CHANGER DE BRAQUET OU TEMOIGNER !
Depuis plusieurs semaines je participe à des forums animés par les amis de LO ou des militants LCR .
Quand j’aborde la question des alliances et de la perspective de construction d’une organisation anti libérale, ouvrière, j’essuie de nombreuses remarques acerbes.
Poser ces problématiques ce serait pactiser avec le diable ou ses représentants… les réformistes !
Comme je considère qu’il est possible d’être révolutionnaire tout en refusant l’enfermement identitaire, je poursuis le débat sur un sujet sensible et important : celui des élections municipales.
Quand un militant révolutionnaire, relativement isolé sur son lieu de résidence souhaite se présenter aux élections municipales et qu’il ne peut atteindre son objectif que dans le cadre d’une liste de gauche unitaire, il a droit à un flot de critiques :
« Comment ! Tu oses te présenter avec la gauche plurielle ? Tu trahis ! »
Beaucoup de militants ont dû opérer le choix entre un mandat municipal et l’organisation révolutionnaire.
C’est une décision difficile à prendre, certains poursuivent leurs deux engagements, quitte à subir les quolibets, d’autres choisissent le « parti »….Les exclusions pour indiscipline existent encore dans des organisations qui en restent à une lecture bolchevik classique, elles sont heureusement rares.
Ce refus d’accepter que des militants se présentent sur des listes unitaires de gauche pourrait être caractérisé de « crétinisme » anti-municipal !
En effet un militant révolutionnaire, fidèle à ses idées peut aspirer à un engagement local .sans pour autant vouloir parvenir ou même composer.
Participer à la construction de listes municipales avec des militants PCF, PS, alternatifs procède d’une démarche unitaire :
- la liste doit s’inscrive résolument à gauche ;
- les intentions affichées et le programme doivent se situer dans une démarche citoyenne, de transformation sociale ;
Un militant révolutionnaire, élu dans ce cas de figure peut, sans se fourvoyer, agir localement, participer même à l’exécutif municipal en cas de succès électoral.
La solidarité municipale est un principe et pas un carcan !
Une équipe doit être cohérente sans être monolithique . Un révolutionnaire peut quand cela est nécessaire se démarquer, voire s’abstenir ou voter contre une délibération jugée incorrecte.
C’est une contribution que je verse au débat afin que l’on évite de faux clivages et que l’on s’engage dans le cadre des prochaines municipales à la construction de listes d’alternative citoyenne, ancrée résolument à gauche… Le choix de présenter des listes séparées révolutionnaires d’un côté, réformistes de l’autre au premier tour relève des capacités propres aux révolutionnaires locaux.
Quant au deuxième tour, j’en reste au principe, il faut à chaque fois battre la droite et permettre aux citoyens de disposer d’une municipalité qui développe une pratiques participatives… Se compter c’est bien, agir pour la transformation sociale, c’est mieux !
Ce n’est pas une question qui doit se traiter à la veille des élections mais dès maintenant : les équipes municipales actuelles sont à mi mandat, il est temps d’évaluer les politiques, de consolider la démocratie locale quand on est majoritaire, de se donner les moyens de battre la droite locale quand on est minoritaire et dans tous les cas de figure de préparer les échéances futures, entre militants, certes, mais aussi avec les acteurs locaux.