Laguiller et Krivine entrent en résistance

[pelon]

Ils lancent leur campagne en terre communiste
Laguiller et Krivine entrent en «résistance»

Elsa Freyssenet
[26 janvier 2004]

C'était leur première sortie électorale commune depuis les européennes de 1999, et ils avaient choisi la ville communiste de Saint-Denis. La porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, et de son alter ego de la LCR, Alain Krivine, sont tous deux candidats aux régionales en Ile-de-France : elle est tête de liste régionale et tête de section départementale en Seine-Saint-Denis ; lui est en deuxième position sur ce département. Tous deux ont passé une bonne demi-heure à proximité du marché. Les témoignages de sympathie recueillis ont été le fait de passants, suffisamment motivés pour se frayer un passage entre la vingtaine de militants trotskistes et les journalistes qui entouraient les candidats.

Les troupes de LO et de la LCR, qui d'habitude vendent leur journal chacun de leur côté, s'étaient, pour l'occasion, regroupées au même endroit. Relayant le message de leurs candidats aux régionales de mars : «Voter pour nous est la seule façon de dire son opposition aux politiques de la droite et de la gauche, sans voter Front national», répète Arlette Laguiller. Alain Krivine justifie la présence du tandem LO-LCR aux élections : «Le principal responsable de notre accord, c'est le baron Seillière. Le Medef occupe l'Elysée et Matignon» et les trotskistes ne font «pas confiance à la gauche gouvernementale pour organiser la résistance».

Jeudi, le PS et le PCF se sont mis d'accord pour coordonner leur «riposte» au gouvernement mais ils ont exclu la LCR de leur front commun, cette dernière refusant de choisir entre droite et gauche au second tour des régionales. «Désormais, pour descendre dans la rue, il faudrait s'engager à voter pour la gauche plurielle. C'est une petite manoeuvre minable», s'insurge Krivine.

Le tandem LO-LCR voudrait incarner le «débouché politique» des «classes populaires» et de «tous ceux qui sont descendus dans la rue» au printemps 2003. Il faut donc disqualifier la concurrence. Alain Krivine critique la liste, ouverte à des acteurs du mouvement social, que Marie-George Buffet doit présenter ce soir au gymnase Japy à Paris : «C'est une liste du PCF, dirigée par une ex-ministre communiste qui est élargie à d'anciens militants du PCF. Ce n'est pas une liste du mouvement social», affirme-t-il.

Malgré tout, la concurrence que les candidats d'extrême gauche semblent le plus craindre est celle du FN qui axe désormais son discours sur «l'insécurité sociale». «Les travailleurs ne sont pas sans mémoire et savent bien que c'est notre programme depuis des années», veut croire Arlette Laguiller. Pour s'en assurer, elle souligne que, dans l'enceinte du conseil régional, les «élus FN tiennent un discours xénophobe, anti-travailleurs, anti-fonctionnaires et anti-grève». Et Krivine d'insister : «Le FN serait le pire des recours. Sa politique est contraire aux intérêts de la classe ouvrière.»


 

[alex]

Le PCF s'allie avec une certaine Alternative Citoyenne;
Ca regroupe qui ?