Quatrième Internationale

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par pelon » 15 Déc 2002, 12:42

(stef @ Sunday 15 December 2002, 10:00 a écrit :Cette discussion est totalement biaisée.

Je suis pratiquement sur que ce ne sont pas les errements des années 40 - que je ne remets pas en cause - qui étaient en jeu dans le refus de l'UC de participer à l'unification de 44.

C'est la politique bien concrète à suivre alors, en 1944-45 - j'en met ma main au feu.

Juste un test. Le PCI d'alors - non sans erreurs énormes - combattait sur la ligne du gouvernement PCF-SFIO-CGT face à la coalition de De Gaulle et des partis ouvriers.

Pelon va-t-il nous dire que ceci lui va ? Va-t-il nous dire que cela n'aurait l'obstacle à l'unification ? Si ça ne l'avait pas été, quel sérieux !

Je dis et redis que le principal reproche organisationnel de Trotsky aux organisations qui se réclamaient de lui était leur incapacité à militer dans la classe ouvrière. Pour LT, c'était fondamental non seulement pour pouvoir intervenir dans la CO mais aussi pour se prémunir (au moins partiellement) de certains défauts de la petite bourgeoisie. LT pensait qu'une bonne base ouvrière aurait remis à leur place bien des conflits secondaires, cette tendance à la discussion non suivie d'action, le caudillisme etc. LT pensait que le nature petite bourgeoise de ces organisations était compréhensible (de nature historique) mais qu'il fallait une politique volontariste en direction de la CO. Dans les oeuvres, on trouve des tas de textes, y compris des conseils très concrets. Par exemple, je me souviens qu'il discutait avec les SWP s'il fallait ou non aller dans les bals pour rencontrer la jeunesse ouvrière.
Quand Barta constitue son groupe pendant la guerre, il veut faire la démonstration qu'il est possible de travailler dans la CO y compris les forteresses staliniennes.
C'est de cela et de l'attitude des autres trotskystes pendant la guerre qu'il voulait discuter. Au lieu de cela, il y a eu une critique rapide des erreurs des uns et des autres et la IV (ou ce qu'il en restait) s'est votée l'amnistie.
Sur un autre point :
La politique du gouvernement de l'après-guerre a surtout été marqué par le rôle de flics du PC sur la CO. Les cadres du PC poussaient à la production "pour la reconstruction de la France". L'absentéisme était combattu par les membres du PC qui n'hésitaient pas à prendre des sanctions contre les jeunes ouvriers.
C'est tout cela que nos quelques camarades ont eu à combattre en particulier à Renault.
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Message par pelon » 15 Déc 2002, 12:46

(wolf @ Sunday 15 December 2002, 10:07 a écrit :C'est incorrect de parler de réunification sans principes (comme cell concernant les pablistes et le SWP en 1963). En effet, dès février 1944, la conférence européenne de la IV a consacré une partie de ses travaux au bilan de l'activi(té pendant la guerre, et a notamment condamné, et PUBLIQUEMENT, laligne menée par le POI sur la question nationale, ainsi que les thèses de 1942 du secrétariat européen. Cest textes étaient connus de tous au printemps 1944.
De plus, un bulletin intérieur était publié dans le cadre de la marche à l'unification.

Donc ces arguments sont faux. D'ailleurs, le groupe Barta à l'époque indique surtout qu'il n'a pas confiance et qu'il attend de voir ("donnez l'exemple, vousd qui êtes gros").

Mais surtout: la place du PCI dans les usines, notamment, le travail fait pendant la guerre, la ligne du front ouvrier, la constitution de groupes ouvriers, la direction de luttes, le maintien de la publication de la vérité, la publication de arbeiter und soldat et la création de cellules dans l'armée allemande, tout ceci indique que l'appréciation portée en 1939 sur le PCI - au pire moment pour quitter le navire, on en convindra - était tout simplement fausse. c'était n'en voir que les défauts que de le quitter sans chercher à la redresser. C'était au final un choix, confirmé par le refus de la réunification sous l'égide de la IV en 1944: celui d'affirmer ses traits de petit groupe contre l'intérêt de l'ensemble du mouvement.

Et , j'y viendrai, la scission de 1951 en france n'est pas la reproduction de la division POI CCI (sans parler que Lambert n'était ni dans l'un ni dansl'autre en 1944).

Je reviendrai (manque de temps) sur l'auto-amnistie des organisations trotskyste. Mais tu sembles voir une organisation là où il y avait des militants isolés.
En plus, il y a un problème de méthode. Dirais-tu qu'Alfred Rosmer ne pouvait se revendiquer de la 4ème par exemple?
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Message par Louis » 15 Déc 2002, 18:54

ce qu'il faut noter dans cette discussion c'est que la continuité entre toutes les organisations se revendiquant peu ou prou du trotskysme a été détruite et basta : elles n'ont rien a voir ensemble et c'est pas parce que nous avons "quelquefois" le meme vocabulaire que nous parlons de la meme chose, au contraire. Pour moi cette histoire n'est qu'une source de confusion supplémentaire
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Message par Louis » 15 Déc 2002, 19:38

"ceux qui ne sont pas capables d'apprendre du passé sont voués à le répéter".

C'est pour ça que je dis qu'on ne gagne rien a vouloir "regagner" une continuité qui a été rompue (je parle évidemment des différents morceaux de la 4, et non de ceux qui n'en ont jamais vraiment fait partie) C'est comme vouloir refonder "le" véritable parti communiste des années 20, c'est un projet voué a l'échec

[QUOTE(wolf@jdevraismacheterdes lunettes)]
Donc, pour prendre l'aspect positif des choses, tu es d'avis que ton organisation devrait immédiatement cesser de se réclamer de la quatrième internationale - avec laquelle la continuité a été détruite. j'ai compris?
[/QUOTE]
notre projet n'est pas de fonder une 4° internationale "correspondant a celle que Trotsky aurait voulu" ce projet a disparu entre les dérives sectaires de certains et les aventures d'autre
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Message par pelon » 15 Déc 2002, 19:58

On parle des trotskystes pendant la guerre. Petit rappel pour ceux qui connaissent moins.
Au début de la guerre, 2 organisations se réclamaient du trotskysme : l'"officielle", le POI dirigée par Naville et le PCI de Raymond Molinier et Pierre Frank. Elles entrèrent toutes les 2 dans le PSOP de Marceau Pivert (sur les conseils de Trotsky) mais connurent malgré tout une désagrégation rapide.
La section "officielle" fut désertée par Naville et dirigée alors par un jeune, Marcel Hic. Elle s'appela un temps "Comités français de la IVème" avant de redevenir le POI. après le défaite de l'armée française en 1940, son CC adopta à l'unanimité une résolution qui faisait une différence entre les ailes collaboratrice et "indépendante" de l'impérialisme français et au nom d'une lutte nationaliste, disait "c'est à la fraction française de la bourgeoisie que nous tendons la main". Quelques semaines plus tard le POI proposait de céer des "comités de Vigilance Nationale". Comme déviation nationaliste, cela se posait là.
L'autre organisation trotskyste était donc l'héritière du PCI d'avant-guerre. Raymond Molinier et Pierre Frank étaient partis pour l'Angleterre (Frank arrêté en Angleterre où il restera enfermé dans un camp de concentration jusqu'à la fin de la guerre). Cette organisation était connue en 1942 sous le nom de son journal, "La Seule Voie" et puis à partir de 43 comme le CCI (comité communiste internationaliste). Une partie de la direction du CCI, Henri Molinier et Foirier était convaincue que l'URSS était devenue un capitalisme d'Etat fasciste, successeur du capitalisme. Soutenus par la direction du CCI, Henri Molinier et Foirier entrèrent donc dans une organisation fasciste.

La fusion de 1944 se présentait donc dans les meilleures conditions.
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Message par Louis » 15 Déc 2002, 20:04

(wolf @ Sunday 15 December 2002, 20:53 a écrit :Franchement, lcr, tu te moques.
je suis au (grand) regret de te rappeler que l'organisation à laquelle tu appartiens s'appelle "quatrième internationale".

Je te donne volontiers acte qu'elle n'ait rien à voir avec celle que Trotsky aurait voulu.
Mais ce qui est sans doute source de "confusion", c'est que des militants qui disent eux même que leur projet n'a plus rien à voir avec celui de la IV utilisent, usurpent ce nom. précisément parce que c'est revendiquer une certaine continuité, non?

Par ailleurs, je t'en donnerai acte, à mon regret: nous pensons qu'il n'est plus possible de reconstruire la quatrième internationale.

Effectivement, l'organisation auquelle j'appartiens s'appelle 4° internationale. Et quand je dis que l'on ne peut pas remonter le passé, cela ne veux pas dire qu'il ne faille pas en tenir compte.
Personnelement, je pense qu'il ne sert a rien de vouloir reconstituer les morceaux épars d'un mouvement qn'a pas existé le mouvement trotskyste "unifié") Et d'une certaine façon, autant je pense qu'un "bloc de radicalité" suffisemment puissant pourrait etre fonctionnel contrairement a un "bloc révolutionnaire" qui n'a aucune sorte de réalité et d'efficacité. Je me réjouit que la direction de la ligue commence a s'en rendre compte.
Louis
 
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