par Pascal » 24 Sep 2004, 10:41
Concernant la discussion sur les femmes en ex-URSS (mais on s'éloigne un peu du sujet), je suis, sur certains points d'accord avec Nadia, sur d'autres avec Magdalène.
Qu'il y ait effectivement tout un marché proposant des femmes russes à des occidentaux est effectivement une réalité, par contre ce qui est un cliché complètement faux c'est le côté soumise des femmes russes. J'avais vu un reportage à la télé avec des abrutis clients de ce genre d'agences, tous espéraient trouver une femme russe qui serait, selon eux, plus soumise que les femmes occidentales. Et comme le dit Nadia, c'est à 99% des cas le divorce assuré au bout de deux ans : ces abrutis pensent ramener une femme russe comme on ramène une matriochka, et ils se retrouvent avec une femme qui n'a aucune envie de se laisser diriger par un mec.
Je suis donc d'accord en partie avec Nadia, de même que, comme Nadia j'ai pu constater qu'il n'y a pas de couvre-feu pour les femmes à partir d'une certaine heure, que sortir, seule ou avec des copines, pendant la nuit, ne semble pas effrayer les jeunes femmes. Au contraire même, puisque du point de vue des femmes que j'ai pu croiser en Russie (échantillon non-représentatif basé sur le hasard des rencontres), si quelqu'un prenait des risques la nuit, c'était moi à la rigueur, mais elles, non, que pouvaient-elles leur arriver, c'est leur ville. Il m'est donc arrivé d'être raccompagné à mon hôtel "pour qu'il ne m'arrive rien", alors qu'en France, il n'est pas rare qu'une fois la nuit tombée des copines demandent d'être accompagnées. De la même façon, dans les trains de nuit je n'ai jamais remarqué d'agression ou même de drague particulièrement lourde à l'encontre des voyageuses.
Par contre, si les chiffres semblent montrer qu'il y a moins de viols en Russie qu'en France, il faut malgré tout les analyser avec un regard critique : ces chiffres ne sont finalement que ceux des viols connus, c'est-à-dire certainement les viols qui ont été suivis d'une plainte. Et vu le peu de confiance qu'ont les Russes dans leur police, il y a fort à parier que beaucoup hésite à porter plainte, y compris suite à un viol. Et je ne pense pas que ce soit en Tchétchénie où les femmes violées portent le plus plainte.
Au delà des chiffres donc, même si je partage en partie le point de vue de Nadia sur l'ambiance dans les rues, il faut quant même dire que les clichés sexistes existent aussi en Russie, en particulier dans la "gloubinka" (la province). Ainsi, dans une petite ville d'Oudmourtie, une amie refusait que je l'aide à débarrasser la table parce que "ce n'est pas un travail pour un homme" (alors que, paradoxalement, il n'est pas rare de voir des femmes qui travaillent dans des métiers comme ceux du bâtiment, considérés comme essentiellement masculin en France). Quant au Caucase, une jeune femme originaire du Daguestan m'a expliqué que dans sa république "les hommes sont très atroces parce qu'ils veulent toujours commander les femmes".