(Terouga @ le lundi 10 mai 2004 à 08:27 a écrit :Ainsi vouloir se débarasser du 1 % d'élèves inadaptés (en les mettant dans des structures séparées ou différentes du collège) n'est pas "réactionnnaire" (mot galvaudé s'il en est) mais bel et bien progressite. Ce n'est pas un point de vue de prof, mais un point de vue d'élève !
[...]
Je ne crois pas que les problèmes de l'Educ vont se résoudre de si tôt. Les syndicats (même les plus "chauds comme SUD) aiment trop le frômage et les militants ne savent pas comment sortir de leurs chimères "soixantehuitardes"...
:headonwall:
Lorsque tu auras compris que ce ne sont pas les élèves qui sont "inadaptés" mais que c'est le système scolaire qui est inadapté, tu comprendras un peu mieux la logique du système capitaliste, qui est de tout formater, de tout normaliser et d'éjecter les dissidents, les "hors-normes". A titre d'information, à Summerhill, une expérience a été menée où des élèves en difficulté scolaire étaient envoyés dans une école où maîtres et élèves étaient mis sur un pied d'égalité et où les grandes décisions étaient débattues lors d’une assemblée hebdomadaire selon un principe autogestionnaire. Les élèves y travaillent, leur niveau général est correct, comme purent le constater des inspecteurs du ministère britannique de l’Éducation. Lorsqu’ils décident de passer un examen, la plupart réussissent : on peut y trouver un garçon qui apprit à lire à douze ans, tout occupé qu’il était de mécanique et d’électricité, et qui, adulte, devint ingénieur. Et je ne vois pas pourquoi (contrairement à tous ces réacs anti-68ards ou qui se sont assis sur les idéaux de 68 comme bon nombre de gauchistes) cette expérience ne pourrait pas être généralisée. Le système capitaliste ne tiendrait pas le choc et c'est justement une raison pour le faire.
(Terouga @ le dimanche 9 mai 2004 à 18:40 a écrit :Pour les classes ZEP il ne faut surtout pas rêver, mêmes les "bons" profs (les gentils pédagogues) sont dans la pire mélasse car, je le répète, l'autorité républicaine n'est pas imposée. L'école laïque pour tous est une grande conquête du mouvement ouvrier et des républicains de tous bords, laisser des secteurs entiers échapper à l'autorité des maîtres est un crime contre les classes populaires. Que ceux qui crient au fascime à la simple lecture du mot "autorité" se le tiennent pour dit.
:headonwall: MAIS c'est QUOI "l'autorité républicaine" ? C'est préparer les élèves à bachoter comme des crétins jusqu'à leur entrée sur le marché de l'esclavage salarié pour la République bourgeoise... Et quand t'es en ZEP, que tes parents sont au chômage, que tu vis dans un monde de béton et que t'es entouré par la misère, tu fais quoi ? En toute logique, il est légitime de se rebeller contre le système que tu considères comme un système de merde, non ? Ca sert à quoi leurs mathématiques et leur français si c'est pour aller se faire exploiter ensuite par le baron Seillière ou pour collaborer à ce système de merde en exploitant les autres si on réussit à grimper dans le haut de l'échelle en ayant marché sur les têtes de ceux et celles qui sont plus bas ? MERDE à la fin. Et puis décloisonnons donc les élèves ! Pourquoi des lycées de centre-ville pour les fils à papa d'un côté, et de l'autre les lycées de banlieue pour "la France d'en-bas" ? Comme si les fils à papa étaient plus intelligents que les autres ! C'est de la ségrégation de classes qui est opérée comme dans les trains et les avions : 1ere classe d'un côté, 2eme voire 3eme classe de l'autre !
(Terouga @ le dimanche 9 mai 2004 à 18:40 a écrit :Pour les effectifs il est évident que moins on est nombrux plus ça marche, alors embauchons mais en tentant aussi de faire des économies. le fric consacré à l'Educ provint en partie des revenus du travail, donc des travailleurs. Je ne vois pas pourquoi on devrait nier le problème sous prétexte que les capitalistes veulent voir leurs impôts baisser.
Et bien... prenons aux revenus du Capital ! Ils nous volent tellement, que ce serait bien légitime, non ? Et puis, même : cela ne vaut-il pas le coup de faire des efforts en tant que travailleuses et travailleurs pour les enfants ? Ensuite, la question n'est pas uniquement celle des effectifs consacrés à l'éducation, ni d'économies à faire à droite à gauche, il y aussi des problèmes de méthodes d'enseignement, et de contenus. A la limite, on pourrait très bien fonctionner avec des classes de 60 élèves, c'est une question d'organisation : le système actuel fonctionne uniquement de maître à élèves, et laisse de côté la relation entre les élèves qui pourrait avoir lieu parce que le but du système actuel est que les élèves soient en concurrence les uns avec les autres (avec ses effets inévitables : la triche et la fraude aux examens), ce qui est stupide car les élèves pourraient s'entraider les uns les autres, s'éduquer les uns les autres en fonctionnant en groupes et se stimuler réciproquement, le rôle du maître étant de coordonner l'avancement de l'ensemble des groupes pour qu'il n'y ait pas de dispersion excessive, d'inviter les groupes qui vont vite à aider les autres groupes qui sont plus lents (encore que la lenteur puisse être une bonne chose), et de fédérer les résultats, les questions des différents groupes.
(Urriko @ le dimanche 9 mai 2004 à 17:11 a écrit :
Si des enfants et adolescents peuvent gravir toutes les niveaux de classes d'un collége sans savoir réellement lire et écrire, cela n'indique-t-il pas qu'un problème d'encadrement existe et donc d'effectif d'élève par classe ?
Tout dépend aussi si ce que l'on te fait écrire te fais chier ou pas, ou si ce que l'on te fait lire t'intéresse ou pas : si ça te fais chier, t'as pas envie d'apprendre, tu te dis que de toute façon c'est nul de savoir lire ou écrire si c'est pour lire ou écrire des trucs chiants, et inversement.