L’impérialisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par othar » 19 Août 2004, 19:11

c'est pas ce que tu viens de faire avec ton Quote?
othar
 
Message(s) : 0
Inscription : 21 Mars 2004, 22:00

Message par Barnabas » 19 Août 2004, 21:34

Pour "expliquer" la théorie de Lénine selon laquelle l'impérialsme (l'époque ouverte par le début du XXème siécle) est le dernier stade du mode de production capitaliste, il faut prendre en compte que l'auteur part de l'analyse et des perspectives développées dans "Le Capital" par Marx.

Déjà avec le manifeste du parti communiste, l'essence du marxisme est de montrer que la capitalisme n'est pas LE système absolu de production. Mais au contraire qu'il doit être brisé par le prolétariat. De forme de croissance des forces productives il devient à un moment, au delà d'un certain point, entièrement réactionnaire.

La tendance du capital à faire baisser toujours les prix des marchandises est sa principale arme dans le cours de son développement. C'est ainsi qu'il peut écraser la classe des petits commercants et s'étendre dans tout les pays où les forces productives sont peu élévées.

Mais pour réduire le prix des marchandises, il faut révolutionner les connaîssances scientifiques et techniques, accroître l'importance des machines, des automates, des moteurs. D'une part, un capital investi dans la production est de plus en plus converti en moyens de production, et proportionnellement, investi de moins en moins en force de travail. D'autre part, comme il y a moins de prolétaires employés pour réaliser un nombre donné de produits, il y a dans chaque produit moins de plus value.

Si originairement 1 000 chaussures sont produites par 200 ouvriers en un jour et que par suite d'une invention technologique, ces même ouvriers sont en mesure de produire 10 000 chaussures durant la même période, le prix des chaussures va baisser par exemple de 70 à 50 . Cette baisse du prix ne peut s'expliquer que parce que l'ouvrier transmet la valeur de son travail à une plus grande quantité de produits. Ou encore il transmet moinbs de valeur à chaque produit en particulier.

Le taux de profit d'une entreprise est donc d'autant plus faible qu'elle produit sur une large échélle. Pour faire croitre la masse des profits il faut vendre plus, ouvrir de nouveau marché, balayer la classe des petits producteur, ce qui revient au point de départ du raisonnement.

Marx fait cet exposé dans le livre 3 du capital parce que selon lui, cette loi qui tend à faire baisser le taux de profit est fatale pour l'ensemble du système de production. Tant qu'il peut se lancer dans de nouveaux marchés, élever l'échelle de sa production et donc élever la masse de ses profits, le capital développe les forces productives.

Au contraire, dès qu'il atteint le point de cloturer le marché mondial (ainsi que d'autres caractéristiques), le capitalisme entre dans sa forme entièrement réactionnaire. Les forces productrices se transforment de plus en plus en bombes, fusils, radars, avions, satéllites militaires, bref, en forces de destruction qui n'ont qu'un seul marché en grand, celui de la guerre et de la violence.

Lénine reprend cette analyse, expose les traits fondamentaux de ce système devenu "réctionnaire sur toute la ligne". Ce sont les 5 propositions citées qui le différencies selon lui de l'époque progressites.

Désormais, une seule alternative : ou la guerre ou la révolution. C'est ainsi qu'il parle de l'impérialisme comme : "l'époque des guerres et des révolutions".
Barnabas
 
Message(s) : 0
Inscription : 16 Avr 2004, 09:35

Message par oca » 20 Août 2004, 00:19

Barnabas ; ton exposer était claire et précis : =D>
manu, il y a déjà , sur le forum, un débat concernant la décadence du capitalisme : ICI
Le capitalisme devient décadent, lorsqu’il devient une entrave pour l’humanité ; et que la seul tache pour le prolétariat est le renverser. Les deux sujets sont donc reliés.
oca
 
Message(s) : 0
Inscription : 21 Juil 2004, 12:11

Message par Jacquemart » 20 Août 2004, 07:51

Personnellement, je suis largement moins enthousiasmé que Oca par la présentation de Barnabas. Désolé...
Mais pourquoi pas ouvrir un fil sur la "baisse tendancielle du taux de profit", ses mécanismes, ses conséquences... et sa réalité ?
Il y aurait de quoi discuter.
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par logan » 20 Août 2004, 10:29

a écrit :Le taux de profit d'une entreprise est donc d'autant plus faible qu'elle produit sur une large échélle. Pour faire croitre la masse des profits il faut vendre plus, ouvrir de nouveau marché, balayer la classe des petits producteur, ce qui revient au point de départ du raisonnement.

Marx fait cet exposé dans le livre 3 du capital parce que selon lui, cette loi qui tend à faire baisser le taux de profit est fatale pour l'ensemble du système de production. Tant qu'il peut se lancer dans de nouveaux marchés, élever l'échelle de sa production et donc élever la masse de ses profits, le capital développe les forces productives


Dans son "impérialisme" Lénine ne mentionne pas une seule fois la loi de baisse tendancielle du taux de profit.

a écrit :Les forces productrices se transforment de plus en plus en bombes, fusils, radars, avions, satéllites militaires, bref, en forces de destruction qui n'ont qu'un seul marché en grand, celui de la guerre et de la violence.

Ca c'est le PTqui le dit mais pas Lénine dans son impérialisme!
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Message par logan » 20 Août 2004, 10:49

Au delà du résumé qu'en a fait Manu il faut préciser les choses:

Lénine écrit l'impérialisme " au printemps 1916, c'est à dire en pleine guerre mondiale. Il se base sur l'ouvrage d'un non marxiste, Hobson.
L'objectif avoué de Lénine (dans sa préface d'avril 1917) est de présenter les bases économiques de la nouvelle étape du capitalisme mondial : l'impérialisme.

Il veut montrer que
1/ La guerre mondiale n'est que le prolongement de la politique de l'impérialisme.
2/ Ce stade du capitalisme est le prélude de la révolution mondiale
3/ Kautsky et les socialistes ralliés à la défense de la patrie en général sont objectivement des traitres à la révolution

Lénine montre qu'il y a un phénomène nouveau se résumant en 1 phrase : le capitalisme de concurrence fait place au capitalisme monopoliste. Ce phénomène extrèmement rapide a eu lieu fin 19ème- début 20ème, s'accélérant à partir de 1900.

C'ets à dire qu'aux USa, en France, En Angleterre, En Allemagne et même en partie en Russie on voit naitre des cartels, des unions capitalistes toutes puissantes.
Dans chaque secteur économique ce sont quelques compagnies, parfois 1 seule qui dominent le marché et concentrent le pouvoir économique.

Ces cartels sont avides de territoires en vue, non seulement d'exporter leurs marchandises mais aussi d'exporter leurs capitaux vers les colonies.
Mais les colonies sont déjà partagées.

La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.
La guerre de 1914 n'est que la conséquence logique, la forme visible de cette lutte entre cartels pour le partage des colonies.

Tant que l'impérialisme régnera les guerres seront inévitables.
Voilà la position de Lénine en 1916
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Message par logan » 20 Août 2004, 11:24

Alors cette analyse est elle encore valable?
Personnellement je ne pense pas.

Dans "l'impérialisme" on voit ce qui sous-tend TOUT le raisonnement de Lénine :
a écrit :Tant que le capitalisme reste le capitalisme, l'excédent de capitaux est consacré, non pas à élever le niveau de vie des masses dans un pays donné, car il en résulterait une diminution des profits pour les capitalistes, mais à augmenter ces profits par l'exportation de capitaux à l'étranger, dans les pays sous-développés. Les profits y sont habituellement élevés, car les capitaux y sont peu nombreux, le prix de la terre relativement bas, les salaires de même, les matières premières à bon marché
(Lénine, l'impérialisme stade suprême du capitalisme, 1916, chap 5 )


Pour Lénine tant que le capitalisme reste le capitalisme l'excédent de capitaux ne peut être consacré à l'élévation du niveau de vie des masses. Il doit être exporté vers les colonies.
Cela a fondamentalement changé entre 1916 et la période qui suit 1945.

- Après 1945 le capitalisme a évolué. Les états ses ont mis à la tête des économies.
En grande Bretagne les dépenses de l'état ne représentent que 12,7 % du PNB en 1910 et 45% en 1951.
Les états deviennent des agents économiques de tout premier plan. Ce sont Les premiers investisseurs nationaux, les plus grands capitalistes.
La politique semble avoir enfin une prise sur l'économie.

- Le taylorisme, les gains de productivité permetttent l'élévation sans précédent du niveau de vie des classes populaires.
En 1850 un ouvrier anglais a un salaire de 100, en 1960 de 335.
On a vu que Lénine pensait ce phénomène impossible car contraire aux lois du profits.
Mais le capitalisme sous la pression des états et des mouvements ouvriers est parvenu à se restructurer autour de l'état providence et de l'interventionnisme.
Le niveau de vie des masses a augmenté, le prolétariat dispose de frigo, de four , de voiture.
Les états sont parvenus à acheter la paix sociale grace aux gains de productivité dans les usines.

- La possession des colonies est devenue moins primordiale. Leur exploitation prend une forme différente.
Aujourd'hui les pays capitalistes n'exportent plus majoritairement leurs marchandises et leurs capitaux vers les pays attardés comme le soulignait Lénine. Au contraire ils les exportent majoritairement vers d'autres pays avancés.

La décolonisation ne fut pas une catastrophe économique pour les états impérialistes : Entre 1950 et 1970 les principaux états capitalistes multiplient leur PNB par 3!

"L'impérialisme" au sens que lui donnait Lénine a changé de nature. La façon dont Lénine posait le problème est dépassé.
Et Pour que le marxisme ne devienne pas une idéologie réactionnaire il faut que la théorie intègre les faits.
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Message par Barnabas » 20 Août 2004, 18:39

"Pour Lénine, tant que le capitalisme reste le capitalisme l'excédent de capitaux ne peut être consacré à l'élévation du niveau de vie des masses. (...) [Mais] après 1945 le capitalisme a évolué..."

Après avoir affirmé cela, il suffit d'indiquer quelques transformations du système économique, comme la nationalisation des capitaux, la décolonisation, le taylorisme et revoilà le capital métamorphosé et plein de jeunesse.

Mais il faudrait peut-être faire la relation entre ces caractéristiques et la spéculation actuelle par exemple, ou la domination impérialiste des pays décolonisés, sous forme de guerre, occupation, coup d'état, accords économiques et financiers, la dette...



Le pronostic très clair de Lénine, c'est que qu'elles que soient les transformations de l'impérialisme dans sa forme, ses lois internes le poussent, soit vers la révolution, soit vers la destruction. C'est donc un pronostic d'agravation de la lutte des classes.

Et qu'est-ce, l'aggravation de la lutte des classe, sinon la révolution d'octobre, Franco, Hitler, Cuba, Pinochet?

Dans ce mouvement qui est l'unité de la révolution et de la contre-révolution, la classe ouvrière n'a pas été détruite, au contraire, elle a arraché des acquis, elle a forcé l'impérialisme à des concessions par son action révolutionnaire.

L'impérialisme d'oujourd'hui est-il tellement different de celui qu'annalysait Lénine? N'a-t'il pas tendance à délocaliser pour "réduire les couts", faire la geurre pour contrôler le plus de marché au dépends des autres impérialismes, baisser les salaires... casser la secu, par exemple ?
Barnabas
 
Message(s) : 0
Inscription : 16 Avr 2004, 09:35

Suivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)