l'éducation populaire malmenée

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 14 Juil 2004, 11:24

Communiqué d’AFRICA
Suite à la décision du Sous-préfet de supprimer les subventions des actions d’AFRICA liées à la politique de la Ville, et après la réunion avec le Sous-préfet, AFRICA a tenu une conférence de presse le mardi 13 juillet 2004. Le communiqué ci-dessous a été lu et distribué aux journalistes présents (des journaux Le Monde, Le Parisien Libéré, Lutte Ouvrière.) Le Maire de La Courneuve était présent.
La Courneuve, le jeudi 8 juillet 2004
Communiqué de l’association AFRICA
Le Conseil d’administration de l’association AFRICA s’est réuni pour entendre le compte-rendu de la délégation de l’association à la réunion avec le Sous-préfet chargé de mission à la Politique de la Ville de la Seine Saint-Denis (tenue le jeudi 1er juillet 2004), et décider des actions à venir.
Le Conseil d’administration informe les adhérents et amis de l’association que :
La délégation s’est exprimée au nom des plus de 1300 signataires de la pétition de soutien à AFRICA, dont une copie a été transmise, pour demander que les subventions ne soient pas supprimées.
Elle a rappelé que ces subventions ont déjà été validées selon les procédures en vigueur prévues par le Contrat Ville.
Jusqu’à aujourd’hui, aucun écrit officiel relatif à cette question n’a été adressé à l’association, l’arrêt des financements correspondants est donc une rupture unilatérale et sans préavis de la part des services de l’Etat d’un contrat pourtant valide et ayant la qualité et la force de l’expérience.
La suppression des subventions (1) affectera grandement les activités sociales et culturelles de proximité destinées à la population courneuvienne comme l’accompagnement scolaire, la permanence écrivain public, l’alphabétisation des femmes, la lutte contre les discriminations sexistes et racistes.
Le Sous-préfet a dit en substance que, AFRICA ayant des opinions politiques et une activité militante, par ailleurs difficilement séparable des autres activités, l’Etat ne financera plus, sauf à envisager la séparation en deux associations distinctes en nom et en locaux.
Un des collaborateurs du Sous-préfet a indiqué que, parmi les facteurs déclenchants de la suppression des subventions, il y avait : l’existence sur des présentoirs de tracts relatifs aux conflits au Moyen-Orient, l’affichage de banderoles sur la façade de l’association, des écrits au ton virulent à l’égard de l’administration.
Le Conseil d’administration tient à dénoncer l’accusation d’embrigadement de la part d’AFRICA. L’association fait toujours de son mieux pour respecter les cahiers des charges des actions subventionnées, notamment en distinguant les publics destinataires de ces actions. En particulier, les activités des enfants sont nettement séparées de celles des adultes. Pour cela, elle a la confiance de plusieurs partenaires sociaux, élus, personnalités et associations. Et, jusqu’à aujourd’hui celle de l’Etat. Faut-il rappeler qu’AFRICA existe et fonctionne sur la base de ses statuts actuels depuis décembre 1987 !
Après avoir pris note du compte-rendu de la délégation, et contrairement à l’avis du Sous-préfet - affirmant en réunion avec la délégation que c’est une erreur de vivre ces suppressions comme une sanction politique -, le Conseil d’administration considère qu’il s’agit là d’une ingérence grossière et inacceptable dans l’action statutaire de l’association, pourtant toute transparente.
La formule de création de deux associations ne peut s’interpréter autrement que comme une forme de chantage politique et de pression financière pour infléchir l’action d’AFRICA dans le sens d’une gestion docile, appliquant servilement les politiques publiques de gestion des populations des quartiers défavorisées. Pourtant la situation de ces populations ne cesse de se dégrader en raison, entre autres, des incohérences de certaines des politiques menées par l’Etat, comme cela est reconnu par les services gouvernementaux. Sinon, pourquoi donc y aurait-il une nouvelle loi sur la cohésion sociale ? La résolution durable de ces problèmes forcément complexes nécessite l’intervention d’acteurs complémentaires dans leurs compétences : AFRICA s’enorgueillit d’en avoir fait partie et ambitionne de continuer à y participer.
Cette formule est aussi inacceptable en ce sens qu’elle induit manifestement un changement substantiel des statuts de l’association.
Outre le fait que cette prérogative relève des seuls adhérents de l’association et non des services de la préfecture, le Conseil d’administration, fort de la confiance des adhérents de l’association, réaffirme qu’AFRICA ne peut vivre sans sa mémoire : elle a été enfantée dans la lutte contre les racismes, et a grandi en cultivant la solidarité et l’amitié entre les peuples.
AFRICA veut rester et s’améliorer comme cadre d’expression démocratique et de lutte contre toutes les discriminations. Ses adhérents sont convaincus que c’est en agissant en citoyens égaux en droits, informés et avertis des divers mécanismes générateurs des discriminations que les Courneuviennes et Courneuviens apporteront une contribution significative au mouvement de progrès social et de justice. Dans cet esprit, l’intervention de l’Etat est une obligation.
Attaché aux intérêts et aspirations profondes de la population, le Conseil d’administration veillera à étudier les formes les plus adéquates pour à la fois préserver l’action d’AFRICA, en conformité avec ses statuts, et prolonger son expérience de partenariat avec l’Etat pour les actions de proximité à destination de la population de la Courneuve.
Au nom des adhérents d’AFRICA, le Conseil d’administration tient à remercier tous les signataires, citoyens, élus, personnalités et associations pour avoir exprimé leur soutien et solidarité avec AFRICA.
Ce soutien et cette solidarité sont une force morale inestimable qui permettront à AFRICA d’affronter les difficultés, y compris les contingences financières : nos moyens de vivre ne peuvent l’emporter sur nos raisons de vivre !
AFRICA appelle ses amis et toutes les associations en butte aux problèmes de financement des actions de proximité dans les quartiers à renforcer l’action unie pour la liberté associative, dans le cadre de la loi 1901, pour l’exercice d’une citoyenneté respectueuse des droits, des devoirs et de la différence des opinions.
Dans ce sens, AFRICA a adressé une lettre d’explication et de protestation monsieur Jean-Louis Borloo, Ministre de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale, avec copie à monsieur Raffarin, Premier Ministre.
AFRICA : une association pour les Courneuviennes et les Courneuviens !
Qu’elle devienne encore plus votre association !
SOLIDARITE avec AFRICA !
AFRICA
Contact presse : 01 48 36 95 74 ou 06 60 90 70 20
(1) Appel : AFRICA sanctionnée et menacée de disparition.
Valiere
 
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Message par Valiere » 14 Juil 2004, 11:35

Aujourd'hui de nombreuses associations locales, départementales, voire nationales sont menacées....
Même les grandes fédérations connaissent de grandes difficultés...C'est ainsi qu'en Ile de France les Francas ont licencié quatre personnes...
Valiere
 
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Message par Louis » 14 Juil 2004, 15:51

on parle pas dans ce fil d'organisations "révolutionnaires", mais d'organisations d'éducation populaire, ce qui n'est pas exactement la meme chose ! et on peut discuter, mais il me semble que les organisations d'éducation populaire font un boulot utile et que leur disparition favoriserais immanquablement les organisations "communautaires" entre autre islamistes ! donc, il faut savoir ce qu'on veut....

il me semble aussi, comme valiere, que les budgets de la "politique de la ville" sont menacé ! mais il est vrai qu'il y a de nombreux abus....
Louis
 
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Message par Valiere » 14 Juil 2004, 17:32

Voici en quelques mots comment je définis l'éducation populaire, mouvement de transformation sociale qui n'est pas une organisation politique sans le sens "traditionnel" du terme...
Le problème de l'éducation populaire est qu'il s'est énormément développé et qu'aujourd'hui où il s'institutionnalise un peu plus en se marchandisant en perdant un peu plus de sa substance ou il résiste et là il y a besoin d'une mobilisation de tous ceux qui s'en réclament.L’EDUCATION POPULAIRE : UNE DEFINITION ?


L’accès aux savoirs ;

Le développement des capacités de chacun ;

La maîtrise d’une situation et non une soumission ;

La prise de conscience de la place et du rôle des individus ;

L’accès à une citoyenneté pleine et entière.



L’Education populaire vise

à la
TRANSFORMATION SOCIALE


AUX SOURCES DE L’EDUCATION POPULAIRE



Les 20 et 21 avril 1792, Condorcet définit devant l’assemblée législative l’instruction publique…



Relever les défis :


POUR l’Egalité de tous devant l’éducation ;
-
POUR l’éducation permanente tout au long de vie ;

POUR la gratuité et de l’indépendance de toute autorité politique.


: « il n’y a pas de démocratie du pouvoir sans une démocratie du savoir ».
Valiere
 
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