a écrit :
Jacques Chirac touché par l'affaire Juppé
11 février 2004 - Bien plus que celle d'Alain Juppé, c'est finalement l'image de Jacques Chirac qui sort ternie de l'affaire des emplois fictifs du RPR. Le chef de l'Etat perd 7 points de bonnes opinions dans la dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point, alors qu'Alain Juppé, soutenu par les proches de l'UMP, en gagne 5. On notera par ailleurs les progressions de Jean-Marie Le Pen (+4), d'Arlette Laguiller (+6) et d'Olivier Besancenot (+7), qui présagent d'une possible poussée du vote contestataire aux prochaines élections régionales.
Effet boomerang ? Si la condamnation d'Alain Juppé dans l'affaire de financement du RPR n'a pas nuit à sa popularité – le député-maire de Bordeaux gagne même 5 points de jugements favorables – Jacques Chirac semble en revanche atteint. Les bonnes opinions sur l'action du chef de l'Etat baissent de 7 points sur l'ensemble de l'échantillon. Il reste fortement soutenu dans son propre camp (89% d'avis favorables chez les proches de l'UMP), mais subit la mauvaise humeur des sympathisants de gauche (27% d'avis favorables, -12 points). Par rapport à la baisse de popularité du Président de la République, la stabilité relative des avis envers Jean-Pierre Raffarin est plutôt encourageante pour le Premier ministre (43% de jugements favorables, -1, contre 55% de jugements défavorables, +3).
Parmi les autres personnalités politiques testées, les performances d'Olivier Besancenot, d'Arlette Laguiller et de Jean-Marie Le Pen sont à relever. Plus d'un Français sur trois a aujourd'hui une bonne opinion de l'action du chef de file de la Ligue Communiste Révolutionnaire (36%, +7 points), et près de quatre sur dix émettent un jugement favorable par rapport à Arlette Laguiller (39%, +6 points). Sans atteindre ce niveau de soutien, l'action de Jean-Marie Le Pen séduit tout de même près d'un Français sur quatre (23%, +4 points), soit son record de popularité depuis août 1996. Il enregistre également la plus forte progression du mois chez les sympathisants de droite (+12 points de bonnes opinions).
Le contexte semble donc propice à une montée du vote protestataire aux élections régionales. D'ailleurs une nouvelle mesure d'intentions de vote vient confirmer ces hausses de popularité. Crédité aujourd'hui de 13 à 15% d'intentions de vote, le FN semble déjà très fort à un mois et demi du scrutin. Lors de la Présidentielle 2002, ce n'est qu'en toute fin de campagne que l'on avait enregistré une poussée spectaculaire des intentions de vote en faveur de ce mouvement. A l'autre bout du spectre politique, la fourchette pour l'extrême gauche va de 4 à 7%. Cette fourchette assez large prend en compte le niveau d'indécision des sympathisants d'extrême gauche, très élevé. Mais avec une intention de vote moyenne à 6%, on peut penser que les listes LO-LCR ont les moyens d'améliorer leur score de 1998. Le rapport de force entre droite et gauche parlementaires reste favorable à la droite (39,5 contre 35,5%).
Canal Ipsos