(alex @ mercredi 7 janvier 2004 à 13:32 a écrit : Faupatronim, tu fais un procès d'intention à la ligue car pour la présidentielle, la LCR avait, pour une fois, dit très clairement qu'elle n'appelerait pas à voter PS au second tour ! Et je pense que l'on a pas plus d'assurance aujourd'hui pour les élections à venir...
Effectivement elle n'a pas voté pour le PS... mais pour la droite ! Est-ce là un procès d'intention que de le constater ? Avions nous raison de nous poser la question de ce que ferait vraiment la LCR ? Et bien, au vu de ce vote, il me semble que la réponse est évidente... Aujourd'hui on n'a pas beaucoup plus d'assurance, sauf qu'il y a deux élections et que si la LCR piétine l'accord, il sera facile de montrer que nous ne l'acceptons pas lors des européennes.
a écrit :L'ultimatum de l'époque "il n'y aura pas de discussion, vous nous soutenez sur l'intégralité de notre programme ou rien" amenait inévitablement et volontairement à la désunion.
Il n'est pas vrai qu'il n'y a pas eu de discussions. Et il y a eu aussi 6 mois de discussions pour les municipales quelques mois auparavant ! Les présidentielles sont des élections où il y a 1 seul candidat, par définition. Déclarer Arlette candidate LO/LCR après des municipales où nous défendions des politiques très différentes n'avait pas trop de sens. Et si la LCR voulait défendre ce que disait Arlette, rien de plus simple : il suffisait de sortir des affiches signées LCR, avec les formulations LCR et de soutenir cette candidature. Y compris en rajoutant des choses que nous ne disions pas car nous n'avons rien exigé, contrairement à ce que tu dis. Je ne vois aucun problème à cela. C'est d'ailleurs ce qu'à fait LO avec la candidature Krivine en 73...
Et je ne crois pas non plus que cette position a été mauvaise pour l'extrême gauche en général et la LCR en particulier : nous n'aurions certainement pas fait 10% ensemble et la Ligue a profité à plein de cette campagne.
a écrit :Non, un mauvais score de l'extrème-gauche n'aurait pas pu passer inaperçu après les "bons scores" précédents mais plutôt comme un retour "au bercail" des électeurs de gauche. Idem à l'avenir.
Il vaut mieux un bon score, évidemment, ça a plein d'avantages. Mais si, je pense que cela serait passé largement inaperçu (sauf de nous), autant que les 10% sont oubliés par la plus grande part de l'électorat très peu politisée. Ce qui a marqué les esprits c'est Le Pen.
a écrit :La démoralisation dans les faits des travailleurs en 2001 existait déjà et n'est pas propre à 2003-2004 ainsi que la montée en puissance du FN;
Je ne voie donc pas ce qui change vraiment dans l'appréciation de la situation politique entre 2001 ( date des discussion pour la présidentielle) et 2003.
La démoralisation existe même depuis avant 2001, évidement. Mais depuis les présidentielles il y a un gouvernement de droite, des attaques profondes et directes et à l'autre bout une gauche et des syndicats incapables de donner des perspectives politiques. Car la droite ne fait que mettre en place brutalement ce que la gauche avait commencé honteusement. L'extrême gauche apparaît à certains comme une force qui peut faire avancer les choses. Nous avons voulu montrer que nous sommes prêts à nous unir électoralement s'il le faut et que si nous faisons un mauvais score, ce n'est pas à cause des querelles de chapelles des trotskistes mais à cause de la situation. Si nous faisons un bon score c'est bien sûr encore mieux, mais je n'y crois pas trop pour l'instant (mais en 3 mois, il peut se passer des choses).
a écrit :Un autre argument de LO ( dans LDC) que je n'avais pas trouvé très politique à l'époque était que de toute façon bon nombre de ses militants n'avait pas envie de faire une campagne commune.
Oui, mais pas seulement ceux de LO. Nous sommes attentifs à comment ces accords sont acceptés dans la Ligue. Aux présidentielles je pense que des opposants à l'accord y auraient étés largement plus de 30%...
a écrit :Si aujourd'hui c'est différent, c'est pas uniquement parce que les militants ont envie d'une campagne commune mais à la volonté unioniste des électeurs pour contrer le FN devenu trop important, et éviter au mieux la dégringolade des législatives qui a vu LO à 1% ( et encore parce que la LCR n'était pas présent partout), et à une ligue qui a fait ses preuves sur le terrain électoral.
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu dis. Mais on ne sent pas, à mon avis, de poussée autour de nous pour que l'extrême gauche s'unisse contre Le Pen. Et faire un score de 1%, c'est bien triste, mais ce n'est pas là le problème. Le problème c'est donner des perspectives politiques, le moral, à la classe ouvrière, dans la limite de nos moyens. Ca passe parfois, à notre avis, par le fait de se présenter seul, avec une politique la plus claire possible. Ca passe parfois par des compromis politiques avec la LCR pour se présenter en commun. On se trompe peut-être de temps en temps mais on raisonne de ce point de vue, pas pour avoir des élus ou pour la "suprématie sur l'extrême gauche" comme ont pu le dire quelques idiots qui ont une vision policière de l'histoire.
a écrit :Il n'y a pas eu rectification du tir après la présidentielle, LO s'est présentée seule aux législatives avec le score que l'on connait, et comme le dit Faupatronim cela pèse et a pesé aussi sur le moral de la petite frange de l'électorat qui regarde vers l'extrème-gauche..
Evidemment on ne pouvait pas se présenter avec un parti qui venait à peine de faire voter Chirac ! Et nos scores ont étés le fruit des élections présidentielles qui ont précédées : ce qui a démoralisé c'est le front républicain, le vote Chirac, pas la désunion de l'extrême gauche !