Débat dans le PCF

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 15 Nov 2003, 09:01

CITATION
Commençons par les fondations par Richard Sanchez, secrétaire fédéral des Pyrénées-Orientales, membre du Conseil national du PCF.




Les communistes abordent la préparation des élections régionales de mars 2004 avec deux objectifs indissociables : battre durablement la droite et l'extrême droite pour aboutir à une configuration fondamentalement différente qu'une simple alternance dont on sait d'expérience qu'elle ne peut, par nature, régler aucun des problèmes auxquels notre peuple est confronté, que l'espace soit régional ou national. C'est le message du 21 avril 2002 : nous avons décidé de mettre en oeuvre tous les efforts possibles pour montrer dans les actes que nous l'avons écouté et entendu. Cela suppose : construire une autre politique - qui ne conduise pas, qui ne conduise plus au retour de la droite -, donc un projet anticapitaliste de développement des services publics, des atouts économiques et culturels, d'utilisation des ressources financières, d'épanouissement des richesses humaines de notre région. On le voit il s'agit d'une tout autre décentralisation que celle, complètement pervertie, à laquelle Raffarin et le MEDEF attachent leurs noms.

Un tel projet ne peut prendre corps sans que les communistes s'emparent de tous leurs droits pour pouvoir décider eux-mêmes des actes de leur parti, prennent toutes leurs responsabilités dans le travail politique inédit qu'ils engagent avec les gens au sein des forums, et assurent l'élection de nombreux conseillers régionaux communistes, femmes et hommes qui, à l'Assemblée régionale, seront à la fois porte-parole et garants des exigences qui se seront exprimées avant le scrutin. Tout cela fonde la nécessité au premier tour d'une liste communiste ouverte aux acteurs des mouvements sociaux.

Je ne vois pas en quoi une alliance avec le PS dès le premier tour peut se conjuguer de façon féconde avec cette démarche nouvelle. En effet, il s'agit de rompre avec la conception délégataire de la politique que caractérisent entre autres les accords de sommet. Notre peuple en a la triste expérience, une telle conception est non seulement dépassée mais ne peut que générer désillusions et mauvais coups à son égard. Soulignons-le enfin, une telle alliance passée dans de telles conditions offrirait un espace inédit à l'extrême gauche. Or ses deux composantes expliquent déjà que leur accord n'est qu'électoral : elles se limitent à n'offrir qu'un exutoire au " ras le bol " - qui ne concerne même pas le dangereux projet de Giscard sur la constitution européenne, puisque la LCR et LO sont en désaccord sur ce point - et elles ne proposent rien en matière de perspective de changement. Aidons donc les gens à se rassembler à nouveau avec le Parti communiste pour dire en grand nombre et de façon claire ce qu'ils veulent[FONT=Times] : combien qui ne sont plus intervenus en politique depuis tant d'années pourront alors le faire, abandonner l'abstention et renouer avec la volonté de prendre en main leur propre destin ! Il y aura alors une dynamique telle qu'elle l'emportera sur les tractations politiciennes et marchandes habituelles au deuxième tour. Et ne prévaudra enfin que le seul objectif de battre durablement la droite et l'extrême droite, grâce entre autres au concours d'un Parti communiste dont notre peuple retrouvera l'utilité dans la victoire et au-delà. Lors de la récente Conférence régionale des comités départementaux de Languedoc-Roussillon, nous n'avons pas suffisamment avancé dans cette voie. J'ai même l'impression que nous nous en sommes un moment écartés pour suivre une autre piste : choisir le premier des 77 candidats et candidates communistes à cette élection, en l'occurrence Jean-Claude Gayssot. Les camarades des Pyrénées-Orientales, avec d'autres, n'ont pas pris part au vote à cet égard. Il n'y a pas là une question de personne. Nous avons tout simplement considéré qu'avant de poser la toiture, c'est-à-dire choisir un candidat, il valait mieux couler les fondations et bâtir les murs ! C'est d'ailleurs ce à quoi se sont attachés les communistes depuis la rentrée. Ils et elles réfléchissent beaucoup entre eux, et sont à l'initiative de débats publics, contradictoires, constructifs. C'est ainsi que se bâtira la meilleure stratégie : celle qui conjuguera la définition des exigences à faire valoir à l'occasion du scrutin régional, et la démarche la plus efficace pour l'emporter. Ce n'est pas le choix d'un homme qui réglera cet immense problème et nourrira la citoyenneté des réponses qu'il appelle.

Aujourd'hui, les choses étant - momentanément - ce qu'elles sont, gardons-nous de deux dangers. Ne dramatisons pas le fait que nous n'ayons pas pris part au vote proposant Jean-Claude Gayssot. Ne magnifions pas plus cette désignation. Elle vient de donner lieu à une consultation des communistes du 3 au 10 novembre. Ils et elles ont apporté la réponse qui leur semble la meilleure. De toute façon, comme il n'y a qu'un candidat... ni doute ni suspense sur ce qui sortira des urnes. Évitons aussi la trop facile polémique, qui se bornerait à lancer qu'" à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ".

Il vaut mieux savoir raison garder et mobiliser tous nos efforts, aider les communistes à les mobiliser au mieux, pour l'acte politique majeur qu'ils et elles accompliront au début de décembre en décidant par leur vote la stratégie et la démarche de leur parti pour ce scrutin. Cette grande consultation, qui devra être rigoureusement organisée, doit être un moment fort de citoyenneté, de rassemblement, de confiance retrouvée des communistes dans leur rôle, l'efficacité de leur parti, son utilité au service des populations de la région, contre le capitalisme ravageur. Un dernier mot à propos du FN et du danger qu'il représente désormais dans la société française. Le poison des idées portées par l'extrême droite fait du mal, depuis hélas trop de temps. Les communistes le combattent depuis toujours avec courage, avec intelligence et avec à plusieurs reprises des résultats. Mais, nous le savons d'expérience, l'aggravation continue de la crise et les calculs politiciens de ceux qui jouent avec le feu prolongent les racines du mal jusque sur le terrain de l'UMP et de la droite dite classique. Il serait criminel d'avoir un seul moment d'inattention ou de banaliser ce phénomène. Il serait tout aussi grave - j'ai envie d'écrire : irresponsable - de brandir l'épouvantail Le Pen, de faire mine de découvrir que, comme le loup, il est en embuscade.

Plus on criera ainsi, plus on provoquera un réflexe de peur irraisonnée. Peut-on une seule seconde imaginer que la peur, l'irrationnel, le repli craintif seraient d'un quelconque secours face à Le Pen ! Au contraire, nous devons faire appel au courage à l'intelligence de celles et ceux qui ont tout intérêt à se rassembler pour le combattre efficacement et durablement. Respectons-les, ils gagneront !



 
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pelon
 
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