par Louis » 17 Déc 2002, 22:11
Entre un dossier sur les Antilles et un article sur la guerre du chewing-gum, le nouvel Observateur du 5 au 11 décembre a consacré un papier de quatre pages à Olivier Besancenot, "l'homme qui veut tuer le PS". On a connu Claude Askolovitch plus méchant à notre égard. Il oscille cette fois entre emphase, compréhension et négation de l'autonomie de choix de notre camarade. Olivier personnifierait "la dernière étape du mouvement ouvrier", il serait un "type de 28 ans, qui ne dépare pas sa génération" tout autant qu'un "liguard formaté".
On ne peut être que d'accord avec Claude Askolovitch quand celui-ci parle de la nouveauté que représente l'arrivée d'un jeune facteur sur la scène politique ; un jeune qui "fait désormais partie du paysage". On le rejoint aussi quand il cherche à montrer qu'Olivier est devenu un cauchemar pour les politiciens de la gauche gouvernementale, qui "ont déchanté en subissant sa verve et sa hargne".
On ne le suit plus quand il invente un deuxième Besancenot, celui qui cherche à "cliver", à "faire le tri" à gauche, comme si ce n'était pas la gauche plurielle elle-même qui avait introduit une ligne de clivage insurmontable entre les deux gauches, sociale-libérale et anticapitaliste. Dire cela ne fait pas d'Olivier un "trotskyste de caricature". Il n'y a pas "deux Besancenot", celui qui continue à "être lui" et celui qui serait "coaché par les plus expérimentés des tauliers de la LCR". Sa fiche de paie n'est pas une "arme", c'est sa réalité et celle de millions de personnes dans ce pays.
Pour Claude Askolovitch, les "ténors de la Ligue", à travers Olivier, cherchent à coller "la ligne dure de l'extrême gauche" à une réalité qui lui serait différente, celle qui ne serait que "tensions intercommunautaires, insécurité réelle", celle des "charges antibougnoules de certains camarades" du syndicat. La société, dépeinte uniquement comme ceci, s'invente sur les plateaux télés et dans les rédactions de journaux. Dès lors, il est vrai que "la réalité sociale est loin des proclamations de la Ligue".
Certes, "l'heure est plus à l'abattement qu'à la prise du palais d'Hiver", mais on ne suit plus du tout Claude Askolovitch quand il exige la nécessaire résignation.
Nolwenn Mathieu