Irak
pourquoi l'occupation va durer ?
L'impérialisme américain s'est souvent bridé. Pas plus humaniste que les autres impérialismes il a souvent préféré différer ses entrées en guerre (1917, 1941...) et a même souvent privilégié les interventions indirectes (coups d'Etat, blocus économiques, pressions sur l'ONU...). Avec l'invasion franche et nette de l'Afghanistan puis de l'Irak les néo-conservateurs ont oublié les leçons de la première guerre du Golfe qui avait assez bien réussi à embrigader la France contre elle-même, contrôler les réserves de pétrole et encadrer un Saddam Hussein plus verbeux que dangereux. Malgré les infortunes somaliennes, les oligarques derrière Bush junior ont oublié ces leçons historiques et stratégiques pour envahir franchement un pays épuisé mais non résigné.
Exacerbant des contradictions déjà latentes au sein même du système impérial états-unien, cette occupation va durer aussi longtemps que les adversaires de l'impérialisme voudront agir ailleurs. Le bourbier vietnamien a permis à la Chine de dicter ses conditions à Nixon, le piège afghan a achevé de discréditer le caractère progressiste de l'URSS, et c'est aujourd'hui en Irak que se joue la faillite de l'impérialisme US comme l'Espagne "arriérée" a été le tombeau de l'impérialisme napoléonien pourtant supérieur en hommes, en armes et en idéaux.
I) Des alliés impossibles
Si l'empire américain a eu une période de puissance c'est bien entre 1945 (bombardements atomiques) et 1991 (fin de l'URSS). Durant cette guerre dite "froide" les interventions dans la zone non socialiste ont été faciles et justifiées par l'ogre soviétique. Coups bas, budgets d'armement énormes, répression intérieure... La décomposition des anciens empires coloniaux européens a gonflé les Etats-Unis de territoires tous sous pression libre-échangiste dès la fin des années 1970.
Dès 1992 les choses se compliquent : prolifération nucléaire, déficit budgétaire, fiasco en Somalie... L'empire ne sait plus où donner de la tête. Hésitant longtemps à intervenir en ex-Yougoslavie, renonçant à attaquer la Corée socialiste, Clinton trébuche et tombe sur Israël, un des alliés les plus solides