(Nadia @ mardi 13 juillet 2004 à 17:20 a écrit : Surtout qu'Engels était athée et ne devait pas beaucoup apprécier aucune des religions... "Opium du peuple"...
Mais Maël, trop content de voir un paralléle momentané, mord immédiatement à l'hameçon.
:langue:
La messe n'existait pas selon Engels :
a écrit :
[...] la première conception fondamentale révolutionnaire du Christianisme (empruntée à l'école de Philon) était, que par un grand sacrifice volontaire d'un médiateur, les péchés de tous les temps et de tous les hommes étaient expiés une fois pour toutes -- pour les fidèles. De la sorte disparaissait, la nécessité de tout sacrifice ultérieur, et par suite la base de nombre de cérém onies religieuses. Or, se débarasser de cérémonies qui entravaient ou interdisaient le commerce avec des hommes de croyances différentes, était la condition indispensable d'une religion universelle. Et nonobstant, si ancrée dans les moeurs populaires était l'habitude des sacrifices, que le catholicisme, qui réadopta tant de coutumes païennes, jugea utile de s'accommoder à ce fait en introduisant tout au moins le symbolique sacrifice de la messe.
Selon lui, il y a également de nombreux points communs entre les premiers chétiens et les socialistes avec notamment une volonté de lutte sans compromissions et un mouvement vers la liberté sexuelle :
a écrit :
[...] le Christianisme inconscient d'alors était à mille lieues de la religion universelle, dogmatiquement arrêtée par le Concile de Nicée. Ni la dogmatique, ni l'éthique ultérieure ne s'y rencontre ; en revanche, il y a le sentiment qu'on est en lutte contre tout un monde et que l'on sortira vainqueur de cette lutte ; une ardeur belliqueuse et une certitude de vaincre qui font complètement défaut chez les chrétiens de nos jours et ne se rencontrent plus qu'à l'autre pôle de la société, -- chez les socialistes.
En fait, la lutte contre un monde tout-puissant, et la lutte simultanée des novateurs entre eux, est commune à tous d'eux, et aux chrétiens primitifs et aux socialistes. Les deux grands mouvements ne sont pas faits par des chefs et des prophètes, -- bien que les prophètes ne manquent ni chez l'un ni chez l'autre, -- ce sont des mouvements de masses. Et tout mouvement de masses est, au début, nécessairement confus ; confus, parce que toute pensée de masses se meut, d'abord, dans des contradictions, parce qu'elle manque de clarté et de cohérence ; confus, encore, précisément à cause du rôle qu'y jouent les prophètes, dans les commencements. Cette confusion se manifeste dans la formation de nombreuses sectes qui se combattent entre elles avec au moins autant d'acharnement que l'ennemi commun du dehors. Cela se passa ainsi dans le Christianisme primitif ; cela se passa de même dans les commencements du mouvement socialiste, pour si chagrinant que cela fut pour les honnêtes gens bien intentionnés qui, prêchèrent l'union, alors que l'union n'était pas possible.
[...]
[...] Dans les premiers siècles chrétiens, à côté de l'ascétisme qui mortifie la chair, assez souvent la tendance se manifeste d'étendre la liberté chrétienne aux rapports, plus ou moins affranchis d'entraves, entre hommes et femmes. La même chose est arrivée dans le mouvement socialiste moderne.
[...]
Parmi quelles gens les premiers chrétiens se recrutèrent-ils ? principalement parmi les " fatigués et chargés ", appartenant aux plus basses couches du peuple, ainsi qu'il convient à un élément révolutionnaire.
[...]
La foi de ces premières communautés, d'humeur belliqueuse joyeuse, diffère du tout au tout de celle de l'église triomphante postérieure ; à côté du sacrifice expiatoire de l'agneau, le prochain retour de Christ et l'imminence du règne millénaire en constituent le contenu essentiel ; et ce par quoi, seule, elle se manifeste, c'est l'active propagande, la lutte, sans relâche contre l'ennemi du dehors et du dedans, le fier aveu de leurs convictions révolutionnaires devant les juges païens, le martyre courageusement enduré dans la certitude de la victoire.