Aidez la science avec votre ordinateur!

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par artic » 23 Août 2004, 20:31

~~~~Explications~~~~

==> Vous pouvez aider la recherche scientique, grâce à votre PC. C'est le projet folding. En permettant à votre ordinateur d'étudier le repliement des protéines composantes de cancers, alzheimer par exemple.
Et ceci de façon on ne peut plus simple.
Pour plus amples informations postez ici ou jetez un oeil sur le site de L'Alliance francophone

==> Le programme utilise les ressources libres, cela ne ralentit en aucun cas votre ordinateur.

==> Cela se base sur l'utilisation d'un petit programme qui reçoit par internet des calculs à traiter puis les renvoie aux serveurs de l'université de Stanford qui s'occupe de redistribuer les résultats.

==> Chaque calcul terminé rapporte des points selon la complexité du calcul permettant des statistiques et un classement.

==> Notre équipe est membre de l'alliance francophone, quatrième mondiale qui regroupe également des équipes belges, suisses, canadiennes ...



~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Voilà comment nous rejoindre:

~~~~Installation~~~~

-Créer un dossier c:/folding et mettez dedans client version 5


~~~~Configuration~~~~

Au premier lancement de la console, différents paramètres vous sont demandé mettez alors:
Pseudo: [Zebulon.fr]_Pseudo
Numéro d'équipe: 51

Faites simplement entrer si vous ne connaissez pas ou si la configuration n'est pas en dessous:

"launch automaticaly at machine startup, installing this as service no/yes ?"
:lancement automatique au demarrage de la machine, l'installant en tant que service
==> Très pratique pour rendre invisible le programme au prochain redemarrage (vérifier par ctrl+alt+supr que le processus est bien actif).

"allow receipt of work assignements and return of works results greater than 5mb in size (such work units may have large memory demands no/yes ?)
: accepter la reception de taches et le renvoie de résultats dont la taille est plus grand que 5 Méga octes (certaines works units peuvent demander plus de mémoire)
==> A n'utiliser que pour les possesseurs d'adsl et d'ordinateurs assez puissants.

Dans "change advanced settings" (yes):
"pause if battery power is being used (useful for laptops)
: mettre en pause si l'energie de la batterie est menacée (utile pour les ordis portables)

"Change Machine id (1...10)":
==> Utile pour plusieurs ordinateurs en réseau ou pour lancer deux consoles sur un seul ordinateur (nécessaire sur les P4 hyperthreading pour utiliser 100% du processeur et rajouter -local au racourci de l'executable de chaque console)

Pour rajouter le paramètre -local nécessaire aux deux consoles simultanées en mode service il faut modifier des clés de la base de registre dont voici la direction:
HKEY_LOCAL_MACHINESYSTEMCurrentControlSetServicesFAH@D:+Folding@home+Client 5.00+FAH500.exe (le nom exact du service dépend du répertoire de votre client) et éditer la clef ImagePath pour y rajouter les flags.


Pour y revenir, faites un raccourci de l'executable de la console et rajoutez le flag -config.


~~~~Cacher la console~~~~

La version 5 de la console le fait très simplement (cf au dessus), vous pouvez autrement déplacer le client vers l'horloge windows en utilisant Fahtray


~~~~Connaître le temps restant et les points~~~~

Utilisation de Electron microscope pour obtenir l'affichage de la protéine et du nom avec la console.
Fahmon, même principe qu'electron microscope
Pour connaitre des détails d'une protéine (points, temps estimé...) sur le site de standford

~~~~En cas de problèmes~~~~

Les calculs non terminés sont un signe d'instabilité de l'ordinateur.
Pour remédier à cela, vérifiez bien les températures et le refroidissement de votre ordinateur, faites la poussière souvent ça n'est pas un luxe ;o)
Vous pouvez aussi réduire l'utilisation du processeur: créez un racourci du client, rajouter en paramètre -config. En lançant le raccourci, faites "changed advances settings" ensuite "CPU usage requested" et fixez 90 % par exemple
N'oubliez pas d'autoriser folding par votre firewall.
Postez sur le topic pour d'autres questions et pour annoncer votre arrivée ;)
artic
 
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Message par lavana » 24 Août 2004, 07:51

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Mouais on aide la science ou les entreprises et les universités qui cherchent à tout breveter ?

Cette bannière laisse rêveur quand même
lavana
 
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Message par j1v3 » 24 Août 2004, 09:11

Ca semble clairement "commercial" comme processus, de plus c'est pas nouveau dans le principe.. depuis 1998/2000 le projet SETI@Home fonctionne de la même manière pour aider la recherche vraiment universitaire (Berkeley) sur le thème de la vie dans l'univers.
j1v3
 
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Message par lavana » 24 Août 2004, 12:45

Pour info deux articles un peu anciens et qui ne concernent pas directement le projet dont on fait la pub ici.

Si quelqu'un a des informations plus précises sur ce sujet et qui permettront d'en savoir un peu plus que sur le forum d'alliance francophone où ça semble rester au niveau de "c'est mieux que de ne rien faire" et "dans une société capitaliste, c'est sûr que ça profite aux capitalistes mais que veux-tu faire ?" (librement résumé par moi bien sûr)

a écrit :Le Monde MIS A JOUR LE 17.09.02 | 16h43
Les pirates du génome
En Californie, des bio-informaticiens rebelles conçoivent et diffusent gratuitement sur Internet des données scientifiques permettant au grand public de faire des manipulations génétiques.
Dans le jardinet coincé entre sa véranda et la palissade du voisin, Eric Engelhard a installé trois ruches en bois blanc. Elles sont en pleine activité, des centaines d'abeilles volent en permanence autour de sa maison : "La saison dernière, elles ont produit 140 kg de miel, j'en donne à tout le monde autour de moi". Pourtant, ce n'est pas le miel qui intéresse Eric, mais les abeilles. Elles lui servent de cobayes pour effectuer des manipulations génétiques qu'il réalise seul, chez lui, en toute liberté, sans en référer à quiconque. Son but est de créer un animal qui n'existe pas dans la nature : l'abeille sans venin, dont la piqûre sera sans danger et presque indolore...
Eric, trente-six ans, n'est pas un amateur. Installé à Davis, ville universitaire au nord-est de San Francisco réputée pour ses centres de recherche en sciences de la vie, il exerce le métier de "bio-informaticien": après des études de biologie, il a décidé de se consacrer à l'informatique, car désormais la recherche génétique dépend entièrement des ordinateurs, seuls capables de compiler, assembler, représenter et analyser le flux gigantesque de données brutes produites nuit et jour par les laboratoires. Il travaille actuellement pour une société spécialisée dans la recherche sur le cancer : "Mon projet personnel, n'a rien à voir avec ce que je fais pour gagner ma vie, mais je possède les connaissances nécessaires grâce à mon expérience professionnelle".
Eric a installé un laboratoire de fortune dans la chambre de sa fille de trois ans, qui dort désormais avec son grand frère : "Quand on s'y connaît, on n'a pas besoin de grand' chose pour faire du génie génétique. Un établi, des récipients étanches, et des produits chimiques et de cultures bactériennes en vente libre. Et bien sûr, il me faut de l'ADN, en l'occurrence des abeilles" - ou plus exactement, des dards et glandes à venin broyés dans un mixer. A partir de cette pâte, Eric réussit à obtenir de l'ADN pur, grâce à une série de réactions chimiques réalisées dans des tupperware. Puis, pour identifier le gène responsable de la production de venin, il fait analyser ses échantillons par une société locale spécialisée dans le décryptage du code génétique : "Il s'agit d'une opération automatisée tout à fait banale, qui coûte à peine 25 dollars. Les résultats sont envoyés directement dans mes ordinateurs via Internet, je n'ai plus qu'à utiliser mes logiciels bio-informatiques pour les interpréter".
Par approximations, il finit par découvrir quel type de gène artificiel il faudra implanter dans le génome pour inhiber la production de venin. Il s'attaque alors à la conception puis à la duplication du gène modifié, toujours dans des petits bacs en plastique. Le tout aura coûté moins de 500 dollars.
Aujourd'hui, Eric possède plusieurs tubes remplis d'ADN modifié, tous rangés dans le congélateur familial. Il est prêt à passer à l'étape suivante : "Je vais extraire du sperme de bourdon - c'est assez cruel, il faut leur arracher les organes génitaux -, le déshydrater, puis le réhydrater dans une solution contenant les gènes modifiés, qui seront incorporés aux cellules de sperme". Ensuite, il se procurera une cinquantaine d'abeilles-reines, qu'il va inséminer artificiellement, une à une : "C'est un procédé ancien et désuet, mais l'université de Davis possède les instruments adéquats, ils vont me les prêter". Les ouvrières qui naîtront de cette manipulation possèderont, dans leur génome, une copie du gène modifié, qui neutralisera la glande à venin : "Avant l'été prochain, des abeilles sans venin voleront dans mon jardin. Pour le reste, leur aspect et leur comportement resteront inchangés - enfin, en théorie".
Eric sait qu'aux Etats-Unis, il est illégal de lâcher dans la nature des organismes génétiquement modifiés sans autorisation officielle, mais cela ne l'inquiète pas : "Je vais lire les nouvelles lois, pour savoir ce que je risque. Au pire, je ferai mon expérience dans une serre, où mes abeilles resteront prisonnières - en attendant mieux. Mais récemment, l'agence fédérale de protection de l'environnement a donné à une grande firme des autorisations de dissémination pour des organismes bien plus dangereux, notamment des virus modifiés porteurs de gènes de scorpion, destinés à tuer les chenilles dans les champs de coton".
Il sait également que l'Etat ne sera pas le seul à s'intéresser à ses travaux : "Ici à Davis, il y a une forte communauté de militants écolos, je ne sais pas ce qu'il vont penser de mes abeilles. Je peux aussi craindre des réactions de la part des églises protestantes conservatrices, qui sont violemment opposées à toute forme de génie génétique. Cela dit, moi aussi, je suis prêt à me battre pour mes idées. Je suis partisan de la liberté absolue de la recherche scientifique, mon projet ira à son terme".
Eric a la conviction de travailler dans l'intérêt de la science, car il a décidé de diffuser gratuitement sur Internet les résultats de ses recherches, sa méthodologie et ses logiciels. Il fera même cadeau de ses abeilles à d'autres chercheurs désireux de poursuivre son œuvre. En fait, il s'est lancé dans une croisade contre l'esprit de mercantilisme et de concurrence acharnée qui règne dans les entreprises de biotechnologies américaines : "Mon projet-abeilles est une passion personnelle, comme d'autres font de la musique, mais c'est aussi une libération, une réaction contre le climat de secret et de surveillance qui sévit sur mon lieu de travail, contre la propagande qu'on nous assène à longueur de journée sur le caractère sacro-saint de la propriété intellectuelle". Eric s'insurge en particulier contre la pratique, courante aux Etats-Unis, consistant à déposer des brevets sur des gènes : "Un gène humain n'est pas une invention, il est le produit de trois milliards d'années d'évolution, et il réside dans chaque cellule de chacun d'entre nous : comment une société privée peut-elle prétendre en devenir propriétaire ?".
Eric n'est pas isolé dans son combat. Sa collègue Katherine Nelson, qui fut l'une des responsables du grand projet international de séquençage du génome humain à Berkeley avant de rejoindre le secteur privé, est encore plus catégorique : "Nos patrons se fichent éperdument de guérir le cancer, ils veulent gagner beaucoup d'argent très vite, c'est tout. Notre entreprise a breveté 800 gènes responsables de certains cancers, et désormais elle confisque cette information pour son seul usage. Si nous partagions nos résultats, d'autres labos se joindraient à nous, et ensemble, nous trouverions des remèdes plus rapidement, mais on nous l'interdit. Au contraire, nos chefs nous ordonnent souvent d'abandonner des pistes prometteuses parce qu'ils ont peur que ce ne soit pas rentable. Tout le système est pervers : les laboratoires privés collectent des informations scientifiques du domaine public, ils y rajoutent un petit quelque chose, puis ils déposent un brevet couvrant la totalité des données. C'est du vol légalisé. ".
Eric et Katherine ont créé une association baptisée CVBIG (groupe d'intérêt de bio-informatique de la Vallée Centrale), qui organise des conférences mensuelles : "Nous espérions une quinzaine de membres, nous en sommes à 180 en moins d'un an".Tous ne partagent pas les convictions des deux fondateurs, loin de là, mais Eric remarque que de nombreux bio-informaticiens sont favorables au principe de l'entraide et du partage : "La contagion avec Internet a joué. Quand je me suis mis à l'informatique, j'ai découvert l'esprit de coopération désintéressée des hackers et de la communauté du logiciel libre, qui travaille en "open source" (source ouverte) : les auteurs publient l'intégralité du code constituant leurs logiciels. Aujourd'hui, la majorité des ordinateurs utilisés en bio-informatique fonctionnent avec le système d'exploitation libre Linux. Il est bien meilleur que les produits commerciaux équivalents, car il est le fruit d'une entraide entre des milliers de bénévoles passionnés".
Eric milite aussi dans l'association locale des utilisateurs de Linux (LUGOD), qui compte plus de 500 membres. Il fait tout son possible pour favoriser les contacts entre les deux groupes, qui ont commencé à se mélanger. Ainsi, Mike Simons, vice-président de LUGOD, est devenu un membre actif de CVBIG : "Je viens promouvoir l'usage des logiciels libres de bio-informatique. Il y en a de plus en plus, car la philosophie "open source" progresse dans ce milieu. Les universités californiennes avaient pour habitude de déposer des copyright sur tous les logiciels créés par leurs chercheurs, mais désormais certains d'entre eux exigent que leurs logiciels soient distribués en open source".
L'un des pionniers de la "bio-informatique libre", Jim Kent, fait des recherches pour l'université de Santa Cruz, à trois heures de route de Davis. Il travaille surtout chez lui, une grande maison à demi-restaurée dans un quartier d'ateliers et d'entrepôts. Au printemps 2000, il s'était rendu célèbre en créant en un temps record un logiciel permettant d'assembler et de présenter sous forme graphique les données brutes provenant des différents laboratoires participant au projet international de séquençage du génome humain. La base de données gratuite de Santa Cruz n'est pas aussi complète que celle de Celera, mais elle s'en rapproche. Par ailleurs, Jim Kent a diffusé gratuitement plusieurs autres logiciels : "je les ai écrits pour mes propres recherches sur le génome de l'homme et de la souris, puis je les ai prêtés à des confrères, et ils se sont répandus naturellement. Certains chercheurs les adaptent ou les améliorent, d'autres m'appellent pour me demander d'ajouter telle ou telle fonction. Quand je peux, je le fais, pour rendre service".
En revanche, Jim ne sait que penser du projet-abeille d'Eric : "Le généticien de garage, travaillant isolément, sans aucun garde-fous, est une nouveauté, il n'y a aucun précédent. Quand on fabrique un être vivant et qu'on le lâche dans la nature, il va se reproduire, interagir avec son milieu. Comment évoluera une abeille si son arme principale ne fonctionne plus ? Mystère... Espérons que les généticiens sauvages seront moins irresponsables que ceux qui travaillent dans les multinationales".
A sa connaissance, Eric n'a pas encore fait d'émules, mais cela ne saurait tarder. Dans la région de San Francisco, le débat sur la "génétique libre" est sorti du ghetto des spécialistes, grâce notamment à l'action de différents mouvements culturels avant-gardistes. Des groupes de plasticiens, de sculpteurs et de vidéastes, qui se sont baptisés "bio-artistes", ou " biopunks" - en référence au mouvement cyberpunk également né à San Francisco -, ont décidé d'intervenir à leur façon. Ils multiplient les expositions picturales ludiques ou provocatrices, les conférences et même les interventions dans les écoles. Ils mettent en garde l'opinion contre les agissements des firmes de biotechnologie, mais s'opposent aussi aux traditionalistes, religieux ou laïques, qui voudraient empêcher l'avènement d'un monde nouveau, refaçonné par le génie génétique. Déjà, ils militent pour la légalisation de toutes les formes de manipulations génétiques "consensuelles", c'est-à-dire pratiquées sur un adulte consentant ou sur soi-même.
Eric ne fréquente pas de bio-punks, mais comme eux, il rêve de voir apparaître au sein de la jeunesse américaine une génération de "bio-hackers", qui se passionneront pour la génétique, comme leurs aînés se sont passionnés pour Internet et les jeux vidéo : "Cela arrivera, si on leur donne accès à tous les outils et à toute l'information. Bientôt, les adolescents surferont sur le génome humain en toute liberté, et Dieu sait ce qu'ils découvriront... Une bande de gamins s'amusant sur Internet peut faire avancer la connaissance plus vite qu'un grand projet pyramidal et bureaucratique. Je suis sûr que mes abeilles sans venin vont être adoptées : leur avenir est assuré, même s'il est imprévisible".
Yves Eudes
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 18.09.02





a écrit :Génome humain : les chances et les risques, par Noëlle Lenoir
Noëlle Lenoir est présidente du Groupe européen d'éthique de l'Union européenne et membre du Conseil constitutionnel.
Engagé voici dix ans, le séquençage du génome humain vient de franchir une étape significative avec l'achèvement de la première version d'un génome humain quasi entier.






L'approche du rôle des gènes évolue à un rythme si rapide qu'on peut difficilement prédire ce que sera la médecine "génomique" du futur. Comment expliquer, dès lors, la solennité de l'annonce faite de cette opération de séquençage par ses deux acteurs principaux, l'un du secteur public et l'autre du secteur privé ? Comment expliquer que le consortium chargé du programme public Human Genome Project (auquel participent les Etats-Unis pour 65 %, le Royaume-Uni pour plus de 30 % ainsi que d'autres pays, dont la France) d'une part, et la société Celera Genomics dirigée par le biologiste Craig Venter d'autre part, aient cru bon de faire en commun cette communication ? Pour saluer une avancée scientifique ? Pas uniquement, car les enjeux sont d'abord de prestige et surtout financiers.
L'intérêt scientifique du séquençage du génome humain n'est pas mis en doute. Ses données, bien que non signifiantes, n'en sont pas moins une véritable mine d'or. Dans le monde entier, en effet, les chercheurs en ont besoin pour développer leurs recherches : pour définir la structure et la fonction d'un gène (gène de "susceptibilité" ou, au contraire, de résistance à une maladie) ; pour identifier les protéines qu'il exprime et décrire leurs propriétés biologiques si précieuses pour mettre au point des traitements ; pour comprendre enfin la cybernétique des gènes, fondée sur des régulateurs aujourd'hui regardés comme déterminants.
Certaines de ces recherches ont déjà conduit à des applications : des tests permettent de détecter des prédispositions à des maladies comme le cancer.
Des médicaments sont dérivés du génie génétique, tels que l'insuline humaine (consommée par la majorité des diabétiques), l'interféron (utilisé pour lutter contre les tumeurs) ou encore l'erythropoïétine (qui accroît la capacité de récupération physique en augmentant les globules rouges - ce qui en a fait hélas un des principaux dopants dans le sport), etc.
Toutefois, il faut raison garder. La généralisation d'expériences de ce genre n'est pas pour demain : un certain laps de temps sépare le séquençage du génome de l'élucidation des facteurs génétiques d'une maladie. Mais un délai infiniment plus long, de plusieurs années, voire plusieurs décennies, peut s'écouler entre la découverte d'une mutation génétique à l'origine d'une maladie et la mise au point du traitement préventif ou curatif approprié.
C'est donc moins un progrès de la médecine qu'une performance technologique, obtenue grâce à des ordinateurs et à des robots surpuissants, qui est aujourd'hui saluée. La lecture du "grand livre de la vie" recouvre en effet d'immenses enjeux de prestige. Lors de son lancement aux Etats-Unis en 1990, le programme avait été qualifié de "projet Apollo de la biologie" par son promoteur, le Prix Nobel James Watson, l'un des deux découvreurs de la structure en double hélice de l'ADN. Aussi le consortium du Human Genome Project ne pouvait-il tolérer qu'une société privée comme Celera Genomics puisse la première, comme elle s'apprêtait à le faire, venir à bout d'une telle entreprise.
L'accord passé entre les deux parties prenantes pour rendre compte de leurs résultats a une fonction d'affichage. En marquant la fin d'hostilités qui avaient pris un tour aigu, il entend consacrer l'intérêt commun de tous les chercheurs au partage des connaissances de base sur l'être humain, dans le prolongement des déclarations faites en avril dernier par Bill Clinton et Tony Blair.
Une interrogation demeure. Les sociétés américaines de séquençage, au premier rang desquelles Celera Genomics, vendent aux industries pharmaceutiques l'accès à leurs données. Leurs actionnaires y trouvent un moyen de rentabiliser les lourds investissements consentis par eux. Ces sociétés accepteront-elles désormais de verser leurs données sans contrepartie dans le domaine public ? On peut en douter.
Dans le même ordre d'idées, on peut s'interroger sur la multiplication des brevets délivrés sur des gènes humains dont on a élucidé les caractéristiques de façon plus ou moins précise : environ 2 500 brevets ont été délivrés à travers le monde, et plus de 10 000 seraient en instance. Le droit des brevets, dont les premiers jalons ont été posés en France en 1791, reste un formidable moteur de progrès. En témoigne la création d'innombrables " start up " dans le secteur des biotechnologies.
Les brevets ne sont d'ailleurs pas réservés au secteur privé. Ils viennent aussi récompenser la recherche publique qui, au moins aux Etats-Unis à travers les National Institutes of Health (NIH), en détient le plus grand nombre en matière de génétique humaine.
Comment néanmoins assurer que la génétique humaine reste bien au service de la santé, dans un tel contexte de compétition économique ? Car des risques existent de voir les intérêts du marché primer sur les aspects sociaux de la recherche.
En premier lieu, certains laboratoires peuvent mener des stratégies industrielles (voire boursières) étrangères aux impératifs de l'accès au progrès médical. La compagnie titulaire des brevets sur les gènes de prédisposition du cancer du sein maîtrise de facto la commercialisation dans le monde entier du test de détection de ces gènes chez les patientes.
Ensuite, la valorisation économique d'éléments humains, comme les gènes et les protéines, destinés à un usage industriel dans le domaine de la santé, peut modifier le rapport que l'individu entretient avec son propre corps. Ceux sur lesquels sont prélevées des cellules, sources de ces gènes et protéines, commencent, dans certains pays, à vouloir faire valoir des droits économiques. Le procès intenté, aux Etats-Unis, par ce patient, porteur d'un gène prémunissant contre l'infection par le virus du sida, et qui attaque un laboratoire pour avoir sa part des profits tirés du brevet sur ce gène, serait-il annonciateur d'un changement des mentalités ?
Enfin et surtout comment ne pas évoquer la mise à l'écart des pays les plus pauvres de la planète ? Sans structures de recherche et sans moyens pour financer les biens de santé indispensables à la survie de leurs populations, ces pays sont privés du droit de bénéficier du progrès, reconnu par les grands textes des Nations unies.
En proclamant que "le génome humain, dans son sens symbolique, est patrimoine de l'humanité", la Déclaration sur le génome humain, approuvée par les Nations unies en 1998, ne signifie pas seulement que les recherches en génétique humaine, en tant qu'elles touchent aux processus de vie, requièrent des exigences éthiques particulières. Elle suggère également un droit universel au partage des bienfaits tirés de ces recherches.
A ces questions, et bien d'autres, que ne manquera pas de soulever la génétique humaine, c'est à la communauté internationale d'apporter les réponses.
Des réponses qui tiennent compte de la diversité des intérêts en jeu tout en faisant de l'éthique un arbitre entre économie et science.
Noëlle Lenoir
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 28.06.00
lavana
 
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Message par artic » 24 Août 2004, 17:20

a écrit : Ca semble clairement "commercial" comme processus, de plus c'est pas nouveau dans le principe.. depuis 1998/2000 le projet SETI@Home fonctionne de la même manière pour aider la recherche vraiment universitaire (Berkeley) sur le thème de la vie dans l'univers.


Clairement commercial? En rien, les brevets sont déposés dans le domaine public et les éventuelles découvertes publiées.

Vraiment universitaire... L'université à la base du projet est Stanton qui est au moins aussi réputée que Berkeley.

Et le projet SETI... Alors là pardon mais entre calculer le repliement des protéines (la base du projet il y a Genome@Home qui a servi à finir de décrypter le dit-génome humain) et la recherche des ET...
Je suis ouvert à la discussion, je peux tout à fait comprendre que l'idée puisse vous sembler étrange ou voire inutile. Mais les extra-terrestres non merci!

Pour ce qui est des brevets en effet puisqu'ils appartiennent au domaine public il est possible que des labos basent leurs recherches dessus et développent des applications qu'ils vont ensuite vendre. Par contre on évite que les études de recherches fondamentales soient elles-mêmes brevetées sur 20 ans. Ce qui bloque pour le coup tout espoir de recherche publique à leur sujet.
artic
 
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Message par lavana » 24 Août 2004, 18:05

(artic @ mardi 24 août 2004 à 18:20 a écrit :
Vraiment universitaire... L'université à la base du projet est Stanton qui est au moins aussi réputée que Berkeley.


Je ne sais pas très bien quelle est la garantie parce que c'est universitaire.

Il y a quelques temps la presse s'est fait l'écho -mais je n'ai pas les articles sous la main- d'universités qui utilisaient les ordinateurs des "généreux bénevoles" pour effectuer des travaux pour des entreprises et qu'elles facturaient.

En tout cas difficle de faire confiance aux universités sans informations fiables (ou à peu-près).

Tant qu'il n'y aura pas de soviets de chercheurs...
lavana
 
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