagogie.
Je lui répondis d'abord que si c'était le cas LO serait vraiment stupide.
Les intégristes islamistes anti-juifs n'ont rien à faire de ces précautions de langage, et surtout il ne faut pas omettre l'intégrisme boudhiste en Birmanie, hindouiste en Inde qui provoquent des émeutes et des massacres de musulmans et les fondamentalistes juifs des colonies.
Et en Europe "civilisatrice du monde entier" il n'y a pas si longtemps que de l'Atlantique à l'Oural les églises catholique et orthodoxe appelaient aux croisades, aux pogroms aux massacres de protestants. Ces derniers se rattrapant largement en Irlande, aux Etats-Unis et en Afrique du sud.
Dans les débats organisés des intervenants réclament des gestes forts même symboliques pour stigmatiser l'antisémitisme.
Pourquoi ne pas déchoir la police parisienne organisatrice de la rafle de Vél d'hiv de sa fourragère rouge (légion d'honneur).