En Bourgogne, la gauche pourrait former une liste d'union dès le premier tour
LE MONDE | 11.11.03 | 13h25
Le PS espère rassembler contre M. Soisson.
Dijon de notre correspondante
La grande majorité des forces de gauche devrait faire corps dès le premier tour derrière François Patriat, candidat du Parti socialiste aux élections régionales en Bourgogne. Le seuil des 5 % des suffrages exprimés pour fusionner avec une autre liste au second tour n'est pas la seule motivation des socialistes, des Verts, des communistes et des radicaux de gauche. Seule une stratégie d'union permettra, selon eux, de battre Jean-Pierre Soisson, président sortant UMP, élu en 1998 avec le soutien du FN.
Même la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) n'exclut pas d'apporter sa contribution. Les militants bourguignons du mouvement d'Olivier Besancenot sont partagés sur le projet d'accord électoral avec Lutte ouvrière. En particulier en Côte-d'Or, où ils sont divisés en deux sections aux orientations opposées. Jean-Claude Cinquin, porte-parole de la LCR dans ce département, est catégorique : " Il faut tout faire pour ne pas redonner un deuxième mandat à Jean-Pierre Soisson. Il n'est pas inconcevable de rejoindre une liste de coalition, à condition d'obtenir des avancées sur le programme."Aucun contact n'a été officiellement pris, mais certains imaginent qu'une solution reste possible en raison du passé trotskiste du maire (PS) de Dijon, François Rebsamen, qui a embauché l'ancien rédacteur en chef de Rougecomme directeur de la communication de la ville.
Le 9 novembre, les Verts, qui disposent de trois sièges au conseil régional, se sont prononcés, à 77 %, en faveur d'une liste d'union de la gauche dès le premier tour. Oubliées les anciennes rancœurs vis-à-vis de M. Patriat, lorsque, parlementaire, il était devenu le M. Chasse du gouvernement Jospin. "Le problème numéro un de la Bourgogne est de la libérer de l'alliance droite-FN", souligne Alain Cordier, conseiller régional sortant et porte-parole des Verts en Bourgogne.
"ACCORD DE PRINCIPE"
Avec le PCF et le Parti radical de gauche (PRG), les négociations devraient aboutir dans les prochaines semaines. " Les sections locales ont donné un accord de principe sous réserve d'un contenu de programme ouvrant sur une véritable alternative", confie Claude Pinon, chef du groupe communiste au conseil régional (5 élus) qui se dit "personnellement"confiant.
Au PS, on s'attache à gommer les dissensions apparues au congrès de Dijon et lors de la primaire qui a opposé M. Patriat à Christian Paul, l'un des leaders du courant Nouveau Parti socialiste (NPS). La campagne sera lancée, jeudi 13 novembre, à Saint-Rémy, en Saône-et-Loire. Arnaud Montebourg, premier secrétaire fédéral dans ce département - hostile au cumul des mandats - n'y sera pas chef de file, même si cette responsabilité reviendra à un membre de son courant. Il n'en sera pas moins actif dans la campagne en coprésidant le comité de soutien de M. Patriat au côté de M. Rebsamen, le secrétaire national chargé des fédérations.
M. Patriat se donne jusqu'au mois de janvier pour finaliser les listes qui, si elles seront plurielles, devraient néanmoins être aux deux tiers réservées à des candidats socialistes.
Christiane Perruchot
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.11