La question nationale

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Pascal » 13 Avr 2004, 22:32

(Catharos @ mardi 13 avril 2004 à 23:11 a écrit :Non des milliers de bretons, basques, occitans, catalan, antillais, polynésiens, savoisiens, corses luttent pour leur liberté, au dela de ce qu'il mettent derrière le combat, nier ce fait, le tourner au dérisoire est une grave erreur politique, l'histoire a des rebonds, l'esre des peuple n'est pas terminé, la crise de l'Etat c'est aussi la crise de l'Etat colonial, alors sans scrupule je dis, que pour les miens en occitania pouvoir être libre économiquement ne peut valoir dsans la liberté culturelle.

(...)

Enfin des revolutionnaires, communistes, attachés à leur racine de classe peuvent aussi avoir une terre, une langue, ce n'est pas contradictoire, une langue, une terre quand elle est opprimé, quand même minoritaire elle lutte pour survivre, pour être reconnu par l'humanité...

En quoi un ouvrier de Bretagne est-il plus opprimé qu'un ouvrier de Paris ou de Franche-Comté ?

Pour l'Espagne, le Pays Basque est avec la Catalogne une des régions les plus riches et les plus industrialisées, contrairement à l'Andalousie, beaucoup plus pauvre.

Et surtout, au nom de la "solidarité avec les peuples opprimés" , les ouvriers de telles ou telles régions doivent-ils s'allier avec leurs propres patrons contre le "colonialisme français" ?

Quand au passage sur les révolutionnaires qui peuvent être attachés à leur terre ou à la leur culture, cela me fait penser à Rosa Luxembourg. Lorsque le parti allemand l'envoie pour des campagnes d'agitation dans les régions polonaises de Posen (Poznan) et de Breslau (Wroclaw), elle écrit des lettres sur le plaisir qu'elle éprouve en entendant parler le polonais, et pourtant elle a toujours combattu pour l'unité du prolétariat russe et polonais, et même contre l'indépendance de la Pologne au nom de l'unité du prolétariat. Bref avoir, sentimentalement, un attachement pour une langue, pour un paysage, pour un village ou un quartier est une chose, en tirer des conclusions politiques, indépendantistes, une autre.
Pascal
 
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Message par Catharos » 14 Avr 2004, 00:04

car amic,

Oui ouvrier breton, corse, basque, occitan... de par le monde... même patron, même classe, mais pecaire, es de veire, voir que malgré tout, il y a l'histoire, l'oppression qui fut sanglante, nos langues, cette manière de vivre et mourir, cette manière de combattre pour sa survie, tout ce qui fait que le combat de classe ne peut occulté un autre combat centenaire, celui aussi de mon peuple sous le joug depuis 7 siècles de ces curés, ces nobles, bourgeois internationaux, bref le prolétariat d'ici s'il a des frères ce n'est pas des frontières qu'il veut, qu'il lui faut, mais la reconnaissance de son identité, la dignité ouvrière est aussi le respect de nos passés, de ceux qui ont lutté toujours contre l'exploitation... Le Socialisme pour moi c'est l'Independance et la Sociala ! Pas maî...

En tout cas les revolutionnaires BL dont je suis, devrons compter avec les peuples sans patrie... Car avant les Etats unis du monde il y aura des étapes... En tout cas des causes à soutenir et defendre...

"La liberté économique n'est que la base de la liberté identitaire reconnue, qui permet l'unité de l'humanité"...

Amistats occitanistas e revolucionarias
Catharos
 
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Message par Catharos » 14 Avr 2004, 00:21

Les propos de Rojo, c'est risible... Que l'Occitania ait subi un veritable génocide c'est un fait... Aux ordrex de l'inquisition c'est plus qu'un Etat - Nation en devenir qui est mort ? c'est une culture originale, celle dels trobadors, de la cortesia, paratge...D'accord 7 siècles c'est vieux mais les morts laissent des os et des charniers de Lavaur à Montségur... Notre memoire est lente mais inaltérable... Jamais il ne faut sousestimer le poids des lourdeurs historiques... On croit que c'est fini et puis cela revient comme dans un cauchemard... La langue occitane joue sont dernier acte et son peuple aussi... Mais le réveil est brutal, radical, des années 70 de VVAP, lucha occitana reste les cadavres politiques de la génération des années vaincues... Moi j'ai 36 ans, ma génération est différente, elle porte une 3° génération d'occitaniste qui elle est determiné a en finir avec l'Etat colonial...

Certain on hurler et il sera repris...
ACUSI FRANCA EMPERI COLONIAL DE GENOCIDA POLITICA E CULTURAL CONTRA L'OCCITANIA...

Ceux qui sont de l'avis commun, ceux qui ne voient pas, les jacobinistes ne sont que des
éléments alliés de l'impérialisme français qu'ils le veuillent ou non, aucun BL ne peut se rabaisser par son dire à soutenir un Etat exploiteur que tous nous voulons faire la peau.

Laurenç dich Catharos
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Message par Catharos » 14 Avr 2004, 00:43

Pour exprimer mieux ce que je pense... un article que j'ai écrit pour Har / Far en 2000 sur la ville où je suis né... L'héritier des fils de la mine et de la verrerie ouvrière du prolétariat mondial...


titol / Carmaux, patrimoine occitan et mondial des prolétaires


1°) Carmaux : Aujourd'hui ville anonyme

Passez le viaduc du Viaur, ouvert le mois dernier, entre Rodez et Albi, par Tanus allez à Carmaux. Dans ses rues, regardez, vous êtes au milieu de sa dizaine de milliers d'habitants. A part le vendredi, jour de marché, personne. Seuls quelques anciens, au Coin Dulac se remémorent de vieilles histoires. Dire que là, il y a 100 ans vibrait le coeur même de la classe ouvrière jusque dans la voix de Jaurès, son élu, en français à l'Assemblée, en occitan pour les verriers et mineurs de Carmaux !... C'était leur langue maternelle...

2°) Carmaux seule richesse le charbon et los carbonièrs:

Carmaux est lié à son site entre Massif Central et Bassin Aquitain, au bord du Cérou. Depuis l'ère Primaire des millions de tonnes de charbon attendaient, pour enrichir la très catholique famille De Solage. Elle exploitait des milliers d'anciens paysans, les nôtres, poussés à venir là, à cause de la crise agricole et vivre en descendant dans le trou pour suer du charbon et devenir carbonièrs. Ces mineurs restaient attachés à leur campagne ils conservaient souvent une parcelle pour nourrir la famille, ces ouvriers - paysans guidés par l'exode rural n'avaient plus que la fosse comme ambition, espérant que leurs enfants aussi pourraient être embauchés.

3°) Carmaux la prolétaire :

Citadelle socialisteAprès la victoire de la grève des mineurs de mars 1892, du syndicat "rouge", Carmaux est l'une des premières villes occitanes à se doter d'une mairie socialiste. Socialiste, pas à la sauce d'aujourd'hui, non, révolutionnaire, rouge, avec un maire authentiquement ouvrier, le carbonièrs Jean - Baptiste Calvaignac. Ce 1er mai là, journée de lutte des travailleurs, derrière le drapeau rouge, au cri de vive la Sociale, ils allèrent voter !La réaction patronale dirigée par le marquis De Solage qui pensait posséder la mairie comme il avait sa mine et ses écoles maristes, attaqua l'hérésie socialiste, ces sans-dieu qui pensaient d'abord à faire construire une école laïque... La hargne de ce grand notable ouvertement monarchiste qui a décidé de persécuter ces mineurs qui lui échappent (mise à pied, licenciement...) ne fit qu'enrager ce monde ouvrier qui espérait mieux que des salaires minables et voulait faire démocratiquement entendre sa voix et déjà dans leur mairie... C'était cela aussi la réalité de la lutte des classes.La combativité des mineurs et verriers de Carmaux était animée par cette soif révolutionnaire que rien n'émousse, et dire que c'est en occitan que tout se passait, l'occitan pour ceux qui travaillaient, le français pour ceux qui les opprimaient. Le socialisme à Carmaux vient de ces aristocrates de la classe ouvrière (éduqués, bien payés) que sont ces verriers venus travailler à Carmaux, verrerie Saint Clotilde. Ils étaient des exilés, licenciés du centre de la France pour action politique, c'est qu'ils étaient à l'extrême gauche, guesdiste, là où ils passaient, ils ne faisaient pas que souffler des bouteilles, faisant ainsi payer bien cher aux patrons, leur savoir et leur expérience.Ces ouvriers ne parlaient pas l'occitan, cependant bien intégrés, ce sont eux qui ont été les pionniers du socialisme à Carmaux, inspirateur des premiers cercles. Entre verriers et mineurs, au- delà des langues, c'était la solidarité de classe... internationale.

4°) Carmaux et Jaurès:

Jaurès fut ce républicain, d'origine castraise qui se mit au service de la classe ouvrière et devint auprès des verriers et mineurs de Carmaux, socialiste. Il est à signaler que ce mouvement de balancier vers l'extrême gauche était assez rare pour les hommes politiques, sans parler d'aujourd'hui ! On peut dire que Jaurès incarne Carmaux, pas seulement parce qu'il en fut son député dès 1893, mais il y a connu la condition ouvrière, les injustices, a défendu à sa manière la classe ouvrière. Il a su se faire aimer, lui l'intellectuel, dont se méfiaient les ouvriers, il parlait leur langue, celle du peuple, alors, il était devenu l'ami, "nostre jan".C'est à Carmaux qu'il a gagné "ses galons de classe", c'est ici que se dressa sa réputation internationale...Sans Carmaux, pas de Jaurès...

5°) Carmaux : Tentative d'autogestion ouvrière:

En 1895, à Carmaux c'est la verrerie Sainte Clotilde qui fait l'actualité. Suite à la lutte acharnée entre les verriers et Résseguier, illustration du parfait patron réactionnaire, surgit une riposte ouvrière à la hauteur de l'exaspération. Il faut dire que Résseguier usa de tous les moyens pour briser l'action des verriers. Il ferma l'usine, expulsa les meneurs, menaces, insultes, il fit même charger la cavalerie !Pour seule réponse, le 25/10/1896, les verriers créent grâce à la solidarité internationale une verrerie ouvrière à Albi. A l'appel de Jaurès et de tous les socialistes, fut construite la première usine qui n'avait pas de bourgeois, pas d'actionnaires anonymes, ce refuge de l'ouvrier libre était par sa nature propriété, certes, mais du prolétariat mondial !Si par son fonctionnement, elle ne remit pas en cause l'ordre capitaliste, voyant ainsi ses limites, par sa seule existence au coeur de l'Occitanie, ces ouvriers révolutionnaires avaient lancé à la face du monde, une mesure d'urgence, marque de combativité et d'imagination, une forme de "viure e decidir al país".Pour conclure : Depuis plusieurs années la verrerie ouvrière a été privatisée, les puits sont fermés, de la Découverte, plus de charbon ne sortira. Il ne reste que des traces pour l'archéologie industrielle et un projet pharaonique, celui de Quilès, qui se dit être une panacée à la faillite et désertification de la ville. Cependant, nous n'avons pas perdu le sens général de ces luttes d'il y a cent ans, même si nous n'y mettons les mêmes mots, elle donnait, à nos anciens, comme à nous un sens à la vie. L'émancipation du monde du travail, à travers une conviction, c'est dans la liberté pour l'Occitanie et tous les peuples opprimés qu'elle pourra se réaliser.

Laurenç G. dich Catharos

Bibliographie indicative

A) ouvrages scientifiques-

Rolande Trempé, "Les mineurs de Carmaux" 2 tomes, les Edition ouvrière 1971- Rolande Trempé, "Jaurès et la verrerie ouvrière" Jaurès et la Nation faculté des Lettres et sciences humaines 1965- Gérard Gorgues , "Une histoire des mines de Carmaux" Atelier graphiques Saint Jean, 1992- Jòrdi Blanc, Jaurès e Occitània, collection viure al país, vent Terral éditor, 1985

8) roman-

Edouard Roy, "Une fumée sur le toit, Charlou mineur et paysan", édition universitaire, 1982

C) Documents iconographiques-

France 3 sud, Au Charbon ! Carmaux photo souvenir, 1994- "Ils ont tué Jaurès !" Carmaux 1994 enregistrement du spectacle mis en scène par Claude Moreau.

D) Bande dessinée-

Philippe Marlière, Sylvie Montmoulineix, "Jean Jaurès et son discours à la jeunesse", la nacelle 1995- G Cappele, ph Enjalbert, "Jean Jaurès", imp Jacques Mas, 1990

Dans les écoles catholiques ils chantaient :

Jaurès a la tribuna
Vos prometià la luna
Mas de per darrèr
Vos fot un cop de pè

Les mineurs socialistes chantaient :
los carboniers socialistas cantavan :

1.Ciutadans escotatz plan
Una cançon vos vau cantar
Una cançon novèla
Facha per un carbonièr
Sa sapiença n'es pas bèla
Car es pas un bachelièr

2.A pas estudiat vint ans
Coma fan tant de fenhants
A pas usadas de plomas
De papiers ni de gredons
Son tresaur e sa fortuna
Es d'anar'l cros cada jorn

3.De sièis oras de matin
A tresont torna sortir
tot usat de fatiga
e confat de marrit èr
pendant trent ans de sa vida
e lo negre per dessert.

[...]
8.A Carmauç, fraires,
ritorsson los mestres dels carbons
;son els que ne comandane
ne dison als patrons
,abatem la Sociala
tedrem melhor los paurons.

9.Puei que socialistas son,
Re prendràn pas los dròlles al cros
Te cal estre progressista ,
Client del duc d'Orléans,
Estre escrit sur la lista,
Facha pel rei dels fenhants.

Texte complet publié par Jacques Castagné : Rosières en Albigeois, édition de la Revue du Tarn, 1965, p .128

 







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Message par Catharos » 14 Avr 2004, 01:23

Non camarade rojo,

Qu' en connais - tu ? on dit savoisien, sovoyard c'est pas cela, aqu'es de "Franchimanda colonisatriza lenga", savoisien c'est ceux qui défendent leur rêve franco - provençal de petite republique, les descendant de Garibaldi, les porteurs d'une autre République... Celle déchue par le Badinguet...

tout a un sens

"Obra sens fé morta es"

Catharos
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Message par Mariategui » 14 Avr 2004, 02:18

Othar:
a écrit :Si le nationalisme ecossais ou irlandais se substituaient dans ces régions au nationalisme anglais,ce ne serait pas un progrès du point de vue de la conscience des travailleurs.Non pas que ce dernier soit "meilleur" mais parce que cela rajouterait des barrières supplémentaires entre eux et le prolétariat "anglais" .
D'autant plus que le nationalisme est une idéologie bourgeoise en fait.Qui correspond à son Histoire et à ses intérêts.
Alors autant choisir entre la peste et le choléra!


Mais on peut inverser aussi la question. Est ce que la reconnaisance de la nation écossaise ajouterait-il des barrieres entre ces deux prolétariats? Je ne crois pas, car a mon avis, l'union de ces deux prolétariats est rendu difficile justement parce qu'on nie la question de leur oppression culturelle. C'est peut etre parce que le prólétariat écossais est nié en tant que tel que cette union est rendu difficile. Sinon, ce serait une erreur de penser que le désir de libération nationale des peuples opprimés s'oppose aux rpolétariat des nations dominantes. La politique que je défend (réthoriquement, soyons honnetes) va de la pair avec l'internationalisme prolétarien, et c'est ce qui nous différencie des partis nationalistes bourgeois (et une différence entre le SSP et le PNV écossais).

Pascal
a écrit :Et puis pour prendre le cas de la Corse, je suppose qu'il y a une forte fraction des travailleurs qui sont d'origine continentale ou même immigrée, que deviennent-ils dans le cadre d'une Corse indépendante (si tant est que cela soit envisageable) ? Deviennent-ils des citoyens de seconde zone comme le sont les Russes aujourd'hui dans les pays Baltes ?


Personnellement, je ne vois pas pourquoi les "francais" deviendraient des cotoyens de seconde zone dans une Corse indépendante. Ce sonbt tes préjugés sur les corses qui parlent ou toi?
Mias plkus sérieusemenr, je crois que ca, c'est une autre question. Quels droits pour des citoyens aux cultures différentes qui ont immigré dans une autre nation, ou qui ne désirent pas créer un état propre. Pour reprendre a cette question, je pense qu'il faut relire Otto Bauer et sa proposition de lier les "droits culturels" (pratique de la langue par exemple) a l'individu plus qu'au territoire.
Mariategui
 
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Message par Catharos » 14 Avr 2004, 02:20

Au fait Rojo,

Arrêtez de citer Françes Fontan et "ethnisme" ces fous furieux de l'ethnisme du PNO... Les 10 amis de Ressaire ne sont rien... ne l'ont jamais été et ne le seront jamais... Allez cherchez de meilleures sources... vesrs LO - Lcha occitana, VVAP même le POC au pire... Au mieux AAP...

L.
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Message par artza » 14 Avr 2004, 05:55

a écrit :les jacobinistes ne sont que les alliés de l'impérialisme français


Qui sont ces "jacobinistes"? Pour quoi méler Robespierre et Saint-Just a tout ça? Parler de colonialisme à propos de la Corse, de la Bretagne ou de la Savoie n'a pas grand sens et embrouille la question. Oui les nations existent, mais tous les peuples n'ont pas eu un développement national et toutes les nations ne se sont pas constituées en état. Les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes, mais un droit n'est pas une obligation. Le droit au divorce n'en impose pas l'obligation. Jaurès s'adressait en occitan aux ouvriers de Carmaux. Exigeait-il pour autant l'indépendance de l'Occitanie ou même l'enseignement en occitan dans les écoles publiques?
a écrit :cette manière de vivre et de mourir

Il y a belle lurette je crois qu'on ne meurre plus et qu'on ne vit plus à Concarneau et à Bayonne comme au 16ème siécle. Beaucoup de gens vivent en union libre et de toutes façons ne se marient pas à l'église et ne font plus baptiser leurs enfants. Ils vivent de ce point de vue comme dans le 93 ou à Marseille. Ils ne parlent pas le breton ou le basque qui de toutes façons ne sont pas identique au souletin ou au trégorois de leurs arrières grands parents. La classe ouvrière de Toulouse n'est pas très occitane et celle de Dunkerque pas que flamande. Les communistes n'ont aucun intérêt à imposer le français à tous et garantissent à tous d'apprendre, de parler et d'enseigner la langue de son choix. Mais pour autant n'ont pas à soutenir n'importe quelle revendication "nationale" contre le désir concret de la majorité (dont les travailleurs) des populations concernées. En Corse le point de vue des ouvriers d'origine marocaine du Cap corse et de Bastia importent plus que celui des petits bourgeois nationalistes de Corte. Les marxistes ont beaucoup écrit sur la question nationale. Ils étaient loin d'être d'accord entre eux. Leur point de vue à aussi souvent varié suivant les évênements et les circonstances. Les lire et les étudier aujourd'hui peut néanmoins nous éviter de dire trop de bêtises.
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Message par Pascal » 14 Avr 2004, 09:23

(Mariategui @ mercredi 14 avril 2004 à 03:18 a écrit :Pascal
a écrit :Et puis pour prendre le cas de la Corse, je suppose qu'il y a une forte fraction des travailleurs qui sont d'origine continentale ou même immigrée, que deviennent-ils dans le cadre d'une Corse indépendante (si tant est que cela soit envisageable) ? Deviennent-ils des citoyens de seconde zone comme le sont les Russes aujourd'hui dans les pays Baltes ?


Personnellement, je ne vois pas pourquoi les "francais" deviendraient des cotoyens de seconde zone dans une Corse indépendante. Ce sonbt tes préjugés sur les corses qui parlent ou toi ?

Il ne s'agit pas de préjugés sur les Corses, mais de ce que je déduis des récentes indépendances nationales en Europe. Le "peuple opprimé" qui obtient "son Etat" apparaît souvent ensuite comme lui-même oppresseur à l'encontre des minorités. C'est le cas des Russes en Lettonie et en Estonie aujourd'hui, qui sont devenus des citoyens de seconde zone, ou des Serbes en Croatie et au Kosovo.

De toute façon, une Corse indépendante aujourd'hui serait une Corse capitaliste (à moins de théoriser le "socialisme dans une seule région"), et je ne vois pas trop ce que cela changerait pour la classe ouvrière.

Maintenant, je voudrais bien savoir ce qu'est cette "oppression insupportable" qui justifierait de soutenir les revendications indépendantistes des Corses, des Bretons, des Occitants ou des Alsaciens ? Un Breton ou un Corse est-il discriminé par rapport à certains droits ? Est-il plus difficile de se loger ou de trouver un emploi lorsqu'on vient de Bastia ou de Brest que lorsqu'on vient de Paris ou de Clermont-Ferrand ? Est-on fouetté ou arrêté si on parle en corse, en breton ou en alsacien ?

Et à mon avis, pour ce qui est des discriminations en France,si elles touchent les travailleurs immigrés et leurs enfants, les Noirs (même originaires des Antilles) et les gitans (ou autres peuples du voyage), je n'ai jamais entendu parler de discrimination à l'embauche, ou de droits bafoués, pour des Corses, des Alsaciens ou des Savoyards.

Franchement, si je comprends qu'on puisse être attaché, sentimentalement, à une région ou à une culture, je n'arrive pas à comprendre qu'on en fasse une revendication politique.

Ma patrie, c'est l'humanité !
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Message par Pascal » 14 Avr 2004, 09:36

(canardos @ mardi 13 avril 2004 à 23:24 a écrit : mais si moi ce que je veux c'est une langue universelle l'uniformisation culturelle, la mondialisation!

une seule langue et une seule culture mais que des milliards de gens enrichiraient ensemble en communiquant et en creant, c'est bien plus exhaltant que la défense du patois picard ou occitan.
Je suis en partie d'accord avec toi, et je considère que notre seule patrie c'est l'humanité.

Par contre, si une langue universelle peut être un outil pour communiquer, je pense qu'il serait dommage que les différentes langues disparaissent. Chaque langue a ses propres richesses, ses nuances, nuances qui ne pourraient être exprimées dans une seule langue universelle. Pour les mêmes raisons, je ne dirais pas que je suis pour "l'uniformisation culturelle", je trouve plutôt intéressant et riche qu'il existe différentes cultures, différentes architectures, différentes musiques et littératures, cela accroît le patrimoine de l'humanité. Et bien sûr, une partie de ces oeuvres sont, par ce qu'elles expriment, déjà en partie universelle : pas besoin d'être allemand pour apprécier les vers de Goethe, ni d'être russe pour aimer Anna Karénine, tout comme on peut être goy et sensible aux chants yiddish ou gadjo et touché par un air de violon tzigane...
Pascal
 
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