Bonjour,
(Patrickdu49 @ mercredi 17 décembre 2003 à 19:52 a écrit :
Oui mes ses des mots tout ça ... l'appropriation des richesses ... à vouloir trop, avec des paroles de tout chambouler, je pense pas que le peuple va suivre, car il est plutot trouillard ...
Et pourquoi le peuple n'aurait-il pas la capacité de mener la Révolution en étant aidé par un noyau dur de révolutionnaires ? Mais de toute façon le peuple n'aura pas à suivre comme un troupeau de moutons de Panurge trouillards, il y a juste besoin de développer la conscience des masses, de les aider à prendre conscience de la situation, à prendre conscience de l'impasse qui consiste simplement à glisser un bulletin dans l'urne tous les 2-3 ans et qui fait que c'est toujours la petite ou grande bourgeoisie qui dirige. En outre, le peuple n'est pas uniforme. Les flics ne sont pas trouillards lorsqu'ils font des bavures, les délinquants et criminels dans les prisons n'ont pas eu la trouille non plus à mon avis. La seule raison pour être trouillard, c'est de ne pas avoir la conscience qu'un autre monde est effectivement possible, c'est de croire qu'il n'y a de choix qu'entre le zoo capitaliste sauvage qui oppresse le prolétariat dans des goulags aux portes "ouvertes" au profit de la bourgeoisie ou le zoo capitaliste étatique qui oppresse le prolétariat et la bourgeoisie dans des goulags aux portes fermées au profit d'une bureaucratie.
(Patrickdu49 @ mercredi 17 décembre 2003 à 19:52 a écrit :
par contre je pense perso, qu'on peut etre ferme et determiné, et changer pleins de choses, mais pas faisant une revolution type 68 ...
Déjà, qu'est-ce que cela a changé Mai 68 ? Avant et après, c'était la même merde avec quelques gadgets supplémentaires (SMIG augmenté de 35 %, salaires de 10 %, promesse de réduction de la durée hebdomadaire du temps de travail) pour mieux préserver le capitalisme. Ensuite je ne vois pas pourquoi une Révolution devrait être violente obligatoirement : il suffit d'arrêter d'obéir aux patrons et à l'Etat, donc d'arrêter de travailler et de payer des impôts jusqu'à obtention des moyens de production, d'échange et de financement, avec blocage des usines et des entrepôts, barrages filtrants sur les routes, réquisition et autogestion des centres commerciaux et épiceries (sinon on bloque le gérant jusqu'à ce qu'il cède), ...
(Patrickdu49 @ mercredi 17 décembre 2003 à 19:52 a écrit :
c'est un peu ça qui me chagrine moi ... le mot lutte des classes me fait pas peur, car oui on lutte, mais on peut lutter en transformant les choses, pas specialement en s'appropriant les propriétés patati patata ...
Et pourquoi ne pas collectiviser le Capital ? S'approprier les moyens de production, d'échange et de financement, ne veut pas dire qu'on va prendre les propriétés de l'ouvrier qui a construit sa maison par exemple ou bien qui a économisé toute sa vie pour l'acheter. En quoi les usines, les centres commerciaux, les banques, les SSII, les écoles privées pour bourgeois, ... appartiennent aux bourgeois ? Ce sont quand même les prolétaires qui sont à l'origine des richesses, non ? C'est tout à fait normal de se réapproprier ce qui nous appartient. Il faut rendre à César, ce qui est à César. Toutes les machines, les bâtiments, et les marchandises sont le fruit des prolétaires pas des bourgeois, qui eux font du vol en se rémunérant plus qu'à leur mérite (qui est bien bas pour des types comme Messier).
(Patrickdu49 @ mercredi 17 décembre 2003 à 19:52 a écrit :
Mais simplement en faisant des lois pour que ça profite a un maximum de monde ... moi mon rêve c'est que ça se fasse en douceur, même si certains serrent un peu les dents, qu'ils ne se sentent pas punis ou racketé, il faut faire bouger les mentalités, faut parler d'amour et de partage, mais pas de cibles ou d'ennemis .... voilà mon point du vue... ça empeche pas de faire des lois votés par le peuple, et de ne pas faire de concéssions avec les plus refractaires, c'est a dire ceux qui sont si radins maladivement et qui tenteraient de faire de la resistance, ils devront ouvrir leurs comptes comme tout le monde et non pas le planquer en suisse.
Bien sur qu'"il faut faire bouger les mentalités, faut parler d'amour et de partage, mais pas de cibles ou d'ennemis", mais comment vous allez-faire pour obtenir ces lois ? Comme je l'ai dit dans un autre post juste avant, c'est utopique de croire que la gauche caviar et les syndicats qui sont acquis à la cause de la sauvegarde du capitalisme vont céder ou alors ce sera pour donner quelques miettes histoire de casser la lutte. Si on est capable d'aboutir à un "grand parti anticapitaliste" capable de remporter la majorité, on est aussi capable de mener une Révolution non-violente pour renverser le système, non ? Et à la première solution, je préfère la seconde (je sais mon choix était l'inverse avant, mais je me rends compte qu'il y a urgence et qu'on ne peut pas attendre d'obtenir x élections pour faire quelques réformes qui mettront un temps énorme a faire de l'effet à moins d'obtenir la majorité dans les principales puissances économiques, mais c'est illusoire).
C'est illusoire de croire que l'on peut comme cela prendre 4% des 225 plus grandes fortunes qui noyautent tous les rouages du système capitaliste, c'est pas demain la veille qu'on pourrait avoir une fédération sociale mondiale en utilisant les institutions bourgeoises, qui risquent en plus de nous détourner de l'action : on va pondre des lois pour aménager par ci par là le système afin de petit à petit améliorer la situation des gens, mais pendant ce temps-là, on ne sera pas sur le terrain et on fera croire à tort aux gens que rapidement leurs problèmes font se solver, ce qui est faux. En plus, on voit bien ce à quoi cela aboutit, on a vu l'exemple du PS de 1971, soit disant parti "de rupture" ! Pour les retraites, comme Rocard, Kouchner et Cie le disaient, on n'aurait pas pu faire beaucoup mieux, on été obligés d'allonger la durée de cotisation, de réduire le montant des retraites ou d'augmenter les cotisations salariales, on aurait certes pu modifier le système pour créer une retraite à points, où les professions pénibles auraient reçues plus de points que les autres, pour privilégier la création d'emplois et défavoriser la destruction d'emplois, mais c'est tout. Ensuite, il fallait "s'attaquer" au capitalisme.
Fraternellement,
Maël Monnier