Il y a aussi un article dans le convergences révolutionnaires n°25 (la revue de la fraction LO)
Le numéro est pas encore en ligne, mais il va l'etre sur :
http://www.convergencesrevolutionnaires.org/
a écrit :Israel : des infos dont on ne vous parle jamais
A la rédaction du Monde,
Vous qui consacrez des pages entières et même un éditorial pour fustiger la décision digne du Conseil d'administration de Paris VI de suspendre le renouvellement de l'accord d'association Union Européenne / Israël, en matière de recherche, aurez -vous autant de trémolos dans la voix pour fustiger la décision israélienne d'aujourd'hui de fermer les 3 universités palestiniennes ?
Vous qui nous faites le coup des universités israéliennes, "oasis de paix et de dialogue", ferez -vous savoir à vos lecteurs les conditions faites jusqu'à aujourd'hui - puisque demain Sharon la ferme - à l'université palestinienne ? C'est un professeur de Haïfa - de ceux qui nous demandent de faire pression de l'extérieur sur l'opinion publique israélienne, sur l'opinion universitaire israélienne (j'ai nommé Ilian Pappé) - qui nous a hier appris ce qui se passe pour les étudiants en Palestine occupée : "A l'université de Bir Zeit en Cisjordanie, le personnel et les étudiants sont contraints de parcourir à pied un long chemin sous la pluie et le vent hivernal. Mais avant de pouvoir emprunter la route qui mène au campus, ils sont à la merci des soldats qui ont la facétieuse habitude de sélectionner certains d'entre eux au hasard et de leur demander ce qu'ils "préfèrent" : un coup de pied dans les jambes, ou bien une gifle ou encore la confiscation de leur carte d'identité. Et cela dure souvent des heures ..... Voilà un très bref aperçu du traitement subi aujourd'hui par les universités palestiniennes".
C'est un professeur israélien qui témoigne, un de ceux dont vous ne retransmettez jamais le témoignage, ni les propos et vous venez nous parler des "oasis de paix et de dialogues" que seraient les universités israéliennes.
Alors vos larmes de crocodiles sur "l'université israélienne " d'où n'est sortie aucune motion institutionnelle d'universitaires israéliens pour dénoncer les conditions faites à leurs collègues-professeurs palestiniens, aucune condamnation des assassinats et arrestations d'étudiants palestiniens, -"dans votre vocabulaire, bien sûr ! "les représailles"- aucun regret devant la destruction des moyens matériels d'études des palestiniens, alors - disais-je - vos larmes de crocodiles à propos d'une suspension d'accords signés avec les universités israéliennes, accords conditionnés par un article de droit qui exigeait "le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques en matière de politique interne et internationale", ces larmes ne sont qu'abjection et hypocrisie ..
Où voyez-vous cette clause respectée par Israël ?
Pour nous, il est vrai que nous préférons suivre ces quelques professeurs israéliens isolés, qui en leur nom nous demandent d'agir et approuvent cette suspension des accords. Ces professeurs-là ne croient pas que -je cite-là Israël Shamir- "le racisme n'est condamnable que lorsqu'il touche les Juifs".. ils ne croient pas que "les escadrons de la mort israéliens qui tuent les Palestiniens valent mieux que les Sonderkommandos qui tuaient les Juifs", ils ne croient pas que "les droits de l'homme s'arrêtent au droit des Juifs".. ils ne croient pas que "la vue d'un enfant levant les bras face à une brute arborant un fusil-mitrailleur n'est triste que dans la mesure où l'enfant est Juif"...
Il est vrai que votre journal qui continue à nommer l'armée israélienne du doux nom de "Tsahal", qui continue à parler de "représailles" israéliennes chaque fois qu'Israël tue, boucle, massacre, détruit (pour vous ce n'est jamais un attentat qui est "représailles" - même quand, comme en décembre 2002, 90 Palestiniens ont été tués -femmes, dont l'une de 95 ans, -dangereuse terroriste, peut-être ?- , enfants, hommes âgés ), votre journal qui qualifie d'"unités d'élite" les escadrons de la mort israéliens, ce journal est-il encore à même de concevoir que les Palestiniens existent et que, face à l'obscène tolérance de nos médias devant l'anéantissement programmé d'un peuple, il est digne, il est honorable que nos savants, nos chercheurs, nos universitaires disent "Non" à la complicité du silence et dénoncent un régime qui fomente ces crimes.
En 1987, Yeshayahou Leibowitz, celui qui a dirigé la composition de la "Grande Encyclopédie Hébraïque" en Israël, enseignée à l'université, celui qui disait "Nous ne naissons ni dans le judaïsme, ni dans le christianisme ni dans l'islam, nous naissons dans l'humanité", cet homme-là prophétisait- prophétie qui lui était une vision de cauchemar- dejà l'occupation israélienne des territoires palestiniens : "Si nous continuons dans cette voie , ce sera la destruction de l'Etat d'Israël dans un délai, non de quelques générations, mais de quelques années. Intérieurement, ce sera le régime de Kahana-Sharon-Raphael Eytan-Druckman avec des camps de concentration pour des gens comme moi. A l'extérieur, Israël s'embourbera dans une guerre à outrance contre l'ensemble du monde arabe, du Koweït au Maroc". Aujourd'hui ce cauchemar -Sharon au pouvoir, et la société israélienne s'enfonçant à droite dans ce que Leibowitz appelait le "Judéo-Nazisme" est réalisé (Leibowitz 1987 : "Nous nous comportons déjà dans les territoires occupés de la rive-ouest du Jourdain, dans la bande de Gaza, et au Liban, comme se sont comportés les Nazis dans les territoires occupés de Tchécoslovaquie et de l'Ouest. Nous n'avons pas établi de camp d'extermination comme ils l'ont fait à l'Est. Voilà où nous en sommes, avec cette seule différence qui nous distingue des Nazis") et quand des voix s'élèvent pour dire "stop" on prétend dans vos colonnes que ce sont elles qui perturbent la paix des campus.
Et Leibowitz est mort il y a deux ans je crois, il n'a pas vu les exactions et les crimes actuels de Sharon mais vous qui les connaissez trouvez encore à défendre le soldat de "Tsahal", les universités israéliennes "oasis de paix et de tolérance", le "régime démocratique israélien" qui a légalisé la torture des Palestiniens et l'enfermement administratif arbitraire . Et vous qui savez ce qui se passe n'hésitez jamais à donner la parole à ceux qui qualifient d'antisémites les gens qui disent NON.
Il y avait en 1938 en Amérique une journaliste qui s'appelait Dorothy Thompson, qui a combattu pour la "mobilisation morale des USA contre le nazisme", qui a dénoncé comme "traître aux USA quiconque se permettait une plaisanterie antisémite", qui a épousé la cause sioniste jusqu'à ce qu'elle visite Israël et constate le virage du sionisme "à la réaction, l'agressivité, le chauvinisme". Dès lors, une campagne de presse semblable à celle que développent nos soit-disant "anti-antisémites" d'aujourd'hui fut organisée contre elle, la dénonçant bien sûr ! comme antisémite . Et devant "cette tentative d'assassinat de sa personnalité, de sa carrière, de son combat passé et actuel", toujours soucieuse de de son combat contre l'antisémitisme elle eut cette phrase admirable : "Vraiment, je pense qu'il faut attirer l'attention sur le risque extrême pour la communauté juive de qualifier des personnes comme moi d'antisémites. Vu mon passé, il est au dessous de la dignité de qui que ce soit de devoir dénier de telles accusations en public et ainsi ces accusations ne font rien d'autre que rendre l'antisémitisme respectable, car, à juste titre ou à tort, un grand nombre de personnes dans ce pays ont un grand respect pour moi, et si l'on publie que je suis anti-sémite, l'antisémitisme en devient un peu plus respectable".
Les professeurs de Jussieu pourraient adresser les mêmes remarques à leurs détracteurs.
Voilà notre défense de la décision de Paris VI, voilà nos indignations contre le vocabulaire en cours dans Le Monde comme dans d'autres médias. Bien évidemment j'autorise l'utilisation de ces propos par qui le voudra.
Barbara Gorczyca
Psychiatre -psychanalysteMake
a écrit :
Dans les Etats arabes du Moyen et du Proche-Orient et en Afrique du Nord, les sections et groupes de la IV° Internationale sont pour l'unification des pays arabes dans des Fédérations de républiques arabes libres. Ces sections luttent pour l'élimination de l'impérialisme - britannique et français -, contre l'intervention impérialiste des Etats-Unis, contre les propriétaires terriens complices des impérialistes, contre leur instrument : la Ligue Arabe; pour des Assemblées constituantes et pour la plus large démocratie.
En ce qui concerne particulièrement la Palestine, la IV° internationale repousse comme utopique et réactionnaire la solution « sioniste » à la question juive; elle déclare que la répudiation totale du sionisme est la condition sine qua non pour une fusion des luttes des ouvriers juifs avec les luttes émancipatrices, sociales et nationales des travailleurs arabes. Elle déclare qu'il est profondément réactionnaire d'exiger une émigration juive en Palesitine, comme il est réactionnaire de faire appel à l'immigration d'oppresseurs dans les pays coloniaux en général. Elle soutient que la question de l'immigration et des rapports entre Juifs et Arabes ne peut être convenablement décidée qu'après expulsion de l'impérialisme, par une Assemblée constituante librement élus avec pleins droits pour les Juifs comme minorité nationale.
a écrit :
Je me contente de constater que la politique que vous proposez est celle des nationalistes de l'OLP les compromis et les accords avec Israël en moins, un jusqu'au-boutisme palestinien (nationaliste) en quelque sorte. Cette politique n'est pas originale. A différentes étapes du conflit, des groupes, de G. Habache à Abou Moussa, ont critiqué (souvent violemment) Arafat sur cette base. Ces groupes se prétendaient socialistes. Mais en réalité ne sortaient pas du cadre bourgeois. Je pense pareil de la votre.
a écrit :
Dans son combat, le prolétariat est entravé depuis des décennies par l’absence de parti ouvrier, par l’absence de syndicat. Le peuple palestinien est composé de classes : sa bourgeoisie, même faible, d’autant plus qu’elle est faible, est soumise aux autres bourgeoisies arabes, à l’impérialisme. Elle tend à faire allégeance à l’État colonial israélien pour peu que celui-ci lui ménage une place, si petite soit-elle. Faute de représentation politique indépendante, le prolétariat palestinien demeure soumis à cette bourgeoisie au travers de l’OLP, organisation nationaliste petite-bourgeoise. Un tel parti ouvrier doit permettre au prolétariat palestinien de se constituer en classe pour soi.
Mais un tel parti a besoin d’un programme. Il ne peut se construire que sur une orientation de rupture avec la bourgeoisie palestinienne tout autant que de combat pour en finir avec l’État colonial. À cette condition le prolétariat peut offrir une issue aux masses palestiniennes, à toutes les couches exploitées. Un tel parti devra en particulier combattre pour une Constituante palestinienne, le peuple palestinien ayant récupéré son pays, pour un gouvernement ouvrier et paysan.
(...)
En particulier, le mot d’ordre de Constituante palestinienne ne prend tout son sens que s’il est situé sur la ligne de la constitution d’un Gouvernement Ouvrier et Paysan de toute la Palestine, seul gouvernement capable de résoudre la question nationale parce que résolvant la question sociale. Un tel combat s’inscrit nécessairement dans la perspective des Etats-Unis Socialistes du Proche et du Moyen Orient.
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