Encore et toujours sur la nature de la Russie

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Barnabé » 18 Déc 2003, 15:27

(Mariategui @ jeudi 18 décembre 2003 à 15:17 a écrit : J'ai vous que la fraction a presenté une motion sur la nature de classe de la Russie aujourd'hui, rejetté à 97%!! 97% des militants de LO pensent toujours qu'il s'agit d'un état ouvrier dégénéré ... c'est délirant.

J'aimerais bien écouter les arguments de la majo sur cette question (peut être un nouveau fil?)

Donc au congrès sur le thème:
Extrait du texte "fondements programmatiques de notre politique":
a écrit : Le Programme de transition est également la clé de la compréhension de la dégénérescence bureaucratique du premier État ouvrier et de toutes les déformations introduites par le stalinisme dans le programme et dans les valeurs fondamentales du mouvement ouvrier. Nous avons toujours défendu l'analyse trotskyste contre des courants, et ils ont été nombreux, qui, avant même la mort de Trotsky et plus encore après, en abandonnant pour l'URSS la notion d'État ouvrier dégénéré ont en fait abandonné la notion d'État ouvrier tout court. 
En ne remettant pas fondamentalement en cause, même aujourd'hui, cette appréciation alors que l'Union soviétique est morcelée et que la quasi-totalité de ses dirigeants oeuvrent au retour du capitalisme, nous nous plaçons dans la continuité de ce combat politique car, même aujourd'hui, certains traits de la société ex-soviétique ne s'expliquent pas sans un raisonnement basé sur les analyses trotskystes et, surtout, parce que l'évolution vers la domination sociale et économique totale de la bourgeoisie est loin d'être encore accomplie. 

Et le texte de la fraction:
a écrit :
Motion : à propos de la Russie 
Devant le schématisme de certains de ses disciples qui pour coller à la lettre oubliaient l'esprit et la méthode de ses écrits, Marx aimait à répéter : « moi, je ne suis pas marxiste ». 
Pourrions-nous faire dire la même chose à Trotsky aujourd'hui ? 
Ainsi d'un de ses apports les plus importants à la théorie, son analyse du stalinisme et de la dégénérescence de l'URSS. 
Faut-il donc rappeler pourquoi il qualifiait celle-ci d'État ouvrier dégénéré ? 
Ouvrier parce que cet État continuait à défendre un certain nombre de conquêtes de la révolution prolétarienne et d'abord l'expropriation des classes possédantes, expropriation qui était préservée grâce au maintien de l'abolition totale de la propriété privée, la nationalisation complète des moyens de production et le monopole du commerce extérieur. Les « traits » qui en faisaient encore un État ouvrier. 
Mais dégénéré parce que le prolétariat avait été lui radicalement exproprié du pouvoir politique par la bureaucratie. 
Poursuivant son analyse, il qualifiait cette bureaucratie de caste. D'abord pour se distinguer de tous ceux qui voyaient dans l'URSS une nouvelle société de classe d'un nouveau genre, celle qui éventuellement allait succéder dans l'histoire au capitalisme (on peut juger aujourd'hui de l'inanité de ces théories). Mais surtout et avant tout pour essayer de prévoir quel avenir ou plutôt quels avenirs possibles pour l'URSS, la bureaucratie et la classe ouvrière. Car à quoi sert une théorie si ce n'est à déduire un certain nombre de conséquences prévisibles ? A fortiori une théorie révolutionnaire ! Et à plus forte raison marxiste ! 
Et c'est justement dans cette vision et prévision du futur, et du coup des tâches qu'il assignait au prolétariat révolutionnaire, que réside la valeur de la théorie trotskyste et, pourrions-nous dire si nous ne nous méfiions pas des grands mots, le génie de Trotsky (mais bizarrement c'est ce qu'oublient des camarades qui considéreraient comme une injure qu'on dise d'eux qu'ils ne sont pas trotskystes). 
De l'état instable de la bureaucratie, il tirait qu'elle ne pouvait qu'être - et pas dans mille ans, mais à une échelle historique prévisible - soit renversée par la révolution politique d'un prolétariat qui reprendrait le pouvoir (perspective pour laquelle il militait, évidemment), soit par la contre-révolution sociale de la bourgeoisie qui non seulement se réapproprierait ce pouvoir mais réintroduirait la propriété privée et le capitalisme. Est-ce tout ? Évidemment, non. 
Trotsky se devait d'examiner aussi l'hypothèse où ni le prolétariat ni la bourgeoisie n'aurait à brève échéance les forces de réaliser cette tâche. Alors tout aussi logiquement que ces deux premières hypothèses, déduites de son analyse de la bureaucratie, caste sociale instable qui ne pouvait durer longtemps sur la base d'un État ouvrier, il en formulait une troisième : que la contre-révolution sociale serait faite par cette bureaucratie elle-même, qui rétablirait la propriété privée et le capitalisme à son profit et se transformerait alors en bourgeoisie. Ce n'était pas pour lui, à la veille de la Seconde Guerre mondiale et des gigantesques bouleversements qu'il entrevoyait, le futur le plus probable. Mais c'est bien celui qu'il a envisagé à maintes reprises, en particulier tout à fait clairement dans son ouvrage le plus développé sur la nature de l'URSS et de la bureaucratie, La révolution trahie. 
Et c'est très exactement ce qui s'est passé. Ni le prolétariat ni la bourgeoisie n'ayant pu renverser l'État soviétique (pour des raisons qu'il serait trop long de discuter ici), c'est donc la bureaucratie qui à partir de la fin des années quatre-vingt a entrepris la contre-révolution sociale. Et qu'elle a réussie vite, peut-être même au-delà de ses propres espérances (souvenons-nous comment Gorbatchev y allait prudemment les premières années !). En dix ans, aucun des traits qui selon Trotsky faisait de l'URSS un État ouvrier « quand même », n'est resté : retour de la propriété privée des moyens de production, privatisation des entreprises à 80 %, liquidation du monopole du commerce extérieur. 
Car dire que « certains traits de la société soviétique ( »soviétique« ? Il y encore aurait là-bas une société »soviétique« pour le ou les camarades qui ont rédigé ce paragraphe ? Leur plume a dû fourcher - NDLR) ne s'expliquent pas sans un raisonnement basé sur les analyses trotskystes » (projet de « Fondements programmatiques de notre politique ») n'est en rien une explication ni une raison pour « ne pas remettre fondamentalement en cause » la notion d'État ouvrier dégénéré. Que certains traits de la Russie d'aujourd'hui (la Russie, pas l'URSS qui n'existe plus, enterrée par la bureaucratie elle-même) s'expliquent par l'URSS d'hier, évidemment ! Quel pays au monde dont le présent n'est pas en partie expliqué par le passé, surtout le passé immédiat, mais même aussi plus lointain ? Certains historiens trouvent (et pas forcément à tort) dans la France d'aujourd'hui et son État, des traits du colbertisme. Qui dirait pour cela que la France est un État de monarchie absolue ? Ridicule, évidemment. Chacun comprend que pour définir la nature de l'État il faut se référer aux traits fondamentaux du moment, pas aux traces forcément restantes d'hier, d'avant-hier ou d'il y a des siècles. Or la Russie d'aujourd'hui a bien perdu tous les traits essentiels qui, selon Trotsky lui-même, faisaient de l'URSS un État ouvrier dégénéré. 
Nous pouvons donc bien ajouter d'innombrables superlatifs à cette caractérisation, comme il a été fait lors d'un récent Cercle Léon Trotsky sur l'URSS (« un État ouvrier dégénéré à décomposition avancée »), l'accumulation des mots ne change rien au fait qu'il y a eu un bond (en arrière) qualitatif dans la nature de la société russe ces derniers quinze ans. Ne pas voir cela, c'est refuser de regarder et d'analyser la réalité, ce qui est tout de même le premier principe de la méthode marxiste et trotskyste. Ne nous ridiculisons pas en gravant notre aveuglement dans le marbre des statuts. 

Motion 
C'est l'analyse trotskyste qui a permis de comprendre la nature de la contre-révolution engagée par la bureaucratie elle-même à la fin des années quatre-vingt et qui a abouti à la fin de l'URSS et à la restauration de la propriété privée et du capitalisme. Cette contre-révolution a liquidé le soi-disant « camp socialiste » et ramené tous les pays qui formaient l'URSS au sein du monde bourgeois et impérialiste. Les prolétariats de tous ces pays se trouvent maintenant pour l'essentiel dans une situation politique et sociale fondamentalement semblable à celle du reste du prolétariat mondial. C'est directement contre le capitalisme et les capitalistes et un État au service de ceux-ci qu'ils ont maintenant à mener leur combat quotidien comme une lutte de classe de longue haleine. Et du coup le programme immédiat comme les tâches à long terme des militants ouvriers révolutionnaires russes, la reconstruction d'un parti ouvrier et d'une internationale communistes révolutionnaires, ne se distinguent plus non plus dans les grandes lignes de celles des militants ouvriers révolutionnaires du reste du monde bourgeois et capitaliste. 
8 novembre 2003 

et la réponse de la majorité dans la LdC:
a écrit :
Cette motion a été rejetée par 97 % des voix du congrès qui considère que, malgré les changements importants intervenus au cours des dernières années, la bureaucratie reste la couche sociale dominante dans le pays et que le processus contre-révolutionnaire en cours n'étant pas achevé, les analyses de Trotsky sur la nature de la société et de l'État ex-soviétiques restent notre référence programmatique.
Barnabé
 
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Message par faupatronim » 18 Déc 2003, 15:44

Un extrait du texte sur la situation internationale :

a écrit :
En Russie, la préparation des élections législatives de fin 2003 a aggravé la guerre entre clans politico-financiers. L'arrestation récente de Khodorkovski, l'un des hommes les plus riches du pays, suivie de la démission du chef de l'administration présidentielle, annonce une nouvelle épreuve de force pour le pouvoir central. Manifestement, Poutine considère, à tort ou à raison, que son pouvoir est assez consolidé pour que, appuyé sur l'appareil de l'ancien KGB, il écarte de son chemin une partie de ceux qui, derrière Eltsine, ont dominé les appareils politiques et qui ont été les principaux bénéficiaires de la première période de pillage de la Russie. Les commentateurs, aussi versatiles dans leurs opinions qu'à la recherche de sensationnel dans leurs formulations, annoncent une « re-soviétisation » du régime russe. D'autres, comme un « politologue russe », relèvent que les hommes de l'ex-KGB sont aujourd'hui « plus nombreux au Kremlin, au gouvernement et dans les ministères qu'à l'époque de Staline ». Plus significatives que les commentaires de « spécialistes » en tout genre sont la fuite importante de capitaux vers l'Occident et la baisse brutale de la Bourse de Moscou. Il faut croire que ce qu'on appelle les « milieux d'affaires », dont on disait, depuis un ou deux ans, qu'ils ramenaient une partie de l'argent qu'ils avaient placé en Occident pour commencer à le placer de nouveau en Russie, ont vu leur assurance s'envoler d'un seul coup. 
Il faut faire la part de l'exagération dans tous ces commentaires. Mais, après Berezovski et Goussinski, poussés vers un exil doré, c'est un autre milliardaire russe qui paie pour ne pas avoir compris que sa position sociale dépend de l'appui du pouvoir politique. Ce sont toujours les appareils de la bureaucratie qui dominent la Russie. Certains des « nouveaux riches » de Russie ont beau s'être glissés dans les cent premières places du hit-parade des fortunes mondiales, leur position économique et sociale n'est pas stabilisée. Leur richesse, qui est en général aussi celle du clan bureaucratique qu'ils représentent, continue à dépendre pour une large part des rivalités entre clans bureaucratiques et des rapports de forces changeants. 
Tout en s'appuyant sur l'appareil du KGB, Poutine a su habilement s'appuyer sur la haine que la majorité de la population russe voue à ces « nouveaux riches » dont l'enrichissement soudain est si ouvertement lié au pillage des richesses du pays, c'est-à-dire à l'appauvrissement de la majorité de sa population. 
Ce qui ne signifie pas pour autant que l'arrestation de Khodorkovski et la saisie annoncée de la majorité des actions du trust pétrolier Ioukos annoncent « la liquidation des oligarques en tant que classe » que Poutine avait promise en 2000, en paraphrasant Staline à propos des koulaks. Il est plus vraisemblable que l'appareil de l'ex-KGB considère qu'il est en situation de s'approprier une plus grande part du gâteau qu'il n'en a eue lors de l'ère Eltsine, où se sont faites les fortunes extravagantes des « oligarques » aujourd'hui en place. 


Pour développer, voir le CLT n°92 (si quelqu'un a un lien...)
faupatronim
 
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Message par Mariategui » 18 Déc 2003, 16:02

Ouf, j'ai dû reculer jusqu'à la page 7 pour trouver la discussion historique sur la carcatérisation de classe da la russie. D'ailleurs, les modérateurs pourraient la faire remonter et coller ces trois messages dans l'ancienne thread.

Sinon, je vois que les arguments des camarades de la majo de Lo n'ont pas vraiment changé dans le temps. Mais un de leur arguments me laisse rêveur. Le caractère ouvrier dégénéré et bureaucratique est prouvé pour eux par l'absence d'une bourgeoisie "productive" en Russie. C'est à dire, une bourgeoisie qui investit ses capitaux dans les activités de production et d'extraction. La classe dominante aujourd'hui en Russie serait toujours une couche bureaucratiqe parasitaire dépendante de l'état.
En revanche, je trouve que le capitalisme russe et sa bourgeoisie est parfaitement représentatif d'un système capitaliste marginal et dépendant. Dans d'autres termes, il s'agit sans doute d'une bourgeoisie poarasitaire mais pas plus que celle du Tiers Monde. Si on prend le cas de l'Amérique Latine durant les dictatures militaires, on peut remarquer que l'éta a été l'instrument de modernisation de l'économie nationale et de création d'une grande bourgeoisie capable de participer à l'économie mondiale. Ainsi, la grande bourgeoisie transnationale du Chili et de l'Argentine (minable en comparaison à l'américaine ou européenne mais une petite dizaine tout de même qui fait parti du top 500 de forbes) a été créée grace à des énormes transferts de ressources de la part de l'état (la dictature réalisa d'une certaine facon l'acumulation primitive du capital nécessaire à la création de cette bourgeoisie) durant la dictature. De fait, bourgeoisie chilienne est composée aujurd'hui au chili d'anciens fonctionnaires de la dictature qui se sont appropriés d'une partie des entreprises nationales. Tout ce détour pour prouver que le caractère parasitaire et dépendant de l'état de la bourgeoisie russe n'infirme en rien la caractérisation de cet état comme un état bourgeois. Elle n'est représentative que de la situation générale des bourgeosies dépendantes = un grand bordel avec quelques grands bourgeois. On dirait que les camarades de LO s'attendaient à trouver une grande bourgeoisie dynamique, propre à une grande puissance, alors que la Russie n'est en fait qu'un petit état marginal et dominé, avec une super grosse armée.

Sinon, heureusement que nous ne sommes plus dans les années 70, sinon ce désaccord theorique nous aurait obligé à nous entre-tuer. Mais 97%? Vous attendez quoi comme contre révolution bourgeoise ?quel acquis du socialisme reste aujourd'hui en Russie?
Mariategui
 
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Message par mael.monnier » 19 Déc 2003, 00:10

Bonjour,

Vous avez au moins 50 ans de retard quand même ! Déjà en 1951, la femme de Trotsky, Natalia Sedova, ne considérait plus la Russie comme un Etat ouvrier mais comme une dictature :

(Lettre de Natalia Sedova Trotsky au Comité exécutif de la IVe Internationale @ Mexico, 9 mai 1951 a écrit :
Obsédés par des formules vieilles et dépassées, vous continuez à considérer l'État stalinien comme un État ouvrier.

Je ne puis et ne veux vous suivre sur ce point. Depuis le début de la lutte contre la bureaucratie usurpatrice, L. D. Trotzky répéta pratiquement chaque année que le régime se déplaçait vers la droite, dans les conditions de retard de la révolution mondiale et de la saisie de toutes les positons politiques en Russie par la bureaucratie. A plusieurs reprises, il souligna que la consolidation du stalinisme en Russie menait à une détérioration des positions économiques, politiques et sociales de la classe ouvrière, et au triomphe d’une aristocratie tyrannique et privilégiée. Si cette tendance continue, dit-il, la révolution s’épuisera et le capitalisme sera restauré. Malheureusement c’est ce qui s’est produit, bien que sous des formes nouvelles et inattendues. Il n’y a guère de pays au monde où les idées et les défenseurs authentiques du socialisme soient pourchassés de façon aussi barbare. Il devrait être clair pour chacun que la révolution a été complètement détruite par le stalinisme, Cependant vous continuez à dire que, sous ce régime inouï, la Russie est encore un État ouvrier. Je considère ceci comme un coup porté au socialisme. Le stalinisme et l'État stalinien n’ont absolument rien de commun avec un État ouvrier et avec le socialisme. Ils sont les plus dangereux ennemis du socialisme et de la classe ouvrière.
(Source: http://es.geocities.com/hbalance2000/natalia.htm)

Et maintenant, il est clair que la bureaucratie s'est transformée en bougeoisie mais exerce toujours sa dictature (par le truchement d'élections truquées, de médias manipulés, de la guerre en Tchétchénie, etc.).

Fraternellement,
Maël Monnier
mael.monnier
 
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Message par depassage » 19 Déc 2003, 01:28

Pour maêl, rapidement, je connais pas trop les positions politiques de Sedova après la mort de Trotski, mais de toute façons, je ne me défini pas comme Sedoviste, et on a le droit de prêté à la femme de L.T une analyse différente de celle de son mari, il me semble (surtout 10 ans après sa mort)... Par ailleurs, les copains devraient lire le texte de Sedova en entier qui donne une signification particulière à ce paragraphe que tu cites; elle dénonce notamment la défense de tout et n'importe quoi de la part de la quatrième internationale qui qualifie d'ouvrier a peu près n'importe quoi ( le régime titiste est ouvrier, les états de l'Europe de l'est sont ouvrier...). Notons que là-dessus, ses positions sont plutôt celles de l'union communiste.

Néanmoins, je ne suis pas d'accord avec ce quel sous-tend sur la défense ou non de l'URSS face à l'impérialisme, la phrase
a écrit :"Si cette tendance continue, dit-il, la révolution s’épuisera et le capitalisme sera restauré.Malheureusement c’est ce qui s’est produit, bien que sous des formes nouvelles et inattendues" (Sedova)
me semble fausse puisque dire qu'à l'époque l'URSS est un état capitaliste est un peu lunaire (monopole du commerce exterieure, pas de propriété privée des moyens de production, la guerre froide qui montre à quel point nos bourgeois, eux, ne voyaient pas en l'Urss un simple rival capitaliste...).

Il me semble que mon désaccord avec Sedova est très clair dans cette phrase
a écrit :" Mais face aux événements des récentes années, vous continuez de préconiser la défense de l'État stalinien et d’engager tout le mouvement dans celle-ci"(Sedova)
Il n'a jamais été question de défendre l'état stalinien, mais l'état ouvrier dégénéré soviétique ... Pour trotski (il me semble), il ne faut pas confondre ceux qui dirigent un état et la nature de classe de cet état (je risque de ne pas être d'accord avec les camarades de la majo dessus).
(L'erreur de Sedova à mon avis, c'est de jeter le bébé avec l'eau du bain.)

Enfin, fait annexe, je conseille tout de même aux copains d'aller sur le lien que donne maël, très interessant, la réponse de la 4 est bien lunaire, et la dernière déclaration de Sédova sublime.



Maintenant, pour (re)rentrer dans la polémique, je pense que la position de LO est beaucoup plus subtile qu'elle n'y paraît et beaucoup de ceux qui ne sont pas d'accord avec elle le sont pour de mauvaises raisons. En effet, qui dirige la Russie actuellement? On serait bien en peine de répondre la bourgeoisie à la lueur des évènement récents. A mon avis, c'est bien la bureaucratie, issue de l'URSS puisqu'il s'agit physiquement des mêmes bureaucrates, qui a le pouvoir politique en Russie. Mais je ne pense pas que celà fasse de la Russie un état ouvrier (avec la dose de dégénerence que l'on voudra).
Il s'agit de juger les évènements dans leur évolution historique, et là, depuis 1970 (cf CLT) très très lentement avec brejnev, puis plus vite sous Gorbatchev et encore plus vite sous Eltsine, une immense partie de l'héritage de 17 a disparu: monopole du commerce exterieur, propriétés privées, privatisation, abandon des "références" et tout simplement existence d'une bourgeoisie ... Je pense qu'il s'agit de juger un processus, qui n'est certes pas terminé, mais qui avance malgré tout (avec des "reculs" aussi). C'est en cela que la Russie est pour moi un état bourgeois car elle a pris le chemin, bien entamé maintenant, vers le capitalisme, et que le processus ne peut pas s'inverser sans bouleversements politiques tels qu'une révolution prolétarienne. Par ailleurs, là où j'insiste c'est qu'il n'existe pas de "critère ultime" pour juger de la nature d'un état : existence d'une bourgeoise? en 1930 les nepmans existent... héritage de 17? En 1970 l'héritage de 17 ne vit plus dans les mémoires comme avant... La discussion sur des critères précis est à mon avis voué à l'échec et c'est bien sur le plan des processus et non de faits sortis de leur contexte historique qu'il faut raisonner.
Quand au fait que la bureaucratie soit à la tête de la Russie, je pense que là encore, il ne faut pas confondre ceux qui dirigent un état et sa nature sociale. C'est à peu près la même erreur que Sedova, il me semble.


(ce post est beaucoup trop long...)
depassage
 
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Message par clavez » 23 Déc 2003, 18:10

Une fois de plus la nature de L'URSS!
Ce qui me pose problème à moi c'est la notion même de nature voire de double nature. Je ne crois pas que les choses aient une essence, et encore moins une quintessence.
En fin ce que je comprend dans votre utilisation du mot nature c'est que la nature de l'URSS est le reflet de la réalité russe dans le domaine de la pensée. La nature d'une chose serait-elle donc son comptenu idéologique ?
Les Etres Humains n'ont pas d'âme, les choses n'ont plus. Les concepts et les institutions produitent par l'activité des hommes et la lutte des classes....

Mais pour en revenir à la Russie, la seule rupture que je vois c'est la révolution russe. Depuis il y a continuité. La position de la majo me plait, elle ouvre la porte au capitalisme d'Etat.
Je crois. :wub:
clavez
 
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Message par Barnabé » 24 Déc 2003, 00:22

(clavez @ mardi 23 décembre 2003 à 18:10 a écrit : Une fois de plus la nature de L'URSS!

Bon, c'est un grand classique de faire ce bel anachronisme et ça a pu m'arriver aussi, (nature de l'URSS au lieu de Russie). Mais pour que ça soit clair, on est tous d'accord (en tout cas la mino et la majo de LO, et pour autant que je sache CPS aussi) sur la nature de l'Etat aujourd'hui disparu d'URSS comme un Etat ouvrier dégénéré.
a écrit : Ce qui me pose problème à moi c'est la notion même de nature voire de double nature. Je ne crois pas que les choses aient une essence, et encore moins une quintessence.
En fin ce que je comprend dans votre utilisation du mot nature c'est que la nature de l'URSS est le reflet de la réalité russe dans le domaine de la pensée. La nature d'une chose serait-elle donc son comptenu idéologique ?
Les Etres Humains n'ont pas d'âme, les choses n'ont plus. Les concepts et les institutions produitent par l'activité des hommes et la lutte des classes....

La caractérisation de la nature sociale d'un état n'est pas une discussion sur l'essence des choses. L'analyse marxiste de l'état considère celui-ci comme (pour faire vite) un instrument au service d'une classe sociale. Il y a donc bien une différence de ce point de vue entre l'état russe d'avant 17 qui était un état bourgeois et celui d'après la révolution, état d'un type nouveau au service de la classe ouvrière. Et cette différence était une différence de nature sociale. Et avec la victoire du stalinisme en URSS s'est posée la question de savoir si l'état était redevenu un état bourgeois. Répondant à cette question par la négative, Trotsky en vient à formuler la caractérisation d'Etat ouvrier dégénéré, un état qui était le produit d'une révolution prolétarienne mais où la classe ouvrière a été chassée du pouvoir par une caste parasitaire bureaucratique. La question de la "nature" de la Russie actuelle n'est donc, ni celle de l'essence ou de l'âme de la Russie, ni celle de son contenu idéologique, mais justement de son contenu social, la question de savoir qui l'état russe actuel défend (et ça peut aussi se répercuter sur le plan idéologique, mais c'est encore une autre question). Là où tu as raison, c'est que c'est le reflet de cette réalité sociale dans le domaine de la pensée ... mais de la notre. Il s'agit d'une catégorie d'analyse, et une telle caractérisation n'a d'intérêt que pour définir une politique pas pour connaître "en soi" la nature des choses.
a écrit : Mais pour en revenir à la Russie, la seule rupture que je vois c'est la révolution russe. Depuis il y a continuité. La position de la majo me plait, elle ouvre la porte au capitalisme d'Etat.

Je laisse aux camarades qui défendent la position majoritaire te répondre, mais je ne vois pour le coup pas bien en quoi leur position "ouvre la porte" au capitalisme d'état (ou alors j'ai pas bien compris ce que tu veux dire)
Barnabé
 
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Message par pelon » 24 Déc 2003, 00:59

(wolf @ lundi 22 décembre 2003 à 18:24 a écrit :A en cropire les "fondements programamtiques"

a écrit :Le Programme de transition est également la clé de la compréhension de la dégénérescence bureaucratique du premier État ouvrier et de toutes les déformations introduites par le stalinisme dans le programme et dans les valeurs fondamentales du mouvement ouvrier.


Avec un tel point de départ (faux) on peut attendre longtemps que l'UCI reconnaisse que le capitalisme est redevenu dominant en Russie/URSS.



Quel est ce mauvais point de départ. Je rappelle qu'il s'agit, à partir de 3 textes fondamentaux, qui ne peuvent évidemment tout expliquer, quelles sont nos positions. Qu'est ce qui manque dans la partie que j'ai souligné ?
Ne serais-tu pas, cher Wolf, pris en flagrant délit de pinaillage comme sur le fait que nous ayions dit dictature démocratique du prolétariat. Nous nous réclamons bien de la dictature du prolétariat mais nous nous réservons le droit de dire que c'est la dictature d'une classe, ce qui n'est pas la compréhension habituelle du mot aujourd'hui. Oui, nous essayons de nous adresser aux travailleurs au-delà de 3 militants de Fo ex-PT et nous nous réservons le droit d'expliquer les idées de Lénine en tenant compte de ce que les mots veulent dire aujourd'hui. Il est vrai que si nous n'avions pour seul objectif de gagner quelques militants d'une organisartions trotskyste rivale, nous écririons peut-être comme vous. Mais c'est précisément ce que nous ne voulons pas.
Je ne compte donc pas polémiquer ad eternam sur le texte "fondements programatiques" sauf si tu trouves quelque chose qui mérite la peine d'être critiqué. Pour le moment je n'ai rien vu si ce n'est quelqu'un qui cherche la petite bête..


a écrit :L'U.R.S.S. et les tâches de l'époque de transition

L'UNION SOVIÉTIQUE est sortie de la révolution d'Octobre comme un État ouvrier. L'étatisation des moyens de production, condition nécessaire du développement socialiste, a ouvert la possibilité d'une croissance rapide des forces productives. Mais l'appareil d'État ouvrier a subi entre-temps une dégénérescence complète, se transformant d'instrument de la classe ouvrière en instrument de violence bureaucratique contre la classe ouvrière et, de plus en plus, en instrument de sabotage de l'économie. La bureaucratisation d'un État ouvrier arriéré et isolé et la transformation de la bureaucratie en caste privilégiée toute-puissante sont la réfutation la plus convaincante - non seulement théorique, mais pratique - de la théorie du socialisme dans un seul pays.

Ainsi, le régime de URSS renferme en soi des contradictions menaçantes. Mais il continue à rester un ÉTAT OUVRIER DÉGÉNÉRÉ. Tel est le diagnostic social.


Le pronostic politique a un caractère alternatif : ou la bureaucratie, devenant de plus en plus l'organe de la bourgeoisie mondiale dans l'État ouvrier, renversera les nouvelles formes de propriété et rejettera le pays dans le capitalisme; ou la classe ouvrière écrasera la bureaucratie et ouvrira une issue vers le socialisme.

Pour les sections de la IV° Internationale, les procès de Moscou n'ont pas été une surprise ni le résultat de la démence personnelle du dictateur du Kremlin, mais les produits légitimes de Thermidor. Ils sont nés des frictions intolérables au sein de la bureaucratie soviétique, qui, à leur tour, reflètent les contradictions entre la bureaucratie et le peuple et, aussi, les antagonismes qui s'approfondissent à l'intérieur du "peuple" lui-même. Le "fantastique" sanglant des procès montre qu'elle est la force de tension des contradictions et annonce ainsi l'approche du dénouement.

Les déclarations publiques d'anciens agents du Kremlin à l'étranger, qui ont refusé de rentrer à Moscou, ont irréfutablement confirmé, à leur manière, qu'au sein de la bureaucratie il y a toutes les nuances de la pensée politique : depuis le véritable bolchevisme (I. Reiss) jusqu'au fascisme achevé (Th. Boutenko). Les éléments révolutionnaires de la bureaucratie, qui constituent une infime minorité, reflètent, passivement il est vrai, les intérêts socialistes du prolétariat. Les éléments fascistes, et en général contre-révolutionnaires, dont le nombre augmente sans cesse, expriment de façon de plus en plus conséquente les intérêts de l'impérialisme mondial. Ces candidats au rôle de compradores pensent, non sans raison, que la nouvelle couche dirigeante ne peut assurer ses positions privilégiées qu'en renonçant à la nationalisation, à la collectivisation et au monopole du commerce extérieur, au nom de l'assimilation de la "civilisation occidentale", c'est-à-dire du capitalisme. Entre ces deux pôles, se répartissent des tendances intermédiaires et floues, de caractère menchevique, socialistes-révolutionnaire ou libéral, qui gravitent vers la démocratie bourgeoise.

Dans la société dite "sans classes" elle-même, il y a, sans aucun doute, les mêmes groupements que dans la bureaucratie, mais avec une expression moins claire et dans une proportion inverse : les tendances capitalistes conscientes, propres surtout à la couche prospère des kolkhoziens, ne caractérisent qu'une infime minorité de la population. Mais elles se trouvent une large base dans les tendances petites-bourgeoises à l'accumulation privée qui naissent de la misère générale et que la bureaucratie encourage consciemment.

Sur la base de ce système d'antagonismes croissants, qui détruisent de plus en plus l'équilibre social, se maintient, par des méthodes de terreur, une oligarchie thermidorienne qui, maintenant, se réduit surtout à la clique bonapartiste de Staline.

Les derniers procès ont été un coup contre la gauche. Cela est vrai aussi de la répression contre les chefs de l'opposition de droite, car, du point de vue des intérêts et des tendances de la bureaucratie, le groupe de droite du vieux parti bolchevik représentait un danger de gauche. Le fait que la clique bonapartiste, qui craint aussi ses alliés de droite, du genre de Boutenko, se soit trouvée contrainte, pour assurer son maintien, de recourir à l'extermination presque générale de la génération des vieux bolcheviks, est la preuve indiscutable de la vitalité des traditions révolutionnaires dans les masses, comme du mécontentement croissant de ces dernières.

Les démocrates petits-bourgeois de l'Occident, qui acceptaient, hier encore, les procès de Moscou pour argent comptant, répètent aujourd'hui avec insistance qu' "en URSS, il n'y a ni trotskysme ni trotskystes". Ils n'expliquent cependant pas pourquoi toute l'épuration se fait précisément sous le signe de la lutte contre ce danger. Si l'on prend le "trotskysme" comme un programme achevé, à plus forte raison comme une organisation, le "trostkysme" est sans doute extrêmement faible en URSS. Cependant, sa force invincible est d'exprimer, non seulement la tradition révolutionnaire, mais aussi l'opposition présente de la classe ouvrière elle-même. La haine sociale des ouvriers pour la bureaucratie - c'est précisément cela qui constitue, aux yeux de la clique du Kremlin, le "trotskysme". Elle craint mortellement, et avec pleine raison, la rencontre de la sourde révolte des ouvriers et de l'organisation de la IV° Internationale.

L'extermination de la génération des vieux bolcheviks et des représentants révolutionnaires de la génération intermédiaire et de la jeune génération a détruit encore davantage l'équilibre politique en faveur de l'aile droite, bourgeoise, de la bureaucratie et de ses alliés dans le pays. C'est de là, c'est-à-dire de la droite, qu'on peut s'attendre, dans la prochaine période, à des tentatives de plus en plus résolues de réviser le régime social de l'URSS, en le rapprochant de la "civilisation occidentale", avant tout de sa forme fasciste.

Cette perspective rend fort concrète la question de la "défense de l'URSS". Si demain la tendance bourgeoise-fasciste, bref la "fraction Boutenko", entre en lutte pour la conquête du pouvoir, la "fraction Reiss" prendra inévitablement sa place de l'autre côté de la barricade. Se trouvant momentanément l'alliée de Staline, elle défendra, bien entendu, non pas la clique bonapartiste de celui-ci, mais les bases sociales de l'URSS, c'est-à-dire la propriété arrachée aux capitalistes et étatisée. Si la "fraction Boutenko" se trouve en alliance militaire avec Hitler, la "fraction Reiss" défendra l'URSS contre l'intervention militaire, à l'intérieur de l'URSS, aussi bien que sur l'arène mondiale. Toute autre conduite serait une trahison.

Ainsi, s'il n'est pas possible de nier par avance la possibilité, dans des cas strictement déterminés, d'un "front unique" avec la partie thermidorienne de la bureaucratie contre l'offensive ouverte de la contre-révolution capitaliste, la principale tâche politique en URSS reste, malgré tout, le RENVERSEMENT DE LA BUREAUCRATIE THERMIDORIENNE ELLE-MÊME. Le prolongement de sa domination ébranle chaque jour davantage les éléments socialistes de l'économie et accroît les chances de restauration capitaliste. C'est dans le même sens qu'agit aussi l'Internationale communiste, agent et complice de la clique stalinienne dans l'étranglement de la révolution espagnole et dans la démoralisation du prolétariat international.

De même que dans les pays fascistes, la principale force de la bureaucratie n'est pas en elle-même, mais dans le découragement des masses, dans leur manque d'une perspective nouvelle. De même que dans les pays fascistes, dont l'appareil politique de Staline ne se distingue en rien, sinon par une plus grande frénésie, seul un travail préparatoire de propagande est actuellement possible en URSS. De même que dans les pays fascistes, ce sont les événements extérieurs qui donneront vraisemblablement l'impulsion au mouvement révolutionnaire des ouvriers soviétiques. La lutte contre l'I.C. sur l'arène mondiale est actuellement la plus importante partie de la lutte contre la dictature stalinienne. Bien des choses permettent de croire que la désagrégation de l'I.C., qui n'a pas d'appui direct dans la Guépéou, précédera la chute de la clique bonapartiste et de toute la bureaucratie thermidorienne en général.

La nouvelle montée de la révolution en URSS commencera, sans aucun doute, sous le drapeau de la LUTTE CONTRE L'INÉGALITÉ SOCIALE ET L'OPPRESSION POLITIQUE.


A bas les privilèges de la bureaucratie !
A bas le stakhanovisme !
A bas l'aristocratie soviétique avec ses grades et ses décorations !
Plus d'égalité dans le salaire de toutes les formes de travail !
La lutte pour la liberté des syndicats et des comités d'usine, pour la liberté de réunion et de la presse, se développera en lutte pour la renaissance et l'épanouissement de la DEMOCRATIE SOVIÉTIQUE.

La bureaucratie a remplacé les soviets, en tant qu'organes de classe, par la fiction du suffrage universel, dans le style de Hitler-Goebbels. Il faut rendre aux soviets, non seulement leur libre forme démocratique, mais aussi leur contenu de classe. De même qu'auparavant la bourgeoisie et les Koulaks n'étaient pas admis dans les soviets, de même maintenant LA BUREAUCRATIE ET LA NOUVELLE ARISTOCRATIE DOIVENT ÊTRE CHASSÉES DES SOVIETS. Dans les soviets, il n'y a place que pour les représentants des ouvriers, des travailleurs des kolkhozes, des paysans et des soldats rouges.

La démocratisation des soviets est inconcevable sans la LÉGALISATION DES PARTIS SOVIETIQUES. Les ouvriers et les paysans eux-mêmes, par leurs libres suffrages, montreront quels partis sont soviétiques.

- RÉVISION DE L'ÉCONOMIE PLANIFIÉE du haut en bas, dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs ! Les comités d'usine doivent reprendre le droit de contrôle sur la production. Les coopératives de consommation, démocratiquement organisées, doivent contrôler la qualité des produits et leurs prix.

- RÉORGANISATION DES KOLKHOZES en accord avec la volonté des kolkhoziens et selon leurs intérêts !

La politique internationale conservatrice de la bureaucratie doit faire place à la politique de l'internationalisme prolétarien. Toute la correspondance diplomatique du Kremlin doit être publiée. A BAS LA DIPLOMATIE SECRÈTE !

Tous les procès politiques montés par la bureaucratie thermidorienne doivent être révisés, dans les conditions d'une publicité complète et d'un libre examen. Les organisateurs des falsifications doivent en supporter le châtiment mérité.

Il est impossible de réaliser ce programme sans le renversement de la bureaucratie, qui se maintient par la violence et la falsification. Seul, le soulèvement révolutionnaire victorieux des masses opprimées peut régénérer le régime soviétique et assurer sa marche en avant vers le socialisme. Seul, le parti de la IV° Internationale est capable de mener les masses soviétiques à l'insurrection.


A bas la clique bonapartiste de Caïn-Staline !
Vive la démocratie soviétique !
Vive la révolution socialiste internationale !
pelon
 
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Inscription : 30 Août 2002, 10:35

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