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CITATION Combattre la menace de la montée de Le Pen, c'est lutter contre la politique qui fait son lit.[/quote]
a écrit :Faire entendre la voix du monde du travail
Le congrès de Lutte Ouvrière vient donc de le confirmer : nous ferons des listes communes avec la Ligue Communiste Révolutionnaire aux prochaines élections régionales et européennes. C'est une bonne nouvelle. Il suffit d'ailleurs d'entendre les grincements de dents que cet accord suscite dans les milieux politiques bien pensants pour s'en persuader ! Oui, une campagne commune des révolutionnaires est plus que jamais nécessaire aujourd'hui.
Car patronat et gouvernement s'en prennent toujours plus violemment au monde du travail. La dégradation des conditions de vie de la population se voit jusque dans les préoccupations météos des médias… Ces derniers jours en effet, annonces alarmistes : le froid arrive. A la mi-décembre, ça ne devrait rien avoir d'effrayant. Sauf qu'entre la canicule de l'été et l'épidémie actuelle de bronchiolite, on a pu voir comment les restrictions budgétaires pouvaient transformer des phénomènes climatiques relativement banals en véritables problèmes de santé publique. Les hôpitaux manquent dramatiquement de moyens. La France est peut-être la quatrième puissance économique mondiale, mais il devient de plus en plus dangereux d'y tomber malade. Sur les 15 000 morts de la canicule, les deux tiers étaient pris en charge, à l'hôpital ou en maison de retraite… Qu'après cela le gouvernement ait eu le culot d'accuser le prétendu individualisme de la société ne change rien à l'affaire. Les morts de cet été sont une conséquence de ses économies sur les dépenses de santé, une politique irresponsable et finalement criminelle.
La santé est l'un des domaines où les méfaits du gouvernement sont les plus choquants, mais sa politique est partout la même : rogner sur les budgets sociaux afin de remplir toujours plus la hotte des possédants. Réforme des retraites : alors qu'il y a plus de 2,5 millions de chômeurs, patrons et Etat pourront user les travailleurs pendant 40, et bientôt 42 annuités. Gel du salaire des fonctionnaires : 0 % d'augmentation cette année, 0,5 % en 2004, soit quatre fois moins que l'inflation. Déréglementation des services publics, avec les projets de privatisation d'EDF ou de France Télécom. Création du RMA, l'Etat bradant les RMIste à 20 heures par semaine aux patrons, pour le prix imbattable de 183 euros mensuels. Limitation à deux ans de l'Allocation spécifique de solidarité, pour les chômeurs en fin de droit…
Grosses économies, petites économies, sa rapacité atteint presque tous. Car avec les sommes volées aux travailleurs, aux chômeurs, et jusqu'aux malades et aux collégiens, le gouvernement a tellement de cadeaux à faire aux riches et aux patrons ! Allègements de charges, subventions, projet d'amnistie pour les spéculateurs réfugiés dans les paradis fiscaux, diminution de l'impôt sur la fortune…
Face au gang Raffarin, il n'y a personne. Les partis de l'ex-gauche plurielle, PS en tête, dont le casting prévoit pourtant le rôle d'opposants, n'ont rien à dire. Et pour cause : cette politique, sur le fond, c'est la leur. Les retraites ? Quelques jours avant de quitter la scène, Jospin faisait sur le sujet des déclarations communes avec Chirac. Les cadeaux au patronat ? Avec les lois Aubry, dites des 35 heures, c'était déjà Noël tous les jours. Les privatisations ? Fabius et Strauss-Kahn en parlaient tout haut quand ils étaient aux affaires.
Le seul projet de la gauche ex-gouvernementale, c'est d'attendre que l'opinion soit suffisamment écoeurée par les méfaits du gouvernement actuel avec l'espoir qu'elle se résignera, faute de mieux, à la remettre aux affaires… où elle referait la même politique. Ils ne comptent que sur notre manque de mémoire. Et c'est pour cette raison qu'une campagne commune LO-LCR leur fait pousser tant de cris.
Et puis au-delà des élections, cette campagne commune pourrait donner bien d'autres perspectives pour la défense des intérêts du monde du travail. Car ce n'est pas avec le seul bulletin de vote qu'on pourra faire reculer l'offensive anti-ouvrière. Il faudra bien en revenir aux luttes. Le programme d'urgence sociale de l'extrême-gauche est un pas vers leur préparation.
a écrit :
Après le congrès de LO : l'extrême gauche responsable !
L'accord LO-LCR pour des listes communes aux prochaines élections régionales et européennes est donc scellé.
Depuis des semaines, alors qu'il n'était encore qu'attendu, il a déjà fait pousser des cris d'effroi (réels ou feints). On peut supposer que cela va continuer, voire redoubler. En particulier, mais pas seulement, du côté de la gauche dont l'espérance d'être débarrassée du souci de l'extrême gauche s'envole. Verts, PCF et surtout PS auraient tant voulu soit avoir affaire à l'habituel imbroglio des différentes chapelles, soit même en embarquer une ou plusieurs dans le giron de leur église.
Pas de chance pour eux ! Ils étaient devenus, disaient-ils, preneurs d'une extrême gauche « responsable », c'est-à-dire prête à s'allier avec eux, voire à prendre sa place dans leur futur gouvernement (il est vrai bien hypothétique pour le moment). Et voilà affirmé pour les six mois qui viennent un pôle d'extrême gauche, électoral, bien distinct de tous ces partis serviteurs des classes possédantes qu'ils soient d'active, comme la droite aujourd'hui, ou en réserve, comme la gauche ou l'extrême droite !
Voilà qui nous réjouit fort. Comme tous les lecteurs de cette tribune le savent, toutes ces années la Fraction, y compris quand elle était seule à le faire, y compris contre les majorités de la LCR et de LO, y compris dans les précédents congrès de LO, a défendu la perspective d'une alliance de l'extrême gauche, sur une base de classe, dans les luttes comme dans les élections. Bien sûr, cette alliance n'est conclue aujourd'hui que pour ces élections. Mais si elle est possible dans celles-ci, sur la base d'un programme correspondant aux intérêts du monde du travail, il va être tout de même plus difficile de nous répéter que, sur la base du même programme, elle ne serait pas possible dans les mouvements ou dans la préparation de ceux-ci.
Le pas aurait pu être fait plus tôt, plus vite et même dans des circonstances autres qu'électorales. Mais nous ne boudons ni notre plaisir ni un succès de la politique que nous avons défendue.
Les tâches du moment
La première tâche de nos organisations et de chaque militant révolutionnaire est donc de faire en sorte que les campagnes électorales qui commencent soient les plus efficaces possibles, qu'elles touchent le plus de gens possible, en particulier dans le prolétariat, parmi les ouvriers, les employés, les chômeurs et les exclus. Pour que le programme et les idées des révolutionnaires pénètrent et soient bien plus largement connus qu'ils ne le sont aujourd'hui. Mais aussi pour que nos listes aient le meilleur résultat possible, en votes et en élus (car malgré la loi électorale inique, l'impact de listes LO-LCR peut permettre d'avoir des élus).
Un bon résultat de l'extrême gauche c'est une chance de voir remonter le moral des travailleurs, et avec celui-ci leur combativité, une combativité dont ils vont avoir bien besoin devant les attaques patronales et gouvernementales qui grandissent ou se précisent, les plans de licenciements qui s'amoncellent, la démolition du système de l'assurance maladie qui continue après celui des retraites. L'estocade est même déjà prévue pour juin prochain, juste après les élections européennes. Le signal est on ne peut plus clair.
Dans ces circonstances, LO et la LCR ont pris conscience que leurs divergences, bien réelles par ailleurs, ne peuvent être plus longtemps une raison ni un prétexte aux yeux de leurs électeurs, qui n'auraient pu comprendre pourquoi elles se refusaient à faire le front qui s'impose alors qu'elles préconisent dans ses grandes lignes le même programme pour le monde du travail.
Les urnes rangées, les mêmes électeurs resteront des travailleurs avec les mêmes problèmes, les mêmes difficultés, les mêmes ennemis et les mêmes aspirations. Alors, tous ceux à qui la campagne commune et, espérons-le, le nombre des votes obtenus auront donné espoir ou courage, ne peuvent qu'attendre que les deux organisations fassent preuve de la même responsabilité qu'elles montrent aujourd'hui, en tout cas et au moins sur les questions et le programme qu'elles auront mis en avant ensemble dans la campagne.
Du déroulement de cette campagne autant que de ses résultats dépendra donc, pour une part en tout cas, qu'existent parmi les travailleurs le sentiment de n'être pas totalement impuissants, et au sein de l'extrême gauche celui de la nécessité de poursuivre une politique responsable sur une base de classe. Pour tous ceux qui savent que les véritables combats se livreront sur les terrains de la lutte de classe et non dans les isoloirs, c'est une raison suffisante pour mettre maintenant leur énergie et leurs forces dans la campagne électorale des listes LO-LCR.
Jacques MORAND
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