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Tandem détonant, les têtes d'affiche de LO et de la LCR ont trouvé leurs marques.
Laguiller et Besancenot, paire d'élections
Par Christophe FORCARI
samedi 07 février 2004
Rouen envoyé spécial
«Un gars, une vieille.» Vite fait, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller ont été rebaptisés par les Guignols de l'info sur le modèle du feuilleton Un gars, une fille. Où la sexagénaire de Lutte ouvrière (LO), un brin maternelle, recommande au turbulent trentenaire de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) de relire l'intégrale du Capital de Marx. Un vrai choc générationnel à l'extrême gauche. L'enfant de Porto Alegre et des luttes altermondialistes acoquiné, le temps de la campagne des régionales et des européennes, avec la dernière des bolcheviks français. Et pourtant, ça marche. «Vous savez, avec Olivier, ce n'est pas comme avec Alain. On n'en est encore qu'aux balbutiements», minaude la porte-parole de LO. «Que ne va-t-on pas dire sur notre tandem politique ? lance Olivier Besancenot sous les voûtes d'une ancienne église reconvertie en salle de réunion pour leur premier meeting de campagne commun, à Rouen. Que c'est l'alliance de la carpe et du lapin. Que ce n'est qu'une opération marketing sponsorisée par la Poste et le Crédit Lyonnais. Il s'agit juste d'un accord militant, sur des bases politiques.»
Mayonnaise. Négociées depuis le mois de juillet, ces bases politiques sont reprises à l'unisson par les deux représentants de l'extrême gauche, sans qu'il soit possible de glisser l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes entre eux. «Chacun fait son jus dans son coin, mais cela fonctionne», se réjouit Alain Krivine, porte-parole de la LCR. Laguiller lit consciencieusement, comme toujours, les pages de son discours et le jeune postier improvise à partir de quelques notes couchées sur une feuille volante. A Rouen, juste avant le début de leur réunion publique, les deux têtes d'affiche s'isolent un instant dans la sacristie pour ajuster leurs interventions. Elles se téléphonent parfois pour caler leurs apparitions sur les télés ou à la radio. «On se connaît quand même depuis quelque temps», précise Olivier Besancenot. Depuis l'époque où il était attaché parlementaire d'Alain Krivine au Parlement européen, «la mayonnaise prend bien entre nous deux. Elle a un comportement fraternel et sympa».
«Il n'y a pas de raison que LO nous fasse des poussées d'urticaire sur la tonalité d'une campagne qu'elle a imposée», constate Christian Picquet, membre du bureau politique de la LCR et principal opposant à l'accord électoral conclu avec LO. Notamment en raison de la décision des amis de Laguiller de ne pas appeler à voter à gauche au second tour des régionales, sauf dans le cas où le FN aurait véritablement une chance de gagner une région. De quoi bousculer les habitudes de la LCR qui, pendant des années, a fait de la lutte contre l'extrême droite son fonds de commerce.
Flèches. Sur le FN, le discours de LO a néanmoins un peu évolué. Laguiller ne réserve plus ses flèches à une droite et une gauche «alliées du grand capital», mais décoche quelques traits en direction du «milliardaire démagogue Le Pen». «C'est vrai qu'il y a une inflexion du discours d'Arlette vis-à-vis du FN depuis leur caravane d'été. Ils se sont aperçus que, dans les régions où ils sont forts, une grande partie de leur électorat était tentée par le vote d'extrême droite», explique Olivier Sabado, membre de la direction de la LCR. «Le problème, c'est qu'une partie des pauvres pensent que, pour se faire entendre, il faut voter Le Pen», prévient Laguiller. La lutte contre le FN, c'est en quelque sorte, pour LO, l'effet Besancenot.
© Libération
Décidemment Forcari se complait dans la contre-vérité :
1) que ce soit ou non sous influence de LO, la LCR avait abandonné le vote pour la gauche au 2ème tour indépendamment de l'accord.
2) LO a toujours, dans ses discours, "décoché ses flèches" au "démago d'extrême-droite" et comme nous publions tous nos discours de campagne, c'est assez facile à vérifier. Mais Forcari tient-il à informer honnêtement ?