ENERGIE
Bulletin des militant-e-s et des sympathisant-e-s de la Ligue Communiste Révolutionnaire d’EDF-GDF et des ENN
N°21 – 14 juin 2004 Supplément à Rouge n°2068
LA PRIVATISATION
NE PASSERA PAS !
La semaine est décisive. En engageant, mardi 15 juin, le débat parlementaire sur la loi
de privatisation d’EDF et de GDF, le gouvernement a décidé d’affronter le mouvement
social. C’est le choix politique de la brutalité et du mépris. Les urnes l’ont pourtant
définitivement privé de toute légitimité. Chaque jour, le mouvement de grève ne cesse de
s’élargir et de se durcir. L’épreuve de force est engagée.
Le 7 juin, la coupure d’alimentation électrique
sur les gares parisiennes a fait l’effet d’un
détonateur. Elle a inauguré un nouvel élan
dans la lutte. Depuis, chaque jour est rythmé par la
multiplication des actions de plus en plus
déterminées. Un véritable tournant pour les formes
de la mobilisation. Le changement de ton du
gouvernement atteste aussi de l’évolution. Il sent
maintenant la menace. Après la stratégie du
mensonge où le gouvernement tentait de rassurer
et d’embobiner son monde avec des sourires, voilà
maintenant le temps des menaces et des insultes,
réflexes de la bonne vieille droite. Subitement, les
agents du service public, cibles hier de la
pédagogie du ministre Sarkozy, sont devenus
« une minorité de casseurs » et de « braillards ».
Le mouvement, lassé d’attendre une
impulsion d’en haut qui tardait à venir, a pris
ses affaires en main.
La lutte partout !
L’exigence du retrait du projet de loi se décline
maintenant sous toutes les formes d’interventions
possibles et imaginables. Les coupures se sont
généralisées. Ciblées, suffisamment efficaces, mais
aussi maîtrisées et pédagogiques pour ne pas
alimenter le camp d’en face et desservir la grève.
La liste est trop longue pour tout citer, de
Powernext, la bourse de l’électricité à Paris, à
l’aéroport de Tarbes, l’usine UPSA près d’Agen, la
cité administrative et le palais des congrès de
Bordeaux, l’alimentation SNCF en Normandie, le
quartier de la Part Dieu à Lyon, péages
d’autoroutes, dans plusieurs départements,
éclairage public, préfectures, mairies…
Les passages des tarifs particuliers en heures
creuses sont aussi très prisés. En interne, la cote
de popularité revient aux opérations
« dératisation » (emprunt des billes de souris
d’ordinateurs), au blocage de véhicules dans les
centres EDF ou sur la place publique avec
dégonflage des pneus, emprunt des clefs et parfois
des batteries. Ailleurs les véhicules bleus sont
utilisés pour manifester et faire des opérations
escargots. Le convoi de l’airbus A380 bloqué dans
le Gers. Parfois, un député UMP pro-privatisation,
recevant une petite leçon pédagogique, est
« débranché ». Pour montrer à Jack Lang que leurs
coupures n’étaient ni « dangereuses » ni
« inutiles », les grévistes ont coupé sa permanence
de député. Le gaz est aussi concerné avec le
blocage des centres de stockage comme le plus
important à Chemery (Loir et Cher) ou le terminal
de Montoire.
Ce sont aussi, fierté des grévistes, plusieurs
centaines d’usagers coupés pour cause de
pauvreté qui ont été rétablis à travers le pays.
Dès lundi 14 juin au matin, l’action de coupure
du poste de transport sur la centrale de Saint-Alban
a donné le signe d’une nouvelle montée en
puissance.
Et ce ne sont pas les dispositifs policiers
déployés partout qui empêcheront la détermination
des grévistes.
L
Avis de coupures !
500 000 usagers de la SNCF « pris en otages ». « Sévice public » fulmine Le Parisien, à la une sur
toute la largeur. La coupure de St Lazare du 7 juin, a déclenché une véritable campagne anti-grève. Les
ministres invectivent et menacent les auteurs de ces « actes illégaux ». La SNCF et EDF (RTE) ont
déposé plainte. Jack Lang apporte sa voix à ce concert réactionnaire et répressif.
Une fois de plus, tous ces champions en privatisation ne sont sensibles au sort des usagers que
lorsque la grève conteste leur politique. Le seul droit qu’ils tolèrent est celui de la grève minimum ; perte
du salaire sans pouvoir produire le moindre effet et surtout pas celui de les gêner. Toute grève bouscule
l’ordre des choses. Celle du service public est d’autant plus perturbante qu’elle affecte toujours
directement une activité, par nature, essentielle à la vie quotidienne. Nécessairement politique, elle
interpelle toute la société sur l’utilité sociale du service public et sur son devenir.
On comprend évidemment pourquoi ces protecteurs occasionnels des usagers-victimes sont
beaucoup moins sensibles aux milliers de foyers, 1500 pour la seule région parisienne, qui chaque jour
sont délibérément coupés pour cause de pauvreté. Coupures permanentes, celles-ci, et à domicile qui
pour les familles rendent insupportables les difficultés à accomplir les gestes les plus simples de la vie
quotidienne. Insensibles aux coupures du libéralisme où, comme en Espagne, les patrons privés
n’hésitent pas une seconde à couper des quartiers entiers pour exporter l’électricité quand les prix
explosent à la bourse.
Ils choisissent leurs coupures, celles de leur classe. Sont légales celles qui servent les profits,
illégales celles de la grève pour la défense de l’intérêt général et des droits sociaux.
Ce bouillonnement sur le terrain et le tous
ensemble du mardi 15 juin, jour de l’ouverture du
débat parlementaire, doit conduire au dépassement
d’un nouveau palier dans le rapport de force.
Grève reconductible !
Les décisions d’organiser la grève
reconductible se multiplient. C’est par exemple le
cas chez les chercheurs d’EDF. Autre signe
révélateur de l’état d’esprit, un appel unitaire « pour
la grève nationale reconductible jusqu’au retrait du
projet de loi », lancé par des syndicalistes de toutes
appartenances, a recueilli en quelques jours plus
de 1600 signatures à travers le pays.
De fait, le mouvement doit maintenant imposer
son propre rythme, préserver l’unité dans la lutte et
s’ancrer dans la grève reconductible et les
occupations d’installations.
On sait qu’au sommet, la CFDT n’a pas hésité
à condamner la coupure sur la SNCF à Paris. Les
manoeuvres de toutes sortes sont ainsi possibles
pour essayer de torpiller le mouvement. Il ne faut
pas non plus oublier la vigilance nécessaire et la
solidarité sans faille qui s’organise face aux
éventuelles volontés répressives du gouvernement.
Les agents d’EDF et de GDF sont en
train de construire l’un des plus puissants
mouvements de leur histoire.
Cet engagement décisif et historique
pourra être gagnant si toutes les forces
disponibles bloquent partout l’activité et
coupent définitivement Sarkozy dans son
élan.
La privatisation d’EDF-GDF
ne passera pas !
Tous ensemble,
Gagner, c’est possible !
Je souhaite prendre contact avec la LCR
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