(emokid @ lundi 27 janvier 2003 à 17:23 a écrit :mon cher faupatronim, il me semble que j'ai affaire là à ce qu'on pourrait appeler un "stalinien de base"
a écrit :L'acces à la culture est la base de toute liberté, .
a écrit :meme si ton cher Staline tend à te faire penser le contraire. La preuve en est que le citoyen lambda, coupé de toute reference culturelle, passe sa soirée devant TF1 et ses week end au stade de foot à engraisser le le grand capital que tu me sembles vouloir combattre.
a écrit :Je pense etre plus utile à travailler pour la propagation de textes subversifs pronant l'autodetermination que toi quand tu manifestes pour une nouvelle machine à café.
a écrit :J'agis à mon niveau, tu m'excuseras si je ne vais pas porter moi meme à manger au tiers monde, je doute honnetement que toi meme tu y fasses quoi que ce soit.
a écrit :Pour info, je n'ai jamais pretendu avoir lu Marx.
a écrit :L'acces à la culture est la base de toute liberté, meme si ton cher Staline tend à te faire penser le contraire.
a écrit :Pour info, je n'ai jamais pretendu avoir lu Marx.
a écrit :ce que je trouve totallement stupide, c'est de tomber dans le piege de revendiquer ses idées par le biais d'une organisation politique, et par consequent totallement integrée au systeme en place, que ce soit au niveau institutionnel comme au niveau mediatique
a écrit :
Du fait de sa position et de sa composition, la petite bourgeoisie nouvelle est prédisposée à remplir une fonction d'avant-garde par rapport à l'ensemble de la petite bourgeoisie. Cet avant-gardisme, en même temps qu'il lui permet de se distinguer des autres fractions petites-bourgeoises, fait d'elle l'alliée naturelle tant au plan économique que politique de la bourgeoisie nouvelle «libérale» et technocratique (elle-même en lutte avec la bourgeoisie traditionnelle conservatrice, pour le monopole de la domination) qui lui fournit ses modèles (la petite bourgeoisie nouvelle recherche en tous domaines ce qui est aristocratique, «racé», «distingué», «raffiné», qui a «de la classe», c'est-à-dire qui est digne de la classe supérieure, etc.)
Son avant-gardisme systématique s'exprime tout particulièrement dans les luttes qui ont pour enjeu la définition d'un art de vivre (vie domestique et consommation, rapports entre les sexes et entre les générations, reproduction de la famille et de ses valeurs). Le nouvel art de vivre dont elle se fait le promoteur se caractérise par une éthique «libérationniste» et permissive (par opposition à la morale répressive de la petite bourgeoisie en déclin et l'ascétisme de la petite bourgeoisie de promotion) dont les principaux traits peuvent se résumer ainsi :
• Propension à l'adoption de toutes les stratégies de subversion hérétique, c'est-à-dire de subversion des hiérarchies établies dans le champ (par opposition à une subversion proprement révolutionnaire visant à briser la logique même du système). Cette disposition à l'hérésie, à la dénonciation de la prétention au monopole technocratique de la compétence (du directeur, du médecin, du psychiatre, du «mandarin», du [grand] chef, du détenteur de pouvoir[s] supérieur[s]) alimente un discours idéologique d'euphémisation de leur rôle social, destiné à leur permettre de vivre avec bonne conscience (très inégale, très ambiguë) la fonction objective d'encadrement, de contrôle, d'intégration et de manipulation douce des masses qu'ils sont amenés à remplir du fait de leur situation en porte-à-faux dans la structure sociale.
• Déculpabilisation du rapport au corps et de la sexualité ; substitution de la thérapeutique à l'éthique (le discours dominant fait largement référence à une sorte de vulgate psychologique à forte coloration psychanalytique dont l'un des thèmes favoris est celui de la «communication», de «l'ouverture», etc.)
• Volonté de distinction, d'apparaître comme «inclassable», qui va jusqu'au rejet de tout classement et à l'hostilité déclarée ou latente envers toute hiérarchie, tout appareil, toute institution, tout ce qui est considéré comme un obstacle ou un frein à 1'«épanouissement», à l'«éclatement», à l'exaltation spontanéiste des puissances du Moi, au rêve de vol social permettant d'échapper aux pesanteurs des structures.
• La propension à «psychologiser» les rapports sociaux, à tout ramener à la «relation», personnalise les expériences vécues («ça c'est mon problème») et tend par là-même à empêcher ces agents de «politiser» les problèmes, c'est-à-dire d'appréhender ces problèmes de façon impersonnelle comme des cas particuliers de situations génériques communes à toute une (fraction de) classe ; d'où la disposition de ces agents à substituer aux formes organisées et durables de la lutte collective différentes formes de pratiques «communautaires», «sauvages», «naturelles», qui visent à apporter à leurs problèmes personnels des palliatifs (souvent illusoires) plutôt que des solutions de fond.
• Cette humeur anti-institutionnelle (anti-mariage, anti-école, antipartis, anti-Etat, anti-science, etc.) a pour corollaire la prédilection pour tout ce qui peut être catalogué non-catalogable.
• Ne pouvant accéder, faute du capital économique, social et culturel correspondant, aux consommations de la bourgeoisie nouvelle, la petite bourgeoisie nouvelle fait une grande consommation de produits en simili (simili-cuir, simili-bois, simili-caviar, simili-croisière, faux biens de luxe, ouvrages de vulgarisation scientifique, historique, psychologique, etc.) qui ont donc l'apparence de légitimité des produits hautement consacrés, ou bien encore elle s'efforce par des stratégies de «découverte» et de «restauration» de faire légitimer des produits et des pratiques «marginaux», «exclus», «underground» (produits régionaux, dialectes, méthodes pédagogiques nouvelles, bandes dessinées, mystiques orientales, etc.).
* D 'après Pierre Bourdieu, La Distinction, Les éditions de Minuit, 1979.
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