La CFDT prend position contre les extrêmes...

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Message par zejarda » 26 Fév 2004, 09:20

libé
a écrit :La CFDT prend position contre les extrêmes, droite ou gauche ; la CGT, contre le FN.
Front syndical contre les «sirènes protestataires»

Par Hervé NATHAN
jeudi 26 février 2004

ux régionales, la CFDT appelle à voter... au milieu. Réuni la semaine dernière, le bureau national confédéral (la direction élargie du syndicat) a adopté, à l'unanimité, le principe d'un appel au vote pour les partis de gouvernement. Une position qui ne sera rendue publique que la semaine prochaine, et qui tombe alors que la CGT vient de publier un argumentaire anti-Front national.

«Valeurs». La CFDT avait été la première confédération à appeler à voter Chirac contre Le Pen dès le 23 avril 2002, rompant ainsi avec une tradition de neutralité qui datait des années 80. Mais là c'est une nouveauté : elle rejette le vote «aux extrêmes», c'est-à-dire à la fois le FN et les listes LO-LCR. «Nous ne mettons pas l'extrême gauche et l'extrême droite sur le même plan, se défend un proche de François Chérèque. Mais nous nous positionnons sur les enjeux. Et le populisme, quel qu'il soit, est un danger pour la démocratie.»

La mise en parallèle du FN et du couple LO-LCR n'est pas venue que du siège de la CFDT. Des unions régionales (UR) avaient déjà fait savoir leur préférence. En Lorraine, dès le 20 janvier, l'UR adoptait une position tranchée, se basant sur les «valeurs de la CFDT : démocratie, liberté et tolérance», et appelant les électeurs à porter leurs «suffrages sur des candidats qui partagent notre conception de l'action publique et de la démocratie». Jean-Louis Malys, patron de l'UR de Lorraine, dit tirer la leçon du 21 avril 2002 : «Les extrémismes s'alimentent l'un l'autre.» Il prend argument de la revendication de l'interdiction des licenciements, voulue par LO et la LCR, pour expliquer le fossé entre son organisation et l'extrême gauche : «Supprimer les licenciements, on sait que c'est impossible. C'est du populisme et cela remet en cause le modèle démocratique. Ils ne veulent pas chercher de vraies solutions. Alors on préfère ceux q
ui mettent les mains dans le cambouis.» Et puis, rappelle Jean-Louis Malys, «il vaut mieux être clair cette fois-ci, précéder l'événement pour ne pas se retrouver, comme le 21 avril au soir, à appeler au deuxième tour à faire barrage au FN».

Pour l'union régionale Provence-Alpes-Côte d'Azur, le choix est encore plus précis : non seulement elle appelle ses adhérents à «ne pas disperser (leurs) voix vers les sirènes protestataires», mais affiche sa «défiance» pour l'UMP, tout en donnant sa préférence pour «un candidat dont les choix amorcés pendant la mandature qui se termine sont aussi les nôtres». Un appel même pas masqué pour le président sortant du conseil régional, le socialiste Michel Vauzelle.

Un choix que ne partage pas forcément la direction de la CFDT. Le même proche de Chérèque soupire : «Les partis de gouvernement ne sont pas exempts de critiques. Toutefois, on ne veut pas cogner sur tout le monde, ce serait équivalent à appeler à l'abstention.» La CFDT a aussi des comptes à régler avec l'extrême gauche. D'une part, elle attribue à l'action des militants de la LCR les récents départs de ses adhérents. D'autre part, les militants cédétistes sont souvent en butte, dans les conflits d'entreprises, aux critiques de la Ligue ou de LO.

«Récupération». La CGT a fait, de son côté, le choix de ne s'attaquer qu'au FN. La confédération y a consacré une séance de son conseil confédéral national (son «parlement»), réuni les 18 et 19 février. Fait inhabituel : son secrétaire général, Bernard Thibault, a adressé une lettre à chacun de ses membres. «En fournissant un exutoire à leur souffrance, leur amertume et leurs frustrations, (le FN) se donne pour objectif de capter durablement la confiance d'une partie importante des salariés les plus modestes, les plus exposés, les plus assujettis à la précarité de l'emploi», écrit-il. Analyse corroborée par les études d'opinion que mène la CGT : «Le FN a commencé à déborder de son champ d'influence traditionnel, la droite, à partir des années 1984-1986, à l'occasion des grandes restructurations industrielles», explique Jean-Christophe Le Duigou, membre de la direction. La CGT a envoyé à tous ses responsables un argumentaire détaillé d'une douzaine de pages, intitulé : «La vérité sur le programme du FN.» Une réponse au FN qui a repris à son compte le concept «d'insécurité sociale», quasiment labellisé CGT, élaboré avant même la présidentielle de 2002. De la «récupération frauduleuse, tempête Bernard Thibault, alors que le FN cherche à favoriser les riches en faisant payer les plus pauvres.»

Force ouvrière, elle, ne prendra pas position. Jean-Claude Mailly, tout frais secrétaire général, se retranche derrière la «ligne traditionnelle» de sa centrale : «Pas de consignes de vote.» Au-delà, «nous rappellerons notre attachement aux valeurs républicaines. Par définition, le syndicalisme est hostile aux opinions racistes, xénophobes et antisémites. Et puis, la République, cela ne se défend pas qu'entre les deux tours d'une élection».

Mouton noir. La confédération la plus concernée est, en fait, la CFTC. Chaque élection voit surgir de son sein des candidats du FN, mettant en difficulté la centrale chrétienne, la plus poreuse aux idées d'extrême droite. Cette année, le mouton noir est lorrain et s'appelle Thierry Gourlot, proche de Bernard Anthony, chef de file des catholiques traditionalistes, à la fois tête de liste FN aux régionales et secrétaire adjoint du syndicat CFTC des cheminots de Metz. «Nous avons exigé, il y a huit jours, la démission de ce militant. Les valeurs que nous défendons sont incompatibles», s'insurge Jacky Dintinger, secrétaire général de la CFTC. La direction a envoyé in extremis une lettre aux militants précisant la règle : il leur est permis de se présenter aux élections politiques, à condition de «mettre en veilleuse» leur activité dans la CFTC. Exception faite pour le FN : «Dans ce cas, il faut partir, explique Jacky Dintinger. On ne vend pas notre âme au diable.»

Me voila rassuré, la CFDT n'est pas d'accord avec nos propositions. Cela ne m'étonne pas.
zejarda
 
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