a écrit :COMPTE RENDU DU CSE DU 14 OCTOBRE
Le rapport Thélot Présents : C. Thélot + Directeur de Cabinet + M. Gérard, Directeur enseignement scolaire.
Le contexte : 1/ Ce rapport s’enracine dans le miroir du débat. 2/ "Faire réussir tous les élèves" car c’était l’idée essentielle. 3/ Ce rapport n’est pas le rapport Thélot, mais le rapport de la commission que j’ai présidé (4 démissions). Nous n’avons pas renoncé à nos diversités. "Discussion féconde entre gens de bonne foi". 4/ Il y a eu des évolutions importantes entre août et octobre ( !).
Le contenu du rapport ? accroître parce que c’est nécessaire le niveau de qualification, d’éducation et de formation des jeunes de notre pays. Mais la commission ne veut pas que cela se fasse en "monnaie de singe". Il faut donc réussir les bases? "c’est la démarche de l’architecte", définir "le granit" sur lequel les élèves vont pouvoir s’appuyer, favoriser la "mixité sociale", l’école doit être "juste et efficace" ? la différenciation doit être plus grande. ? le métier d’enseignant doit changer un peu ; la formation des enseignants doit changer beaucoup ; le fonctionnement des établissements doit changer, l’orientation doit changer mais le chemin est "escarpé". ? la loi de 89 était une bonne loi, mais elle n’a pas été appliquée. C’est au ministre à assurer ces conditions. Ce rapport n’a pas été écrit pour l’histoire.
DEBAT
M. Gonthier - UNSA : réduction des inégalités ; développer les potentialités. La définition du cycle commun ne doit pas être uniquement utile. Pas de filières au collège. Ce qui est positif : éducation aux choix, cycles, autonomie, service des enseignants à condition que cela ne se traduise pas par un alourdissement. Rien sur la psychologie, les COP. Le négatif : orientation en fin de 3e. Opposition médecins/assistants sociaux. Dialogue ; élaborer la loi en liaison avec le CSE, car la loi doit s’appuyer sur les personnels.
G. Aschieri - FSU : on a besoin d’une ambition pour l’école. Cela doit se traduire par des objectifs. Faire évoluer les métiers de l’éducation, en donnant aux personnels les moyens de libérer les initiatives. Le titre oui, mais les objectifs : culture commune oui mais quelle définition ? Substituer l’objectif d’un socle à l’objectif d’une élévation des qualifications.
Nulle part n’apparaît clairement l’objectif d’une obtention de qualification. La loi de 89 a permis que plus de jeunes obtiennent le baccalauréat, mais les différenciations sociales restent fortes et rien n’est prévu pour les atténuer. Comment articuler socle commun/enseignements obligatoires/enseignements facultatifs ? Les personnels : toutes les propositions ont déjà été repoussées par les personnels, faire évoluer les métiers : oui, mais il faut partir des pratiques de ces métiers et de leurs diversités. Cf. les assistantes sociales qui manifestent aujourd’hui. C’est ignorer les équipes pluriprofessionnelles. Ce que vous proposez sur l’alourdissement du métier d’enseignant, c’est nier la professionnalité des autres métiers. Sur la formation continue : parler d’obligation est une provocation au moment où le droit à la formation continue est remis en cause (baisse des crédits).
Gisèle Jean - SNES : Le titre du rapport est sans conteste consensuel ; qui aujourd’hui refuserait d’assurer la réussite de tous les élèves ? qui aujourd’hui refuserait que l’ensemble de la société ne s’y attèle, en réfléchissant aux moyens d’y parvenir et en considérant ceci comme une priorité nationale absolue. Est-il possible de faire l’impasse sur les jeunes qui sortent sans qualification, sans les connaissances nécessaires à vivre aujourd’hui dans une société complexe et qui se complexifiera au fil du temps ? Personne ne peut prétendre ne pas s’en soucier. Personne ne peut imaginer non plus revenir à un passé qui serait fait soi disant d’autorité du maître sur ses élèves, de civisme partagé, de connaissances apprises, de compétences en lecture, écriture et calcul parfaitement maîtrisées par toutes les générations, alors qu’en réalité cette école était profondément sélective. Il nous faut aller de l’avant ! Si nous partageons et oeuvrons pour l’objectif de la réussite de tous, nous réfutons la logique dans laquelle ce rapport s’inscrit en opposant socle commun et haut niveau de qualification et la vision caricaturale qu’il donne de ce qu’est la formation du citoyen. Contrairement à ce qui est dit, ce rapport est loin, parfois très loin du Miroir du débat qui révélait de véritables ambitions pour l’école et un souhait de progression généralisé des qualifications pour toute une génération de jeunes. Pour nous le défi de l’élévation des qualifications par la formation initiale devrait être un des axes centraux de toute réflexion sur l’école. Ce qui nous est proposé dans ce rapport est une école à plusieurs vitesses. Au lieu d’afficher des objectifs ambitieux en matière de formation de tous les jeunes, la commission a fait le choix d’une école qui trie les élèves selon leurs talents supposés et qui, pour les plus en difficulté, serait une école repliée sur un socle des indispensables réduit au strict minimum. La déclinaison des enseignements communs correspond par ailleurs à une conception étriquée de la culture transmise à la jeunesse. Enfin une spécialisation précoce des élèves serait organisée à partir de la 5e avec des enseignements complémentaires jouant un rôle déterminant dans la poursuite ultérieure des études Pour nous ce qui permet la formation réelle des élèves c’est une formation à une culture ouverte, comprenant bien entendu l’histoire, la géographie, les enseignements artistiques, la culture technique et la culture scientifique, des qualités intellectuelles construites en dynamique, tout ce qui concourt à former des citoyens capables de penser le monde, de s’y intégrer et non pas de disposer seulement de quelques connaissances ou vagues compétences nécessairement éphémères. Là, où nous sommes d’accord c’est sur l’engagement que doit avoir le système, la nation, à vérifier l’acquisition des connaissances et un véritable suivi des élèves. Mais comment assurer ce suivi avec quels moyens ? Or, loin d’assurer la réussite réelle de tous les élèves, la commission propose d’instaurer des dispositifs dérogatoires dès la 5e pour tout élève ne maîtrisant pas le socle des indispensables ? Le droit à une formation complémentaire, dans le cadre de la formation tout au long de la vie, ouvert à ces élèves qui sortiraient ainsi sans qualification risque de devenir très rapidement une redoutable machine à exclure certains jeunes du système éducatif. ? Pour les lycées, s’il est positif que soit proposée la construction ou la reconstruction de séries tournées vers la santé et l’action sociale, le principe de différenciation accrue (abandon de la seconde de détermination) et de finalité exclusive de chacune des 3 voies (voies professionnelles pour l’insertion professionnelle, voie préparant à des formations supérieurs courtes et voie préparant aux études supérieures longues) remettra en cause les possibilités de réorientation et certains parcours de réussite qui se multiplient aujourd’hui (accès des bacs technologiques à l’université, accès des BEP aux Bac pro et aux BTS, etc.). On va se priver d’un important vivier pour renflouer les formations universitaires désertées. La majorité des jeunes en fin de 3e n’ont pas toujours une idée précise de leur devenir. Remettre en cause la seconde de détermination obligera des choix définitifs sans pour autant revaloriser la voie professionnelle. S’il est prévu des passerelles, avec quels moyens seront-elles assurées, étant donné les restrictions budgétaires auxquelles nous faisons face. L’expérience montre la difficulté de rendre réellement opératoire ce type de dispositif en l’absence d’un engagement important en moyens matériels et humains.? L’orientation apparaît comme une préoccupation majeure du rapport puisque tout le monde s’en occupe : la direction de la vie éducative, la direction des études, la direction technique... Ainsi la spécificité des COPSY dont c’est la mission principale serait diluée et dénaturée. Ils deviennent en effet des chefs d’orchestre de l’éducation aux choix alors que l’expérience montre que c’est de la professionnalité de conseillers d’orientation qui sont des psychologues auprès des élèves et des groupes dont nous avons besoin. Le souci du respect du projet de l’élève s’il peut sembler légitime n’est pourtant pas le meilleur garant de l’égalité sociale. Nous craignons qu’en l’absence d’ambitions fortes pour la formation de tous on ne se focalise sur le socle des fondamentaux au risque de priver nombre d’élèves de l’ouverture culturelle qui pourrait élargir leurs centres d’intérêts et soutenir leur motivation. On retomberait alors sur les travers si souvent dénoncés du "projet" qui transfère sur les individus la responsabilité de leur destin social. ?La mise en place d’un empilement de structures (conseil de la communauté éducative, conseil pédagogique, ..) et de hiérarchies intermédiaires (direction de la vie éducative, directeur des études), le renforcement des pouvoirs des chefs d’établissement rigidifiera le fonctionnement des établissements sans pour autant permettre aux personnels d’avoir plus de prise sur la vie des établissements. ?En cohérence avec le repli sur le socle commun, le rapport entend redéfinir les missions des enseignants en présentant à parité avec la mission d’enseignement, des missions de suivi des élèves, de relations avec les parents d’élèves et de travail en équipe. Alors que la durée hebdomadaire effective de travail des enseignants, dans l’établissement et hors établissement, est de plus de 40h (étude de la DEP, ministère de l’EN), le rapport propose une codification pointilleuse de leur activité dans l’établissement hors enseignement et un décentrage de leurs missions au détriment de la transmission des connaissances. Le SNES rappelle qu’il demande que soit intégré dans le service actuel des enseignants un temps forfaitaire au titre de leurs activités hors enseignement. De plus les missions des CPE sont dénaturées. Quant à la formation continue des enseignants, elle n’est pas seulement nécessaire, c’est un droit qu’il faut mettre en œuvre avec des moyens. Pour conclure, il nous semble que malgré les affirmations du président c’est la construction d’une école plus sélective et plus ségrégative qui se mettrait en place. Ce serait le renoncement à la poursuite d’objectifs ambitieux pour les jeunes, l’école, la nation. Pour nous, ce rapport ne peut servir de base à une nouvelle loi d’orientation réellement tournée vers l’avenir.
M. Guittet - SNPDEN : se reconnaît totalement dans les trois premiers chapitres du rapport. Nous approuvons le socle commun et la formation tout au long de la vie. Orientation : très positif. Même si le conseil d’orientation semble difficile à mettre en place. La partie sur le lycée est plus faible. Excellent point de départ pour la loi d’orientation.
SNALC : socle de connaissance : pas défini ; danger de SMIC culturel ; la référence au projet personnel de l’élève : danger de supprimer encore plus les évaluations objectives et les passages de classe automatique.
SNUIPP : améliorer la réussite : oui, mais les propositions (peu nombreuses) sur l’école maternelle et primaire ne vont pas dans ce sens.
rien sur la scolarisation à deux ans dans les zones prioritaires
cycle grande maternelle/CP
EPLE pour les écoles primaires
hiérarchisation des savoirs
financement des demande d’un cahier d’équipement de référence.?écoles de 1 à 10
PEEP : oui au socle commun ; oui aux cycles. Orientation : prise en compte d’un projet OK.
100 % des élèves doivent quitter l’école avec une qualification leur permettant une insertion dans la vie active.
CFDT : socles fondamentaux : il faut les définir et bien y réfléchir. Il faut que cela constitue un engagement. Cela nécessite des cycles, les deux sont liés. 18 H + ... d’accord si la logistique suit ( !) Les partenariats : oui. Liaison avec l’économie : oui. Redonner du sens à l’orientation.
M. Piécuche - SGEN : non à la remise en cause de la loi de 89. Accord sur les 8 programmes.
C’est sur le fonctionnement du collège qu’il faut peser. Si le socle commun est acquis par tous, alors on luttera contre l’échec programmé de nombreux élèves. Formation tout au long de la vie. Oui aux cycles. Oui à l’évolution du métier d’enseignant :
- pratiques nouvelles
- définition du service : c’est repenser le tout et ne plus le définir uniquement en heures de cours, mais pas d’alourdissement. Sur les talents : notion floue et dangereuse. Sur les partenariats : oui mais attention que cela ne se traduise pas par le départ de certains personnels (COP, AS...).
M. Niemec - SE : 3 remarques :
- socle commun : faut-il voir un nivellement par le bas ? Le SE ne le pense pas.
- sur le service des enseignants : si on veut mieux reconnaître le travail en équipe, l’orientation... il faut bien l’inclure dans le service
- sur la loi à venir : 150 000 jeunes sortent sans qualification ; 150 000 jeunes seulement à un niveau bac + 3, c’est très insuffisant. Déterminisme social. (ces trois points doivent guider la loi).
FO : on privilégie l’employabilité à l’acquisition de connaissances.
M. Dupon-Lahitte - FCPE : base novatrice et courageuse. Oui au socle commun. Oui à la redéfinition du métier d’enseignant. Oui à l’action concertée avec les parents. Mettre enfin en place les conditions de la réussite ou laisser au bord du chemin certains élèves, si les exigences sont trop fortes.
UNEF : socle commun devrait être défini. Mais pourquoi supprimer la référence à 80 %.
Inquiétude sur les IUFM.
CGT : lit le communiqué de la CGT. La CGT pense qu’il n’y a pas opposition entre l’objectif de 80 % et la définition du socle commun. La formation tout au long de la vie ne peut être un substitut à la formation initiale. Le développement de l’apprentissage se fera au détriment de l’enseignement professionnel. L’effort à faire ne peut reposer sur un alourdissement des conditions de travail des enseignants.
CFTC : satisfaite par le rapport.
SNESUP : la formation des maîtres : la dimension universitaire est marginalisée. Inquiétude sur le LMD qui introduira de grosses différences entre le niveau des licences. Il est illusoire de croire que la formation tout au long de la vie permettra aux élèves ayant un bas niveau de formation d’élever leur qualification.
M. Chabrol - SNEP : les choix et les talents n’échappent pas aux déterminismes socio-culturels. Assurer la diversification des réussites ( !). Ce rapport institue une réorganisation fondamentale du système éducatif : enfermer les élèves dans leurs déterminismes sociaux.
MEDEF : le pays a une dette de 1000 milliards d’euros. L’école appartient à la nation et pas aux enseignants. Sur l’orientation, il faut travailler plus en partenariat y compris avec les CIO.
JPA : notion d’éducation globale. Centre de vacances et de loisirs.
M. Thélot : la réponse ne s’impose pas. Vos contributions s’adressaient plutôt au Directeur de Cabinet. Toutefois : 1/ Ce n’est pas un rapport exhaustif mais les questions non traitées ne doivent pas être interprétées négativement. 2/ Sur le socle, c’est le parlement qui devra le définir. 3/ Sur l’IUFM : allonger la période de formation professionnelle ; donner à l’alternance plus d’importance. 4/ La maîtrise des enseignements communs est une condition et pas une opposition à l’élévation de la formation. 5/ Comment motiver les élèves ? Il faut mieux profiler les études (surtout au lycée), des "choses plus typées". Il ne faut pas aller aussi loin qu’en Angleterre, mais... 6/ Les élèves doivent être traités de manière différente, pour arriver à un niveau de formation égal. 7/ Il faut que le métier d’enseignant évolue ; le temps de présence doit être accru. Ce n’est pas du temps de travail, mais du temps de présence (sic !). Dans les IUFM il faut apprendre à personnaliser les apprentissages. 8/ La liberté pédagogique doit être bornée par la réussite des élèves.
Contrôle en cours de formation en BTS Le projet initial de l’IF de STI indiquait que le BTS était validé "sous formes d’épreuves ponctuelles et au moins une épreuve en contrôle en cours de formation". Après différents passages dans les instances (réunions à l’IG, CIC, CSL) l’administration a modifié la formule en proposant "sous forme d’au moins trois épreuves ponctuelles et, le cas échéant, d’épreuves qui peuvent être validées totalement ou partiellement par CCF". Cette rédaction, si elle est maintenue, impose à chaque CPC d’étudier les référentiels pour indiquer s’il y a lieu d’introduire dans chaque BTS concerné le CCF. En fait cette rédaction permettrait de ne rien modifier aux BTS actuels, la plupart des BTS comportant une partie de l’épreuve professionnelle de synthèse évaluée en CCF.
Programme de français en BTS Le projet correspond à modifier l’enseignement du français pour un enseignement de "culture générale et expression". Une partie de l’évolution serait en CCF (trois situations). En fait il apparaît qu’il n’y a pas eu de réelle consultation sur ce projet qui aboutit à un référentiel commun et une évaluation commune pour l’ensemble des BTS. L’inspection générale n’est même pas certaine de pouvoir identifier la spécialité des candidats lors des corrections anonymes. Nous avons demandé un report afin d’introduire une diversification (les BTS industriels, tertiaires ou arts appliqués ne peuvent pas être traités de la même façon) qui a été refusée.
BTS CPI Le CSE a voté le vœu, présenté par le SNES, visant à revenir aux horaires tels qu’ils avaient été définis à la CPC du 18 mars 2004 c’est à dire : En première année : 3+1+2h au lieu de 4+0+2 en "Comportement des systèmes techniques" En deuxième année : 2+0+10 au lieu de 2+2+8 en construction mécanique et 1+0+3 au lieu de 2+0+2 en industrialisation.