a écrit :La propriété étatique des moyens de production ne fut possible en Russie que par l'existance d'une révolution sociale et représentait un progrès c'est-à-dire un pas vers le socialisme.
Castoriadis a exprimé un point de vue là dessus dans "Sur la question de l'U.R.S.S. et du stalinisme mondial" Août 1947
a écrit :Aujourd'hui, concrètement, la planification en U.R.S.S. n’est que la planification de l'exploitation, l'étatisation n'est que la forme juridique de la possession économique de la bureaucratie.
Pour pouvoir considérer ces mesures comme progressives, il faudrait qu'elles aient signifié l'abolition de l'antagonisme des hommes par rapport aux moyens de production, l'abolition de la division de la société en classes et de l'exploitation qui en résulte. C'est juste l'inverse qui a lieu en U.R.S.S. La collectivisation et la planification ne sont progressives que dans la mesure où le prolétariat s'érige en classe dominante, qu'il intervient activement dans le fonctionnement de l'économie, qu'il en prend la direction effective (gestion ouvrière) ou du moins qu'il s'achemine vers cette direction. Mais en U.R.S.S. aujourd'hui, le prolétariat n'est qu'une des matières premières de l'économie, qu'un objet passif de l'exploitation. L'étatisation et la planification lui sont complètement étrangères, elles forment la base du régime qui l'exploite.
Il n'y a pas de "base socialiste" de l'économie existant indépendamment de la situation du prolétariat. Tout le marxisme repose sur cette idée : la révolution prolétarienne est le moment de l'histoire où l'automatisme économique est dépassé. C'est l'intervention consciente du prolétariat, à travers ses différents organismes, dont l'ultime est le Parti révolutionnaire, qui est la seule garantie du socialisme. Si l'économie échappe aux mains du prolétariat il n'y a plus trace de socialisme, car le trait fondamental de l'économie socialiste, à l'opposé de l'économie bourgeoise, est de se construire par l'action politique consciente du prolétariat. Penser le contraire c'est justifier par avance la possibilité d'une dégénérescence pour une future révolution prolétarienne.
La propriété étatique des moyens de production n'est pas en soi un pas vers le socialisme. Ou alors la Chine, les pays de l'est ont fait de grands pas vers le socialisme contrairement à ce qu'en dit LO.
La classe ouvrière russe a
déjà depuis longtemps perdu cette propriété d'état au profit de la bureaucratie. La planification soviétique n'était que la planification au profit de la bureaucratie.
D'autre part je ne dis pas que la chute de l'URSS est perçue comme la fin du stalinisme par les travailleurs.
Ce que je veux dire c'est que les PCs du monde entier qui importaient la dégénerescence bureaucratique d'URSS ont moins d'assises pour le faire (et à la limite les PCs sont forcés de se social-démocratiser totalement)