par alex » 02 Juil 2004, 13:01
Efficacité prouvée d'une trithérapie générique en un seul comprimé (étude)Une trithérapie générique associant trois antirétroviraux dans un même comprimé s'avère efficace et permet de simplifier le traitement et d'en réduire les coûts, ont expliqué jeudi les auteurs d'une étude à paraître samedi dans la revue scientifique britannique The Lancet."Il est clairement démontré que le médicament est efficace et bien toléré", a déclaré le directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS), Michel Kazatchkine, en présentant devant la presse les résultats de cet essai clinique portant sur 60 patients à un stade avancé de la maladie suivis dans deux hôpitaux de Yaoundé au Cameroun.Ils ont été traités avec un médicament générique commercialisé sous le nom de Triomune, associant trois antirétroviraux de deux classes différentes: lavimivudine et stavudine, deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (NRTI), et la névirapine, un inhibiteur non nucléosidique de cette même transcriptase (NNRTI)."Des dizaines de milliers de personnes dans le monde" notamment en Inde, en Thaïlande et en Afrique sont déjà traitées avec cette trithérapie générique avec un seul comprimé, a affirmé Eric Delaporte, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), qui a coordonné cette étude.Mais son efficacité n'avait pas encore été scientifiquement validée jusqu'à la réalisation de cette étude qui montre, qu'après six mois de suivi, 80% des patients ont une charge virale indécelable, soit "un taux identique" à ceux observés avec les traitements dans les pays du Nord, a-t-il expliqué.Cependant cinq patients sont décédés et quatre autres ont souffert de maladies opportunistes durant le traitement, a-t-il précisé.Moins chère (20 dollars par mois au lieu de 35 pour une thérapie équivalente avec des médicaments de marque), bien tolérée et observée par les malades, cette thérapie "fonctionne bien" comme le confirme l'étude à laquelle ont participé des médecins camerounais et de l'organisation Médecins sans Frontières, a-t-il ajouté."Il n'y maintenant plus de raison scientifique à opposer à l'utilisation de ce médicament", a insisté Michel Kazatchkine. "C'est un pavé politique", a-t-il ajouté en soulignant que "le programme américain se refusait à utiliser ces comprimés à dose fixe" ou FDC (fixed dose combinations).
© AFP