Que se passe-t-il au Moyen-Orient ?

Dans le monde...

Message par emman » 10 Jan 2003, 19:05

(stef @ vendredi 10 janvier 2003 à 18:04 a écrit :Petit jeu : remplacer "blanc" par "juif", "noir" par "palestinien". Voilà ske ça donne.
a écrit :
Quand les thèses disent que le mot d'ordre de « république palestinienne » est aussi nuisible (« equally harmful ») à la cause de la révolution que celui de « la Palestine aux juifs », nous ne pouvons être d'accord avec cette affirmation [7]. De la part des juifs, il s'agit du maintien d'une domination infâme ; de la part des palestiniens, des premiers pas vers leur émancipation. Le droit total et inconditionnel des palestiniens à l'indépendance, il nous faut le reconnaître absolument et sans réserves. C'est seulement sur la base d'une lutte commune contre la domination des exploiteurs juifs que pourra s'élever et se renforcer la solidarité des travailleurs palestiniens et des travailleurs juifs.


-----------------
Faut-il le souligner, il n'a jamais été question pour Trotsky de partition de l'Afrique du Sud...... Une grande partie de ce texte consiste justement à défendre le mot d'ordre de République Noire CONTRE les Tk d'Af. du Sud qui le rejetaient ! Crois tu une minute que Trotsky envisageait de laisser une fraction du territoire aux colons ?

Ensuite, LT explique :
a écrit :Il est possible qu'après la victoire les Noirs tiennent pour inutile la création en Afrique du Sud d'un Etat noir particulier. Naturellement, nous ne leur imposerons pas un séparatisme d'Etat. Mais qu'ils le reconnaissent librement, sur la base de leur expérience propre, pas sous les verges des oppresseurs blancs.

Ce dont il est question là, c'est du caractère de l'Etat à mettre en place : "noir" ou multiracial. Pas de la coexistence d'Etat blanc à coté d'un Etat noir ! De cela il n'était évidemment pas question. Appliqué à la Palestine, cela veut p. ex. dire bilinguisme arabe/hébreu ou seulement arabe, etc.

Et enfin :
a écrit :Les révolutionnaires prolétariens ne doivent jamais oublier le droit des nationalités opprimées à disposer d'elles-mêmes, y compris leur droit à la séparation complète, et le devoir du prolétariat de la nation qui opprime à défendre ce droit, y compris, s'il le faut, les armes à la main !


Soit dit en passant, j'ai vu passer le mot d'ordre de "désionisation" de l'Etat d'Israël qui ressemble comme deux gouttes d'eau au mot d'ordre de république laïque défendu jusqu'au années 80 par la résistance et le mouvement ouvrier. J'aimerais qu'on m'explique la différence avec le mot d'ordre de destruction de l'Etat sioniste. A moins que la mise en place d'une république laïque et multiraciale soit possible à froid ?

Et je n'ai toujours pas eu la moindre trace de réponse à ce que proposent nos vaillants internationalistes aux réfugiés du Liban et d'ailleurs ?

Soit dit en passant aussi je deviens tout à fait impatient de trouver la position de LO - la vraie - sur cette question... Pelon : tu vas te faire tout petit longtemps ?

Stef je ne suis pas completement d'accord avec l'interpretation que tu fais du texte, et remplacer des termes par d'autres ne constitue pas une demonstration.

Puisqu'on parle du contexte, en voila un en note de bas de page (n°2) du texte à propos du rejet identique par les trotskystes Sud Africain des mots d'ordres "republique noire" et "afrique du sud blanche" que Trotsky juge (à juste titre) exagéré:

a écrit : Trotsky fait allusion ici au fait que le mot d'ordre stalinien de « république noire » proposé par Boukharine et le militant de couleur du C.P.S.A. La Guma et adopté en 1928, avait amené, en réaction, les bolcheviks éninistes sud fricains auteurs des thèses à affirmer que c'était la question agraire qui constituait l'alpha et l'oméga de la révolution en Afrique du Sud, en sous-estimant du coup la question nationale.


Trotsky ne défend pas la "république noire", mot d'ordre nationaliste et :staline: , mais
a écrit :Le droit total et inconditionnel des noirs à l'indépendance, il nous faut le reconnaître absolument et sans réserves


Et il l'explique ainsi

a écrit :Dans la mesure où la révolution victorieuse changera radicalement les rapports non seulement entre les classes, mais aussi entre les races, et assurera aux Noirs la place dans l'Etat qui correspond à leur nombre, la révolution sociale en Afrique du Sud aura également un caractère national. Nousn'avons pas la moindre raison de fermer les yeux sur cet aspect de la question, ou de minimiser son importance. Au contraire, le parti prolétarien doit, et en paroles et en actes, ouvertement et hardiment, prendre entre ses mains la résolution du problème national (racial).

Mais la résolution de ce problème, le parti prolétarien peut et doit la réaliser par ses propres méthodes.

L'instrument historique de l'émancipation nationale ne peut être que la lutte de classes.
emman
 
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Message par Léandre » 10 Jan 2003, 19:11

a écrit :Faut-il le souligner, il n'a jamais été question pour Trotsky de partition de l'Afrique du Sud...... Une grande partie de ce texte consiste justement à défendre le mot d'ordre de République Noire CONTRE les Tk d'Af. du Sud qui le rejetaient ! Crois tu une minute que Trotsky envisageait de laisser une fraction du territoire aux colons ?

Ta lecture de Trotsky est FAUSSE. Trotsky ne soutient pas le mot d'ordre de République noire. Il affirme que le mot d'ordre d'Etat blanc et celui d'Etat noir n'ont pas la meme signification, mais c'est tout. Car d'un coté, le mot d'ordre d'Etat blanc est un mot d'ordre colonialiste, imperialiste, raciste et tout ce que tu veux. De l'autre, le mot d'ordre d'Etat noir, formulé par les Noirs d'Afrique du Sud, est un mot d'ordre de libération et d'émancipation. Alors non, ils n'ont pas le meme sens !
Mais Trotsky ne prétend pas vouloir créer un Etat des Noirs d'Afrique du Sud. Il défend la seule idée que l'émancipation des travailleurs noirs ne se fera que sur la base d'une lutte commune avec les travailleurs blancs pour une émancipation politique et économique !!
Il va meme plus loin contre ton idée :
a écrit :Il est possible qu'après la victoire les Noirs tiennent pour inutile la création en Afrique du Sud d'un Etat noir PARTICULIER.

Que signifie "particulier", sinon leur propre Etat, à coté de l'Etat d'Afrique du Sud ? OUI, il soutient ENTIEREMENT le droit du peuple Noir à l'indépendance, NON il ne défend pas l'idée de l'évacuation des Blancs.
Léandre
 
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Message par Léandre » 10 Jan 2003, 19:18

a écrit :Trotsky ne défend pas la "république noire", mot d'ordre nationaliste et  :iossif:

Attention quand meme avec la qualification de stalinien. Ce n'est parce qu'un stalinien dit quelque chose qu'il faut le tamponer "stalinien" et le bannir. Certaines choses justes peuvent parfois etre défendues par des stal (meme si c'est très rare, surtout quand il s'agit de politique internationale)
Léandre
 
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Message par com_71 » 10 Jan 2003, 20:10

Puisqu'il est demandé un texte de LO sur la question, je cite ici un passage du compte-rendu par LO d'une conférence internationale de 1973. Pour des raisons techniques vous le trouverez + haut dans le thread.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Louis » 10 Jan 2003, 20:45

au fait, y'a des textes de lo sur le boycott a jussieu ? j'ai peut etre pas tout suivi...
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Message par com_71 » 10 Jan 2003, 21:01

Non rien.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Louis » 11 Jan 2003, 01:21

au moins l'humanité a répondu, elle

a écrit :10 Janvier 2003 - INTERNATIONAL

Proche-Orient. Ce boycott qui

n'existait pas



La motion de Paris-VI en faveur de la suspension institutionnelle de l'accord UE-Israël a servi de prétexte à un mauvais procès.



Il n'y a pas de ligne de fracture entre partisans de la paix. En revanche, la campagne lancée vise à museler toute dénonciation contre la politique de Sharon.



Davantage qu'une polémique, c'est une véritable campagne qui a été lancée contre l'université Paris-VI. La manifestation qui a réuni lundi dernier des personnalités médiatiques comme Bernard-Henri Levy, Alain Finkelkraut, Arno Klarsfeld, le député UMP Pierre Lellouche, ou encore le président du CRIF, Roger Cukierman, à laquelle participèrent des associations comme l'UNEF, l'UEJF, la Paix maintenant, la LICRA... mais aussi l'organisation d'extrême droite Ligue de défense juive, a donné lieu à des accusations d'antisémitisme lancées à l'encontre d'universitaires. Que s'est-il donc passé à l'université Pierre-et Marie-Curie qui fût susceptible de déclencher une telle vague d'indignation ?

La genèse de l'affaire tient au vote, le 16 décembre dernier, par le conseil d'administration de la fac, d'une motion (lire ci-contre) réclamant l'application de la résolution du Parlement européen (votée le 10 avril 2002 et restée à ce jour lettre morte) en faveur de la suspension de l'accord d'association Israël-Union européenne. Cet accord, comme tous les autres, est conditionné dans son article 2 par le respect des droits humains. " Le geste politique qu'a constitué le vote du Parlement européen n'est en aucune façon dirigé contre la société israélienne, explique Francis Wurtz, président du groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE), mais vise la politique d'Ariel Sharon. " Et le député communiste européen de rappeler qu'en 1987 le Conseil des ministres européen avait suspendu un accord sur la recherche avec Israël, à la suite de la fermeture par le gouvernement de l'époque de l'université palestinienne de Bir Zeit. " Il y a donc eu un précédent et la situation est beaucoup plus grave aujourd'hui. " Par le passé, l'Europe a également suspendu, pour violation des droits de l'homme, des accords avec le Maroc et la Syrie. Le fait qu'une université française s'émeuve qu'une situation inhumaine (plus de 2 000 morts en deux ans) perdure en raison de l'inertie de la communauté internationale et fasse entendre sa voix en réclamant le simple respect d'un vote ne méritait sans doute pas un tel tollé... trois semaines après l'adoption de la motion incriminée.

Le président de l'université, Gilbert Béréziat, a immédiatement rejeté l'accusation selon laquelle le texte préconiserait le " boycott " des universitaires israéliens. " Nous demandons à l'Union européenne, sur le plan institutionnel, de renoncer à sa collaboration scientifique avec Israël, mais dans le même temps nous voulons, à notre niveau, multiplier les contacts directs avec les universitaires. Nous visons les institutions, pas les hommes ", affirme-t-il.

Le thème du " boycott ", totalement absent de la motion, mais répandu avec insistance dans cette campagne, a troublé et alimenté l'incompréhension de personnalités peu suspectes de sympathie avec la politique d'Ariel Sharon. " Nous refusons l'idée de boycott ", témoigne la secrétaire générale de l'UNEF, Tania Assouline, pour qui " l'accès au savoir a toujours été une arme contre l'obscurantisme ". Seize universités franciliennes ont réclamé, ajoute-t-elle, le renforcement de la coopération avec les universités israéliennes et palestiniennes. Pour David Chemla, représentant en France du mouvement La paix maintenant (Shalom arshav), qui a été sifflé par des extrémistes pro-Sharon lors de la manifestation de lundi, " s'il y a un lieu en Israël où se recrutent nombre de militants de mouvements pour la paix, c'est bien les universités, qui essaient de promouvoir une solution politique avec la création d'un Etat palestinien au côté d'Israël. Toute démarche de mise à l'index d'universitaires israéliens est contreproductive. Il faut au contraire favoriser les contacts entre les gens ". Autant de positions que partagent les auteurs de la motion. Gilbert Béréziat enfonçait le clou mardi dans Libération, annonçant qu'il allait proposer au prochain conseil de compléter le texte de la motion en confirmant le refus de tout boycott, en réaffirmant que la coopération universitaire entre Israéliens et Palestiniens favorise la paix et en demandant à l'Europe d'étendre son accord cadre de recherche et développement technologique aux universités palestiniennes. Pour sa part, le PCF, dans un communiqué publié hier, soutenait également " les coopérations croisées entre universités françaises, israéliennes et palestiniennes " pour la reconnaissance mutuelle et pour la paix. Condamnant les mesures répressives du gouvernement israélien, et notamment la fermeture d'universités palestiniennes, le PCF ne veut " en aucun cas soutenir des actes ou des prises de position conduisant à rompre la coopération scientifique et culturelle avec des universités dans lesquelles se trouvent des forces qui luttent pour la paix ".

En fait, aucune ligne de fracture n'oppose entre eux les partisans de la paix, qui débattent, avec nuances ou divergences, sur les meilleures initiatives à prendre pour contribuer à la résolution du conflit au Proche-Orient. En revanche, la campagne montée de toutes pièces, à l'encontre de Paris-VI sur la base d'un " boycott " qui n'existe pas, ressemble fort à celles qui furent menées précédemment contre les journalistes Daniel Mermet, de France Inter et Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem. Elle vise à stigmatiser toute dénonciation de la politique de Sharon du sceau infamant de l'antisémitisme. Lorsque Roger Cukierman ose affirmer que " demain les universitaires qui boycottent Israël demanderont qu'on brûle les livres des Israéliens puis ceux des juifs " (voir le Monde de mercredi), cela ressemble fort à l'ignominie des extrémistes pro-Sharon qui décernèrent à Charles Enderlin " le prix Goebbels de la désinformation ".

Jean-Paul Piérot

Louis
 
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Message par Louis » 11 Jan 2003, 21:00

toujours silence radio de la part de lo ?
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Message par stef » 13 Jan 2003, 13:17

Un extrait de LdC qui vaut son pesant de cacahuètes et justifie amplement un nouveau thread :


a écrit :Le deuxième volet de la discussion vit l'ensemble des organisations présentes à la conférence, à l'exception de L. O., Combat Ouvrier, Spark et l'U. T. A. C. I., s'élever contre le droit des Juifs à avoir leur propre État, opposant à cela la nécessité d'un État binational en Palestine. Deux raisons essentielles furent invoquées à l'appui de cette thèse. Premièrement l'État d'Israël est un État impérialiste qui doit être détruit, deuxièmement le droit des Juifs et le droit des Palestiniens à avoir chacun leur État en Palestine est inconciliable, la seule solution est donc l'Etat binational.
L. O. s'affirma pour la destruction de l'État israélien, comme d'ailleurs pour celle de l'État français et de tous les États bourgeois, mais par la classe ouvrière !
Pour être un pas en avant, la destruction de l'État sioniste ne peut être le fait que des prolétariats juif et arabe et nous nous refusons à prêcher aux prolétaires arabes la croisade nationaliste contre Israël. La victoire militaire des États arabes ne ferait pas avancer d'un pas la libération des masses arabes. Et si, contre l'impérialisme américain, nous sommes dans le camp des pays arabes, y compris si la victoire de ce camp signifie la destruction de l'État d'Israël, nous ne pensons absolument pas que cette destruction serait en soi positive. Nous pensons, au contraire, que la classe ouvrière arabe doit avoir une stratégie vis- à- vis de la classe ouvrière israélienne pour la détacher du sionisme et la rallier à son combat, c'est- à- dire qu'elle doit lui garantir tous les droits nationaux, y compris celui d'avoir son propre État. Cela ne signifie pas qu'un État juif séparé serait souhaitable. Un État binational au sein duquel Juifs et Arabes vivraient ensemble, aurait des avantages considérables, et politiques et économiques, pour tous les habitants de la Palestine. Mais cet État ne peut se décréter par en haut. Il doit correspondre aux voeux des pays qui le construiront. Et, dans ces conditions, opposer l'État binational au droit des Juifs à avoir leur propre État, c'est finalement refuser les droits nationaux aux Juifs, c'est se faire l'avocat du nationalisme arabe.
N° 15 décembre 1973 Lutte de Classe (série bilingue)
stef
 
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Message par emman » 13 Jan 2003, 14:31

C'est plutôt bien dit et je suis plutôt content de voir que les positions de mon organisation sont proches des miennes... :hinhin:
emman
 
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