Bolivie

Dans le monde...

Message par pelon » 14 Oct 2003, 11:09

CITATION

                          Les Etats-Unis ont, de leur côté, exprimé leur soutien au président Sanchez de Lozada, avertissant qu'ils "ne toléreraient" aucune tentative antidémocratique visant à renverser le gouvernement. [/quote]
Le tiburon ne dort jamais.
pelon
 
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Message par pelon » 14 Oct 2003, 19:50

Désolépour ceux qui ne lisent pas l'espagnol. El Diario, quotidien de La Paz, dénonce les massacres. Il parle des crimes du gouvernement, de "stratégie d'assassinat du peuple sans défense".
Il demande à l'administration de partir avant que la situation se transforme en guerre civile.

CITATION
Ante la masacre de bolivianos
Han pasado 14 meses desde que el nuevo Presidente asumió funciones constitucionales, tiempo en el que, lamentablemente, ha mostrado una completa ineficiencia en la administración del Estado, sin planes ni norte en su obligación de servir al pueblo, con claras intenciones de entregar nuestros recursos naturales, contra viento y marea, a una potencia que nos arrebató nuestro mar, además de una soberbia, fría y calculadora conducta, que ha culminado con más de 30 muertos y una centena de heridos de humildes ciudadanos de la ciudad de El Alto de La Paz.

Los excesos, el abuso y los crímenes de su Gobierno, han llegado al límite de la paciencia de la ciudadanía, la que desde que pidió diálogo para que no se venda gas a Chile y por Chile, sino que se lo industrialice a favor de las mayorías nacionales, ha sido víctima de una brutal represión que ha regado con sangre la tierra que debía dar frutos para su vida y progreso.

Estamos conscientes de que esta “estrategia” de asesinatos a un pueblo indefenso, no parte solamente del Presidente de la República, sino que es efecto de quienes lo rodean, los que siempre se han caracterizado por llevarse por instintos y por el chantaje, lo que no lo exime de la responsabilidad de los luctuosos acontecimientos, que no pueden quedar impunes en este tiempo, en el que los bolivianos habíamos supuesto que vivíamos en democracia.

Después de desoír la clamorosa voz del pueblo y luego de sembrar el luto y el dolor en el pueblo boliviano, ahora la actual administración pretende “negociar” con las organizaciones sindicales y la sociedad civil, tratando de enterrar en el silencio y en la simple “indemnización” a los deudos, una acción inadmisible y criminal, que ha sido acompañada por tanquetas y armas de guerra, por un Ejército que opera bajo las instrucciones y órdenes de un Ministro de Defensa que fue también el autor de otra masacre, la de Amayapampa y Capasirca, que ha quedado en la impunidad.

Es tarde para cualquier negociación racional, y lo único que le queda al Primer Mandatario de la Nación, como un tributo al sufrido pueblo boliviano, es renunciar irrevocablemente a sus funciones, como un camino hacia la pacificación del país y para una sucesión dentro de las normas de la Constitución Política del Estado, a fin de resguardar el sistema democrático que tanta sangre y sacrificios costó a la mayoría nacional.

Esta dimisión también debe estar acompañada por igual actitud del Parlamento, que también ha demostrado una completa ineficiencia y desinterés por el pueblo, el que debe ser renovado de inmediato, mediante elecciones parlamentarias, para elegir un cuerpo legislativo, que puede constituirse en una Asamblea Constituyente, que realmente sea representativo de la ciudadanía y no como ahora lo es simplemente de los partidos políticos.

Nos parece que este es el momento crucial para la Patria, y el Jefe de Estado, por patriotismo y sensatez, debe adoptar esa actitud de desprendimiento, dejando de ordenar una masacre contra un pueblo que demanda atención a sus necesidades, tan postergadas en los últimos tiempos, además de parar la dilapidación de nuestros recursos naturales y empresas, tal como sucedió con la Capitalización y ahora con la pretendida venta del gas boliviano a través de territorio y un puerto chilenos, dejando inerme a Bolivia en su progreso y dejándola a expensas de una potencia que nos tiene enclaustrados desde hace más de cien años.

Este planteamiento parte de todas las instituciones cívicas y sociales, al que debe sumarse el del resto de la población, si es que no se quiere que la masacre se torne en una guerra civil que desangrará a una Nación que se encuentra postergada por la demagogia y la soberbia de los gobiernos denominados democráticos, pero que en la realidad se han caracterizado por ser autocráticos.

La actual administración, con todos sus aliados, está obligada a dejar expedito el camino para que los bolivianos nos hagamos cargo del futuro de la Patria.
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pelon
 
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Message par Screw » 14 Oct 2003, 19:54

Des nouvelles (en espagnol):
http://www.bolpress.com/
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Message par Barnabé » 15 Oct 2003, 00:16

Trouvé sur le site A l'encontre du MPS suisse (proche du SU):
CITATION Message aux Boliviens: "La démocratie est en danger"

Evo Morales Ayma*

Le 13 octobre, la direction du MAS (Mouvement vers le socialisme), principale formation politique d'opposition, réunie à Cochabamba, la troisième ville du pays, a pris position en exigeant la démission du président Gonzal Sanschez de Lozada (voir ci-dessous la déclaration de son dirigeant, Evo Morales Ayma).
Jusqu'alors, le MAS participait à la mobilisation, mais n'avançait pas cette revendication. Cette dernière était mise en avant par la Centrale ouvrière bolivienne (COB) depuis trois semaines, depuis que les militaires avaient durement réprimé les paysans à Warista (voir ce site l'article en date du 29 septembre 2003).

La direction régionale de la COB de El Alto (la ville qui se trouve sur le haut plateau, surplombant La Paz) a fait de cette revendication un élément central de son programme immédiat. Ce thème revient dans tous les reportages de la presse qui n'est pas aux ordres: "Renverser ce millionnaire [Sanchez de Losada] qui gouverne le pays le plus pauvre de l'Amérique du Sud; ce millionnaire qui parle parfaitement l'anglais, mal de castillan et pas du tout l’aymara et le quechua, les langues des autochtones et des pauvres".

Evo Morales déclare que, dès lundi 13 octobre, des barrages de routes seront organisés à Cochabamba et dans la région du Chapare (au centre de la Bolivie). Il ajoute: "On verra si les militaires arriveront à réprimer dans toutes les parties du pays" (La Razon, 14 octobre 2003). Par cette initiative, Evo Morales répond à des remarques critiques des secteurs les plus engagés dans la mobilisation. Dès la fin de l'après-midi du 13 octobre, des manifestations imposantes ont lieu à Cochabamba. Dans le Chapare, des routes sont coupées.

Le matin du mardi 14 octobre, les villes de La Paz et de El Alto sont occupées par l'armée. Tous les points stratégiques sont sous surveillance de tanks. L'armée est mobilisée et des contingents sont appelés, depuis les quatre coins du pays, dans la région de La Paz et de El Alto.

Une trêve fragile règne. "C'est la trêve avant la bataille finale" affirme un observateur averti de la vie socio-politique bolivienne, Alvaro Garcia. Il indique que: soit Sanchez Lozada démissionne, soit ce sera le massacre.

Le lundi 13 à La Paz et dans les environs, les militaires ont tué 26 manifestants. Les blessés se comptent par centaines. Du 9 au 11 octobre, l'armée a assassiné 28 personnes dans la ville de El Alto. Comme le dit, avec une colère triste, un journaliste: "A quatre mille mètres d'altitude, la vie ne vaut rien". Dès le lundi soir, les radios populaires énumèrent les noms des tués.

Depuis le vendredi 10 octobre "un soulèvement de la pierre et du bâton" s'est emparé, pas à pas, de cet ensemble de 1,5 million d'habitants que forment El Alto et La Paz. Après 48 heures d'affrontements avec l'armée et la police dans les divers quartiers de El Alto, le processus d'insurrection populaire s'est développé à La Paz. Le "pauperiatat" de El Alto, le lundi 13 octobre, s'est organisé pour descendre sur La Paz. L'autoroute de 12 kilomètres qui relie l'aéroport, situé sur l'altiplano, près de El Alto, à La Paz (un investissement de la Banque mondiale) est sous surveillance de l'armée. Toutefois, les quartiers de La Paz, l'un après l'autre se soulèvent.

Le dirigeant de la Centrale ouvrière régionale de El Alto, Roberto de la Cruz, déclare:"Le pays se soulève pour abattre cet assassin [Sanchez de Lozada] et récupérer le gaz et le pétrole pour les Boliviens". Dès 11 heures, les manifestants de El Alto descendent sur La Paz. Vers midi, les quartiers du nord, de l'est et de l'ouest de La Paz sont aux mains de la population qui se rebellent. Le président s'est refugié dans le sud de la capitale, la partie la plus basse qui est une zone résidentielle. Le Palais du gouvernement qui domine la célèbre Place Murillo est vide. Il est entouré par la troupe.

Les dizaines de milliers de manifestants avancent vers le palais gouvernemental et exigent la démission du président massacreur. Un cri retentit souvent:"Mourir au lieu de vivre esclave". Au sein de la police, qui a subi de violentes attaques contre les salaires en février 2003, apparaissent des oscillations et des hésitations. Dans l'armée la situation est différente et le gouvernement mise sur elle, selon la tradition.

La mobilisation est si forte que des failles apparaissent dans le gouvernement. Le vice-président Carlos Mesa, propirétaire d'un important groupe de communication, rompt avec le président, pour marquer son désaccord avec les massacres de El Alto. Il tente surtout de se profiler au cas où le besoin d'une "alternative" au sein des classes dominantes se feraits sentir. Le ministre du Développement économique, Jorge Torres, membre du MIR (Mouvement de la gauche révolutionnaire - voir notes), présente aussi sa démission.

Gonzalo Sanchez Losada maintient une position ferme. Il déclare:"Il n'est pas possible de remplacer la démocratie par une dictature syndicale". Le dirigeant de la Fédération paysanne, Felipe Quispe, qui dispose d'un énorme prestige parmi les paysans aymaras, réplique depuis El Alto:"Au nom de la démocratie, il [le président] est en train d'assassiner et tuer les gens. Nous ne pouvons reculer. Il faut se soulever".

Les Etats-Unis font connaître leur position. En fin de journée, le Département d'Etat américain publie un communiqué dans lequel on peut lire:"La communauté internationale (sic) et les Etats-Unis ne vont tolérer aucune interruption (sic) de l'ordre constitutionnel et ne reconnaîtront aucun régime qui soit le résultat de processus antidémocratiques". Ce signal peut être mis en relation avec l'adhésion réaffirmée de Jaime Paz Zamora, le leader du MIR, social-démocrate, à Sanchez de Losada.

Dès la fin de la journée du lundi 13 octobre la contre-offensive de l'armée se développe. Les morts et les blessés se font plus nombreux. Hommes, femmes, enfants se retirent, dans un certain ordre, dans leurs quartiers. Et l'armée occupe les points névralgiques de la capitale.

En même temps, le "soulèvement des pierres et des bâtons" confirme son caractère national. La grève générale est suivie, le 13 et 14 octobre, dans les cinq plus grandes villes départementales de la Bolivie: La Paz, El Alto, Cochabamba, Potosi et Oruro. Certes, les différences régionales de la mobilisation restent une faiblesse. Comme l'explique Felipe Quispe, depuis la clandestinité:"C'est une bataille de longue haleine". Ce soulèvement populaire va marquer la conjoncture politique en Amérique du Sud. CAU, 14 octobre 2003.

Déclaration de Evo Morales

Quel est ce système politique où seules 7 personnes décident tout ce qu'elles veulent, au nom de tous les Boliviens? Gonzalo Sanchez de Lozada1, l'ambassadeur des Etats-Unis [David N. Greenlee2], Carlos Sanchez Berzain3, les frères Reyes Villla4, Jaime Paz Zamora5, et Oscar Eid Franco6.

Est-ce cela la démocratie pour laquelle nos pères et nos frères ont donné leur vie? Une démocratie transformée et réduite grâce à la pesanteur d'une structure de pouvoir qui manipule et foule aux pieds nos droits.

N'est-ce pas, peut-être, ce que viennent de faire les serviteurs de cette structure: les parlementaires de l'officialisme qui se sont répartis cyniquement, entre partis qui nous gouvernent, les postes du système judiciaire?

Où existent-elles encore les possibilités d'un Rassemblement national, après avoir fait main basse, sans rougir, sur le Tribunal Constitutionnel et le Défenseur du Peuple?

Quelle Constitution est garantie et quels Droits de l'homme sont protégés si les institutions qui doivent viser ce but sont occupées par le pouvoir insolent des 7 personnes qui monopolisent les décisions, et la direction du système politique?

Construisons la démocratie!

Quatre semaines de mobilisations, avec plus de 30 morts et de 100 blessés [c'est avant la répression à La Paz], se sont développées dans la rue et dans le parlement, demandant, exigeant, réclamant, criant: construisons la démocratie! Edifions une communauté politique! Ouvrons et rendons transparent le système de décisions politiques! Ecoutons la société civile et intégrons-la à la prise de décisions pour donner une légitimité à notre Consititution! Repensons nos projets et le pays! Dotons-nous d'un projet national, d'un projet d'avenir pour nous et nos enfants! Récupérons et défendons le gaz! etc.

Le gouvernement et la caste des puissants ont des oreilles qui n'entendent pas, des yeux qui ne voient pas et ainsi de suite. Racisme, discours manipulateur de la Constitution, coups de matraque et balles, mort de nos frères: voilà leur façon de faire.

Nous ne négocierons pas avec des assassins. C'est clair. Dehors Goni [le président]. Ce sont nos mots d'ordre et ceux de notre peuple.

La caste dirigeante mise sur notre fatigue, sur une perte de nos énergies. Nous ne nous épuiserons pas; et cela jusqu’à ce qu'une déroute soit infligée à l'Antipatrie. A cette caste, ni la population, ni le pays ne lui importent; seules comptent les affaires! Elle ne cherche pas des accords et a fermé toute possibilité d'y arriver. Elle ne gouverne pas; et cela ne l'intéresse pas!

Elle n'a d'attention et ne s'arrime qu'à ce qui la soutient: la force des armes, la manipulation des lois et l'appui de l'ambassade des Etats-Unis. Il n'existe déjà plus de gouvernement, la démocratie est presque morte. Et nous sommes au bord de son enterrement définitif..

Ce que les dominants veulent: battre la démocratie, la tuer et l'enterrer pour toujours. Et cela grâce à la mise en place d'un régime policier et répressif avec un masque de légalité. Leurs options: l'état de siège, un autocoup, la répression sélective.

Sauver la démocratie et le pays

Compatriotes, n'acceptons pas que nos droits et nos libertés soient liquidés pour toujours. N'acceptons pas qu'on nous vole la démocratie et le projet politique que nous sommes en train de construire dans la rue, sur les avenues et sur les routes.

Ne permettons pas que les 7 détenteurs du pouvoir politique s'imposent selon leur bon vouloir.

Exigeons pour sortir de cette crise politique: une nouvelle présidence7et une assemblée constituante, de suite!

Seulement ainsi nous pourrons ouvrir une période de transition afin de retrouver, de défendre et de reconstruire la démocratie et le pays.

Dehors la clique des autocrates. Goni dehors, maintenant!

Vive la Bolivie.

Notes

1. Président de la République, qui a pris ses fonctions en août 2002 et homme d'affaires. Il occupa déjà le poste de Président entre 1993 et 1997. Il réprima déjà d'importantes manifestations de paysans (entre autres en 1996).

2. David N. Greenlee est ambassadeur en Bolivie depuis janvier 2003. Il servit avant au Paraguay (juillet 2000 à janvier 2003). Il a servi de coordinateur dans l'opération des Etats-Unis à Haiti (1997 à 1999). Entre 1995-1996, il avait la fonction de conseiller politique auprès du chef des armées américaine. Il a déjà été chef de mission à La Paz entre 1987 et 1989, alors que se mettait en place le modèle néo-libéral tant vanté par des socio-démocrates helvétiques au début des années 1990.

3. Ministre de la Défense, responsable des massacres de février 2003 qui firent 30 morts.

4. Manfred Reyes Villa, ancien militaire, dirige le parti de droite Nouvelle Force Republicaine (NFR). Il est le maire de Cochabamba, la troisième ville de Bolivie. Il a commencé sa carrière dans la formation politique (ADN- Action démocratique nationaliste) édifiée par Hugo Banzer, dictateur militaire de 1971 à 1978, puis président, élu par le parlement, en 1998.

5. Jaime Paz Zamora, qui se revendique de la social-démocratie internationale, dirige le MIR (Mouvement de la gauche révolutionnaire). En 1989, Jaime Paz Zamora passera "un accord patriotique" avec le parti de l'ex-dictateur Banzer, afin d'assurer son élection à la Présidence. De manière conjointe ils mèneront une politique néo-libérale brutale. Jaime Paz Zamora passera un accord (Accord pour la Bolivie) avec Gonzalo Sanchez de Lozada en fin juillet 2002. Ainsi était bâti un bloc entre le MNR (Mouvement nationaliste révolutionnaire de Sanchez de Lozada) et le MIR de Paz Zamora. La tradition "d'accords" au sommet entre les dirigeants politiques (blancs et métis) est forte et s'accompagne d'une extrême corruption. Dès lors, la rupture de cette "caste politique" avec la très large majorité de la population indienne pauvre (aymara et quechua) n'a cessé de s'approfondir. Cela s'exprime, à sa façon, aujourd'hui.

6. Oscar Eid Franco est le numéro deux du MIR. C'est un des manœuvriers des "sommets politiques" boliviens.

7. Evo Morales, le 13 octobre, a proposé que le président de la Cour suprême prenne le poste présidentiel et convoque une assemblée constituante.

* Evo Morales est un dirigeant historique du mouvement des cocaleros (paysans qui cultivent la feuille de coca et qui ont été de vastes programmes d'élimination de cette culture sans que les cultures de substitution leur assurent des revenus minimaux suffisant pour survivre). Il est à la tête du MAS (Mouvement vers le socialisme). [/quote]
Barnabé
 
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Message par faupatronim » 15 Oct 2003, 10:26

CITATION (Libération @ 15 octobre 2003)

Des colonnes de manifestants marchent sur la capitale bolivienne



Manifestation contre les projets d'exportation du gaz bolivien vers les Etats-Unis à La Paz. Plusieurs milliers de Boliviens ont entamé mardi soir une marche de protestation vers la capitale, pour rejoindre le mouvement de révolte populaire qui a coûté la vie à 53 personnes. Le projet gouvernemental provoque une crise sociale depuis un mois, de nombreux Boliviens craignant qu'une bonne partie de la population ne tire pas profit du commerce du gaz.
 

par Rene Villegas

LA PAZ - De plus en plus contesté, le pouvoir bolivien a lancé un appel au calme mardi soir, alors que plusieurs milliers de mineurs et d'agriculteurs marchaient sur la capitale La Paz pour rejoindre le mouvement de révolte populaire qui a coûté la vie à 53 personnes en un mois.

Selon les chefs des organisations de mineurs et de paysans, des colonnes de manifestants, certains en route depuis deux jours, devaient atteindre La Paz mercredi. Dans la capitale, des pneus finissaient de brûler mardi dans les rues fermées par des barricades de pierre érigées par les manifestants qui protestent contre la politique économique de Sanchez de Lozada, jugée trop libérale et incapable de faire reculer la pauvreté endémique qui touche la petite nation andine.

Alors que les chars étaient déployés autour du palais présidentiel en cordon de protection, à quelques rues de là, les manifestants scandaient des menaces de mort contre Sanchez de Lozada. Selon des témoins, un groupe qui tentait de pénétrer au domicile privé du chef de l'Etat, a été dispersé par la police à coups de gaz lacrymogènes.

"Nous appelons (les manifestants) à cesser d'être agressifs et à ne pas prendre part à des confrontations violentes", a déclaré le porte-parole de la présidence Mauricio Antezana.

Selon des militants des droits de l'Homme, il y a eu au moins, un mort mardi, un ouvrier tué à El Alto, une banlieue industrielle proche de la capitale.

LE CHEF DE L'ETAT REFUSE DE DEMISSIONNER

La crise sociale qui secoue la Bolivie depuis environ un mois avait été déclenchée à l'origine par les projets d'exportation du gaz bolivien vers les Etats-Unis, ce qui avait mis en colère de nombreux Boliviens qui craignaient qu'une bonne partie de la population ne tire pas profit de ce commerce.

En outre, les exportations devaient se faire par le Chili, ce qui avait accru la colère des Boliviens en raison d'un vieux différend frontalier entre les deux pays.

Sanchez de Lozada a annoncé la suspension de ce projet lundi, mais cela n'a pas permis de calmer le jeu, le mécontentement populaire s'étant entre temps cristallisé sur une myriade d'autres points dans un pays où 60% de la population vit avoir moins de deux dollars par jour.

Le chef de l'Etat refuse toutefois pour l'instant de démissionner comme le demandent les manifestants. Mais un membre de sa coalition a toutefois suggéré mardi que ce pourrait être le seul moyen d'empêcher que le nombre de morts n'augmente encore.

"Si la solution pour préserver la démocratie passe par sa démission, alors nous ne pouvons l'exclure", a déclaré le populiste Manfred Reyes Villa, chef de la Nouvelle force républicaine après avoir rencontré le président.

L'armée a fait savoir qu'elle soutenait le président, dont la cote de popularité est tombée à 9%, selon les récents sondages.

Alors que la capitale semble s'enfoncer dans le chaos, le journaliste étranger atterrissant à l'aéroport de La Paz devait pédaler 90 minutes à vélo pour rejoindre le centre-ville, la pénurie de carburant et le blocage des routes ayant vidé les rues de leurs véhicules.

UN CHEF INDIEN DANS LA CLANDESTINITE

En raison d'une pénurie d'oxygène, trois bébés sont morts à l'hôpital de La Paz, d'après ce qu'ont indiqué des médecins mardi. Les enseignants et les salariés des transports sont en grève.

Cela dit, les manifestations de mardi ont été relativement calmes comparé aux affrontements qui ont eu lieu lundi dans et autour de La Paz et qui ont fait au moins 14 morts selon l'Assemblée permanente des droits de l'Homme de Bolivie (APDH) qui établit les bilans à partir des chiffres communiqué par les hôpitaux.

Le mouvement social compte notamment à sa tête les populations d'origine indienne, qui accusent le président de ne pas avoir su enrayer la pauvreté et d'avoir été encore appauvries par sa politique d'éradication de la culture de coca, menée avec le soutien des Etats-Unis.

"C'est le gouvernement qui a mis le pays en convulsions avec ce massacre - Sanchez de Lozada et son cabinet, plus connus sous le nom des bouchers des Boliviens", a déclaré à Reuters Evo Morales, le principal leader indien.

Felipe Quispe, un autre leader indien, a pris le maquis. "Je suis entré dans la clandestinité. Comme cela, nous ne serons pas exterminés par le président, comme les Espagnols l'ont fait avec nos ancêtres durant la conquête", a-t-il déclaré au journal suédois Dagens Nyheter par téléphone. Il a expliqué qu'il voulait établir "une nouvelle Bolivie".

Les racines de la colère et du ressentiment sont ancrées loin dans le passé dans cette nation enclavée où huit millions d'Indiens et d'esclaves sont morts dans les mines d'argent durant les siècles de la colonisation espagnole.


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faupatronim
 
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Message par Screw » 15 Oct 2003, 16:09

CITATION
Enfrentamientos entre militares y mineros en Patacamaya

(Bolpress.com).- Una columna de 2.500 trabajadores mineros que se trasladaba desde Huanuni con destino a La Paz fue interceptada por disparos de tanques en las proximidades de Patacamaya, a unos 100 kilómetros al sur de La Paz.

"Había mucha gente que había, de repente vinieron los militares a disparar sobre los trabajadores", dijo un testigo entrevistado por la cadena de radioemisoras Erbol cuyo corresponsal se encuentra en la zona.

Los militares ocuparon las volquetas en las que se movilizaban los mineros y comenzaron a disparar sobre las llantas de los vehículos y procedieron a saquear las pertenencias de los trabajadores.

Sin embargo, haciendo uso de dinamitas, los mineros hicieron retroceder a los militares hasta dejarlos al centro.

Los mineros se trasladaban a La Paz para reforzar al contingente de 800 trabajadores que ya se encuentran en la sede de gobierno.

Hasta el momento suman ya 74 los muertos y más de 300 los heridos de los enfrentamientos.

El presidente Gonzalo Sánchez de Lozada se sostiene en su cargo con el apoyo de militares, el jefe del MIR Jaime Paz Zamora, y sobre todo la embajada de Estados Unidos.[/quote]
Screw
 
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