sur la manif d'aujourdhui sur LCI
De 6 000 personnes (selon la police) à 12 000 (pour les organisateurs) ont participé ce samedi aux manifestations organisées dans plusieurs villes par un collectif d'associations musulmanes, laïques et d'extrême gauche contre l'interdiction du voile islamique à l'école.
Alors que le projet de loi sur l'application de la laïcité à l'école, qui interdit le port de signes religieux ostensibles, a été adopté mardi en première lecture par les députés, le collectif "une école pour tous-tes contre les lois d'exclusion" estime que cette loi aura pour conséquence de "creuser d'avantage +l'inégalité républicaine+". Ces manifestations, intervenant après celles des 21 décembre, 17 janvier et 7 février, se voulaient d'une autre tonalité, en mêlant musulmans et non musulmans unis pour défendre "le droit à l'éducation pour tous".
A Paris (1 300 selon la police, 10 000 selon les organisateurs), les associations de jeunes musulmans (collectif musulmans de France, Jeunes musulmans de France, Etudiants musulmans de France et Participation et Spiritualité musulmane) dont les sympathisants ont fourni la masse des manifestants, ont partagé le devant de la scène avec les militants laïques venus du Mouvement de l'immigration et des banlieues, Droits Devant, la jeunesse communiste révolutionnaire, etc.
"Pas obligés de venir"
Ouvrant le cortège, une sono juchée sur un camion déversait les chansons des groupes Zebda ou Mickey 3D, au grand dam de quelques jeunes garçons en kamis, la longue tunique blanche adoptée par les salafistes, restés en retrait sur les trottoirs. "On a fait le choix d'agir en collectif, ceux qui ne se reconnaissent pas dans cet état d'esprit ne sont pas obligés de venir", a déclaré Mahmoud Kalkoul, porte-parole de Jeunes musulmans de France. Les jeunes femmes voilées étaient cependant largement majoritaires parmi les manifestantes. Parmi elles, deux étudiantes de Noisy-le-Sec (Seine St-Denis) de 20 et 23 ans, Hajar Ajimi et Sofia Rahen, qui affirment avoir entamé une grève de la faim le 3 février et qui ont manifesté en fauteuil roulant.
Des manifestations ont également eu lieu dans une dizaine d'autres villes avec, selon la police, 2 600 personnes à Lyon, 600 personnes à Montpellier, 500 à Lille, 400 à Grenoble, 300 à Marseille, 150 à Saint-Etienne, Angers, Nîmes ou Chambéry mais seulement 50 à Rennes. Aucun défilé n'a été signalé dans les régions de Bordeaux ou de Toulouse ni dans l'Est, à part 60 personnes à Metz.