rien qu'une petite moitié du ciel...

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par emma-louise » 27 Jan 2003, 19:45

En relisant un peu , je me rends compte que le coin "féminisme , écologie..." est un peu lourd ... Féminisme , écologie ...pourquoi pas féminisme , écologie et collection de cartes postales ! (là , je suis 100% de mauvaise foi , lcr, "scuses moi!) Alors je tente ce nouveau coin de débat...sur la base de mon dernier texte( qui n'a pas choqué...???)
emma-louise
 
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Message par emma-louise » 27 Jan 2003, 19:49

Pour démarrer... Les mouvements de libération des femmes ont permis une remise en cause des rôles sexués et de leur distribution hiérarchique. Les femmes ont conquis des droits fondamentaux : droit à l'instruction, à l'indépendance civile, droit de vote, droit à l'avortement.
Et pourtant, en dépit des avancées, notre société reste profondément sexiste. Les progrès dans l'égalité formelle masquent la persistance des discriminations.

Plus touchées par le chômage et la précarité, les femmes sont également les premières concernées par les temps partiels imposés. Elles gagnent environ 27% de moins que les hommes et sont doublement discriminées car, à la maison, ce sont surtout elles qui s'activent.
Les femmes sont quasiment absentes de la scène politique : seulement 11% des députés, 6% des maires et 5% des sénateurs sont des femmes.
En revanche, elles sont majoritaires sur les affiches publicitaires où on les montre nues sous n'importe quel prétexte.
Quant aux violences à l'encontre des femmes, les chiffres en disent long : en France, on estime qu'une femme sur sept est victime de violences conjugales, qu'une femme est violée tous les quarts d'heure.

Les revendications féministes sont d'autant plus nécessaires que l'idéologie du droit à la différence, l'éloge de la "féminité", en bref, les théories essentialistes, refont surface.
Faire la part de l'inné et de l'acquis est un ancien et indissoluble débat. Cependant, estimer les différences anatomiques essentielles, c'est transformer l'origine des hommes et des femmes en destin et justifier les inégalités. Si tout était conditionné par la naissance, il serait vain de se mobiliser pour changer les choses.
Nous pensons que le poids de l'histoire et de la culture est déterminant.
"On ne naît pas femme, on le devient", disait Simone de Beauvoir. Aussi est-il possible d'agir pour que la culture, l'éducation, les mentalités évoluent vers l'égalité. Tout doit être possible pour chacun, quels que soit son sexe, sa couleur de peau, sa sexualité. Être féministe, c'est pour nous être universaliste.

Les luttes des années 1970 nous permettent de revendiquer aujourd'hui, parallèlement à la présence de groupes non mixtes et d'une lutte autonome des femmes, l'existence d'un mouvement féministe mixte. Les femmes ont montré qu'elles pouvaient lutter elles-mêmes contre les discriminations. Elles ont su s'arroger une prise de parole publique, qui leur était jusque-là refusée dans les mouvements mixtes, même progressistes. La domination masculine ayant été ébranlée, il nous est aujourd'hui possible de réfléchir ensemble, hommes et femmes. La mixité doit contribuer à enrichir le débat, à mieux comprendre les résistances qui subsistent et à mieux les combattre. De plus, les hommes sont directement concernés par les rôles imposés et les modèles de virilité.

Enfin et surtout, être féministe, c'est vouloir repenser les rapports de sexe, se battre contre les rapports dominant/dominé, casser les modèles sociaux ; c'est opter pour une autre société. Le féminisme n'est pas qu'une question de sexe (l'exemple de certaines femmes militant contre l'IVG ou pour le retour des femmes au foyer montre suffisamment qu'être une femme n'est pas un brevet de féminisme !) : c'est une question de valeurs, c'est un choix de société.
emma-louise
 
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Message par Screw » 27 Jan 2003, 19:56

Qu'est-ce qui devrait choquer?
Screw
 
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Message par emma-louise » 30 Jan 2003, 03:27

En attendant le prochain match...



Si les luttes féministes ont aidé les lesbiennes à sortir de l'invisibilité, les analyses des lesbiennes ont considérablement enrichi celles des féministes. Comme toutes les femmes, elles subissent la domination masculine dans la sphère publique. Et dans la sphère privée ? Le système patriarcal est si fortement construit, qu'il s'infiltre au cœur de toutes les relations humaines – les violences domestiques dans les couples lesbiens en témoignent. Il n'est plus de saison de renvoyer dos à dos deux sexes « naturellement » opposés, mais de dénoncer ce système lui-même, non plus dans les cercles réduits des mouvements lesbiens et/ou féministes, mais aussi au sein des mouvements sociaux mixtes.



es féministes l'ont toujours affirmé et l'affirment encore : le privé est politique. Les choix sexuels aussi, donc. Etape n° 1 : obtenir la reconnaissance du droit absolu pour chaque individu-e, quel que soit son propre sexe, d'aimer les hommes, les femmes ou les deux. Le libre choix de son orientation sexuelle (dans les limites du consentement mutuel entre adultes) n'est pas un droit universellement reconnu. Les homosexuel-les doivent encore, dans de nombreux pays, s'imposer la clandestinité pour préserver leur liberté, voire leur vie (Dossier Migrantes, nos concitoyennes du monde). En France, selon la loi, cette étape a été franchie. L'homophobie, toutefois, subsiste. Pour se déclarer homosexuel-le, dans sa famille, dans son travail, parfois même dans son cercle amical, il faut encore une bonne dose de courage. On reste « différent-e », pas conforme, un peu suspect-e, objet de curiosité si ce n'est plus de désapprobation ou de répulsion…

Gays, lesbiennes, même combat ?
Les discriminations homophobes valent pour les gays comme pour les lesbiennes.Cela signifie t'il que les uns et les autres ont ce même et unique fléau à combattre, l'homophobie ? Pas si simple. Car il reste une différence de taille : les gays sont des hommes, et les lesbiennes des femmes. Les premiers appartiennent au groupe dominant, les secondes au groupe dominé. Le fait d'appartenir à un groupe discriminé n'empêche pas forcément les gays d'être sexistes. Ils n'identifient pas tous l'homophobie comme un avatar de la tyrannie patriarcale, qui n'admet pas la moindre fausse note dans l'ordonnance des rapports sociaux de sexe (Pourquoi les gays ne peuvent-ils être les alliés objectifs des lesbiennes ?, Michèle Causse).
La sororité/fraternité entre lesbiennes et gays, espoir et pratique des années 1970, a récemment montré ses limites, avec « l'affaire » du Centre d'Archives et de Documentation Homosexuel de Paris (CADHP). Aux lesbiennes qui protestaient contre leur très faible représentation dans le projet, on opposa d'obscures « raisons historiques » (Quelques-uns des faits qui ont mené à la discrimination officielle des lesbiennes du CADHP, Marie-Jo Bonnet). Là est bien le problème : l'Histoire, en général, « oublie » les femmes, parce qu'elle est écrite par les hommes.
De quelles femmes trouve-t-on mention dans les livres d'Histoire ? De celles, peu nombreuses, qui se sont distinguées dans un domaine réservé aux hommes, des guerrières essentiellement. Et surtout, des muses, des courtisanes, des conseillères de l'ombre, de celles qui ont soutenu un compagnon illustre… Seule, une femme n'a pas vraiment d'existence ; une femme remarquable n'est pas une « vraie » femme. Là où il n'y a pas d'homme, ne se joue rien d'important.
La plus grande tolérance envers les couples de femmes ne peut être considérée comme bienveillante : le macho homophobe se rassure en se persuadant qu'en l'absence de pénis, deux femmes ne font pas « vraiment » l'amour ensemble. Sauf à servir d'accessoire aux fantasmes masculins, le couple lesbien est purement et simplement nié. Marie-Jo Bonnet l'exprime dans La relation entre femmes, un lien impensable : « Nous avons donc hérité d'un ordre symbolique qui a totalement exclu le sacré de la relation femme/femme en la maintenant au niveau pré-symbolique et hors du divin. On le sait, c'est la relation Père/Fils qui est au cœur du divin dans la religion chrétienne. La République s'est coulée dans le moule religieux, ce qui explique probablement pourquoi les femmes ont tant de mal à s'intégrer dans le système des représentations politiques en dépit d'une législation égalitaire censée leur donner un poids équivalent à celui des hommes. Aujourd'hui, la mixité se définit par deux aspects : la relation homme/homme (les institutions masculines d'autrefois n'ont jamais été dénoncées comme non-mixtes), et la relation homme/femme. La relation femme/femme reste, quant à elle, un fait isolé, clandestin, et ne dépassant pas le cadre de l'expérience intersubjective. On continue aujourd'hui à dévaloriser le mouvement associatif féministe et lesbien quand il agit dans des structures non mixtes, sans se rendre compte qu'on délégitime ainsi la relation femme/femme comme vecteur de socialisation des femmes. »


L'angélisme féminin mis à mal
Conséquence logique : à partir du moment où elles se politisent, les lesbiennes remettent plus radicalement en cause l'ordre établi. S'intégrer, peut-être, mais pas dans n'importe quelle société. La revendication d'un mariage homosexuel est davantage portée par des hommes car pour les femmes, le mariage est associé à l'interdépendance ; il est le « garde-fou » qui retient la réalisation de chacun-e dans les limites de ce que la société tolère, un carcan, un symbole d'oppression(Contre le mariage gay ou le recyclage des vieilles institutions, Séverine Dusollier).
Gays et lesbiennes se retrouvent en revanche dans la revendication de pouvoir élever des enfants s'ils le désirent. Après des décennies d'autorité paternelle sans limites ni partage (encore en vigueur dans de nombreuses régions du monde), les diktats de la psychanalyse freudienne ont pris la relève pour imposer un modèle de famille hors lequel l'enfant ne connaîtrait point de salut. Culpabilisés, tous les « hors-normes » ! L'inceste n'est toujours pas inscrit comme un délit, mais grandir avec un couple du même sexe, aussi aimant soit-il, reste considéré comme un facteur de grave déséquilibre. Dans cette lutte-là, familles monoparentales et homosexuel-les sont véritablement des alliés objectifs : il serait bon de s'en souvenir (Pour la reconnaissance légale de l'homo-lesboparentalité, Coordination lesbienne en France).
Les discriminations dont il est l'objet donnent t'elles au couple lesbien une solidarité sans failles ? Non. Les violences entre lesbiennes existent, mal connues et donc mal prises en compte et en charge (Violences in lesbian relationships, Constance Ohms). Les femmes, disent les machos des deux sexes, sont volontiers « perfides » entre elles. Qu'elles puissent se montrer violentes n'est jamais évoqué, car ce serait réfuter la légendaire douceur féminine, le fondement de cette non moins légendaire force secrète, qui leur permet d'affronter toutes les difficultés. « Si la violence domestique masculine est d'ordinaire le fait des hommes, c'est avant tout parce qu'il y a une quasi-parfaite adéquation entre sexe et genre, mais avant d'être le fait d'hommes, la violence domestique est masculine, écrit Vanessa Watremez dans Elargissement du cadre d'analyse féministe de la violence domestique masculine…. Ainsi, bien loin de mettre en question la violence masculine domestique, la mise en évidence de la violence dans les relations lesbiennes met en lumière la logique même du système : la violence est masculine, quel que soit le sexe biologique de la personne ; et les rapports sociaux de sexe ne sont pas des rapports figés et immuables mais des rapports construits. Cette perspective permet de déconstruire la naturalité des sexes. Ne pas rendre compte de la violence dans les relations lesbiennes, c'est soutenir la naturalité de la violence des hommes. C'est occulter le système qui la construit et la soutient. »


Une radicalisé assumée
Dans les joyeuses années 1970, la non-mixité était revendiquée comme absolument indispensable à l'éclosion d'une parole libératrice et instrument de libération. Les lesbiennes,pour lesquelles la non-mixité faisaient partie du quotidien, ont aidé les autres femmes à imposer cette revendication sans se laisser intimider par les tentatives de culpabilisation. Mais les premières avancées réalisées, la non-mixité devint synonyme de sectarisme.




:oops: :bounce: :bounce: :bounce:
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Message par emma-louise » 02 Fév 2003, 06:18

Sur ce fil comme sur d'autres , soutenons le film "RACHIDA" que Byrrh mentionne en pages "critiques livres , films..."
emma-louise
 
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Message par emma-louise » 02 Fév 2003, 19:32

"Ni pu­tes,ni soumises"
Envoyé par pils le 2 février à 10:04


Une "marche des femmes" contre les violences

La marche des femmes qui ont lancé l'appel "Ni pu­tes ni soumises" contre la violence faite aux femmes des "quartiers ghettos" partira ce samedi de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), la ville où Sohanne Denziane a été brûlée vive le 4 octobre dernier.

Ces "femmes des quartiers" vont clamer leur ras-le-bol des violences grandissantes exercées contre elles, au rythme d'un tour de France qui les mènera dans 24 villes du 1er février au 8 mars, journée mondiale des femmes. Safia, Christelle, Loubna, Ingrid... en tout dix jeunes femmes issues des "quartiers" vont prendre la route à bord d'une voiture et d'une camionnette pour un périple de cinq semaines qui les mènera de Rennes à Nantes, de Bordeaux à Toulouse, Marseille, Lyon, Strasbourg, Lille, et retour à Paris pour le 8 mars, journée internationale des femmes.

A chacune des 23 étapes de cette "marche des femmes contre les ghettos et pour l'égalité", les associations impulsées par la fédération nationale des Maisons des potes - qui porte le projet depuis deux ans - prévoient des "surprises". La seule que les organisatrices ont consenti à dévoiler lors de leur conférence de presse jeudi à Paris aura lieu le 17 février à Lyon: deux "mariages mixtes", l'un devant une église, l'autre devant une mosquée, pour dénoncer les intégrismes religieux et appeler à la tolérance.

Cela a commencé par des Etats-généraux des femmes des quartiers, organisés il y a tout juste un an à Paris, à l'initiative de la Fédération nationale des Maisons des potes. Puis les femmes ont lancé un manifeste, le 8 mars 2002, où elles se disaient "ni pu­tes, ni soumises, simplement des femmes qui veulent vivre leur liberté et apporter leur désir de justice".

A leur grande surprise, les initiatrices de ce mouvement de révolte ont rencontré un écho certain parmi les femmes et les filles des cités, comme dans l'opinion publique, choquée par de récentes affaires de viols collectifs ou de violences parfois mortelles dans les cités. Dix jeunes femmes vont porter les problèmes de toutes les femmes de banlieue en se déplaçant d'une ville à l'autre, où se tiendront débats et animations-choc.

Violences contre les femmes, mariages forcés, viols collectifs, port forcé du voile, conséquences de la ghettoïsation des quartiers sur les femmes, discrimination, places des femmes dans les associations: tous les problèmes vécus au quotidien vont être abordés.

Trois hommes vont participer à la marche, car "nous ne faisons pas la guerre des sexes", précise Fadela Amara, 37 ans, Française née de parents kabyles et présidente de la fédération. "Moi aussi, je vis dans une cité, mes parents sont analphabètes, mais à mon époque, celle de la deuxième génération, il y a eu la +marche des beurs+, une vie associative formidable, j'ai eu la chance de pouvoir m'engager dans la vie militante. Aujourd'hui, la situation est dramatique pour les filles et les jeunes femmes dans les cités", dit-elle.

Elle décèle plusieurs raisons pour cette situation et, en premier lieu, la constitution de véritables ghettos, où les "forts s'attaquent aux faibles, les femmes en particulier". Même l'école n'est plus un espace protégé pour les filles, dit-elle, et elle critique la carte scolaire, responsable des écoles-ghettos.

Elle évoque aussi l'"utilisation de l'islam pour justifier la domination de la femme". "Le mythe de la virginité revient en force alors qu'on l'a combattu pendant des années", dit-elle: "Aujourd'hui, les filles ont le choix entre s'adapter, quitte à avoir une double vie, ou agir comme les garçons en s'interdisant d'assumer leur féminité". "Tant que la fille sera le symbole de l'honneur de la famille et même du quartier, cela continuera, mais on veut faire exploser tout cela", dit-elle, "il faut que les femmes apprennent à dire +non+ à leurs parents, à leurs frères".

Fadela critique aussi violemment la politique de la ville qui "n'a été conjuguée qu'au masculin": "On a ouvert des salles de boxe, envoyé les caïds en vacances pour s'offrir la paix sociale, on n'a fait ainsi qu'encourager le machisme". La situation s'aggrave, dit-elle, affirmant que de plus en plus de filles sont contraintes de quitter l'école à 16 ans, et que les mariages forcés se multiplient, parfois avec la complicité des filles qui espèrent ainsi, à tort, échapper aux parents.

En marchant, les femmes vont "interpeller la société toute entière", car "une Sohane qui brûle dans une cave, cela concerne tout le monde", dit Fadela.

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Laissons nous interpeller et manifestons avec elles.
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Message par Screw » 02 Fév 2003, 19:47

Ca ne vous rappelle rien? J'espère sincèrement me tromper. :huh:
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Message par emma-louise » 02 Fév 2003, 19:52

Je comprens tes réserves sous-entendues , mais ....!!! :wavey:
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