Evacuation des camps rom par la police

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par mael.monnier » 06 Mai 2004, 15:30

(Le Parisien @ jeudi 6 mai 2004 a écrit :
ON L'ATTENDAIT depuis déjà un moment et c'est arrivé. Les familles roms du camp de la rue Francis-de-Pressensé à Saint-Denis ont été expulsées hier matin par les forces de l'ordre. C'est le quatrième bidonville évacué depuis début avril, après ceux du passage du Gaz à Saint-Denis, de La Courneuve et du Bourget.
Vers 8 heures, les policiers pénètrent dans le camp coincé derrière une palissade de tôle grise. Au total, 59 personnes ont été expulsées et cinq étrangers en situation irrégulière ont été placés en garde à vue au commissariat. Une quarantaine d'entre eux souhaitent rester ensemble et cherchent un nouveau terrain. Mais une partie du groupe a été provisoirement hébergée par la préfecture. « La Ddass a payé treize chambres d'hôtel pour deux nuits à un certain nombre de familles », précise le sous-préfet, Raymond Le Deun.
Plusieurs incidents ont émaillé leur séjour Peu après le départ de ces familles tsiganes, une équipe d'agents de sécurité interdit l'accès au site. Une pelleteuse jaune pilotée par un ouvrier détruit les baraquements de fortune et les transforme rapidement en un amas de ferraille et de gravats. Devant la porte, quelques occupants demandent l'autorisation de revenir chercher des affaires laissées sur place. « Ils nous ont fait sortir de force. Mais tous mes papiers et mes affaires sont restés dans ma caravane », se plaint Ivan, 30 ans. Ces Roms s'étaient installés sur ce terrain appartenant à la société Total depuis plus d'un an. Plusieurs incidents ont émaillé leur séjour : en novembre, sept personnes avaient été placées en garde à vue pour proxénétisme et, en mars dernier, l'incendie d'une baraque provoqué par une bougie s'était étendu à la société Loxam, mitoyenne du terrain. Total avait obtenu en décembre un jugement d'expulsion, appliqué hier par le préfet. Dans le quartier, les riverains se plaignaient d'introduction dans les immeubles et de vol à la roulotte dans les voitures mais, dans l'ensemble, ces familles s'étaient bien intégrées dans le paysage. « Ils ne nous ont jamais posé de difficultés, explique un employé de Loxam. Ils étaient plutôt discrets. » Le comité de soutien des Roms et le DAL (Droit au logement) dénoncent une expulsion inutile. « Un travail social avait été entamé. Les enfants allaient à l'école, cette expulsion ne résout rien », souligne Edwige Le Net, déléguée départementale du DAL. Pour le comité de soutien, cette expulsion ne rime pas à grand-chose car le terrain serait pollué et parfaitement inexploitable. « Rien ne verra le jour ici. Il ne restera qu'un vigile et un chien pour empêcher d'autres Roms de s'installer », souligne Didier Inowlosci, du comité de soutien. Ce qui est sûr, c'est que la suppression des campements devrait se poursuivre : trois autres sites sont sous le coup d'un arrêté d'expulsion.


Remarque : Est-ce étonnant qu'il y ait du proxénistisme s'ils n'ont pas d'autres moyens d'avoir de l'argent ? Prendre ce prétexte là pour les expulser, c'est agir sur les conséquences au lieu d'agir sur les causes, et c'est donc vraiment minable. Prétexter le fait qu'il y ait eu un incendie, n'est pas un argument valable non plus. Si la mairie de St-Denis avait fait son boulot et mis à disposition de l'électricité (ce à quoi tout le monde a droit, riche ou pauvre, que l'on puisse payer ou non), ils ne s'éclaireraient pas à la bougie... L'expulsion ne résout rien, elle aggrave les problèmes des Roms. En tout cas, cela illustre une nouvelle fois la position petite-bourgeoise du PCF qui prétend vouloir lutter contre la pauvreté, mais n'est même pas capable d'agir dans les communes où il dirige... Le PCF sait ainsi faire des beaux articles dans Regards qui montre que les Roms s'intégrent si on leur tend la main, mais derrière c'est du vent.

Un rassemblement est organisé pour protester contre ces expulsions devant cette mairie P"C"F :

(Comité de soutien aux roms de st%denis a écrit :
Rassemblement à St-Denis contre les expulsions des Roms
JEUDI 6 MAI, 18H00, MAIRIE DE ST-DENIS

Ce matin à 7h30 des policiers ont investi un bidonville situé près du stade de France à St-denis. Matraque à la main, ils ont donné l'ordre à la quarantaine d'habitants de partir. Ils ne leur ont pas laissé le temps de prendre leur affaire et ont détruit au bulldozer les baraques et les caravanes. Au moins trois personnes sont en garde à vue au commissariat de St-denis pour un motif inconnu.

Cette expulsion intervient après un arrêté d'expulsion déjà ancien et jamais éxécuté. Depuis des mois, le comité de soutien aux Roms de St-Denis demande à la mairie de St-denis de fournir aux Roms le minimum vital (poubelle, eau, électricité, toilettes). En réponse la mairie a demandé à Total, propriétaire du terrain, de faire le nécessaire. Deux jours plus tard, Total demandait l'expulsion.
Merci la Mairie de St-denis, Patrick Braouezec et le Parti Communiste qui pendant ce temps-là soigne son image en prenant des arrêtés anti-expulsions locatives.

Tout récemment pourtant EDF avait donné son "accord de principe" pour installer l'électricité sur ce terrain. La Mairie a refusé de prendre en charge les frais d'installation.

Par ailleurs, nous savons que ce terrain est pollué et difficilement exploitable. Et après cette expulsion, il restera probablement vide comme celui dont ces mêmes personnes ont été chassé il y a un an à moins d'un kilomètre de là.

Les Roms cherchent actuellement un endroit pour vivre ...

Didier membre du comité de soutien aux roms de st-denis.

RASSEMBLEMENT JEUDI 6 MAI 2004 18H00
DEVANT LA MAIRIE DE ST-DENIS
(Source : http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=3906 )
mael.monnier
 
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Message par mael.monnier » 07 Mai 2004, 08:29

La protestation a rassemblée une trentaine de personnes. Le directeur adjoint des services de la ville de Saint-Denis nous a reçu, aucun élu n'étant présent à la mairie. Une lettre a théoriquement été faite par celui-ci auprès de la préfecture, qui représente l'Etat, et a du être remise au comité de soutien pour copie ce matin. Un rendez-vous a été obtenu avec le maire-adjoint pour trouver une solution d'urgence aux problèmes des Roms ce soir à 18:30, et un autre rendez-vous a été obtenu le lundi avec le député-maire, M. Patrick Braouezec, qui était en déplacement à Barcelone. D'après les informations que j'ai eu sur place, toutes les plaintes pour vol effectuées par le voisinage n'ont débouchées sur aucune preuve. La préfecture avait soit-disant mis des chambres d'hôtel à disposition pour tous les Roms, mais après vérification seule une chambre pour deux personnes avait été réservée. Ensuite, c'est la mairie PCF elle-même qui a déclenché cette expulsion au bulldozer en envoyant une lettre à TOTAL dont voici le contenu :

(Mairie de Saint%Denis @ Direction Urbanisme, Habitat, Commerce - Service Hygiène-Habitat a écrit :
Monsieur,

Suite à de nombreuses plaintes de riverains concernant l'état du terrain cité en objet, un agent d'enquêtes du service Hygiène-Habitat s'est rendu sur place à plusieurs reprises où il a constaté l'intrusion et l'occupation par des personnes sans droit ni titre sur votre terrain.

De plus, il existe une accumulation d'immondices qui empire de jour en jour à divers endroits du terrain, des odeurs nauséabondes s'en dégagent et favorisent la prolifération des rongeurs, des animaux et d'autres insectes nuisibles.

Cette situation constitue une gêne très importante pour le voisinage et devient intolérable.

Par conséquent, en votre qualité de propriétaire, je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de remédier à ces désordres et de me tenir informé sur les mesures que vous ne manquerez pas de prendre.

Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

Pour le député-maire
Le maire-adjoint


Là-dessus, c'est la mairie qui est entièrement responsable : rien n'a été fait pour que les Roms puissent de se débarasser de leurs ordures. Après l'incendie qui était survenue suite à la chute d'une bougie (ce qui ne serait pas arrivé s'il y avait eu de l'électricité), aucune benne n'avait été mise à disposition pour qu'ils puissent jeter tout ce qui avait été brûlé. Enfin, récemment, sur un de ses terrains, la mairie avait demandé explicitement l'expulsion. Sous la pression du comité de soutien aux Roms, cette demande d'expulsion va être retirée.
mael.monnier
 
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Message par james saint-angel » 07 Mai 2004, 17:39

Ce n'est qu'un début : la République Tchèque et la Slovaquie, dont les comportements "démocratiques" à l'égard des populations tsiganes laissent à désirer, vont "profiter" de l'ouverture des frontières pour "expulser" sa population nomade...

Comment est ce possible ?
Tout simplement par des comportements "particulièrement ciblés" inadmissibles : tracasseries policières et administratives... Multiplication des troubles de voisinage où sont implantés les camps de tsiganes, refus d'embauche de la part des entreprises du secteur...

Tout cela pour pousser au départ en direction des pays de l'ouest !

Il serait temps qu'une véritable action politique soit effectivement mise en place pour reconnaitre les populations tsiganes :

- Création d'une nation tsigane officielle sans territoire mais avec une reconnaissance officielle come 26ème de l'UE...entrainant une obligation d'accueil de qualité dans tous les pays...officialisation de la langue tsigane, création de sièges de députés européens au profit de la nation tsigane... Des bugdets pour l'education, l'aide à l'installation, au voyage, un gouvernement avce un minsitre attaché aux 25 autres paysetc...

ET surtout arreter de balloter les gens du voyage de ville en ville, de région en région, d'Etat en Etat... L'Europe sur la voie de la démocratie lorsqu'elle reconnaitra la Nation Tsigane !

James Saint-Angel :t3xla:
james saint-angel
 
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Message par mael.monnier » 14 Mai 2004, 17:51

Le double-langage du PCF :
(L'Humanité du 15 mai 2004 a écrit :
Ile de France. Val-de-Marne
Qui est responsable ? L’insupportable errance des Rom

Leur errance est repartie de plus belle. De foyer en parking, de parking en terrain vague, de terrain vague en parc... Ils tournent, ballottés d’un coin à l’autre du Val-de-Marne, expulsés quasi sans sommation mais toujours sans l’ombre d’une solution de long terme. Depuis quatre semaines, la préfecture du Val-de-Marne a fait reprendre la chasse aux Rom mais les services de l’État demeurent d’un mutisme absolu face aux propositions qu’élus et organisations d’entraide avancent depuis des mois. Quelques dizaines d’hommes de femmes et d’enfants sont concernés par cette insupportable galère. On se souvient que, le 3 décembre dernier, la préfecture avait expulsé un petit groupe de ces malheureux d’un terrain de Créteil pour les placer d’office et sans la moindre concertation avec les élus concernés dans un foyer de Choisy-le-Roi en instance de travaux lourds. Il a été établi que des locaux plus adaptés étaient alors disponibles à Maisons-Alfort et à Saint-Maur, mais quand il s’agit de villes dirigées par la droite, l’autorité préfectorale connaît vite des limites. Il y a trois semaines, sans plus de concertation qu’en décembre ni même la moindre annonce, fût-elle tardive et purement administrative, les rescapés du foyer choisyen étaient expulsés de ce placement d’office. Un autre petit groupe installé depuis des mois sur un terrain à Thiais a depuis subi le même sort. Face à la détresse de ces êtres humains contraints de subir les nuits pluvieuses et hivernales de ce printemps à la "belle" étoile, la présidence du conseil général a fait mobiliser quelques moyens de l’aide d’urgence à l’enfance pour mettre à l’abri plusieurs femmes enceintes et quelques enfants. Mais, au milieu de cette semaine, les services préfectoraux observaient toujours un mutisme total à l’égard des propositions qui leur ont été faits depuis plusieurs mois. Dans le département et ses alentours il est des locaux militaires devenus disponibles depuis la fin de la conscription. Sous réserves de quelques aménagements, ces lieux pourraient accueillir les groupes concernés et servir d’antichambre à des solutions plus durables favorisant l’intégration des familles et la scolarisation des enfants. Jusqu’à quand l’État - la situation des Rom en errance relève pleinement de ses attributions - se mettra-t-il aux abonnés absents hormis de faire donner la police, non-solution par excellence ?

M. B.
mael.monnier
 
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Message par mael.monnier » 16 Juil 2004, 00:55

(Journal 20 Minutes du 16 juillet 2004 a écrit :
Les Roms marchent pour leurs droits

« Quand on part chercher les enfants à l école, on a peur qu au retour, la caravane ne soit plus là. » Micha, un Tsigane de Roumanie, installé à Saint-Denis (93), résume ainsi sa vie de clandestin en France et explique pourquoi il dénoncera cette situation, demain, lors de la manifestation des Tsiganes d Ile-de-France (voir encadré). Depuis leur arrivée, il y a trois ans, Micha et Marcel, piliers de la manifestation, craignent la police, les contrôles, et l expulsion vers leur pays. « Làbas, on n a aucun droit, pas de travail et pas d école pour les enfants. » Ils étaient venus chercher du travail et une « vie plus digne ». Ce qui s avère difficile car « en France, aucun Roumain ne peut rester plus de quatre mois au même endroit », précisent- ils. Sans pour autant être expulsés du pays. « On est obligés de mendier et on est haïs par les Français. Ils ne savent pas ce que ça fait de voir ses enfants marcher toute la journée dans la boue », se désole Marcel. Depuis deux ans et demi, ils vivent, avec plus d une centaine
de compatriotes, au Hanul (« caravansérail » en tsigane). Un terrain de la direction départementale de l équipement (DDE) coincé entre l A 86 et la gare RER. « Un camp stable », comme il en existe peu, souligne le comité de soutien des Roms de Saint-Denis. Les familles sont logées dans des caravanes ou des cabanes de fortune, parfois munies de terrasses aménagées. Surtout, la municipalité leur offre des conditions de vie relativement bonnes en leur fournissant l eau courante, l électricité, le ramassage des ordures et une boîte aux lettres. Mais les Tsiganes espèrent davantage. Ne serait- ce « qu un quart des droits de l homme », lâche Marcel.

Orianne Dupont

marche
Une manifestation est prévue, demain, pour interpeller le ministère de l Intérieur et dénoncer les conditions de vie des Roms. La délégation partira de la place Clichy (18e) à 14 h et se rendra place Saint-Augustin (8e).

(Source : http://www.20minutes.fr/)

Au sujet de la mairie de Saint-Denis, voir plus haut... :altharion:
mael.monnier
 
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