Pour Trotsky :
(Œuvres % juillet 1922 % Lettre du C.E. de l’Internationale Communiste à la fédération de la Seine du P.C.F. a écrit :
Centralisme parce qu'il est nécessaire d'assurer l'unité d'action de toutes les parties du prolétariat, la simultanéité des actions entreprises sous un mot d'ordre commun, ce qui n'est possible qu'avec une concentration réelle de la direction entre les mains d'organes centraux et locaux, ayant un effectif stable et ferme dans leur ligne politique. Démocratique , parce que ces organes centraux et locaux dirigeants, qui, dans certaines conditions, peuvent être très restreints, sont élus et contrôlés par tous les membres du parti et responsables devant eux.
On reproche parfois à la concentration de la direction de mener au despotisme des chefs, à l'inactivité relative de la masse et à la création d'un régime oligarchique. Il va de soi que, mal appliqué, le centralisme peut dégénérer en oligarchisme. La faute n'en est pas au centralisme, mais à l'application erronée de ses méthodes et de ses prérogatives. En réalité, le centralisme rigoureux de l'organisation contribue au plus haut point à l'activité de la masse en assurant la continuité d'une direction politique régulière et stable. Dire que la classe ouvrière n'a pas besoin de chefs, c'est induire les ouvriers en erreur. Sans une rigoureuse sélection des dirigeants sur l'échelle locale et nationale, sans un contrôle permanent de l'action des chefs, la classe ouvrière n'obtiendra jamais la victoire. La structure soviétiste d'une organisation de parti mène au système de roulement dans la direction, à l'amorphisme de la direction et à l'absence de responsabilité personnelle. C'est précisément dans un tel système qu'il se forme fréquemment, à l'intérieur du cadre de l'organisation, des groupes qui ne sont contrôlés par personne, mais qui s'emparent effectivement de la direction, à l'insu de la masse, laquelle se laisse bercer par les avantages trompeurs du fédéralisme.
Tout ouvrier conscient comprend qu'en face de la puissance bourgeoise, fortement centralisée et disciplinée, il faut dresser une force prolétarienne non moins centralisée et disciplinée. C'est pourquoi ceux qui combattent l'idée du centralisme démocratique énoncée par l'Internationale se révèlent étrangers à l'esprit de la partie éclairée du prolétariat et desservent inconsciemment les intérêts de la Révolution.
Les partis communistes ne sont pas des clubs de discussions académiques ni de simples sociétés de propagande : ils sont des organisations de combat et doivent être formés comme tels. Les révolutions ouvrières modernes, les luttes tragiques des travailleurs contre l'oppression capitaliste, les sacrifices inappréciables de l'élite prolétarienne ont donné d'inoubliables leçons à l'avant-garde combative de la révolution sociale. Ce n'est pas la fédération communiste de la Seine, héritière spirituelle de la Commune de Paris, qui méconnaîtra les raisons essentielles de l'écrasement de la Commune : les préjugés démocratiques petits-bourgeois et fédéralistes, l'absence d'une force dirigeante de la Révolution, cohérente, disciplinée et centralisée.
(Source :
http://www.marxists.org/francais/trotsky/o...lt19220700a.htm)
Pour moi, le centralisme démocratique cela ne devrait pas être cela. Il faut qu'il y ait démocratie afin que ce ne soit pas une minorité qui prenne les décisions, afin que tout soit débattu par l'ensemble de l'organisation et qu'il y ait des décisions de prises sur les points politiques par le biais de votes à bulletin secret. Pour que l'organisation reste un ensemble cohérent et ne se transforme pas en un moulin où chacun ferait ce qu'il voudrait, y compris nuire à l'organisation ou au combat qu'elle mène, il faut pour moi que les positions minoritaires sur tel ou tel sujet soient acceptées par la majorité de l'organisation si celle-ci estime que ces positions ne sont pas contraires à ses principes de base et compatibles avec sa politique (dans ce cas les éléments représentant les positions en question peuvent les exprimer à l'extérieur de l'organisation, mais en leur nom propre et non sous l'étiquette de l'organisation). Si telle ou telle position est rejetée, c'est que les éléments de l'organisation soutenant cette position sont de toute façon en désaccord, et s'ils estiment que le rejet de cette position est anormal, cela signifie tout simplement qu'ils doivent quitter l'organisation pour en fonder une autre. Un bulletin interne devrait permettre la discussion des positions minoritaires à l'intérieur de l'orga et ainsi permettre deux niveaux de rejet des positions : un rejet autorisant la discussion de la position au sein de l'orga mais l'interdisant à l'extérieur, et un rejet total banissant tant à l'intérieur qu'à l'extérieur la position.
La nécessité du centralisme est de pouvoir coordonner très fortement les différentes fédérations puis les différentes sections et enfin les différentes cellules entre elles et de répartir les tâches (mais de manière indicative et non autoritaire). Le centralisme ne doit pas se transformer en une situation où on en arrive à ce que la direction dise : "toi tu vas là ! toi tu fais çà ! sinon on vous vire". Pour moi, ce doit simplement être un moyen de généraliser les luttes (en faisant converger des luttes de secteurs économiques ou géographiques différents), de savoir qui fait quoi au sein de l'organisation afin que plusieurs personnes ne fassent pas le même travail de manière redondante ou le même travail sans savoir que d'autres personnes le font aussi, de mettre en commun le savoir des différents membres de l'organisation (histoire qu'il n'y ait pas des documents qui restent au sein d'une cellule et ne profitent pas autres éléments de l'organisation s'ils ont une portée qui va au-delà de la cellule elle-même par exemple).
Chacun-e devrait donc rester libre de faire ce qu'il-elle entend au sein de l'orga tant que cela reste compatible avec les positions de l'orga (ça ne sert à rien de forcer quelqu'un car cela peut être le meilleur moyen de le dégoûter de l'orga et peut ensuite porter préjudice à l'orga et à notre combat en tant que classe, et si l'on veut que les choses soient bien faites il faut qu'elles soient faites de manière volontaire). Un élément réformiste ne pourrait donc y rester si l'orga est de nature révolutionnaire.
Qu'en pensez-vous ?