par zarta » 27 Juin 2004, 00:24
petite remarque sur l'Italie : les premiers "pré" protestants français qu'on appelle les Vaudois ayant été sauvagement écrasés en France (au 13e siècle) se sont réfugiés justement en Italie... où ils existent encore (mais il est vrai que ce ne sont pas véritablement des protestants...)
petite remarque sur les luthériens : leur théologie se détache de la chose publique ; ils pensent donc qu'ils n'ont pas à intervenir dans la société. ça ce sont les textes bien sûr..., mais ceci dit, selon certains théologiens, il semble que les calvinistes (les réformés est le terme plus juste) s'engagent plus volontier dans les affaires du pays et s'investissent donc plus volontiers dans le développement d'un système quel qu'il soit (ça reste à vérifier, je répète ici ce que j'ai lu du théologien tchèque Josef Hromadka).
Le support qu'ils glanaient des princes allemands vient plutôt d'un souci plus politique et pas seulement économique. Si effectivement le capitalisme permettait aux princes comme aux luthériens de s'enrichir et donc d'avoir une certaine indépendance financière, c'est plus parce que Luther critiquait le pouvoir du pape que les princes allemands l'on soutenu : ces princes voulaient en effet s'émanciper de ce pouvoir romain dans ce que l'on a appelé le Saint Empire Germanique romain. Comme son nom l'indique, cet empire était un peu trop à la solde du pape, c'est lui qui nommait l'Empereur etc. Luther leur donnait "l'autorisation morale" d'envoyer chier ce pape un peu trop mèle-tout.
remarque sur la Réforme en France : au début 80% de la population a rejoint Calvin. ça n'a pas duré longtemps parce que si le roi de France a bcp de puissance par rapport au pape, il n'en est pas moins vrai que le pape est très pote avec le roi de France et lui a envoyé de l'aide pour l'armée etc. En plus, le roi de France n'a que 12 ou 13 ans quand les guerres de religions éclatent et s'il reste symboliquement très puissant, les nobles autour de lui le sont encore davantage... ( problème qui date du roi précédent qui a laissé un peu trop la noblesse et la grande bourgeoisie ouvrir sa gueule et s'enrichir - embryon de capitalisme qui n'a rien à voir avec le protestantisme qui lui est ultérieur). Or ces nobles craignaient que les Réformés deviennent suffisamment nombreux pour les affaiblir dans leur positions "politiques". Il fallait donc les exterminer. Le pape y trouvait aussi son compte parce qu'il avait déjà "perdu" les provinces allemandes et il sentait mal le coup de perdre la France.