Merci pour ces appréciations courtoises et ces développements.
Permettez-moi de donner la référence de la petite discussion sur la guerre d'Espagne, à propos de la critique de L'Humanité sur mon dernier livre : http://www.delpla.org
Je maintiens que, s'il est excellent de conseiller des livres (que le Net complète et qu'il est plus que jamais loin de tuer, à condition qu'on ne prenne pas de mauvaises habitudes), lorsqu'on argumente il est souhaitable de dire soi-même ce qu'on en tire au lieu de faire comme si les titres parlaient d'eux-mêmes.
Quand je dis que la guerre d'Espagne est "locale", c'est évidemment une façon de parler, et de montrer par une image sans équivoque que je prends le contre-pied des visions traditionnelles. Je dirai la même chose, par exemple, à propos d'Hiroshima : les recherches sur l'atome ont été entreprises par les gouvernements anglais et américain dans l'unique éventualité où l'Allemagne, puissance mondiale redoutable, risquait d'avoir de l'avance dans ce domaine, et Truman porte une lourde responsabilité (ainsi d'ailleurs que toutes les forces politiques et sociales qui n'ont pas aussitôt condamné cet usage) d'avoir utilisé paresseusement ce moyen dans une guerre locale : quand je dis ça, je sais bien et je ne nie pas que la guerre contre le Japon était la phase finale d'une guerre mondiale !
Pour en revenir à l'Espagne, les gens qui se croyaient là sur un front très important, propre à tout faire basculer d'un côté ou d'un autre, faisaient preuve non seulement d'une singulière myopie quant au fait que l'auteur de Mein Kampf trônait à Berlin et nourrissait d'immenses plans de conquête en Europe de l'est, mais d'une myopie voulue et en partie fabriquée par ce Hitler lui-même. Les documents révélés après la guerre montrent en effet qu'il soutenait Franco au plus juste, pour lui éviter de sombrer, et souhaitait avant tout que la guerre durât, pour détourner en particulier l'attention des Français.