par faupatronim » 07 Nov 2003, 13:57
La version de Caroline Monnot : elle a plus apprécié qu'Andreas :hinhin:
CITATION (Le Monde @ 7 novembre 2003)
"Raffarin, c'est le gouvernement de la mondialisation", selon la LCR
A la ligue communiste révolutionnaire, ce n'est pas Karl Marx, mais Clint Eastwood qui a servi de référence, jeudi 6 novembre, lors de son meeting à la Mutualité, à Paris.
Loin des classiques de la littérature révolutionnaire, Olivier Besancenot, a fait appel à sa mémoire cinématographique : "Dans le Bon, la Brute et le Truand, Clint Eastwood dit : " le monde se divise en deux grandes catégories : ceux qui ont le pistolet chargé et ceux qui creusent". Et bien, a poursuivi le porte-parole de la LCR, un autre monde est possible ; nous, on en a marre de creuser." Pour lui, les altermondialistes sont parfois des révolutionnaires qui s'ignorent. "Dire "un autre monde est possible", c'est vouloir un changement de société", explique-t-il.
"SECOUER L'ACTUALITÉ SOCIALE"
C'est donc tout "naturellement" qu'à la veille du Forum social européen, la formation d'extrême gauche a tenu un meeting international sur l'altermondialisme. Histoire de montrer que malgré son alliance avec LO pour les régionales et les européennes, la LCR ne met pas son drapeau altermondialiste dans sa poche. Histoire, surtout, de marteler que la " gauche révolutionnaire" est particulièrement légitime dans le combat altermondialiste au moment même où le PS tenait, à Paris aussi, une réunion publique sur le même thème. "C'est logique et cohérent, car la gauche révolutionnaire explique en quoi un autre monde est possible", a-t-il déclaré devant un millier de personnes.
Auparavant, plusieurs intervenants de "partis amis" (le Socialist Workers Party (SWP) britannique, Rifundazione Communista en Italie, le Bloc des gauches portugais, ou la tendance "démocratie et socialisme" du parti des travailleurs brésilien) avaient souligné l'importance du mouvement altermondialiste. "Nous devons rompre avec cette vieille lune de devoir faire élire des gouvernements de centre gauche plutôt que de centre droit", a indiqué Chris Bamberry, l'orateur du SWP britannique.
" Il n'y a pas que les rives de la Seine qui séparent nos deux meetings, a indiqué M. Besancenot, en évoquant la réunion du PS. Dans cette mondialisation-là, il n'y a plus d'espace pour le réformisme. Le grand sujet qui se pose, c'est : "Est-ce qu'on est capable de se fâcher un tout petit peu avec les actionnaires"", estimant que " la gauche libérale" craignait de le faire. L'ancien candidat de la LCR à la présidentielle a, par ailleurs, jugé " indécent" le soudain intérêt de l'UMP pour l'altermondialisme. "Le gouvernement Raffarin, c'est le gouvernement de la mondialisation, a-t-il lancé. C'est un gouvernement qui a transformé le budget de l'Etat en portefeuille géant pour un patronat qui n'a plus qu'à se servir."
Future tête de liste aux élections européennes en Ile-de-France, M. Besancenot a évoqué un projet de Constitution européenne " 100 % sponsorisé par la naphtaline avec Giscard". Réitérant l'appel à un " non de gauche"à la Constitution, formulé quelque temps auparavant par une militante à la tribune, il a estimé que " l'Europe qu'on est en train de nous construire n'est pas un rempart à la mondialisation". Avant d'afficher ses distances avec les oppositions "souverainistes" à la Constitution. "C'est au nom de l'internationalisme que nous sommes contre la mondialisation libérale, a-t-il rappelé. C'est parce qu'on est européen qu'on est contre cette Constitution-là."
M. Besancenot en est persuadé : "Le Forum social européen va secouer l'actualité sociale. Ce sera pour chacun un encouragement à continuer dans ses luttes quotidiennes." Et la "Ligue", a-t-il prévenu, s'y fera entendre " dans les ateliers thématiques comme dans la rue", à l'occasion de la manifestation prévue à Paris, samedi 15 novembre.
"La révolution, c'est remettre à l'endroit un monde qui fonctionne totalement à l'envers", a-t-il conclu.
Caroline Monnot
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