D'accord avec toi Wolf.
Petite revue de presse pour récapituler ce qui s'est passé :
(Source : http://www.cnt-f.org/fau/)(CNT-FAU @ 27 novembre 2003 a écrit :
L'annonce du ministre du report du projet de loi sur l'autonomie des facs ne dupe personne. Ainsi Ferry avait déja berné les étudiant-es en juin en annoncant le report du projet. De plus, le mouvement actuel qui touche un tiers des universités et qui a rassemblé plus de 30000 étudiant-e-s dans les rues jeudi 27 ne vise pas seulement à obtenir le retrait définitif du projet sur l'autonomie des facs, mais également le retrait du LMD et de l'ECTS.
(AFP @ 28 novembre a écrit :
La mobilisation des étudiants touche un tiers des universités (Dépêche de 10h48)
La journée nationale de manifestations des étudiants contre l'harmonisation européenne des diplômes a drainé 30.000 personnes jeudi, selon l'Unef, traduisant aux yeux du syndicat étudiant une progression, même si celle-ci semble très lente.
Jeudi soir, aucun chiffre sur l'ampleur de la mobilisation n'était disponible de source policière au plan national.
"30% des universités mobilisées en France... pour nous, c'est énorme", a déclaré le président de l'Unef Yassir Fichtali. La semaine dernière, le syndicat avait recensé 20.000 manifestants dans toute la France. "Nous avons le sentiment qu'il y a plus d'universités qui entrent dans la mobilisation. On est plutôt sur un mouvement ascendant", a affirmé M. Fichtali, qui défilait en tête de la manifestation parisienne.
Sur la petite centaine d'universités françaises qui accueillent deux millions d'étudiants au total, seules 22 avaient néanmoins voté en faveur d'une grève au cours d'assemblées générales, et 32 avaient appelé à participer aux manifestations.
Pour la première fois depuis le début du mouvement de grogne, lancé à Rennes le 5 novembre, les étudiants franciliens ont semblé prendre le relais avec une participation importante au cortège qui a défilé entre Odéon et le ministère de l'Education nationale: 2.300 manifestants selon la police, 8 à 10.000 selon l'Unef. Probablement un chiffre compris entre les deux, selon l'AFP.
"La mobilisation a pris du temps à +prendre+, car c'est très compliqué d'expliquer des décrets à des étudiants", reconnaissait Caroline de Haas, responsable de l'Unef à Paris 13-Villetaneuse.
Mis à part Paris, la plus grosse manifestation a eu lieu à Rennes avec 2.700 personnes selon la police, tandis qu'un millier de personnes s'étaient réunis à Nantes.
Ailleurs, le nombre de manifestants atteignait en général quelques centaines. A Lille, 600 personnes ont défilé selon la police, plus d'un millier selon l'Unef; ils étaient 500 à Rouen, 800 à Tours et 200 à Poitiers, selon la police.
Dans certains endroits comme à Rouen, des lycéens se sont joints aux cortèges. A Tours, des blocages de cours ont eu lieu, mais selon le secrétaire-général de l'université François rabelais, seulement 300 étudiants suivent réellement le mouvement, dans une université qui a "approuvé la réforme LMD à l'unanimité".
Le ministre Luc Ferry n'a pas ménagé sa peine pour tenter d'expliquer ses positions et décourager d'éventuels nouveaux manifestants, après son apparent recul sur le dossier de l'avant-projet de loi sur la modernisation universitaire.
Les étudiants qui contestent les réformes universitaires parient sur la création d'une coordination nationale samedi, et déplacent leurs revendications sur le terrain budgétaire.
Mis à part les étudiants de gauche --de l'UNEF à la CNT en passant par Sud Etudiant et le FSE, fers de lance de la contestation-- les plus modérés comme la FAGE ou la Confédération Etudiante s'inquiètent du manque de financement dont souffre l'université française, par rapport aux autres pays industrialisés.
La Confédération Etudiante, qui dépend de la CFDT, demande "l'alignement de la dépense moyenne par étudiant de l'enseignement supérieur français sur la moyenne des pays de l'OCDE, soit 2000 EUR de plus par étudiant".
Pour sa part, la FAGE, qui est favorable au processus LMD (Licence-mastère-doctorat) d'harmonisation européenne des diplômes, demande "la réunion d'un comité interministériel composé de l'Education nationale, du ministère des Finances et du Logement" afin de répondre à "la réelle nécessité de réformer" le système actuel d'aides sociales aux étudiants: bourses, aides au logement...
"Le mouvement n'est pas mené uniquement contre la réforme LMD", estime Guillaume Laisné, secrétaire de CNT-Université. "Les étudiants disent qu'ils ne veulent pas que les CROUS soient décentralisés, et qu'il manque de bourses", ajoute-t-il.
A l'Unef, où l'on indiquait vendredi "ne pas être déçu" par la participation modérée --bien qu'en hausse par rapport à la semaine passée-- des étudiants aux manifestations de jeudi, on parie désormais sur la création d'une coordination nationale des étudiants, prévue samedi à Rennes, "avec des représentants de toutes les universités mobilisées depuis 15 jours" pour relancer le mouvement.
"Il va falloir avancer vers des propositions concrètes pour une autre réforme d'harmonisation européenne, la question du budget est incontournable et inhérente aux conditions de vie des étudiants", dit une responsable de l'UNEF.
Signataire des "décrets LMD" dont les contestataires demandent le retrait, l'ancien ministre socialiste de l'Education nationale Jack Lang a défendu jeudi soir sur France 3 ses textes, en estimant qu'ils offraient aux étudiants "de nouvelles perspectives d'avenir".
Néanmoins, il a lui aussi établi un lien avec les contraintes budgétaires dont souffre l'université "étranglée": Le LMD est une "bonne réforme" mais "l'actuel gouvernement n'a pas donné les moyens concrets et psychologiques" de l'appliquer, a-t-il dit en réclamant un "plan d'urgence pour les universités".
Argument repris à sa manière par Florent Noulette, 19 ans, étudiant en 2e année de droit à Paris 13-Villetaneuse: "L'ouverture européenne, on est tous pour, évidemment. Mais sur notre campus, il n'y a qu'une centaine d'étudiants sur 15.000 qui bénéficient de bourses Erasmus, pour aller étudier à l'étranger". "J'en ai envie comme tout le monde, mais c'est franchement hors de portée, je n'aurai jamais les moyens".
(AFP @ 27 novembre, 17h40 a écrit :
Quelques enseignants de Rennes II participaient également à la manifestation, ainsi qu'une centaine de salariés du secteur de l'électronique à Rennes qui dénonçaient les licenciements et les suppressions de postes prévus chez STMicroélectronics (l'usine, qui emploie 600 personnes doit fermer en mars 2004), Thomson (52 suppressions d'emplois prévues sur 400), et Philips (69 emplois menacés).
La lutte ne fait que commencer, le démarrage est difficile, mais il ne faut pas abandonner, au contraire. Je pense qu'il faut essayer de généraliser le mouvement avec toutes les victimes de licenciements, avec les 2,5 millions de français qui ne peuvent pas se nourrir correctement, avec les futures victimes du ministre du Chômage qui va éradiquer plus de 800 000 chômeuses et chômeurs du régime général, réduire l'Allocation Spécifique de Solidarité (ASS) pour les chômeuses et chômeurs qui seront virés du régime général pour en envoyer une bonne partie vers le RMI, et qui va créer un "sous-salariat", en fait un contrat d'esclavage, avec le RMA, et avec celles et ceux qui refusent d'avoir à trimer jusqu'à la fin de sa vie (avec les "emplois-vieux créés dans la réforme des retraites de Fillon) ou bien d'avoir des retraites de misères... et puis aussi avec les étudiant-e-s allemand-e-s... et plus généralement la jeunesse lycéenne et étudiante et le prolétariat européens.
Fraternellement,
Maël Monnier
PS : Le PCF pourrait peut-être nous aider, et demander aux bureaucraties syndicales de se mettre en mouvement, comme pour l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) ? Mais c'est trop demander... pauvres petits-bourgeois (la direction parce que les militant-e-s c'est autre chose, ils et elles doivent être aveuglées) ! :hinhin: