protocole d'accord commun LCR et LO
Proposition des délégations de la LCR et LO
Les représentants des directions respectives de
Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire,
mandatés pour établir les bases des listes communes
Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire
pour les élections régionales et européennes de 2004,
se sont mis d'accord, sous réserve d'accord définitif
des congrès respectifs des deux organisations, sur les
grandes lignes des axes des campagnes et sur le cadre
dans lequel celle-ci doivent se dérouler, de la façon
suivante :
Les deux organisations ont la commune volonté de
s'opposer à la politique dite de réformes du gouvernement
qui est une politique d'agression contre la classe
ouvrière. Dans la profession de foi et dans les interventions
communes, elles entendent privilégier les
points suivants :
- Pour mettre fin aux drames individuels et collectifs
que sont le chômage et la précarité, il faut imposer
des mesures devant lesquelles les intérêts particuliers
de la grande bourgeoisie doivent s'effacer. Il faut :
. enlever au patronat et aux financiers le contrôle
absolu qu'ils exercent sur l'économie. La condition
en est la suppression des secrets bancaire et commercial,
la transparence sur les comptes des entreprises,
publiques comme privées, afin que chacun puisse
constater qu'il y a suffisamment d'argent pour faire
face aux besoins sociaux, à condition de mettre à
contribution les plus riches.
. interdire les licenciements collectifs dans les
entreprises qui font du profit sous peine de réquisition
des entreprises.
- Prendre sur les énormes profits du grand patronat
de quoi créer les centaines de milliers d'emplois
utiles qui font aujourd'hui défaut dans les services
publics, qu'il faut non seulement défendre mais développer
: les hôpitaux, les maisons de retraite,
lEducation nationale, les transports en commun, la
poste, EDF-GDF, mais aussi pour construire des logements
à loyer abordable, des crèches et des garderies
indispensables pour les femmes travailleuses, des
installations collectives dans les quartiers populaires.
- Rejet des lois Raffarin - Fillon sur les retraites
et de toute attaque contre la Sécurité sociale.
En dehors de cet axe prioritaire et qui doit apparaître
comme tel dans la profession de foi des régionales
comme dans celle des européennes, les deux organisations
mettent en avant également :
- un plan d'augmentation des salaires et de
défense du pouvoir d'achat.
- le refus des lois sécuritaires de Sarkozy et légalité
des droits entre hommes et femmes, Français et
immigrés.
- La dénonciation de l'organisation de l'économie
capitaliste mondiale qui réduit à la misère d'immenses
masses exploitées pour accumuler des richesses fantastiques
entre les mains dune minorité, qui commet
des dégâts irréparables dans l'environnement et la
nature et l'affirmation de la solidarité avec les luttes
anti-impérialistes.
Quant aux élections européennes, outre les axes
développés ci-dessus, nous exprimerons notre opposition
à la politique des institutions européennes qui prolonge
et complète celle des gouvernements nationaux
et qui consiste à aider les grandes entreprises et à égaliser
par le bas la législation du travail et les salaires.
Contre les souverainistes de droite et de gauche,
nous affirmerons que nous sommes partisans dune
Europe unifiée dun bout à l'autre du continent, des
Etats-Unis socialistes dEurope, débarrassée des frontières
comme de la dictature des groupes industriels et
financiers. Nous nous opposons à l'union européenne
actuelle, faite dans l'intérêt du grand capital, à ses
institutions, à ses lois, à sa Constitution en gestation,
tout comme nous nous opposons aux institutions nationales
de la bourgeoisie.
Les listes aux élections régionales et européennes
seront des listes LCR et LO, intitulées « Ligue
Communiste Révolutionnaire et Lutte Ouvrière » ou «
Lutte Ouvrière et Ligue Communiste Révolutionnaire
» en fonction des têtes de listes, sans aucune autre
mention ni sous-titre. Les têtes de listes seront assurées
par des responsables de nos deux organisations.
Dans le cas où des groupes ou des militants veulent
rejoindre les listes communes Lutte Ouvrière - Ligue
Communiste Révolutionnaire, ils pourront le faire sils
acceptent le cadre fixé par le présent accord ainsi que
l'intitulé des listes et le texte de la profession de foi
commune.
Nos deux organisations décideront en commun, à
l'échelle nationale, d'agréer ou non ces groupes et
assuré leur participation sur les listes ou dans la
campagne, sous réserves quils approuvent les positions
politiques développées dans la profession de foi,
dans la partie nationale comme les ajouts locaux.
La profession de foi nationale est rédigée par les
délégations de nos deux organisations. Pour tenir
compte de la situation de certaines régions, des aménagements
locaux ou régionaux du texte national de la
profession de foi peuvent être envisagés. Ces aménagements
ne devront représenter qu'une fraction peu
importante du texte national et seront discutés dans le
cadre des rencontres entre nos deux délégations et
décidés centralement.
Au deuxième tour des élections régionales, nos listes
ne donnent pas de consigne de vote. Dans les cas où
il y aurait un risque de victoire du FN contre une liste
de gauche, les deux organisations envisagent d'appeler
à voter pour la liste de gauche. L'appréciation de la
situation et les modalités dun tel appel devront être
discutées et décidées en commun.. Nous écartons
aussi, pour ces prochaines échéances électorales, toute
fusion de nos listes au 2e tour, avec les listes de la gauche
plurielle.
Nos deux organisations mèneront cette campagne
en respectant les critères d'égalité dans la répartition
des régions et des têtes de listes, dune part, pour les
élections régionales, d'autre part, pour les élections
européennes. Les financements de la campagne commune
seront strictement partagés. Les apparitions dans
le cadre des initiatives communes respecteront aussi ce
principe d'égalité.
Deux projets de profession de foi, lun pour les
régionales, l'autre pour les européennes, sont joints au
présent accord, étant entendu quils pourront être modifiés
jusqu'au dépôt des listes en fonction de l'actualité,
dun commun accord, par les deux organisations.
PROJET DE PROFESSION DE
FOI COMMUNE
Proposée par les délégations de la LCR et LO (sous
réserves d'amendements de forme)
Ces élections régionales offrent la possibilité, pour
des millions de travailleurs, de dire non à la dégradation
de leur vie quotidienne et d'affirmer leur opposition
à la politique d'agression menée par le gouvernement
Chirac-Raffarin et par le grand patronat. Elles
offrent également la possibilité pour les travailleurs
d'exprimer leur accord avec des objectifs indispensables
à avancer dans les luttes futures.
Pas un jour ne se passe sans que soient annoncées
des attaques contre les travailleurs et les chômeurs.
Aucune région n'est épargnée. Les plans de licenciements
se multiplient et certains départements se transforment
en désert industriel. Le chômage augmente
régulièrement. Les salaires ne suffisent pas à rattraper
l'augmentation des prix. Les jeunes et les femmes sont
les premières victimes du travail précaire et du temps
partiel imposé. La nouvelle législation sur les retraites
aboutit à augmenter la durée du travail tout en réduisant
les pensions de retraite. La sécurité sociale est
attaquée de toutes parts. Ils veulent maintenant remettre
en cause les congés en s'attaquant aux réductions
de temps de travail, ce qui aggravera l'exploitation de
millions de travailleurs.
Ce que le gouvernement appelle des réformes est
une attaque contre les classes populaires. Pour satisfaire
le grand patronat, il fait passer en force des mesures
qui, toutes, ont des conséquences graves et parfois
dramatiques, en particulier pour les couches les plus
pauvres.
Sous prétexte de déficit de la Sécurité Sociale, le
gouvernement augmente le forfait hospitalier et supprime
le remboursement dun nombre croissant de
médicaments, alors même qu'il fait des cadeaux au
grand patronat, au détriment des caisses de sécurité
sociale, sous forme de diminution de cotisations sociales.
Il a poussé l'ignominie jusqu'à réduire à deux ans
maximum le versement de l'allocation spécifique de
solidarité destinée aux chômeurs en fin de droits,
condamnant ceux-ci au RMI, c'est à dire à la pauvreté.
Il projette d'augmenter le taux de la CSG, frappant jusqu aux
pensions de retraite et d'invalidité et les allocations
de chômage. Le gouvernement refuse d'augmenter
les minima sociaux.
Il diminue l'impôt sur le revenu, ce qui favorise surtout
les riches. Mais il augmente les taxes, les impôts
indirects qui frappent surtout les classes populaires.
Les aides, les subventions au patronat creusent le
budget. Du coup, le gouvernement ampute les crédits
pour les hôpitaux, pour les maisons de retraite qui
n'ont plus les moyens d'embaucher du personnel en
nombre suffisant. Cela sest traduit cet été par 15 000
morts, la plus grande catastrophe que le pays ait
connue depuis la guerre. C'est de homicide au moins
par imprudence dont non seulement le gouvernement a
dédaigné de rendre compte, mais il a osé profiter de
l'émotion créée pour supprimer un jour férié pour les
salariés.
Il refuse aux enseignants les moyens assuré aux
enfants et aux jeunes des écoles publiques une éducation
convenable.
Les services publics, les écoles, les bureaux de postes,
les hôpitaux ferment dans les quartiers populaires
et les campagnes. Il y a jusqu aux pompiers qui manquent
de matériel. Les projets de réforme du gouvernement
Raffarin en matière de décentralisation aggravent
les inégalités et la situation de millions de personnes
dans les régions les plus défavorisées.
Ceux qui dirigent lEtat et l'économie pillent et ruinent
la société pour les profits des gros actionnaires et
des riches.
L'organisation capitaliste de l'économie mondiale
réduit à la misère des millions êtres humains pour
accumuler des richesses fantastiques entre les mains
dune minorité. Ce sont les États et les multinationales
qui font la loi.
La recherche du profit maximum menace la nature
et l'environnement. Elle fait peser sur la population le
risque industriel comme le risque nucléaire, comme les
conséquences dangereuses des pollutions sur la santé.
Assez dune politique qui condamne sept millions
de travailleurs à vivre avec des revenus au dessous du
seuil de la misère.
Nous voulons une société où soient bannies toute
oppression et toute discrimination, toutes les violences
contre les femmes , où soient respectées toutes les
libertés démocratiques, que lon soit avec ou sans papiers.
Nous dénonçons les lois sécuritaires de
Sarkosy.
Pour mettre fin au drame individuel et collectif que
provoque cette réaction sociale, il faut enlever au
patronat et aux financiers la dictature quils exercent
sur l'économie.
Oui, il faut des mesures urgente !
* Il faut garantir l'emploi en commençant par interdire
les licenciements collectifs sous peine de réquisition
des entreprises et des fonds des patrons.
Il faut arrêter les exonérations de cotisations sociales
patronales et supprimer les subventions accordées
aux entreprises. Et il faut qu'avec l'argent ainsi économisé,
lEtat crée des emplois utiles qui manquent dans
les hôpitaux, dans les maisons de retraite, à
lEducation nationale, dans les transports en commun.
*Priorité aux services publics. Il faut arrêter toutes
les privatisations et étendre le service public sur tout le
territoire et dans l'économie aux entreprises qui font
du profit sur les besoins élémentaires de la population
: distribution de l'eau, industrie pharmaceutique. Il
faut aussi que lEtat prenne en charge, en embauchant
directement, la construction de logements à loyers
abordables, de crèches et de garderies et d'installations
collectives dans les quartiers populaires.
* Faire payer les patrons et les riches en relevant le
taux de l'impôt sur les bénéfices, ainsi que sur les tranches
supérieures de l'impôt sur le revenu ; imposer
plus lourdement les spéculations boursières et supprimer
les impôts indirects qui frappent plus les plus pauvres
que les plus riches.
Toutes ces mesures impliquent de rendre publics et
accessibles aux travailleurs et à la population les
comptes réels des grandes entreprises, privées ou
publiques, comme les comptes en banque des gros
actionnaires. Les salariés, les consommateurs, toute la
population pourrait ainsi avoir un contrôle sur leur
fonctionnement aujourd'hui secret.
Ces mesures d'urgence sociale, ce sont les luttes
collectives qui les imposeront. Ceux qui ont fait grève
et manifesté au printemps dernier ont montré la voie.
Mais, vous pouvez, en votant pour notre liste, faire
de votre bulletin de vote un geste politique, un encouragement
pour les luttes comme pour tous ceux qui
veulent agir pour les droits des travailleurs afin de mettre
fin à la tyrannie des gros actionnaires et de la bourse.
La politique du gouvernement, appuyée par la droite,
doit être rejetée.
Quant à Le Pen, c'est notre pire adversaire. Ce
milliardaire veut aggraver cette politique de régression
sociale en s'attaquant encore plus aux travailleurs, en
commençant par les immigrés.
Mais la volonté de mettre un coup d'arrêt à la politique
actuelle ne peut s'exprimer par un vote en faveur
des listes des partis qui ont soutenu le gouvernement
Jospin. Car ils veulent continuer la même politique
quils ont mené lorsqu ils étaient au pouvoir: multiplier
les cadeaux aux patrons, laisser faire les licenciements,
privatiser les services publics. Aujourd'hui
dans l'opposition, ils refusent même de s'engager à
annuler, sils reviennent au pouvoir, toutes les mesures
anti-populaires prises par la droite.
Voter pour les listes LCR-LO (ou LO-LCR)
- C'est approuver un plan d'urgence contre le chômage,
la précarité et la misère.
- C'est voter contre la politique du gouvernement
Chirac et Raffarin et les partis de droite
- Cest rejeter radicalement l'extrême droite et faire
contrepoids à Le Pen et au front national.
- C'est désavouer la politique des partis de lex-gauche
plurielle !
En votant pour les listes conduites par LO et la LCR
(ou LCR et LO), vous pouvez élire dans les conseils
régionaux des hommes et des femmes qui y défendront
les intérêts des travailleurs, seront fidèles à leurs engagements
et seront avec vous pour préparer les luttes
collectives de demain.