J'ai trouvé un autre exemple en Amazonie avec les huaoranis :
(Source : http://www.kanada.net/worker/huaorani_fr.html)a écrit :La vie sociale du Huaorani est caractérisée par une absence de la hiérarchie et par une division naturelle de labour; personne donne des ordres. Malgré les rôles différents en rapport avec le sexe, il est clair qu'un trait caractéristique du Huaorani est l'égalité qui existe entre les hommes et femmes". Les hommes sont responsables de la chasse, de clarifier la forêt de la pluie pour les jardins, protéger la famille, faire des armes. Les femmes prennent soin des jardins, cuisinent, regardent les enfants, et font les objets utilisés dans la vie journalière. Mais, il n'y a pas de règles rigides.
Quant à l'exemple que tu donnes en Chine, pour confirmer qu'il y aurait une domination masculine inhérente à la nature humaine, j'ai trouvé des infos sur la communauté Moso qui montre le contraire de ce que tu veux prouver :
(Source : http://www.fileane.com/eleusgate/atelier2/..._moso_chine.htm)a écrit :
Au sud-ouest de la Chine, sur les contreforts de l'Himalaya, une ethnie de 30 000 habitants encore peu connue préserve à travers les âges des traditions et des rites particuliers. Étonnante résistance du peuple Moso, ce "royaume féminin" isolé, où nos conceptions occidentales chancellent.
Dans cette enclave coupée du monde, la femme joue un rôle de premier plan.
Les mères sont les piliers de la société. Seule l'ascendance féminine est prise en compte et la transmission du nom comme des biens est exclusivement féminine. La notion de père est inexistante. Les hommes et les femmes ne vivent pas en couple mais chacun dans sa famille d'origine. Plusieurs fois par an, l'homme va rejoindre pour quelques jours la mère et sa compagne attitrée. Plus l'homme vient de loin, plus le prestige de la femme est grand. Sans que cela soit ressenti comme de la légèreté sexuelle et tout en observant strictement le tabou de l'inceste, en particulier entre frère et sœur, les liaisons se nouent et se dénouent sans aucune contrainte sociale. Sans mariage ni infidélité, cette société exclut si radicalement la possession que la jalousie en devient honteuse.
[...]
La mère est chef de famille. Âgée, elle va préparer une de ses filles à sa succession. Il n'y a pas de partage du patrimoine à sa mort. La propriété communautaire reste la même de générations en générations et la famille, une fois sa subsistance assurée, ne fait pas d'effort pour l'agrandir au détriment d'autres familles ou embellir son patrimoine avec des oeuvres richement décorées. Il y aurait même un certain dédain ou une paresse pour ne pas améliorer la circulation de l'eau potable, installer un minimum de confort pratique et hygiénique. Au contraire chacun en profite pour organiser un rythme de vie paisible et agréable, avoir du temps pour lui.
L'article précédent a été établi à partir du film documentaire " Un monde sans père ni mari", d'Eric Blavier et Thomas Lavachery sorti en 2000. Quant aux sïpi, je n'ai rien pu trouver sur eux sur le net...
L'article de France 5 sur le film :
(Source : http://www.france5.fr/articles/W00068/923/)a écrit :LES MOSO, LA TRIBU DES AMOURS LIBRES
Les Moso, la tribu des amours libres | Pour aller plus loin
"Les Moso, la tribu des amours libres" retrace l'histoire d'un peuple du Tibet, les Moso, dont les traditions donnent aux femmes la place qui leur convient : la première.
"Au début des temps, l'eau avait jailli de la roche. Le déluge avait couvert les champs, balayé les abris, noyé les hommes. Une femme survécut à la catastrophe. Surprise par le déferlement des eaux alors qu'elle nourrissait ses cochons, elle sauta dans l'auge de bois et fut portée par les flots. Seule sur l'étendue d'eau, la grande louche qu'elle tenait à la main lui servant de rame, la femme leva les yeux vers le ciel et, implorant les dieux, leur demanda un compagnon. Attendri, le bon esprit lui accorda cette faveur sous la forme d'un morceau de bois figurant un homme. Le bois alors s'anima. La femme avait un amant. Ainsi apparut le lac Lugu. Ainsi naquit le peuple moso."
Cette légende transmise oralement a près de 2 000 ans. Elle prit forme sur les rives du lac Lugu, à 2 700 mètres d'altitude, au Tibet, alors que la tribu moso venait de s'y implanter. Depuis lors, les Moso n'ont pas trahi leur légende. Imperméables aux us et coutumes des Chinois, leurs tuteurs, ils ont grandi au sein d'une structure familiale avant tout matriarcale. Chez eux, il n'existe ni certificat de mariage ni divorce.
Et pour cause ! Chacun est libre de vivre sa vie amoureuse comme il l'entend, à condition de respecter les lois de la consanguinité. Une femme ou un homme peut avoir un ou plusieurs partenaires qu'il retrouve discrètement la nuit. Quant au père, il ne vit jamais avec ses enfants, mais dans sa famille de naissance. L'organisation familiale écarte d'ailleurs toute personne étrangère à la lignée. Les frères et sœurs obéissent toute leur vie à leur mère, puis à la sœur aînée, lorsque la maman est décédée. Et à l'annonce d'une naissance, on souhaite avant tout une fille, les femmes disposant plus tard de l'autorité...
Quant à la définition du communisme primitif, la voilà :
a écrit :Presque chaque année apportait, sur l'état économique des plus anciennes sociétés humaines, des aperçus jusque-là inconnus; ce qui amenait à conclure qu'il avait dû y avoir dans le passé des périodes extrêmement longues où il n'y avait pas encore de luttes de classe, parce qu'il n'y avait ni distinction de classes sociales, ni distinction entre riche et pauvre, ni propriété privée.
A noter que je n'ai jamais dit que le peuple mapuche, moso ou huaorani pouvaient être désignés comme des peuples vivant sous un communisme de type primitif.
(PROUDHON @ jeudi 5 août 2004 à 20:31 a écrit :La sortie des autres modes d'oppression ne dépendrait donc pas de la sortie du capitalisme.
Si je reprends le texte de Révolution Internationale que j'ai déjà cité, il est expliqué cela :
a écrit :Alors que dans ces sociétés archaïques l'économie domestique était une "industrie publique de nécessité sociale" confiée aux femmes (au même titre que la fourniture des vivres était confiée aux hommes), dans la famille monogamique patriarcale, elle est devenue un "service privé". La femme a, dès lors, été écartée de la production sociale et est devenue une "première servante" (Engels). Et ce n'est qu'avec l'apparition de la grande industrie dans la société capitaliste que la voie de la production sociale a pu être de nouveau ouverte à la femme. C'est pour cela que le marxisme a toujours mis en avant que la condition de "l'émancipation" de la femme se trouve dans son intégration dans la production sociale comme prolétaire. C'est dans sa place au sein des rapports de production, et dans sa participation active, en tant que prolétaire, dans la lutte unie de toute la classe exploitée que se trouve la clef du problème. C'est uniquement en posant la question en termes de classes et d'un point de vue de classe que le prolétariat pourra y apporter une réponse.
En renversant le capitalisme et en construisant une véritable société communiste mondiale, le prolétariat aura entre autres tâches celle de rétablir la socialisation de la vie domestique en la développant à l'échelle universelle (notamment à travers la prise en charge de l'éducation des enfants par l'ensemble de la société et non par la cellule familiale conçue comme première entité économique).
Sans renversement du capitalisme, la femme restera opprimée sexuellement. Car même en devenant prolétaire à son tour, le système capitaliste actuel fondé sur la propriété privée fait que la femme est toujours plus ou moins la bonniche, et que c'est toujours plus ou moins la femme qui est écartée de la production sociale de par son rôle lié à la reproduction.
Et même si un jour, sous le système capitaliste, la femme devient réellement l'égale de l'homme (congés de paternité égaux aux congés de maternité, service public de crèches permettant à chaque femme de faire garder son enfant, etc.), l'oppression sexuelle restera tant pour la femme que pour l'homme, et cela tant que le système capitaliste basé sur la famille et la propriété privée ne sera pas abolie. Les enfants seront toujours aliénés à leur famille de naissance, les femmes et les hommes resteront contraints de vivre en couple ou tout du moins au sein d'une famille économique qui entraveront leurs sexualités, etc. On ne peut donc parvenir à une véritable égalité et liberté chez les enfants, et à une véritable liberté sexuelle qu'en renversant le capitalisme.